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Afrique: David Alexandre Nshue appelle à des réformes institutionnelles pour un développement durable 

Par Pi Tiem's

David Alexandre Nshue, expert en économie et Professeur d’universités, souligne que le développement en Afrique dépend largement de la qualité des institutions et de la gouvernance, qui sont elles-mêmes influencées par le choix des dirigeants et les règles qui régissent la société. C’était lors d’un entretien accordé à la rédaction de Congopresse.net, le dimanche 28 juillet 2024.

Pour faire face aux défis actuels, il appelle à des réformes profondes.

Voici ses recommandations détaillées.

Repenser le financement des cycles électoraux

Nshue affirme : « Le financement des élections doit être repensé de manière significative pour garantir la transparence et l’intégrité du processus ».

Il propose la création d’un fonds électoral spécifique, alimenté chaque année. Ce fonds, selon lui, doit être géré selon des règles strictes et être soumis à un contrôle rigoureux de la société civile.

Il explique : « Cette approche contribuera à éviter les détournements et les manipulations financières qui compromettent la crédibilité des élections ».

Renforcer les conditions d’éligibilité

Pour Nshue, les conditions d’éligibilité des candidats doivent être renforcées. « La législation devrait obliger les candidats parlementaires à présenter au moins cinq projets de réformes ou de lois », précise-t-il.

Ces projets devraient servir de base à leur campagne. En cas de non-respect, « les candidats deviendraient inéligibles ».

Il insiste également sur la nécessité d’un mécanisme de vigilance pour veiller au respect de cette règle.

Établir des programmes de gouvernement clairs pour les candidats à la présidence

Les candidats à la présidence, selon Nshue, doivent présenter des programmes de gouvernement détaillés et clairs. « Ces programmes devront être défendus devant le peuple », déclare-t-il.

Ils seront soumis à une évaluation objective par une instance indépendante, ce qui permettra de juger de leur pertinence et de leur faisabilité. Il ajoute : « Une telle évaluation assurera une plus grande transparence dans le processus électoral. »

Optimiser le processus électoral en RDC

En ce qui concerne la République Démocratique du Congo (RDC), Nshue recommande : « Après quatre cycles électoraux, il est crucial de définir un mode de vote optimal ».

Cela implique l’identification des outils nécessaires, l’établissement d’un cadre légal approprié et l’acquisition des équipements requis bien avant les prochaines élections. « Une préparation adéquate permettra d’optimiser le processus et de réduire les dysfonctionnements », explique-t-il.

Intégrer les opérations préparatoires dans le programme gouvernemental

Nshue note que la tenue des élections en RDC est souvent perçue comme un frein à l’action gouvernementale en fin de mandat. « Les opérations préparatoires doivent être intégrées dans le programme gouvernemental et débutées de manière transparente et sécurisée dès le début du mandat », affirme-t-il.

Cette approche permettrait une meilleure planification et gestion des élections.

Réorganiser les activités politiques et renforcer la gouvernance 

Nshue plaide pour une réorganisation des activités politiques en RDC. « Il est essentiel de garantir la démocratie au sein des partis politiques et de les préparer à la gouvernance étatique », déclare-t-il. Il appelle également à une révision de la loi sur les partis et à la mise en place d’un dispositif de surveillance efficace. En parallèle, il recommande de renforcer l’École Nationale de l’Administration (ENA) et l’École Nationale des Finances (ENF), ainsi que de créer une École des politiques publiques (EPP). « Des séminaires de renforcement des capacités gouvernementales doivent également être organisés », ajoute-t-il.

Promouvoir une gouvernance de qualité

Enfin, Nshue souligne qu’une meilleure gouvernance nécessite « une éthique rigoureuse parmi les acteurs politiques, une meilleure collaboration entre les échelons de gouvernement central et provincial, un pilotage rigoureux de l’action publique, et un fonctionnement optimal du parlement ».

Il insiste également sur la nécessité d’une justice impartiale et active, ainsi que d’une administration publique, police et armée efficaces pour garantir un cadre propice au développement durable.

Nshue affirme que « la transformation des institutions et de la gouvernance en Afrique nécessite des réformes structurelles audacieuses ».

En mettant en œuvre ces recommandations, les pays africains pourront poser les bases d’un développement durable et inclusif, bénéfique pour l’ensemble de leurs citoyens.

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