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Élection du bureau définitif de l’Assemblée Nationale : Quand les manipulations de la loi rattrappent ses auteurs

Par Giscard Havril

Contrairement aux arrêts de la Cour constitutionnelle, les candidatures indépendantes à-coups l’élection du bureau définitif de l’Assemblée Nationale, ont été rejetées au profit du seul ticket de l’Union sacrée. Ont été également déconsidérées, toutes les candidatures des membres du Front commun pour le Congo (FCC), pro Kabila, qui n’a pas officiellement, présenté un candidat à cette élection. C’est ce qui serait à la base de la difficulté et du retard connus dans l’affichage des listes définitives des candidats.

Tels sont les secrets de délibérations de la commission chargée du traitement des dossiers des candidatures, déposées au Bureau d’âge pour l’élection des membres du bureau définitif de l’Assemblée nationale. Révélations faites tard dans la nuit de ce samedi 30 janvier, sous anonymat, par un membre de ladite commission. Cela, malgré le déverrouillage, par la Haute Cour, des dispositions qui accordaient aux seuls partis et regroupements politiques le droit de présenter les candidatures, prenant ainsi en tenaille les députés nationaux.

À la manœuvre de cette supercherie, quelques regroupements politiques, en connivence avec le Bureau d’âge et l’Union sacrée qui tiennent à voir le prochain bureau définitif de la chambre basse du parlement, totalement acquis à la nouvelle majorité. Notamment, le regroupement politique AA/a de Pius Mwabilu, le Palu et alliés du professeur Willy Makiashi. Ce dernier a, dans une correspondance adressée au bureau d’âge, affirmé son soutien au tiquet Union sacrée porté par Mboso N’kodia Pwanga, président Bureau d’âge, et Jean-Marc Kabund-a-Kabund au détriment de l’honorable Justin Kiluba Longo, député élu sur la liste du PALU qui a présenté sa candidature au poste de 1er vice-président en tant qu’indépendant, contre le président a.i. de l’UDPS, parti du président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.

« Par cet acte d’adhésion, le Regroupement Palu et alliés, comme le Parti Lumumbiste Unifié lui-même, s’engage à soutenir le ticket de l’Union Sacrée pour la Nation, au Bureau définitif de l’Assemblée Nationale. Il s’agit entre autres des honorables Mboso Nkodia Pwanga et Jean-Marc Kabund-a-Kabund, respectivement, au poste de Président et 1er Vice-Président. Par conséquent, le Regroupement Palu et alliés désapprouve et rejette la candidature de l’honorable Justin Kiluba Longo au poste de 1er Vice-président de l’Assemblée Nationale pour indiscipline et action unilatérale », a écrit Willy Makiashi.

À en croire notre source, les fiches d’identification imposées il y a quelques jours aux élus nationaux, pour déclarer leur appartenance à la majorité ou à l’opposition, l’ont été à dessein. Ainsi, tous ceux qui n’auraient pas affirmé, à travers lesdites fiches, leur appartenance à l’Union Sacrée, et qui ont déposé leurs candidatures à cette élection, doivent subir cette sanction.

Le rejet de la candidature de Justin Kiluba Longo, comme celle d’autres membres élus du FCC, trouve sa justification, par le fait que c’est un candidat gênant qui fait peur à ses adversaires de l’Union sacrée. Et ce, au regard de sa carrure scientifique, ses compétences et son expérience parlementaire de loin supérieures à celles de son challenger qui revient dans la course à ce poste, après qu’il ait été destitué par ses pairs, au mois de mai de l’année dernière pour incompétence, seraient la cause principale de la manœuvre. D’où la campagne actuelle contre sa candidature.

Cependant, signalons encore que le Professeur Kiluba Longo n’est pas la seule victime de cette supercherie. Presque toutes les candidatures présentées en indépendant par des députés restés fidèles au FCC ont été rejetées pour non présentation de celle-ci par leurs partis ou regroupements politiques. Alors que les députés qui ont choisi de s’inscrire individuellement à la nouvelle majorité parlementaire sous le label de l’Union sacrée, sans leurs partis ou regroupements, ont été encouragés et applaudis, conformément aux prescrits de l’arrêt de la cour constitutionnelle, autorisant l’assemblée nationale de requalifier la majorité en cours de législature. Une pratique pourtant décriée parce que contraire aux US et coutumes parlementaires universelles.

La sélectivité avec laquelle, sont appliqués les derniers arrêts de la Haute Cour, expose le pays au danger de l’instabilité politique, sans compter les conséquences désastreuses qui pourraient en découler.

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