RDC – Premier Conseil des ministres du gouvernement Suminwa II : sécurité, éducation et relance stratégique à l’ordre du jour

Sous la présidence du Chef de l’État Félix Tshisekedi, le gouvernement Suminwa II a tenu, ce vendredi 15 août, sa toute première réunion officielle à la Cité de l’Union africaine. Il s’agissait de la 54e session du Conseil des ministres, une rencontre stratégique pour un exécutif récemment constitué et déjà confronté à de nombreux défis.   Pour ce baptême politique du gouvernement dit “d’ouverture”, les membres de l’équipe Judith Suminwa ont suivi, comme de tradition, la communication du Président de la République, avant de passer en revue plusieurs dossiers majeurs.   Trois exposés ont rythmé la séance : – Un état des lieux de l’administration du territoire, – Une évaluation de la situation sécuritaire nationale, dans un contexte marqué par les tensions persistantes à l’Est, – Et une note d’information sur la publication progressive des résultats de l’examen d’État 2025, sujet brûlant dans le secteur éducatif.   Le Conseil a également entamé l’examen de plusieurs projets de textes législatifs et réglementaires, dont celui portant création du Fonds d’investissement stratégique de la RDC. Ce nouvel établissement public devrait incarner la volonté du gouvernement de structurer ses ambitions de développement à long terme, à travers des investissements ciblés et mieux coordonnés.   Le gouvernement Suminwa II, publié officiellement dans la nuit du 7 au 8 août, compte 53 membres : – 6 vice-Premiers ministres – 12 ministres d’État – 24 ministres – 5 ministres délégués – 6 vice-ministres   S. Tenplar Ngwadi

AfroBasket 2025 : Les Léopards de la RDC se relancent face au Rwanda et rêvent encore de qualification

Mal embarquée après une entrée en lice décevante, la République démocratique du Congo a su rebondir ce vendredi 15 août en s’imposant face au Rwanda (65-58), lors de la deuxième journée de l’AfroBasket 2025. Une victoire décisive qui relance les ambitions des Léopards dans la compétition continentale.   Dès le coup d’envoi, les Congolais ont imposé leur rythme, enchaînant les actions offensives efficaces et une défense bien en place. Les deux premiers quart-temps ont été à sens unique, permettant à la RDC de rentrer aux vestiaires avec une avance confortable au tableau d’affichage.   Au retour des vestiaires, les Rwandais, piqués dans leur orgueil, ont durci le jeu et pris l’ascendant sur les deux derniers quart-temps. Malgré cette remontée, ils n’ont jamais pu effacer l’écart creusé en première période. Les Congolais ont tenu bon, préservant leur avantage jusqu’au buzzer final.   Avec cette victoire, les Léopards conservent une chance de qualification pour le tour suivant. Mais tout se jouera lors de la troisième journée, prévue ce 17 août à 20h00, contre un adversaire redoutable : les Éléphants de Côte d’Ivoire. Une rencontre qui s’annonce déjà comme une petite finale pour les hommes de Michel Perrin.   Emmanuel Kalasa

RDC – Adolphe Muzito de retour aux affaires : vers un nouveau souffle budgétaire ou un pari risqué ?

Ce vendredi 15 août, à la Cité de l’Union Africaine, le Vice-Premier ministre en charge du Budget, Adolphe Muzito, fait son grand retour au sommet de l’exécutif congolais à l’occasion du premier Conseil des ministres du gouvernement Suminwa II, présidé par le chef de l’État Félix Tshisekedi. Pour cet ancien Premier ministre, rompu aux arcanes de la gestion publique, c’est un moment de vérité.   Douze ans après avoir quitté la Primature, Muzito revient à un poste central dans un contexte économique tendu. À 68 ans, il prend les rênes du ministère du Budget, au cœur de la machine étatique, avec une ambition affichée : doubler le budget national.   « Je vais faire un effort pour doubler le budget… Ce sont des sacrifices que nous devrons imposer à notre peuple et à l’administration publique », déclarait-il récemment lors de la remise et reprise avec son prédécesseur.   Le budget de la RDC pour l’exercice 2025 reste grevé par les multiples urgences : paie des fonctionnaires, sécurité dans l’est du pays, inflation galopante, pression sociale… Comment Muzito compte-t-il concilier rigueur budgétaire et attentes populaires dans un pays où les besoins fondamentaux sont loin d’être couverts ? Et surtout, quels leviers concrets entend-il activer pour mobiliser davantage de recettes sans asphyxier le contribuable ni décourager l’investissement ?   La mise en œuvre du budget-programme, entamée mais inachevée, nécessitera rigueur, transparence et réformes en profondeur. Adolphe Muzito, connu pour son franc-parler et sa technicité, saura-t-il insuffler une nouvelle discipline à une administration souvent minée par les lenteurs et les déperditions ?   Entre capital politique et vigilance institutionnelle   Cette première session du Conseil des ministres est donc cruciale. Non seulement elle donne le ton de l’action gouvernementale sous Suminwa II, mais elle permettra aussi d’observer la posture de Muzito dans ce nouvel attelage où cohabitent technocrates, anciens ministres et nouveaux visages politiques.   Son retour marque-t-il un tournant dans la gestion budgétaire du pays ? Ou s’agit-il d’un calcul politique du président Tshisekedi, qui mise sur l’expertise d’un ancien pour redonner confiance à l’opinion et aux partenaires financiers ?   Une chose est sûre : le défi est immense. Entre ambitions réformatrices et réalités institutionnelles, le VPM du Budget devra marcher sur une ligne de crête. Le redressement des finances publiques congolaises attend toujours son architecte. Muzito en sera-t-il capable ?   L’avenir nous le dira !   S. Tenplar Ngwadi

RDC–Chine : lancement des négociations pour un accord de commerce bilatéral axé sur les exportations stratégiques

Kinshasa et Pékin franchissent un cap important dans leur coopération économique. Ce vendredi 15 août, la République Démocratique du Congo (RDC) et la Chine ont officiellement lancé les négociations en vue de l’établissement d’un mécanisme de commerce bilatéral visant à faciliter les exportations et à renforcer les liens économiques entre les deux pays.   La cérémonie s’est tenue à Kinshasa, en présence de l’ambassadeur de Chine, ZHAO BIN, et du ministre congolais du Commerce extérieur, Julien Paluku. À cette occasion, les deux parties ont entériné les grandes lignes d’un accord qui ambitionne de rendre plus fluide la circulation de biens et services, tout en favorisant la diversification des marchés congolais.   L’initiative s’inscrit dans le prolongement de l’accord-cadre signé le 6 septembre 2024, qui repose sur quatre axes structurants : 1. Un commerce plus fluide ; 2. Un développement inclusif et vert ; 3. Une chaîne d’approvisionnement résiliente ; 4. La modernisation du commerce à travers la numérisation et les paiements électroniques.   « Notre réunion du 15 août débouche sur l’ouverture des négociations autour du premier module : faciliter l’exportation de produits spéciaux et de services de la RDC vers la Chine », a expliqué Julien Paluku. Il a insisté sur la nécessité de promouvoir « ensemble la libéralisation et la facilitation des échanges de marchandises et de services ».   Un délai de 60 jours a été donné aux négociateurs des deux pays pour soumettre un projet d’accord, lequel devra répondre à toutes les préoccupations liées aux exportations congolaises vers la Chine, notamment la suppression des frais de douane. Le ministère de l’Agriculture sera mis à contribution pour organiser la production nationale destinée à l’exportation.   « Le multilatéralisme et la diversification des marchés sont les éléments qui déterminent notre politique commerciale vis-à-vis des tiers », a conclu le ministre.   S. Tenplar Ngwadi

RDC : vers une paralysie administrative ? Les administrateurs de territoires annoncent une grève illimitée pour salaires impayés

En République démocratique du Congo, les administrateurs de territoires (AT) et leurs assistants (ATA) annoncent une grève illimitée à partir du lundi 18 août 2025. À l’origine de leur colère : près de trois ans sans rémunération, une situation qu’ils qualifient de « dégradante et inacceptable ».   Dans une correspondance adressée au vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, et transmise aux plus hautes autorités du pays; Président de la République, Première ministre, ministres du Budget et des Finances, les agents territoriaux dénoncent l’abandon de l’administration locale, pourtant pilier de la décentralisation.   « Nous travaillons dans des conditions inhumaines. Comment peut-on encadrer les territoires sans ressources, sans reconnaissance, ni traitement ? », s’indignent-ils dans la lettre dont Congo Presse a obtenu copie.   En mai dernier déjà, un préavis de grève avait été lancé, sans réponse concrète de la part du gouvernement. Cette fois, la menace se précise : si aucun compromis n’est trouvé, les 145 territoires de la RDC verront leurs services administratifs paralysés de l’état civil à la délivrance des documents officiels, en passant par le suivi des projets locaux.   À quelques semaines de la rentrée politique, cette grève pourrait embarrasser l’exécutif, alors que la promesse d’une gouvernance de proximité reste l’un des piliers du programme gouvernemental. Pour l’heure, Kinshasa n’a pas encore réagi officiellement.   Folguy ISANGA

RDC – Ituri : Plus de 80 000 déplacés en un mois, l’aide humanitaire paralysée par les violences à Djugu

La province de l’Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo, est de nouveau en proie à une crise humanitaire majeure. Entre mi-juillet et mi-août 2025, environ 82 800 personnes ont été contraintes de fuir leurs foyers dans le territoire de Djugu, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA). Cette nouvelle vague de déplacements s’ajoute aux millions de Congolais déjà affectés par les conflits armés dans l’est du pays.   Les zones de santé de Nizi, Lita, Bambu et Mangala accueillent désormais ces déplacés, souvent entassés dans des écoles, des églises ou d’autres bâtiments publics, perturbant les services essentiels. L’accès aux soins est gravement compromis : dans la seule zone de Nizi, neuf des douze structures de santé sont hors service, victimes de pillages, d’incendies ou de la fuite du personnel médical.   La détérioration sécuritaire s’est accélérée ces dernières semaines. Entre le 11 et le 13 août, des attaques menées par des groupes armés, notamment la Coopérative pour le développement du Congo (CODECO), ont frappé plusieurs villages, dont Iga Barrière, faisant sept morts et treize blessés parmi les civils. Des sites de déplacés, tels que Lindji, Iga 1 et Mudhu, ont été ciblés, avec des centaines de maisons pillées ou incendiées.   Depuis la mi-juillet, les affrontements entre groupes armés et forces gouvernementales dans les zones de santé de Nizi, Linga, Fataki et Lita ont causé la mort de 47 personnes et blessé 33 autres, selon l’OCHA. Plus d’une dizaine de civils ont également été enlevés.   L’acheminement de l’aide humanitaire est gravement entravé. La Route Nationale 27 (RN27), axe logistique principal pour les zones de Nizi, Fataki, Bambu, Mangala et Rethy, reste paralysée par les combats. En conséquence, plus de 256 000 personnes se retrouvent isolées et privées d’accès à l’assistance humanitaire.   Par ailleurs, la situation sécuritaire s’est également dégradée dans le sud de la province de l’Ituri, suite à des incursions et attaques attribuées aux rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF) dans le territoire d’Irumu.   « Ces incidents sont perçus comme des représailles suite au lancement, le 6 juillet, d’opérations militaires contre ce groupe dans le territoire voisin de Mambasa. L’axe Komanda–Luna est particulièrement touché ».   Entre le 26 et le 28 juillet, au moins 52 civils ont été tués dans la zone de santé de Komanda, dont 43 dans la seule localité de Komanda-Centre. Selon l’OCHA, la société civile de l’Ituri rapporte qu’au moins 127 civils ont été tués dans des violences armées dans la province entre le 27 juin et le 12 août.   Face à la détérioration rapide de la situation, l’OCHA appelle toutes les parties à prendre des mesures urgentes pour protéger les civils et faciliter l’accès humanitaire.   La rédaction

RDC – Bukavu : une femme tuée et l’hôpital de Panzi endommagé après des tirs nocturnes à répétition

À Bukavu, la panique s’est emparée du quartier Panzi, dans la commune d’Ibanda, où des tirs nourris ont été entendus dans la nuit de jeudi 14 à vendredi 15 août, semant l’inquiétude parmi les habitants. Depuis 48 heures, des hommes armés non identifiés surgissent à la tombée de la nuit, tirant en l’air et causant des dégâts matériels.   Le drame a viré au tragique jeudi vers 19 heures : une vendeuse de fruits, qui rentrait chez elle, a été atteinte mortellement par une balle perdue. Transportée en urgence, elle a succombé peu après à ses blessures.   Dans le même laps de temps, une balle a perforé un réservoir de 30 000 litres d’eau desservant l’hôpital général de référence de Panzi, provoquant une inondation qui a perturbé gravement les services médicaux. Un véhicule appartenant au bureau du quartier a également été touché.   Des rumeurs persistantes font état de la présence de membres du groupe armé Wazalendo dans les environs depuis le début de la semaine. Aucune confirmation officielle n’a toutefois été fournie jusqu’ici.   La rédaction

Sud-Ubangi : 23 chefs d’établissements sanctionnés pour surfacturation lors de l’Examen d’État 2025

Le gouvernement provincial du Sud-Ubangi a frappé un grand coup dans le secteur de l’éducation. Vingt-trois chefs d’établissements scolaires, principalement issus des sous-divisions de Kungu 1 à 5, Mogalo et d’autres localités, sont visés par des sanctions disciplinaires pour avoir imposé des frais illégaux aux élèves finalistes.   Selon Félix Mondesie, ministre provincial de l’Éducation, ces responsables ont exigé jusqu’à 150 000 francs congolais (FC) par élève pour l’inscription à l’Examen d’État 2025, alors que le tarif officiel fixé par arrêté du gouverneur était de 75 000 FC. Une surfacturation qui a privé plusieurs candidats de leur droit à passer l’examen, compromettant leur avenir académique.   « Nous allons frapper fort pour restaurer la transparence et l’éthique dans nos écoles », a martelé le ministre, qui promet des mesures exemplaires. Des enquêtes sont en cours, et les sanctions pourraient aller jusqu’à la révocation définitive des fautifs.   Sous l’impulsion du gouverneur Michée Mobonga Lobo, des missions d’inspection ont été déployées dans l’ensemble de la province pour identifier d’autres pratiques abusives dans le secteur éducatif.   Les familles et les acteurs de l’éducation attendent désormais des décisions concrètes, espérant un signal fort en faveur de la justice et de l’équité scolaire.   Folguy ISANGA

Sud-Ubangi : Le DG de la DGRSUB suspendu, mais aucun intérimaire désigné

Dans un contexte de lutte accrue contre la mauvaise gouvernance, le gouverneur du Sud-Ubangi, Michée Mobonga Lobo, a suspendu, le 11 août, le directeur général de la Direction Générale des Recettes du Sud-Ubangi (DGRSUB), Bienvenu Mapele Domongo. Motif : des incohérences et des falsifications présumées dans les chiffres officiels, révélées par une enquête de la cellule financière du gouvernorat.   L’annonce a été faite le lendemain sur les ondes de Radio Liberté Gemena par le porte-parole du gouvernement provincial, Phirra Akambu. Toutefois, aucun intérimaire n’a été désigné à ce stade pour assurer la direction de cet organe clé de la mobilisation des recettes publiques. Un vide à la tête de la DGRSUB qui suscite de vives interrogations parmi les leaders d’opinion et acteurs de la société civile locale.   « Suspendre un dirigeant soupçonné de fautes graves est un acte courageux, mais laisser un poste aussi stratégique sans remplaçant immédiat est préoccupant », déclare un membre influent de la société civile de Gemena.   La crainte d’un ralentissement des opérations de collecte des recettes, dans une province où les besoins en financement sont criants, est palpable.   Dans le même élan, deux nouvelles nominations ont été officialisées : – Mombwanga Mobwa Trésor à la tête de la direction des Taxes – Mbango Gbalanu Liliane à la direction des Ressources humaines   Des nominations saluées, mais jugées insuffisantes pour pallier l’absence d’un DG intérimaire.   En attendant une clarification, le silence du ministère provincial des Finances laisse planer l’incertitude sur l’avenir immédiat de la gouvernance de la DGRSUB.   Folguy ISANGA

Ituri : 7 morts et plus de 20 blessés dans de violents affrontements entre les FARDC et des miliciens près d’Iga-Barrière

L’Est de la RDC continue d’être ravagé par les violences. Le mercredi 13 août, de violents affrontements ont opposé les Forces armées de la RDC (FARDC) aux miliciens de la Coopérative pour le développement du Congo (CODECO) et de la CRP dans plusieurs localités proches d’Iga-Barrière, dans le territoire de Djugu, province de l’Ituri. Le bilan est lourd : au moins sept morts et plus de vingt blessés, selon des sources locales.   Les combats se sont concentrés dans les zones de Kombu, Lopa, Lindji et Ikpa, situées à une vingtaine de kilomètres de Bunia. D’importants dégâts matériels sont également à déplorer, notamment l’incendie d’au moins 28 maisons et le pillage de commerces. Plusieurs sites de déplacés autour de Lopa ont été envahis par des miliciens armés, provoquant une panique généralisée.   Les témoins rapportent que les miliciens ont abattu des civils, pillé les biens de fortune des déplacés et semé la terreur, forçant une nouvelle fois la population à fuir. Près de 60 % des habitants de Lopa, qui venaient à peine de regagner leurs foyers après de précédents conflits, sont de nouveau en fuite, en direction de Bunia ou des localités avoisinantes.   Depuis deux jours, les FARDC mènent une vaste opération de traque contre les miliciens de la CODECO et ceux alliés à Thomas Lubanga, accusés d’attiser l’instabilité dans la région. Mais sur le terrain, la population exprime son désarroi face à ce qu’elle perçoit comme une impuissance ou une complaisance des forces loyalistes. Des accusations que l’armée a rapidement balayées, assurant poursuivre sans relâche les auteurs de ces violences.   La rédaction