À la veille des élections du bureau national du Conseil National de la Jeunesse (CNJ), prévues ce dimanche 31 août à Kinshasa, l’atmosphère est électrique. Des accusations graves de pressions, menaces et interférences entachent un processus censé incarner la démocratie participative des jeunes Congolais. Plusieurs candidats engagés dans la course affirment être la cible de manœuvres d’intimidation orchestrées par des cadres du ministère de la Jeunesse. Des noms sont cités : Thérèse Mbuji Bungi (Secrétaire générale), Jean-Paul Ekomela (DRH), et Don Okoma (chef de division urbaine), soupçonnés d’abuser de leurs fonctions, avec le concours présumé d’agents de l’Agence nationale de renseignements (ANR), pour imposer la candidature de Claude Mbuyi. Certains prétendants affirment avoir reçu des appels menaçants, les incitant à renoncer. Un climat de peur qui aurait conduit Mboyo Ilekanya Gabriel, candidat au poste de vice-président, à retirer sa candidature, invoquant des “raisons personnelles” dans une lettre adressée à la commission électorale. Ces dérives présumées suscitent l’indignation au sein de la jeunesse congolaise, qui réclame des élections transparentes, équitables et dépolitisées. Beaucoup redoutent que ce scrutin soit vidé de son sens si les principes de mérite et d’indépendance ne sont pas respectés. La rédaction
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Paix dans l’Est : Kinshasa mise sur la diplomatie de Washington et Doha pour restaurer l’autorité de l’État
Alors que l’insécurité persiste dans l’Est de la RDC, les efforts diplomatiques pilotés par les États-Unis et le Qatar se précisent. Dans la foulée du processus de Washington, un accord bilatéral vise à aller au-delà des enjeux sécuritaires en intégrant une dimension économique forte. Sur ce plan, l’accord ambitionne de renforcer la coopération entre Kinshasa et ses partenaires autour de projets communs, notamment dans les secteurs de l’hydroélectricité, de la gestion des parcs nationaux et de la traçabilité des minerais. L’intégration régionale reste un levier central : les cadres de coopération comme la CIRGL, le COMESA ou encore l’EAC serviront de socle pour combattre les circuits illicites et stimuler les échanges transfrontaliers. Washington entend également accroître son rôle en tant qu’investisseur stratégique, en particulier dans les filières critiques que sont les ressources naturelles, le numérique ou encore les infrastructures vertes. En parallèle, les discussions se poursuivent à Doha avec pour objectif de traiter les racines internes du conflit : restauration de l’autorité de l’État, démobilisation et réintégration des groupes armés. Bien qu’une déclaration de principes ait été signée entre Kinshasa et les rebelles de l’AFC/M23, les avancées concrètes restent timides. Le blocage autour des mesures de confiance – notamment la libération mutuelle des prisonniers – continue de freiner le processus. Le pari de Tshisekedi : transformer ces dynamiques diplomatiques en leviers concrets pour la paix et la stabilité dans une région meurtrie. S. Tenplar Ngwadi
RDC : Le Président Tshisekedi veut rendre la main aux Congolais après le retour à la paix
Au deuxième congrès de l’Union Sacrée de la Nation (USN), le Président Félix Tshisekedi a livré un discours stratégique, mêlant foi diplomatique et ambition politique intérieure. Appelant à une sortie de crise fondée sur la souveraineté nationale, le président congolais a justifié son engagement dans les initiatives de paix de Washington et Doha comme une réponse aux interférences extérieures qui, selon lui, ont freiné le développement de la RDC. « Ce sont des interventions extérieures qui ont toujours ruiné, pour une grande part, nos efforts vers le développement. Voilà pourquoi j’ai accepté ces voies diplomatiques », a-t-il affirmé. Le président envisage un tournant décisif après le retrait des forces négatives : un retour à une gouvernance congolaise assumée et unie autour d’un projet national. « Quand nous resterons entre Congolais, nous définirons nous-mêmes notre mode de vie et notre marche en tant que République », a-t-il déclaré, exhortant les membres de l’USN à transformer la plateforme en une force politique légitime, crédible et durable. Deux leviers diplomatiques encadrent cette stratégie : l’Accord de Washington, porté par les États-Unis, et le processus de Doha, sous l’égide du Qatar. Ces deux dynamiques visent à désamorcer la crise sécuritaire à l’Est. L’accord de Washington, signé en début d’année, comporte des engagements bilatéraux de non-agression entre la RDC et le Rwanda, le respect de l’intégrité territoriale, la fin du soutien aux groupes armés tels que les FDLR et le M23, ainsi que la mise en place d’un mécanisme de coordination sécuritaire inspiré du concept d’opérations de Luanda (octobre 2024). En projetant la fin des hostilités comme une étape vers une RDC enfin gouvernée par et pour ses citoyens, Tshisekedi veut incarner un leadership tourné vers l’apaisement, la reconstruction et l’unité nationale. S. Tenplar Ngwadi
Numérique – RDC : Kinshasa projette le lancement de son propre satellite avec l’appui de Monacosat
Le Président de la République, Félix Tshisekedi, a reçu ce samedi soir dans ses bureaux de la Cité de l’Union africaine, Jean-Philippe Anvam, représentant de Monacosat, principal opérateur satellitaire de la principauté de Monaco. Au cœur des échanges : l’ambitieux projet d’acquisition par la RDC de son propre satellite de télécommunications. Accompagné des ministres Augustin Kibasa (Économie numérique) et José Mpanda Kabangu (PTNTIC), M. Anvam a présenté au Chef de l’État l’état d’avancement du partenariat visant à doter la République Démocratique du Congo d’un satellite national. L’objectif affiché : réduire la fracture numérique à travers le pays. « Ce projet permettra de couvrir l’ensemble du territoire, en particulier les zones rurales et enclavées, là où les infrastructures classiques de télécommunications sont encore absentes ou défaillantes », a expliqué le représentant de Monacosat. S. Tenplar Ngwadi
RDC : Peter Kazadi saisit l’Ordre des Avocats pour poursuivre Maître Joël Kitenge pour diffamation
Nouvelle escalade judiciaire dans le paysage politique congolais. Peter Kazadi, haut cadre de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) et figure influente de la majorité présidentielle, a officiellement saisi le Bâtonnier de l’Ordre des Avocats de Kinshasa/Gombe pour obtenir l’autorisation de poursuivre Maître Joël Kitenge. Il l’accuse de diffamation publique, d’imputations dommageables et de propagation de fausses informations. À l’origine de cette démarche : des propos tenus par Maître Kitenge lors d’une émission diffusée sur la chaîne en ligne Congo Buzz TV, au cours de laquelle ce dernier a accusé Peter Kazadi d’avoir reçu de l’argent du gouverneur sortant du Haut-Katanga, Jacques Kyabula, dans le but d’influencer son retour à la tête de la province. Dans sa requête, Peter Kazadi qualifie ces déclarations de « mensongères, attentatoires à son honneur » et de « gravement diffamatoires ». Il soutient qu’aucune preuve matérielle ne vient étayer les accusations formulées publiquement, et que cette sortie médiatique vise à « porter atteinte à sa réputation, troubler l’ordre public et induire l’opinion en erreur » sur son intégrité. Appuyant sa plainte sur les articles 74 et suivants du Code pénal congolais ainsi que l’article 360 du Code du numérique, Peter Kazadi entend laver son honneur et rappelle que ces accusations « violent la probité et la déontologie » auxquelles il est attaché en tant qu’homme politique et avocat de formation. Le plaignant invoque aussi la jurisprudence constante en matière de diffamation, rappelant que « la diffusion publique de propos diffamatoires, en particulier par voie médiatique, aggrave la responsabilité pénale de leur auteur ». Affirmant détenir les enregistrements de l’émission incriminée, il se dit prêt à les remettre aux autorités ordinales pour éclairer les faits reprochés. S. Tenplar Ngwadi
Pour Sa majesté Mukungubila, « qu’aucun congolais ne réponde à l’invitation de Thabo Mbeki » pour éviter d’hypothéquer la légitimité des institutions de la RDC (Lettre ouverte)
Moi, Sa Grande Majesté, le Prophète MUKUNGUBILA MUTOMBO Joseph, j’élève ma voix contre toute forme de confusion supplémentaire dite de recherche de la paix et de la sécurité sur ce pays, le Congo, que Dieu nous a donné à moi-même et aux Congolais, mes compatriotes. Mes très chers compatriotes, je souhaite pour la énième fois que vous m’écoutiez et que vous observiez les instructions que Dieu le Créateur me donne aujourd’hui pour l’avenir immédiat de notre beau pays. Qu’aucun Congolais digne de cette patrie de prédilection divine, ne se hasarde, comme un valet ou un laquais, pour aller répondre à l’invitation de la fondation qui porte le nom de M. Thabo Mbeki, invitation adressée aussi à des non compatriotes notoires dont la fréquentation est un acte de trahison à la patrie. Souvenez-vous, je vous prie, à la veille de la tenue de la Conférence Nationale Souveraine, je vous avais instruit de ne pas organiser ces assises…, vous n’avez pas cru au “ainsi dit le Seigneur”, Oracle de Dieu sorti de ma bouche. Pour autant, la montagne n’avait-elle pas accouché d’une souris ? Que n’ai-je pas dit et dénoncé l’occupation et l’infiltration rwandaise destinées à chosifier mon peuple et à balkaniser mon pays dans la suite des temps ? Initiative de paix et de sécurité pour le Congo, je vous ai dit, il n’y a pas longtemps que ce que le Président Tshilombo et le Président Trump ont entrepris, est très largement suffisant, en plus d’avoir reçu l’agrément du Créateur ! Peut-être que vous pourrez avoir la mémoire courte et vous laisser corrompre pour un gain personnel éphémère susceptible d’hypothéquer la légitimité de nos institutions futures, ce faisant, notre souveraineté une fois de plus. Je me trouve quand-même la force et le devoir de vous rappeler que M. Thabo Mbeki n’est autre que celui-là même qui après 13 ans de règne, en tant que Vice-Président, puis Président full de la nation surnommée “arc-en-ciel”, fut éjecté de son mandat par l’ANC, son parti et laminé, battu à plate couture par Zuma Jacob… Et pour cause, M. le Président n’avait pas su faire triompher le dialogue ni à l’intérieur de l’ANC, ni avec les différents partenaires économico-financiers sud-africains ! Il est évident qu’il y a conflit d’intérêts entre Thabo Mbeki et la paix, ainsi que la sécurité en RDC. Sun City initié par le même Thabo Mbeki, alors Président de la République sud-africaine, va complètement déstructurer l’armée congolaise, de sorte que depuis lors, le pays peine des suites des verrous laissant notre armée poreuse et perméable à toute intrusion ! C’est l’œuvre de Thabo Mbeki, de quelle sécurité va-t-il parler aujourd’hui, si ce n’est celle qui lui garantirait la jouissance de ses carrés miniers. La sollicitude de Monsieur Thabo Mbeki, alors qu’il encensait à parole intelligible le M23, au point où il est difficile de dire si c’est lui qui a copié sur HYPPOLITE KANAMBE ou l’inverse, est suspecte, on ne peut pas mieux. Je me refuse de vous laisser dans la soif en vous rappelant aussi que M. Thabo Mbeki est le pion central que les milieux financiers internationaux ont utilisé pour installer les rwandais au pouvoir à Kinshasa de manière on ne peut plus pérenne après le dialogue de Sun City dont nous souffrons encore de quantité des séquelles. La justice de Dieu est en marche, vous êtes prévenus. Grand Roi Divin, Joseph MUKUNGUBILA MUTOMBO Vaillant Chasseur devant l’Éternel
RDC : sécurité, éducation et jeunesse au cœur du Conseil des ministres
Sous la présidence de Félix-Antoine Tshisekedi, le gouvernement congolais s’est réuni ce vendredi 29 août à la Cité de l’Union africaine, à l’occasion de la 56e réunion ordinaire du Conseil des ministres. Un rendez-vous stratégique marqué par une évaluation approfondie des défis actuels du pays, allant de l’insécurité persistante aux enjeux humanitaires, en passant par les priorités éducatives et les aspirations de la jeunesse. D’entrée de jeu, le Président de la République a immortalisé cette séance en posant pour la photo officielle avec les membres de l’équipe Suminwa II. Fidèle à son engagement en faveur de l’égalité des genres, le chef de l’État a d’abord pris la pose avec les 17 femmes ministres, avant de rejoindre l’ensemble du gouvernement. Sur le fond, les débats ont été portés en priorité sur la situation sécuritaire, humanitaire et épidémiologique du pays. Le Conseil a procédé à une mise à jour globale sur les foyers de tension, les crises sanitaires ainsi que les réponses à apporter en urgence dans les zones affectées. Autre point crucial : l’état d’avancement des engagements pris envers les partenaires sociaux du secteur de l’éducation. À la suite des instructions présidentielles, une évaluation des mesures appliquées a été faite, notamment en vue de garantir une rentrée scolaire stable et apaisée. La réunion a également été l’occasion de présenter un exposé sur l’organisation imminente des consultations nationales de la jeunesse congolaise, un processus visant à impliquer les jeunes dans la gouvernance et le développement national. Enfin, plusieurs projets de loi ont été examinés et adoptés, consolidant ainsi l’agenda législatif du gouvernement pour les mois à venir. S. Tenplar Ngwadi
Dialogue congolais : Lamuka ouvre la porte à Thabo Mbeki, mais pose ses conditions
Alors que l’initiative portée par la Fondation Thabo Mbeki suscite scepticisme et rejet du côté du gouvernement congolais, la coalition d’opposition Lamuka adopte une position plus nuancée : ouverture diplomatique, mais avec des garde-fous clairs. Dans une déclaration officielle, Prince Epenge, porte-parole de Lamuka, a salué l’intention de l’ancien président sud-africain tout en insistant sur l’importance d’un dialogue « réellement inclusif, enraciné dans la souveraineté nationale ». Pour la coalition, toute médiation ne peut se substituer à un débat franc et transparent entre Congolais, encadré par des structures locales de confiance comme la CENCO et l’ECC. La référence explicite à Patrice Lumumba traduit la volonté de Lamuka de replacer la solution à la crise congolaise entre les mains des fils et filles du pays. En clair : pas de dialogue de façade, mais une démarche authentique et ancrée dans la réalité nationale. Face aux tensions politiques persistantes et à l’enlisement diplomatique, Lamuka trace ainsi sa ligne : favorable à un échange, à condition qu’il soit conduit « par les Congolais, pour les Congolais ». Nathan Kumba
RDC – Genre : Micheline Ombae lance les préparatifs du 8ᵉ Forum national autour du thème « Femme, paix et sécurité »
C’est dans une ambiance studieuse que la ministre du Genre, Famille et Enfant, Micheline Ombae Kalama, a réuni ce mercredi à Kinshasa la Taskforce dédiée à l’organisation de la 8ᵉ édition du Forum national du Genre. Ce grand rendez-vous annuel se tiendra du 10 au 13 septembre 2025 à Mbuji-Mayi, dans la province du Kasaï. Autour de la ministre, les cadres administratifs du ministère ont validé la date, le lieu ainsi que les contours logistiques de l’événement. L’identification des partenaires et l’implication active des ministres provinciaux du Genre et chefs de divisions ont été au centre des échanges. Le choix de Mbuji-Mayi n’est pas anodin. « Cette région porte encore les stigmates de nombreuses pratiques discriminatoires : mariages précoces, violences basées sur le genre, et coutumes restrictives. Ce forum est l’occasion d’y porter un regard lucide et de proposer des solutions durables », a déclaré Esther Kamuanya Biayi, Secrétaire générale au Genre. Placée sous le thème « Femme, paix et sécurité », cette édition s’annonce stratégique dans un contexte national marqué par des crises sécuritaires, notamment à l’Est du pays. Elle vise à renforcer le rôle des femmes dans la prévention des conflits, la consolidation de la paix et la protection des droits fondamentaux. Succédant à l’édition de Matadi (Kongo-Central), ce forum s’inscrit dans une volonté de décentraliser les réflexions sur le genre et de les ancrer dans les réalités locales. S. Tenplar Ngwadi
Équateur : Eddy Iyeli en messager de l’unité et du développement à Mbandaka
De retour dans sa terre natale après plus de trois décennies d’absence, le vice-gouverneur de Kinshasa, Eddy Iyeli Molangi, a galvanisé ce jeudi 28 août la population de Mbandaka autour d’un message fort : l’unité comme levier du développement. Accueilli en grande pompe depuis l’aéroport jusqu’au terrain de Wangata, bondé de monde, le natif de Bikoro a lancé un appel à la cohésion, transcendant clivages politiques et querelles locales. « Majorité ou opposition, unissons-nous pour faire avancer l’Équateur. Là où règne l’amour, le changement est possible », a-t-il martelé devant une foule conquise. Surnommé « Papa social », Eddy Iyeli a annoncé une série d’actions concrètes : envoi de jeeps, ambulances et corbillards, mais aussi des projets d’infrastructures scolaires et sanitaires. « Avec mes modestes moyens, je vais poser des actes visibles », a-t-il promis. Fidèle au MLC de Jean-Pierre Bemba depuis 2003, Iyeli a également exprimé son soutien à la vision du président Félix Tshisekedi et salué la gouvernance du chef de l’exécutif provincial, Bobo Boleko. Cette visite, marquant son retour à Mbandaka après huit ans et à Bikoro après plus de 30 ans, prend une dimension symbolique pour celui qui veut incarner un trait d’union entre les fils et filles de l’Équateur. Folguy Isanga