RDC – Moyen-Orient : Kinshasa condamne les frappes israéliennes à Doha et appelle à la retenue

La République démocratique du Congo a exprimé, ce 9 septembre, sa vive tristesse face aux frappes israéliennes exercées à Doha, au Qatar. Dans un communiqué officiel, le gouvernement congolais qualifie ces attaques de « violation de la souveraineté » qatarie et d’élément aggravant dans un contexte régional déjà instable. Kinshasa réaffirme sa solidarité avec le Qatar, saluant son rôle de médiateur pour la paix. Elle appelle à la désescalade, au respect du droit international et à la protection des civils. La RDC exhorte enfin toutes les parties à éviter toute action compromettant les efforts diplomatiques, et à œuvrer pour un cessez-le-feu durable au Moyen-Orient. Emmanuel Kalasa

RDC : François Beya, ex-conseiller spécial de Tshisekedi, acquitté après trois ans d’accusations de complot

Trois ans après son arrestation spectaculaire, François Beya, ancien conseiller spécial en matière de sécurité du président Félix Tshisekedi, a été acquitté ce jeudi 21 août par la Haute Cour militaire de la République démocratique du Congo.   Accusé notamment de « complot contre la vie personnelle du chef de l’État » et « d’incitation de militaires à commettre des actes contraires à la discipline », François Beya voit ainsi tomber toutes les charges qui pesaient contre lui. Cette décision marque la fin d’un long feuilleton politico-judiciaire qui avait secoué les plus hautes sphères du pouvoir à Kinshasa.   Actuellement à l’étranger pour raisons de santé, l’ancien homme de l’ombre du régime de Tshisekedi pourrait désormais regagner librement la RDC, blanchi par la justice militaire.   Ce verdict relance les débats sur la gestion des affaires sécuritaires sous tension en RDC, et interroge sur les véritables enjeux politiques qui entouraient l’affaire Beya.   Ali Biayi

RDC : Kinshasa accueillera le Festival Tradi-Moderne, une célébration inédite du dialogue entre culture et innovation

Du 27 au 30 novembre 2025, la capitale congolaise vibrera au rythme du Festival Tradi-Moderne International, une initiative culturelle d’envergure portée par Jacques Mbakala Kaniki, jeune entrepreneur et directeur général de l’agence Maelcopub. Placé sous le thème évocateur « Quand la tradition épouse la modernité », cet événement vise à célébrer l’identité africaine en fusionnant les héritages ancestraux avec les expressions artistiques contemporaines.   Prévu comme un moment fort de la scène culturelle de Kinshasa, le festival réunira artistes, artisans, designers, créateurs, chefs gastronomes et passionnés d’arts venus de divers horizons. Il entend offrir un espace d’expression et de valorisation des savoir-faire traditionnels tout en les connectant aux enjeux actuels de la modernité.   Au programme : expositions d’œuvres artisanales, défilés de mode afro-contemporaine, concerts, dégustations culinaires, panels sur l’entrepreneuriat culturel, ateliers collaboratifs et animations interactives autour de l’identité, de l’innovation et de la transmission culturelle.   Le Festival Tradi-Moderne International ambitionne ainsi de devenir un rendez-vous annuel incontournable, porté par une jeunesse créative soucieuse de préserver ses racines tout en construisant un avenir culturel audacieux et inclusif.   Freddy Lupata

Santé publique : Les États-Unis offrent 554 000 dollars d’équipements numériques à la RDC pour renforcer la surveillance sanitaire

Dans le cadre du renforcement de la lutte contre les épidémies en République démocratique du Congo, les Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) ont remis ce jeudi 14 août, à Kinshasa, un lot d’équipements numériques de surveillance sanitaire d’une valeur de 554 000 USD. La cérémonie officielle s’est tenue au Centre des opérations d’urgence de santé publique (COUSP), en présence de l’ambassadrice des États-Unis, Lucy Tamlyn, et de plusieurs responsables congolais de la santé.   Ce don stratégique intervient dans un contexte sanitaire préoccupant, alors que des épidémies comme le choléra, la rougeole ou la Mpox (actuellement active dans 17 provinces sur 26) continuent de menacer la population congolaise.   « Les États-Unis resteront un partenaire fiable pour soutenir la RDC dans la lutte contre les menaces sanitaires. Notre partenariat avec l’Institut national de santé publique est essentiel », a affirmé Lucy Tamlyn, saluant les efforts déployés par les équipes congolaises.   Pour le docteur Christian Ngandu, coordonnateur du COUSP, cet appui permettra non seulement de renforcer les capacités de riposte, mais aussi d’améliorer l’efficacité des campagnes de vaccination et la réactivité face aux urgences sanitaires majeures.   Le directeur du CDC en RDC, Dieudonné Mwamba, a quant à lui souligné que cette collaboration s’accompagnera d’un appui technique soutenu, incluant la formation d’experts, le renforcement des outils numériques de collecte de données et la création de centres de coordination performants.   À travers cette initiative, les États-Unis réaffirment leur volonté d’accompagner la RDC dans la construction d’un système de santé plus résilient, capable de faire face rapidement et efficacement aux crises sanitaires récurrentes.   La rédaction

Kinshasa : 70 % du budget annuel déjà exécuté, priorité aux routes et à la sécurité

À mi-parcours de l’exercice budgétaire 2025, le gouvernement provincial de Kinshasa annonce avoir déjà exécuté 70 % de son budget annuel, estimé à 1,29 milliard de dollars américains. Une large part de ces fonds est dédiée aux infrastructures, en particulier aux travaux de réhabilitation routière.   L’information a été livrée ce mercredi 13 août à l’issue du Conseil des ministres provinciaux, qui s’est tenu à l’Hôtel de ville de Kinshasa. Le porte-parole de l’exécutif a précisé que les projets en cours incluent l’aménagement de la place de la gare de Kintambo, la construction d’un immeuble parking à la place Mapenza, ainsi que la modernisation des voiries dans les communes de Barumbu, Kinshasa et Kintambo.   Le bilan présenté au conseil fait état de 69 kilomètres de routes désormais asphaltées en béton armé, un chiffre salué par l’administration Bumba comme un jalon majeur dans l’amélioration de la mobilité urbaine.   Le gouverneur de la capitale, Daniel Bumba, a exhorté son équipe à maintenir une vigilance accrue dans le suivi des chantiers, mais également dans les secteurs sensibles de l’assainissement et de la sécurité. Il a notamment ordonné au ministre provincial de l’Intérieur de renforcer les dispositifs de collaboration entre la police de proximité et les communautés locales, face à la recrudescence du banditisme urbain.   Enfin, à l’approche de la rentrée scolaire, le Conseil a plaidé pour une coordination étroite entre les ministères sectoriels afin d’assurer un environnement sain et sécurisé dans les établissements scolaires de la capitale.   S. Tenplar Ngwadi

RDC : Kamoto Copper Company veut relancer l’agriculture locale avec l’appui du gouvernement

En quête de diversification économique, Kamoto Copper Company (KCC), l’un des poids lourds du secteur minier congolais, ambitionne désormais de s’investir dans l’agriculture. L’entreprise a sollicité, ce jeudi à Kinshasa, l’appui du ministère de l’Agriculture pour accompagner le lancement d’un programme agricole structurant dans la province du Lualaba.   Le Directeur général adjoint de KCC, John Muamba, a été reçu par le Ministre d’État à l’Agriculture, Grégoire Mutshail Mutonb, pour un échange approfondi sur les mécanismes de soutien à mettre en place. « Presque tous nos produits alimentaires proviennent de la Zambie ou de la Tanzanie. Nous voulons inverser cette tendance en produisant localement », a confié John Muamba à l’issue de l’entretien.         L’objectif de ce partenariat public-privé : réduire la dépendance alimentaire de la région, créer des emplois locaux, et améliorer durablement les conditions de vie des communautés riveraines des sites miniers.   Le ministre d’État a assuré KCC de son soutien dans la mise en œuvre du projet, saluant une initiative « alignée avec la vision gouvernementale de développement agricole intégré ».   Cette démarche marque un tournant stratégique pour KCC, qui entend aller au-delà de son cœur d’activité minier pour s’inscrire comme acteur du développement territorial dans le Lualaba. Une initiative saluée comme un modèle de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) dans un contexte où l’ancrage local devient un impératif.   La rédaction

RDC – Procès Mutamba: La défense contre-attaque, des témoignages clés fragilisent l’accusation

Le procès de Constant Mutamba, ancien ministre de la Justice accusé de détournement de fonds publics, a pris une tournure favorable à la défense lors de l’audience du mercredi 6 août devant la Cour de cassation. Plusieurs témoins clés, appelés à la barre, ont contribué à exonérer l’ancien garde des sceaux, fragilisant ainsi la thèse du Ministère public.   L’absence remarquée de la Première Ministre, Judith Suminwa, n’a pas empêché les autres témoins de livrer des témoignages éclairants. Rose Mutombo, prédécesseure de Mutamba au ministère de la Justice, a expliqué que son cabinet s’appuyait sur l’expertise du ministère des Infrastructures et des Travaux publics pour les projets de construction, reconnaissant un manque de compétences techniques en interne. Elle a également confirmé que la répartition des fonds avait été dictée par l’arrêt de la Cour internationale de justice.   Amisi Herady, Directeur général du Guichet unique de création d’entreprise, a attesté de la légalité de Zion Construction, l’entreprise sélectionnée pour la construction de la prison centrale de Kisangani, au cœur de cette affaire. Son témoignage a permis de mettre hors de cause l’homme d’affaires Willy Musheni.   Gérard Bolema Kombozi, chef de division de la Justice pour la province de la Tshopo, a déclaré avoir été personnellement informé par Constant Mutamba du projet de construction d’un centre pénitentiaire à Kisangani, et que le projet avait déjà franchi des étapes préliminaires. “J’ai visité le site à deux reprises avec des ingénieurs”, a-t-il affirmé, précisant que le terrain retenu se trouve à 11 kilomètres de la ville.   Il est à noter que deux juges initialement affectés au dossier ont été récusés pour partialité par le prévenu. Ils se sont retirés d’eux-mêmes et ont été rapidement remplacés, assurant ainsi le bon déroulement du procès dans un cadre impartial.   La prochaine audience est prévue pour le 13 août. Les avocats de Constant Mutamba espèrent de nouveaux témoignages en faveur de leur client, dans un contexte où la défense semble avoir pris l’ascendant sur l’accusation.   S. Tenplar Ngwadi

Est de la RDC : Volker Türk appelle à la protection des civils et au respect des engagements pris dans les accords de paix Doha-Washington

Face à la persistance des violences et à la lenteur des progrès sur le terrain, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a renouvelé son appel pressant à toutes les parties aux conflits dans l’Est de la RDC. Il exhorte à la protection des civils, au respect du droit international humanitaire et à un engagement sincère dans le processus de paix.   Sa déclaration, faite ce mercredi 6 août à Genève, intervient alors que les initiatives diplomatiques internationales peinent à se traduire en améliorations concrètes pour les populations touchées. Malgré la signature d’accords de cessez-le-feu et de déclarations de principes, les cycles de violence persistent, plongeant les communautés dans une profonde incertitude.   Volker Türk rappelle que le gouvernement congolais et le groupe AFC/M23 ont signé une déclaration de principes au Qatar le 19 juillet 2025, s’engageant à un cessez-le-feu et à la poursuite des négociations. Cette déclaration faisait suite à l’accord de paix entre la RDC et le Rwanda, signé à Washington le 27 juin.   “J’exhorte les signataires et les facilitateurs des accords de Doha et de Washington à veiller à ce qu’ils se traduisent rapidement par une sécurité et des progrès réels pour les civils en RDC, qui continuent de subir les conséquences dévastatrices de ces conflits”, a déclaré le Haut-Commissaire.   Cette interpellation de l’ONU met en lumière le décalage entre les engagements pris au niveau international et la réalité sur le terrain. Alors que l’accord de Washington semble progresser, notamment avec la mise en place d’un comité conjoint de sécurité, la déclaration de principes de Doha peine à se concrétiser. Les mesures de confiance jugées indispensables à la reprise des pourparlers sont restées sans effet.   Face à ce blocage, des risques réels pèsent sur la suite du processus de paix. Selon le chronogramme prévu dans la déclaration de Doha, les parties devaient reprendre les discussions sur un accord global au plus tard le 8 août 2025, avec pour objectif une signature le 17 août. Or, cette échéance semble compromise.   La communauté internationale, et notamment les facilitateurs des accords de Doha et de Washington, sont donc appelés à redoubler d’efforts pour garantir le respect des engagements et assurer une protection effective des civils dans l’Est de la RDC.   S. Tenplar Ngwadi

RDC : Constant Mutamba fait tomber les juges

Accusés de partialité par le prévenu, les deux juges composant la Cour de cassation ont jeté l’éponge, laissant planer un climat de suspicion grandissant sur l’issue de cette affaire sensible.   La crise de confiance, déjà palpable dans l’opinion publique, s’est intensifiée suite à la récusation formelle de Thomas Otshudi et Justin Kibambe par Constant Mutamba. L’ancien ministre, mis en cause pour détournement de fonds, a invoqué des motifs de partialité pour contester la légitimité des deux magistrats.   La Cour de cassation a finalement accédé à la demande de Mutamba, actant le retrait des deux juges de la composition. “Je décide donc de me déporter au nom d’une exigence constitutionnelle d’impartialité qui doit fonder la confiance du prévenu pour que la justice demeure un sanctuaire”, a déclaré le juge Thomas Otshudi, tentant de désamorcer la polémique.   Cette décision intervient après une altercation houleuse entre Mutamba et les deux juges lors de la quatrième audience. Le prévenu avait reproché aux magistrats des “menaces et intimidations verbales”, fragilisant davantage la sérénité des débats.   Le retrait de ces deux figures clés de la Cour de cassation constitue un coup dur pour le procès de Constant Mutamba. L’affaire, déjà complexe et politiquement chargée, se trouve désormais plongée dans une incertitude accrue. La désignation de nouveaux juges et la reprise des audiences sont attendues avec une attention particulière, tant l’enjeu est de garantir l’impartialité et l’équité de la justice dans ce dossier emblématique.   Ali Biayi

Ituri : Le PPSSP et l’UNICEF au chevet des déplacés de Djugu, l’urgence humanitaire persiste

En Ituri, le Programme de promotion des soins de santé primaires (PPSSP), en collaboration avec l’UNICEF, a mené une opération d’urgence de trois jours pour venir en aide aux populations déplacées des sites de Jaiba et Loda, dans le territoire de Djugu. Ces familles, victimes des violences perpétrées par des groupes armés, vivent dans des conditions de grande précarité à proximité des bases de la MONUSCO.   L’assistance humanitaire, distribuée jusqu’à ce jeudi 24 juillet, a ciblé 2 477 ménages déplacés et comprenait des articles ménagers essentiels et des outils agricoles. L’objectif : améliorer les conditions de vie de ces populations durement éprouvées par les conflits.   Parmi les biens distribués, on trouvait des couvertures, des nattes, des bâches, des casseroles, des torches, des bidons, des seaux, du savon, ainsi que des kits d’hygiène intime. Une attention particulière a été portée aux jeunes filles en âge de procréation, qui ont reçu des kits d’hygiène menstruelle adaptés.   “Cette assistance est destinée à améliorer, tant soit peu, la vie de ces populations durement touchées par l’insécurité prolongée”, a déclaré Trésor Muyumba, chargé de communication du PPSSP. “Chaque ménage a reçu un kit complet, et les jeunes filles en âge de procréation ont bénéficié de kits d’hygiène menstruelle adaptés. Ces communautés sont véritablement démunies depuis le début des violences, en particulier dans la zone de santé de Fataki.”   Cette initiative humanitaire intervient dans un contexte d’urgence marqué par des déplacements massifs de populations et une insécurité persistante. La région de Djugu, et plus largement l’Ituri, sont le théâtre de violences récurrentes, qui ont des conséquences désastreuses sur les populations civiles.   Face à l’ampleur des besoins, les organisateurs de cette opération espèrent mobiliser davantage de partenaires afin de pérenniser les efforts de protection et de relèvement dans la région. La situation humanitaire en Ituri reste préoccupante et nécessite un soutien continu et coordonné de la part de la communauté internationale.   S. Tenplar Ngwadi