La violence urbaine gagne du terrain à Kinshasa. Des affrontements entre bandes de kulunas ont éclaté en début de semaine en plein cœur de la commune huppée de la Gombe, à proximité de la Galerie de la Fontaine, semant la panique dans ce quartier qui abrite plusieurs institutions de l’État. Face à ce dérapage sécuritaire, le Vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et de la Sécurité, Jacquemin Shabani, a réagi fermement. Dans une correspondance adressée au gouverneur de la capitale, Daniel Bumba, il exige l’ouverture immédiate d’une enquête et réclame un rapport circonstancié dans un délai de 24 heures. Cette sortie musclée témoigne de l’inquiétude grandissante au sein de la population face à la recrudescence du banditisme urbain à Kinshasa, y compris dans les zones autrefois considérées comme sécurisées. Pour les autorités, l’incident de la Gombe marque un seuil critique qu’il devient urgent de contenir. Ali Biayi
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RDC : Après l’assassinat d’un pasteur à Bukavu, Martin Fayulu dénonce l’indifférence face aux crimes du M23
Martin Fayulu, leader de l’opposition et président du parti ECiDé, a vivement réagi à l’assassinat du pasteur Kelly Bahati Kazibaziba à Bukavu, attribué aux rebelles du M23/AFC soutenus par l’armée rwandaise. Profondément consterné, il dénonce un nouvel acte de barbarie dans l’est de la RDC. « Jusqu’à quand la communauté internationale va-t-elle rester silencieuse face aux crimes contre l’humanité commis dans notre pays ? », s’est interrogé Fayulu, appelant les Congolais à l’unité face à l’agression : « Unissons-nous, Congo ekolo moko ». Selon un rapport récent du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, plus de 300 civils ont été massacrés en l’espace de deux mois dans des zones sous contrôle du M23 et de ses alliés, aggravant une crise sécuritaire déjà dramatique. Ali Biayi
RDC – Détournement présumé de 19 millions de dollars : 10 ans de travaux forcés et exclusion de toute fonction publique à vie requis contre Constant Mutamba
Le procès de l’ancien ministre de la Justice, Constant Mutamba, entre dans une phase décisive. Ce mercredi 13 août 2025, la Cour de cassation à Kinshasa a tenu une audience publique marquée par les réquisitions du ministère public, qui a demandé 10 ans de travaux forcés contre le prévenu, soupçonné de détournement de 19 millions de dollars américains initialement prévus pour la construction d’une prison à Kisangani. Selon l’accusation, l’ancien ministre aurait contourné les procédures légales en recourant à un gré à gré illégal, en écartant les institutions compétentes, et en attribuant le contrat à Zion Construct, une société déclarée fictive : sans existence juridique, sans siège social, ni personnel, et sans garantie bancaire. Pour le ministère public, le détournement est constitué dès le transfert des fonds depuis le compte du ministère (FRIVAO) vers celui de cette entreprise douteuse. Le procureur a insisté sur la connaissance juridique du prévenu, qui aurait agi en toute conscience, sans l’accord du Conseil des ministres ni celui du Premier ministre, et sans obtenir l’avis de non-objection requis par les textes sur les marchés publics. Le parquet requis en plus de la peine principale : – Une interdiction de vote et d’éligibilité pendant 10 ans après l’exécution de la peine, – La privation du droit à la libération conditionnelle, – L’exclusion de toute fonction publique à vie. La défense de Constant Mutamba a désormais la parole pour sa plaidoirie. S. Tenplar Ngwadi
Ituri – insécurité à Mambasa : Un acheteur de cacao dépouillé par des hommes armés, la société civile sonne l’alarme
Le territoire de Mambasa, dans la province de l’Ituri, continue d’être le théâtre d’une inquiétante recrudescence de l’insécurité. Dans la nuit du 12 au 13 août, à Babungwe, dans la chefferie des Babila-Teturi, trois hommes armés, vêtus en tenue militaire, ont fait irruption au domicile d’un acheteur local de cacao, emportant 45 kg de fèves et une somme de 1 000 dollars. C’est la Coordination territoriale de la CRDH (Convention pour le Respect des Droits Humains) qui a révélé l’information ce mercredi matin. Son chef d’antenne à Mambasa, Ram’s Malikidogo, alerte sur une insécurité chronique : depuis juin, 66 cas de vol à main armée et de cambriolages nocturnes ont été documentés dans cette zone. Face à l’inaction des autorités, les structures de la société civile ont décrété trois jours de “ville morte”, du 13 au 15 août, pour dénoncer cette insécurité persistante qui paralyse l’activité économique locale et expose les citoyens à la terreur. La CRDH appelle les services de sécurité à renforcer urgemment la protection des personnes et de leurs biens, dans un contexte où la peur gagne les villages et freine les efforts de relance dans cette région déjà marquée par les conflits. Makati Élie, correspondant à Bunia
Cyclisme – De Goma à Cape Town : Miguel Masaisai, 6 000 km à vélo pour porter le flambeau de la paix
Parti de Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo, Miguel Masaisai a bouclé un périple de plus de 6 000 kilomètres à vélo jusqu’à Cape Town, en Afrique du Sud. Un exploit à la fois sportif, symbolique et engagé, accompli en 46 jours de pédalage répartis sur près de trois mois. Avec pour seul slogan « Pedals for Peace », le jeune cycliste congolais a traversé quatre pays africains pour porter un message d’unité, de paix et d’espoir. Un défi hors normes, tant sur le plan physique que moral, mené avec une détermination impressionnante. À chaque étape, Miguel s’arrêtait pour dialoguer avec les populations locales, partageant sa vision d’une Afrique apaisée et résolument tournée vers l’avenir. Une démarche saluée par les communautés et les organisations engagées pour la paix, qui ont vu en lui un véritable ambassadeur populaire de la non-violence. Endurant face aux intempéries, aux montées épuisantes et aux longues solitudes de la route, Miguel a prouvé qu’un simple vélo pouvait devenir un puissant vecteur de changement. À l’arrivée, le 10 août à Cape Town, il ne portait pas seulement la fatigue : il portait aussi l’inspiration de tout un continent. Emmanuel Kalasa
RDC : À Bruxelles, Moïse Katumbi relance Ensemble pour la République face aux défis politiques du moment
Installé dans un relatif silence depuis la présidentielle de 2023, Moïse Katumbi revient sur la scène politique avec une initiative forte. L’opposant congolais a ouvert mardi à Bruxelles un conclave stratégique avec les hauts cadres de son parti, Ensemble pour la République. Objectif : faire le point, se réorganiser et tracer de nouvelles perspectives face aux enjeux actuels en RDC. Selon Olivier Kamitatu, directeur de cabinet de Katumbi, cette rencontre s’inscrit dans une logique « d’auto-évaluation courageuse » mais aussi de « restructuration en profondeur » pour affronter les défis politiques et sociaux du moment. Au cœur des discussions : le bilan de la gouvernance de Félix Tshisekedi, les dynamiques de l’opposition congolaise et les stratégies à adopter pour contrer ce que Katumbi qualifie de « dérive autoritaire du pouvoir en place, pillage des ressources, corruption généralisée et injustice sociale ». « L’heure du sursaut national a sonné », a martelé Moïse Katumbi, dans un ton résolument combatif. Ali Biayi
Procès Constant Mutamba : le cinquième jour d’audience prévu ce mercredi à la Cour de cassation à Kinshasa
Le bras de fer judiciaire entre le ministère public et l’ancien ministre de la Justice, Constant Mutamba, entre dans une nouvelle phase. Le cinquième jour d’audience de ce procès très suivi est annoncé pour ce mercredi 14 août à la Cour de cassation de Kinshasa . L’homme politique est poursuivi pour le détournement présumé de fonds publics destinés à la construction d’un établissement carcéral à Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo. Une affaire qui soulève de nombreuses interrogations sur la gestion des finances publiques au sein de l’appareil d’État. Le parquet général accuse Mutamba d’avoir détourné une partie des fonds alloués à ce projet stratégique censé désengorger les infrastructures pénitentiaires de la région. De son côté, la défense plaide non coupable, dénonçant un acharnement politique et affirmant que toutes les procédures d’engagement budgétaire avaient été respectées. Les audiences précédentes ont été marquées par la présentation de pièces à conviction, de rapports d’exécution et de témoignages contradictoires. Le procès, qui suscite un vif intérêt au sein de l’opinion publique, est perçu comme un test pour la justice congolaise en matière de lutte contre l’impunité. La rédaction
Afrobasket 2025 : La RDC lance sa campagne face au Cap-Vert avec l’ambition de frapper fort d’entrée
C’est ce mercredi 13 août que la République démocratique du Congo entre en lice à l’Afrobasket 2025, avec un premier choc face au Cap-Vert, à 19h00 (heure de Kinshasa). Un match à fort enjeu pour les Léopards, qui visent une entrée réussie dans cette compétition continentale. Dirigée par Michel Perrin, la sélection congolaise s’est préparée intensément, notamment lors d’un stage à Luanda, afin d’affûter sa cohésion et sa condition physique. À Namibe, les Léopards entendent afficher leur solidité défensive et leur agressivité offensive face à une équipe cap-verdienne expérimentée, réputée pour sa rigueur tactique. Les Requins Bleus, habitués des grands rendez-vous africains, ne comptent pas céder facilement. Mais pour la RDC, une victoire d’entrée constituerait un pas décisif vers une qualification confortable pour les phases suivantes. Le coup d’envoi sera donné à 19h00. Une rencontre qui suivra de près tout un pays, espérant voir ses Léopards rugir dès leur premier match. Emmanuel Kalasa
RDC: Élections locales : la CENI ouvre les dépôts de candidatures dès le 15 août 2025
La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a annoncé, dans un communiqué parvenu à la rédaction de Congo presse, l’ouverture officielle de l’opération de dépôt des candidatures pour les élections locales. Cette étape cruciale du processus électoral débutera le vendredi 15 août 2025 et concernera l’ensemble du territoire national. Selon la CENI, cette opération vise à recevoir les dossiers des aspirants aux postes de conseillers urbains, maires et adjoints, ainsi que bourgmestres et adjoints. Les dépôts se feront auprès des Bureaux de réception et de traitement des candidatures (BRTC) installés dans les différentes juridictions concernées. Cette annonce marque le démarrage effectif du processus électoral local, attendu depuis plusieurs années, et qui constitue une étape importante vers la mise en place des autorités locales élues. La CENI invite les partis politiques, regroupements et candidats indépendants à se conformer aux exigences légales et aux délais fixés. Les élections locales, souvent présentées comme un pilier de la gouvernance de proximité, devraient permettre un meilleur ancrage de la démocratie à la base et rapprocher l’administration des citoyens. Folguy ISANGA
RDC — CAM Ressources : Christian Bahati dénonce une tentative d’accaparement et des menaces de mort
L’affaire CAM Ressources, usine de transformation basée à Likasi (Haut-Katanga), prend une tournure explosive. Dans une lettre ouverte au président Félix Tshisekedi dont copies ont été envoyées à plusieurs autorités nationales et internationales, Bahati Christian affirme avoir dénoncé une « tentative d’accaparement illégal » menée par des investisseurs étrangers et des complices locaux, puis fait l’objet de pressions, de diffamation et d’une tentative d’assassinat. Christian Bahati accuse des investisseurs « présumés américains » d’avoir usé de fraudes documentaires et de pressions institutionnelles pour s’approprier CAM Ressources, que l’homme d’affaires Jonathan Mukendi détient selon lui légitimement. Il met en cause des acteurs congolais, y compris « des hautes sphères » de l’armée, et cite nommément Nadine Kabi, qu’il accuse d’avoir été rémunérée pour participer à l’opération. Quatre jours après ses révélations, Christian Bahati dit avoir été publiquement accusé d’usurpation d’identité par le président du Sénat, Modeste Bahati Lukwebo. Il dénonce une confusion volontaire exploitant la similarité des patronymes et une campagne de dénigrement sur les réseaux sociaux. Il affirme avoir échappé à une tentative d’assassinat à son domicile, qu’il impute à des commanditaires étrangers avec des complices congolais. Suite judiciaire et demandes au chef de l’État – Le 4 août, son collectif d’avocats a saisi le Procureur général près la Cour de cassation pour faire reconnaître l’atteinte à son honneur, dénoncer les menaces et les tentatives d’assassinat. – Il réclame au président Tshisekedi : protection physique pour lui et sa famille, enquête indépendante et transparente, protection juridique et matérielle de CAM Ressources, garantie de l’indépendance de la justice et mesures contre les investisseurs utilisant des documents falsifiés. L’affaire mêle allégations de corruption, ingérence étrangère et menaces physiques ; si les éléments avancés sont confirmés, elle pourrait provoquer des répercussions politiques et institutionnelles importantes, notamment sur la souveraineté économique et le climat d’investissement. La rédaction