
À Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, un nombre croissant de parents d’élèves exprime son mécontentement face aux exigences financières des écoles conventionnées. Celles-ci imposent en effet le règlement intégral des frais scolaires alors qu’il reste encore quatre mois avant la fin de l’année scolaire en cours.
Cette situation soulève des interrogations sur la gestion des finances scolaires dans ces établissements et a conduit Congopresse.net à mener une enquête approfondie dans plusieurs quartiers de la capitale.
Un parent d’élève, qui a choisi de conserver l’anonymat, a relaté son expérience : « Je suis parent de deux enfants inscrits dans une école conventionnée à Ngiri-Ngiri. Bien que cet établissement soit reconnu pour former les élites de notre pays, le problème réside dans les modalités de paiement des frais scolaires. On nous exige de payer la totalité des frais scolaires à quatre mois de la fin de l’année, sous peine de voir nos enfants interdits de passer les épreuves du premier semestre. Pourtant, nous avons déjà réglé plus de la moitié de ces frais. En outre, des frais supplémentaires, comme ceux destinés à l’État et aux cours d’anglais, nous sont imposés sans explication préalable ».
Une autre parent, ancienne élève d’une école conventionnée, a également exprimé son désarroi : « Les écoles conventionnées devraient être des modèles en matière de gestion financière, tant pour les établissements privés que publics. Il est certain que ces exigences sont nécessaires pour assurer le bon fonctionnement des écoles, mais demander aux parents de payer des frais non prévus initialement dans le billet des vacances relève de l’absurde ».
Elle poursuit : « Si même ces écoles, censées être exemplaires, adoptent de telles pratiques, que peut-on attendre des autres établissements, qu’ils soient privés ou publics ? Les autorités religieuses, notamment catholiques et protestantes, doivent prêter attention à nos préoccupations. À notre époque, une telle exigence n’aurait jamais été envisagée. Comment pouvons-nous régler l’intégralité des frais scolaires avant avril, alors que nos conditions sociales sont particulièrement précaires ? Ce que nous vivons est inhumain. Nos ressources ne nous permettent pas de respecter ces exigences, malgré notre volonté de scolariser nos enfants ».
Ces témoignages soulignent un malaise grandissant parmi les parents, qui se sentent accablés par les pressions financières exercées par les écoles conventionnées. Les familles espèrent que les autorités compétentes tiendront compte des réalités économiques difficiles auxquelles elles sont confrontées, en particulier à Kinshasa. Seule une révision des pratiques financières et une meilleure prise en compte des conditions sociales des parents permettront de trouver une solution équitable et durable à cette problématique.