À Lubumbashi, la Police nationale congolaise (PNC) poursuit son plan de sécurisation avec une nouvelle mesure : l’interdiction formelle de la circulation des véhicules aux vitres teintées. Cette décision, annoncée par le commissaire divisionnaire Blaise Kilimbalimba, s’ajoute à l’interdiction déjà en vigueur des véhicules sans plaques d’immatriculation. L’objectif affiché est de lutter contre la criminalité urbaine en limitant l’anonymat dont bénéficient certains auteurs d’infractions grâce à ces vitres opaques. Cette initiative s’inscrit dans une dynamique plus large de réforme et de discipline au sein de la PNC, visant à restaurer la confiance entre population et forces de l’ordre. Le commissaire Kilimbalimba a également rappelé l’engagement de la police à en finir avec les tracasseries policières et à promouvoir une approche axée sur la proximité et le respect des droits humains. Les contrevenants à cette directive s’exposent à des sanctions, a-t-il prévenu, marquant ainsi la volonté des autorités de restaurer l’ordre et de garantir la sécurité dans la province du Haut-Katanga. Emmanuel Kalasa, correspondant à Lubumbashi
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RDC – Affaire Constant Mutamba : l’expert Georges Kinga décrypte les implications juridiques de la condamnation
Au-delà de l’agitation politique qu’elle a provoquée, la condamnation de Constant Mutamba à trois ans de servitude pénale porte des implications juridiques majeures. Interrogé par Congopresse, le jurisconsulte Georges Kinga Diyinda, expert en droit des affaires, revient sur les conséquences concrètes de cette décision rendue par la Cour de cassation. D’abord, souligne-t-il, la peine de servitude pénale est incompatible avec le régime de résidence surveillée dont bénéficiait l’ancien ministre de la Justice avant le verdict. « Il devra être transféré dans un établissement pénitentiaire où la sentence pourra être exécutée conformément à la législation en vigueur », précise l’expert. La décision prévoit en outre que Mutamba purge la totalité de sa peine, sans possibilité de libération conditionnelle, sauf si une grâce présidentielle intervient. À cela s’ajoute une interdiction de vote et d’éligibilité de cinq ans, applicable à l’issue de sa détention. Enfin, si la Cour de cassation a statué en dernier ressort, la défense explore d’autres voies. « Des requêtes en inconstitutionnalité ont été introduites, bien qu’elles aient été rejetées. Des recours au niveau constitutionnel ou international restent envisageables », indique Georges Kinga. Une analyse qui éclaire les véritables enjeux juridiques d’un dossier scruté de près dans un contexte de fortes attentes autour de l’indépendance de la justice congolaise. Nathan Kumba
RDC – Finances : le Gouvernement Suminwa II dépasse ses objectifs de recettes en août 2025
Sous la présidence du ministre des Finances, Doudou Fwamba Likunde, le Gouvernement Suminwa II a tenu sa toute première réunion de mobilisation des recettes, avec à l’ordre du jour l’évaluation des performances du mois d’août 2025 et la définition de nouvelles stratégies pour atteindre les objectifs annuels. Les résultats sont jugés encourageants : les recettes collectées en août se sont élevées à 1 955,6 milliards de francs congolais, soit 103 % des prévisions mensuelles, initialement fixées à 1 901,2 milliards CDF. Cette performance repose notamment sur les contributions des trois régies financières principales : – DGI : 970,8 milliards CDF collectés sur 899,1 milliards attendus (108 %) – DGDA : 634,5 milliards CDF réalisés sur 606 milliards prévus (105 %) – DGRAD : 350,2 milliards CDF collectés sur 396 milliards attendus (88 %) Au-delà de l’analyse des chiffres, cette séance de travail a permis de recentrer les efforts sur des priorités clés, notamment la digitalisation des procédures dans le secteur judiciaire à travers l’extension du système Logirad de la DGRAD, les réformes fiscales et parafiscales, ainsi que l’actualisation du plan stratégique de mobilisation des recettes. Ces orientations s’inscrivent dans la vision du Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, visant à renforcer la stabilité macroéconomique du pays et à doter la République démocratique du Congo des moyens financiers indispensables à son développement. S. Tenplar Ngwadi
RDC – Lubumbashi : les veuves et orphelins des FARDC réclament la reprise urgente de leurs allocations sociales
À Lubumbashi, un groupe de veuves et d’orphelins de militaires des FARDC tombés au front a manifesté ce mardi pour dénoncer la suspension de leurs allocations et l’inaction persistante des autorités compétentes. Selon eux, le versement des rentes de survie a été interrompu depuis avril dernier, aggravant leur précarité. Reçues par des responsables militaires, ces familles ont appris que deux correspondances avaient été adressées à l’Inspection générale des FARDC en mai et juin, restées sans réponse. Le ministère des Finances, pour sa part, aurait pourtant débloqué les fonds nécessaires pour une mission de contrôle dans l’ex-Katanga, mission qui ne s’est jamais concrétisée. Dans un mémorandum adressé à la Première ministre Judith Suminwa, les manifestantes dénoncent la lenteur administrative et interpellent le Vice-Premier ministre en charge de la Défense. Elles demandent une clarification sur la gestion des fonds et la reprise immédiate des aides sociales, rappelant qu’il s’agit non seulement de survivre, mais aussi d’honorer la mémoire de ceux qui sont tombés pour la patrie. La rédaction
RDC – Climat des affaires : Judith Suminwa consulte la FEC autour du budget 2026 et des réformes économiques
La Première ministre Judith Suminwa Tuluka a reçu, mardi 2 septembre, une délégation de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) dans son cabinet à Kinshasa. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre du dialogue entre le gouvernement et le secteur privé pour renforcer la stabilité macro-économique et améliorer l’environnement des affaires. Au cœur des discussions figuraient l’examen du projet de loi de finances 2026, l’implication du secteur privé dans son élaboration, et la relance du cadre de concertation entre l’exécutif et la FEC. La cheffe du gouvernement a également abordé des questions liées aux marchés publics et au secteur minier, tout en réaffirmant l’engagement de son équipe à maintenir un climat économique propice, malgré la crise sécuritaire persistante dans l’Est du pays. La FEC, pour sa part, a réitéré sa volonté de collaborer activement avec les autorités pour soutenir les efforts de relance et de consolidation du cadre économique congolais. Ali Biayi
RDC – Grand Katanga : l’Internet détrône les médias traditionnels dans les usages médiatiques
La révolution numérique s’accélère au sud de la République démocratique du Congo. Dans le Grand Katanga, l’internet est désormais le média le plus utilisé, selon une récente enquête du cabinet Target Sarl. Avec 62 % des répondants déclarant s’informer principalement en ligne, le numérique devance largement la télévision payante (30 %), la radio et la presse écrite, désormais reléguées au second plan. Cette tendance est particulièrement marquée dans le Haut-Katanga, où l’usage d’internet atteint 75 %, suivi du Haut-Lomami (67 %) et du Lualaba (55 %). Le phénomène s’explique par l’urbanisation croissante, la jeunesse des populations locales et la démocratisation des smartphones, transformant les habitudes d’accès à l’information. Face à cette mutation rapide, les acteurs médiatiques et les institutions sont appelés à repenser leurs stratégies de communication et leurs formats éditoriaux, pour mieux s’adapter à un public désormais mobile, connecté et en quête de contenus interactifs. Emmanuel Kalasa, correspondant à Lubumbashi
RDC – Affaire Mutamba : « Une justice qui fonctionne normalement », selon le chercheur en droit Dody Biokisa
Alors que la condamnation de Constant Mutamba à trois ans de servitude pénale continue de diviser l’opinion, certains acteurs du monde académique y voient un signe de bonne santé du système judiciaire congolais. C’est le cas de Dody Biokisa Mfumu, enseignant d’université et chercheur en droit, qui affirme que « la sentence est juste » et que « la justice a fonctionné normalement ». Pour ce spécialiste du droit, la décision de la Cour de cassation repose sur des fondements légaux solides. Il reproche à l’ancien ministre de la Justice d’avoir détourné des fonds publics initialement destinés à l’indemnisation des victimes, pour les affecter à la construction d’une prison. « Il ne pouvait pas prendre cet argent et l’utiliser autrement. L’usage des deniers publics est régi par des règles strictes », martèle-t-il. Dody Biokisa rappelle par ailleurs que le verdict est définitif : « La Cour a statué en dernier ressort. À ce stade, seul le Président de la République peut accorder une grâce ». Enfin, il considère cette affaire comme un signal fort envoyé à ceux qui doutent encore de l’efficacité des institutions judiciaires du pays. « Il faut faire confiance à la justice. Elle a fonctionné comme il se doit dans ce dossier », conclut-il, tout en plaidant pour un renforcement de son indépendance. Une prise de position qui contraste avec les nombreuses critiques dénonçant un procès à visée politique. Nathan Kumba
RDC – Tshopo : Muhindo Nzangi lance la campagne agricole 2025-2026 et annonce l’ambition de faire du pays un géant du cacao
En séjour à Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo, le ministre d’État en charge de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire, Muhindo Nzangi Butondo, a officiellement lancé ce mardi la campagne agricole 2025-2026. Un événement stratégique qui marque l’engagement du gouvernement congolais à renforcer la souveraineté alimentaire et à relancer des filières agricoles clés. Aux côtés de la directrice générale de l’ONAPAC, Mimy Monga Numbi, le ministre a échangé avec les autorités provinciales avant de se rendre dans la concession de Lubuya Bera, à 18 km à l’ouest de Kisangani. C’est là qu’il a symboliquement planté une pépinière, donnant le coup d’envoi de la nouvelle saison. S’adressant aux agriculteurs, Muhindo Nzangi a relayé le message du président Félix Tshisekedi, en insistant sur la vision de « revanche du sol sur le sous-sol ». « Tout celui qui habite au village doit planter le cacao, le café et le palmier à côté de sa maison. Nous venons vous aider à le faire », a-t-il déclaré. Le ministre d’État a ensuite visité le site de la CABEN (Cacaoyer de Bengamisa), une plantation de 5 000 hectares laissée à l’abandon depuis 25 ans. Les autorités locales ont plaidé pour sa réhabilitation, un appel auquel Muhindo Nzangi a répondu avec fermeté, affirmant la volonté du gouvernement de revitaliser cette filière. « D’ici cinq ans, nous voulons faire de la RDC le premier producteur mondial de cacao. Nous avons les terres, le climat et la main-d’œuvre pour y parvenir », a-t-il assuré. S. Tenplar Ngwadi
Chine – Xiong’an : la première ville au monde connectée à l’Internet 10G, entre prouesse technologique et désert humain
La Chine marque un tournant majeur dans l’ère du numérique en inaugurant à Xiong’an, dans la province du Hebei, le tout premier réseau Internet 10G au monde. Porté par le géant Huawei et l’opérateur China Unicom, ce projet s’appuie sur la technologie 50G-PON, capable de délivrer des vitesses allant jusqu’à 10 gigabits par seconde. Pensée dès 2017 comme une vitrine de l’innovation écologique et technologique, Xiong’an se dote ainsi d’une infrastructure de pointe, propice au développement d’applications de pointe comme la réalité augmentée, la conduite autonome, le cloud gaming ou encore le streaming en 8K. Mais si l’avancée technique impressionne, la ville reste largement inhabitée. Ce contraste soulève une question de fond : peut-on parler de succès numérique sans adhésion humaine ? Xiong’an apparaît aujourd’hui comme un laboratoire grandeur nature, modèle potentiel de ville intelligente exportable, mais dont la pertinence sociale reste à démontrer. Cette initiative illustre les ambitions de la Chine en matière de leadership technologique, tout en mettant en lumière les limites d’un progrès qui semble parfois se construire en l’absence de ceux qu’il est censé servir. Emmanuel Kalasa, correspondant à Lubumbashi
RDC – Dialogue de Johannesburg : Le parti de Matata Ponyo absent, faute de visas
Alors que le dialogue initié par l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki s’ouvre pour tenter de désamorcer la crise politico-sécuritaire en République démocratique du Congo, le parti Leadership et Gouvernance pour le Développement (LGD), dirigé par Augustin Matata Ponyo, ne prendra pas part aux discussions. Dans un communiqué publié mardi 2 septembre, la formation politique a salué l’initiative portée par Thabo Mbeki, tout en justifiant son absence par des difficultés d’obtention de visas. « Malgré notre entière disposition et notre engagement à participer activement à ces échanges, nos délégués n’ont malheureusement pas pu obtenir les visas et titres de voyage tel que convenu », explique le document. Tout en réaffirmant son attachement aux valeurs de paix, le LGD a souligné sa volonté de poursuivre le dialogue et de coopérer dans toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et favoriser le développement de la RDC. Ali Biayi