Débutées le 24 mars dernier, les consultations politiques orchestrées par Eberande Kolongele, conseiller spécial du Président Félix Tshisekedi en matière de sécurité, peinent à convaincre l’opinion publique. De nombreux observateurs estiment que le chef de l’État a manqué une occasion importante de rassembler les forces vives du pays. Il est à noter que ces discussions semblent se limiter aux membres de l’Union Sacrée, la plateforme politique du président, ce qui soulève des questions sur leur crédibilité et leur transparence. Alors que Tshisekedi prétend vouloir former un gouvernement d’union nationale pour faire face à la crise sécuritaire qui sévit dans les provinces du Nord et Sud Kivu, l’inclusivité tant attendue semble compromise. Du côté de l’opposition, la question des consultations politiques est largement ignorée. Figures emblématiques comme Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Delly Sesanga et même Joseph Kabila jugent plus légitime la démarche de la CENCO – ECC, qui prône un cadre de discussion entre les différentes forces politiques. Face à ces critiques, la question demeure : ces consultations permettront-elles d’atteindre leurs objectifs ? Quel impact positif peuvent-elles avoir sur la quête de paix face à l’invasion de l’armée rwandaise à l’Est du pays ? L’avenir politique de la RDC pourrait bien dépendre des réponses à ces interrogations.
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Nouveaux adhérents à l’AFC/M23 : Rex Kazadi sur les traces de Franck Diongo
Rex Kazadi, ancien candidat à la présidence lors des élections de décembre 2023, a annoncé son adhésion à l’Alliance Fleuve Congo (AFC) de Corneille Nangaa, un mouvement qui attire de plus en plus de personnalités influentes de la scène politique congolaise. Lors d’une rencontre en présence de Jean-Jacques Mamba, leader de l’AFC/M23 en Europe, Rex Kazadi a exprimé son enthousiasme : « Merci sincèrement de m’avoir intégré à votre mouvement. C’est un honneur de rejoindre votre équipe. Je suis prêt à m’investir pleinement pour nos valeurs communes ». Ce ralliement, survenant quelques mois après sa candidature présidentielle, soulève des interrogations quant à ses motivations. Kazadi a décrit son intégration à l’AFC/M23 comme un « nouvel horizon » pour la RDC, appelant tous ceux qui croient en l’avenir du pays à se joindre à cette dynamique de renouveau, un message particulièrement pertinent pour une jeunesse congolaise en quête de changement. Ce développement s’inscrit dans un contexte politique en mutation, marqué par le récent ralliement de Franck Diongo aux rangs du M23. Ces deux adhésions posent une question importante : ces leaders, jadis critiques envers certaines formes de gouvernance, sont-ils réellement engagés dans une quête de changement radical ou s’agit-il d’un repositionnement stratégique au sein de l’opposition congolaise ?
RDC : L’opposant Franck Diongo fait le choix de la rébellion en rejoignant le M23/AFC
Franck Diongo, ancien candidat à la présidence de la République Démocratique du Congo (RDC) et figure emblématique de l’opposition, a annoncé son adhésion au mouvement rebelle M23/AFC. Cette décision, qui a suscité une onde de choc tant sur la scène politique congolaise qu’internationale, soulève des questions sur les motivations de cet engagement aux côtés d’un groupe souvent perçu comme l’ennemi historique du pays. La nouvelle a été officialisée après la diffusion d’images sur les réseaux sociaux montrant Diongo en compagnie des dirigeants du M23/AFC. Ce dernier, exilé en Belgique, avait récemment été sollicité par les évêques de l’Église catholique et protestante pour participer à un dialogue national visant à instaurer la paix en RDC. Cependant, il avait posé une condition sine qua non : la démission du président Félix Tshisekedi, en réponse à l’occupation des villes stratégiques de Goma et Bukavu par les rebelles. Les rumeurs d’un rapprochement entre Diongo et le Rwanda avaient déjà commencé à circuler avant cette officialisation. En octobre 2024, Jean-Claude Mvuemba, un autre opposant exilé en Belgique et proche de Diongo, avait révélé que ce dernier avait séjourné plusieurs jours à Kigali. Cette visite a alimenté les spéculations sur une possible alliance entre l’opposant congolais et le régime rwandais, connu pour son rôle controversé dans les affaires congolaises. Les rencontres entre Diongo et les dirigeants du M23/AFC se sont intensifiées lors d’une réunion qui s’est tenue à Kampala, en Ouganda, du 13 au 15 mars 2025. Ces discussions ont permis de poser les bases d’une collaboration entre des figures de l’opposition et le mouvement rebelle, suscitant des interrogations sur les implications politiques de cette alliance. Selon des sources proches du dossier, c’est Corneille Naanga, un acteur clé du M23/AFC, qui aurait contacté Diongo et Mvuemba pour les inciter à rejoindre la rébellion.
Patrick Muyaya : « 73 cas d’assassinats et d’exécutions sommaires, plus de 112 cas de torture enregistrés dans les zones sous occupation du M23/RDF »
Lors du conseil des ministres du vendredi 28 mars, Patrick Muyaya Katembwe, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement congolais, a présenté un rapport alarmant sur les violations massives des droits humains dans les zones contrôlées par les rebelles du M23/RDF. Selon lui, ces régions ont enregistré 73 assassinats et exécutions sommaires, ainsi que plus de 112 cas de torture corporelle. Intervenant sur la Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC), Muyaya a également dénoncé d’autres exactions, notamment des disparitions forcées, le recrutement illégal de jeunes et d’enfants, ainsi que des actes de viol. Il a insisté sur l’aggravation de ces crimes au cours des derniers mois, exacerbant ainsi la détresse des populations locales. Le porte-parole du gouvernement a mis en lumière l’établissement d’une administration parallèle par les rebelles dans les territoires occupés, compliquant davantage le retour à la paix et à la stabilité. Il a également signalé la poursuite des attaques contre les positions des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) à Mulamba et Bulungu, malgré les engagements du M23 à se retirer de Walikale le 22 mars dernier et les appels à un cessez-le-feu. « Nos forces armées sont déterminées à défendre l’intégrité du territoire national face à ces agressions », a déclaré Patrick Muyaya, réaffirmant l’engagement du gouvernement à protéger ses citoyens contre les violences perpétrées par les groupes armés. Cette déclaration intervient dans un contexte de tensions croissantes entre la RDC et le Rwanda, accusé par Kinshasa de soutenir activement le M23/RDF. En février 2025, Patrick Muyaya avait déjà exprimé son indignation face aux discours de haine attribués au Rwanda, appelant à l’unité des 450 ethnies congolaises pour faire face à cette menace commune.
RDC : Nouvel Élan prêt à participer aux consultations politiques pour la cohésion nationale
Dans un contexte politique tendu marqué par une crise sécuritaire persistante, le parti Nouvel Élan, dirigé par l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito, a affirmé sa volonté de contribuer aux consultations politiques initiées par le conseiller spécial en matière de sécurité, le professeur Désiré Eberande Kolongele. Cette annonce contraste avec la position de certains partis de l’opposition qui ont décliné cette invitation. Lors d’une interview accordée, Me Blanchard Mongomba, secrétaire général de Nouvel Élan, a exprimé l’enthousiasme de son parti à participer à cette initiative de cohésion nationale prônée par le président Félix Tshisekedi. « Nous accueillons favorablement cette initiative et nous nous engageons à apporter notre contribution pour mettre fin à la crise politique et sécuritaire actuelle », a-t-il déclaré. Me Mongomba a toutefois précisé que la participation de Nouvel Élan est conditionnée à la réception d’une invitation officielle pour prendre part à ces échanges. « Pour participer à ces consultations, il faut premièrement commencer par être invité, puis viendra la réception du cahier des charges… et c’est sur cette base que nous allons nous présenter et enfin nous prononcer », a-t-il ajouté. Il est important de rappeler qu’Adolphe Muzito avait déjà manifesté son soutien à l’idée de former un gouvernement d’union nationale, insistant sur l’importance de faire face à « un ennemi commun ».
RDC : Félix Tshisekedi renforce l’unité nationale face à la crise sécuritaire à l’Est
Mardi 25 mars dans la soirée, le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a présidé une réunion interinstitutionnelle importante, visant à évaluer la situation sécuritaire prévalant dans l’Est du pays. Cette rencontre a également permis de discuter de la mise en place d’une équipe de médiateurs, comme convenu lors du dernier sommet des Chefs d’État et des gouvernements de l’EAC (Communauté de l’Afrique de l’Est) et de la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe). Au sortir de cette rencontre stratégique, Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale, a relevé l’importance des échanges qui ont eu lieu. « Le président de la République nous a informés que l’EAC et la SADC travailleront désormais ensemble dans le cadre du processus de Luanda et de Nairobi. Il a précisé que Doha n’a pas annulé Luanda ni Nairobi ; au contraire, Doha vient renforcer ces initiatives », a-t-il déclaré. La réunion a également porté sur la résolution 2773, récemment adoptée, qui impose des sanctions et appelle à la cessation des hostilités. Vital Kamerhe a exprimé sa gratitude envers tous ceux qui ont soutenu cette résolution, la qualifiant de « victoire diplomatique ». Cependant, il a insisté sur le fait que cela ne suffit pas. « Nous avons besoin de modalités pratiques pour appliquer cette résolution, surtout après les échecs passés concernant des résolutions similaires, comme celle sur la démilitarisation de Kisangani », a-t-il ajouté. Le président Tshisekedi a exhorté la Première ministre, Judith Suminwa Tuluka, ainsi que son gouvernement, à intensifier les efforts diplomatiques pour clarifier aux partenaires internationaux comment rendre opérationnelle la résolution 2773. Par ailleurs, le Chef de l’État a mis en avant une initiative conduite par son conseiller spécial en matière de sécurité, axée sur des consultations politiques. « Cette initiative constitue une première étape vers des pourparlers qui devraient déboucher sur des discussions en vue de former un gouvernement d’union nationale. L’objectif ultime est de restaurer l’intégrité territoriale et la souveraineté de la RDC », a précisé Kamerhe. Cette réunion a réuni plusieurs figures politiques clés, dont la Première ministre Judith Suminwa Tuluka, le 1er vice-président du Sénat José Kalala, le président de l’Assemblée nationale Vital Kamerhe et le président de la Cour constitutionnelle Dieudonné Kamuleta. Ensemble, ils ont exprimé leur détermination à unir leurs forces pour faire face à la crise sécuritaire qui menace la stabilité du pays.
Kwilu – Nord-Ubangi : La CENI annonce le lancement de la campagne électorale pour les sénateurs, gouverneurs et vice-gouverneurs
La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a porté à la connaissance de l’opinion publique, dans son communiqué n° 004/CENI/2025 daté du 13 mars 2025, que la campagne électorale pour le scrutin des sénateurs, gouverneurs et vice-gouverneurs des provinces du Kwilu et du Nord-Ubangi débutera le 29 mars 2025. Ce processus se clôturera le 31 mars 2025 à minuit, heure locale, respectant ainsi les dispositions légales en vigueur. Cette campagne électorale s’étendra sur une période de trois jours, conformément aux Articles 138 et 167 de la Loi électorale. Les activités se dérouleront à l’intérieur des Assemblées provinciales et auprès des députés provinciaux dont les mandats ont été validés, constituant ainsi l’électorat pour ces élections cruciales. La CENI précise que les réunions électorales se tiendront librement. Les organisateurs de ces manifestations devront veiller à leur bon déroulement et au respect de l’ordre public, et pourront requérir l’assistance de la Police Nationale Congolaise si nécessaire. Bien que les candidats puissent s’exprimer librement, la CENI rappelle certaines interdictions, notamment : 1. Les propos injurieux ou diffamatoires. 2. Les paroles incitant au mépris, à la haine, au racisme, au tribalisme ou à d’autres comportements répréhensibles. 3. Les incitations à des actes de violence ou à priver quiconque de ses droits ou libertés constitutionnels. Les Assemblées provinciales sont invités à jouer un rôle actif dans l’encadrement de cette campagne afin d’assurer un environnement électoral serein. Le vote pour élire les sénateurs, gouverneurs et vice-gouverneurs des provinces est prévu pour le mercredi 02 avril 2025. À cette date, la CENI publiera également les résultats provisoires des scrutins. La CENI appelle les députés provinciaux des provinces concernées, ainsi que les candidats aux différentes fonctions, à se préparer pour une compétition électorale qui soit apaisée, juste et crédible. Dans ce contexte, la CENI affirme son engagement à faciliter un processus électoral transparent, tout en garantissant le respect des droits et des libertés des candidats et des électeurs.
Gouvernement d’union nationale : Augustin Kabuya appelle à l’unité et à la cohésion
Le président intérimaire de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), Augustin Kabuya, a appelé ses collègues du présidium de l’Union sacrée à privilégier l’unité nationale et à surmonter les frustrations. Cette déclaration intervient après sa consultation par le conseiller spécial du chef de l’État, Eberande Kolongele, dans le cadre de la formation du gouvernement d’union nationale. « J’ai entendu certains de mes collègues du présidium de l’Union sacrée exprimer leur frustration. C’est pourquoi je me dois de leur répondre en les exhortant à dépasser cela. Il est essentiel que nous nous rencontrions pour en discuter. L’essentiel, c’est la cohésion nationale », a déclaré Augustin Kabuya. Le président du parti au pouvoir a insisté sur la nécessité d’éliminer toutes les frustrations afin de favoriser l’unité, particulièrement dans le contexte sécuritaire préoccupant que traverse le pays. Il a rappelé que la situation actuelle, marquée par l’invasion de l’armée rwandaise en collaboration avec les mouvements rebelles du M-23/AFC, exige un engagement collectif pour la stabilité nationale.
56e anniversaire de la mort de Kasavubu : Judith Suminwa honore la mémoire du premier président de la RDC
Le 24 mars marque le 56e anniversaire du décès de Joseph Kasavubu, premier président de la République Démocratique du Congo, survenu en 1969 à Boma, dans l’actuelle province du Kongo-Central. Pour commémorer cet événement, la Première ministre Judith Suminwa a participé, ce lundi 24 mars, à une messe à la cathédrale Notre-Dame du Congo, dédiée à l’un des pères de l’indépendance du pays. Elle a ensuite déposé une gerbe de fleurs au monument de Kasavubu situé au rond-point Kipwanza, dans la commune qui porte son nom. « C’est un honneur pour moi, première femme Premier ministre, de venir ici pour rendre hommage à Joseph Kasavubu. Il incarne les valeurs d’intégrité et d’indépendance que nous devons transmettre à notre peuple », a déclaré Judith Suminwa Tuluka. Joseph Kasavubu, qui a dirigé la RDC avant d’être remplacé par Joseph-Désiré Mobutu lors d’un coup d’État militaire, reste une figure emblématique de l’histoire du pays.
RDC : Vital Kamerhe s’oppose aux déclarations de Jean-Pierre Bemba sur Kabila
Lors d’une consultation le 24 mars dernier avec Eberande Kolongele, conseiller spécial du chef de l’État en matière de sécurité, Vital Kamerhe a exprimé des préoccupations qui suscitent l’intérêt. Le président de l’Assemblée nationale a dénoncé les discours maladroits de certaines personnes qui, sous couvert du nom du président Félix Tshisekedi, cherchent à perturber la cohésion nationale. Kamerhe a appelé le chef de l’État à ne pas tolérer que quiconque parle en son nom, soulignant l’importance d’une communication claire et responsable. Cette déclaration intervient peu après les accusations de Jean-Pierre Bemba, qui a affirmé que l’ancien président Joseph Kabila aurait une nationalité rwandaise et que son vrai nom serait Hippolyte Kanambe. Du côté de Kabila, on considère que Bemba, ancien condamné, fait partie du problème et devrait adopter un discours plus modéré. Il est à noter que Bemba, vice-premier ministre en charge des Transports, multiplie les meetings à travers le pays, où il continue de faire des révélations controversées sur Kabila.