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Covid-19 : « Les congolais doivent savoir choisir entre la vie et la mort » , conseille Me Claude Keboy

Dans une interview accordée à Congopresse.net, Me Claude Keboy invite les congolais à la prudence face au covid-19 (Coronavirus).

« Les congolais doivent savoir choisir entre la vie et la mort. La vie,c’est de ne pas toucher ni manger la viande des pangolins car l’espèce qui porte le virus n’est pas très bien connue. Elle peut être congolaise si nous ne faisons pas attention. La mort, c’est manger et toucher le pangolin et entrainer des milliers de personnes avec vous. Restons prudent », averti le coordonnateur de l’Ong locale Synergie Rurale – Action Paysanne (SyR-AP)

A en croire ce défenseur des Pangolins, les congolais doivent avoir très peur de cette espèce en ce moment. Et ce, en raison de l’ignorance de l’ espèce de pangolin qui porte le virus.

Appuyant la position d’autres scientifiques internationaux, cet expert congolais des Pangolins confirme que ce mammifère est considérée comme le plus trafiqué au monde.

 » C’est actuellement l’espèce la plus trafiquée au monde. C’est à ce titre que le Congrès de l’UICN à Hawaï avait décidé de changer son statut, et lors de la COP 17 de CITES en Afrique du Sud, toutes le huit espèces des pangolins ont été portées à l’Annexe I (AP I), le top de niveau de commerce », explique-il.
Chaque année, ce sont plus de 40 tonnes d’écailles de pangolin qui sont saisies en Afrique. Ce qui revient à dire que plus de 30 000 animaux sont massacrés chaque année. Pour Me Claude Keboy, c’est une situation qui doit interpeller le monde pour la protection de cette espèce.

« Si on regarde les statistiques mondiales sur le commerce des pangolins, cela alerte et on a l’impression que l’année suivante, il n’existera plus des pangolins dans le monde. La solution pour lutter contre le commerce de cette espèce, à mon humble avis, existe. Il suffit que les pays signataires de la Convention CITES prennent les choses en mains. C’est à dire surveiller leurs frontières et sanctionner sévèrement les récalcitrants. J’ai de l’estime pour la justice Zimbabwéenne qui sanctionnent jusqu’à dix ans de prisons les braconniers des pangolins. Mais, sur terrain, il faudrait également que les ong puissent être financées sans trop de formalités administratives des bailleurs afin de mettre en œuvre les activités des lutte contre le commerce de pangolins. Cela , à mon avis, pourra changer la donne », déclare cet expert en pangolins.

*Une ONG basée dans le Mai-ndombe engagée pour la cause des Pangolins

Dans son ONG, Claude Keboy dit avoir réalisé plusieurs actions de sensibilisation de lutte contre le commerce et la protection des Pangolins.

« Notre travail est principalement de terrain. Cette année, nous avons décidé de mener deux activités. Premièrement sur les sites de conservation, nous avons sensibilisé les elèves des écoles primaires et secondaires à la connaissance des espèces des pangolins et leurs catégories et statut dans la conservation. Deuxièmement au niveau national, nous avons fait un plaidoyer auprès du Ministre de l’Environnement et Développement Durable pour qu’on organise un atelier national en vue de produire une Stratégie Nationale des Pangolins et de mettre en place un plan national de sensibilisation surtout que la nouvelle donne vient de paraitre concernant principalement le coronavirus », souligne cet acteur passionné des Pangolins.

Dans le même ordre d’idée, il indique avoir réalisé plusieurs émissions radio et télévisée avec des médias congolais et étrangers pour sensibiliser sur la protection de cet animal.

Il sied de noter qu’une équipe des scientifiques chinois basée à Guangzhou suspecte le pangolin d’être un hôte intermédiaire entre les chauves-souris et l’homme. Ces chercheurs ont isolés un virus à partir de cet animal dont la séquence génétique est de 99 % similaire au covid-19 (Coronavirus).

L’Ong locale Synergie Rurale – Action Paysanne (SyR-AP) a été créée en 2010 en République Démocratique du Congo. Ses activités se déroulent principalement dans la Chefferie de Batere, Territoire de Kutu dans la province du Mai-Ndombe. Ses activités se focalisent sur la protection de trois espèces des pangolins dont Pangolin à ventre blanc (Phataginus tricuspis), pangolin à ventre noir (Phataginus tetradactyla) dit arboricole et pangolin géant (Smutsia gigantea) ainsi que le développement communautaire des population locale.

Le bilan de l’épidémie à coronavirus a dépassé le mercredi dernier les 2000 morts, mais l’OMS a mis en garde contre toute mesure disproportionnée, citant une étude montrant que plus de 80% des patients souffraient d’une forme bénigne de la maladie. Toujours selon cette enquête, jusqu’à 39 ans, le taux de mortalité du Covid-19 reste très bas, à 0,2%, puis s’élève progressivement avec l’âge.

 

Neville OB

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