Dans un contexte mondial tendu, marqué par les rivalités entre grandes puissances, l’ancienne sénatrice Francine Muyumba a réagi à la récente rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine, saluant un geste de « maturité politique » en dépit de leurs divergences idéologiques. Une référence internationale que la cadre du Front Commun pour le Congo (FCC) oppose, non sans critique, à la situation en République démocratique du Congo. Alors que la RDC traverse une crise politico-sécuritaire aiguë, Francine Muyumba déplore le manque de volonté des autorités congolaises d’initier un véritable dialogue inclusif. « En RDC, les dirigeants préfèrent conserver leur pouvoir au détriment de la paix. Ils refusent le dialogue national inclusif et sincère, alors que la nation s’effondre sous le poids de leur orgueil », a-t-elle déclaré. Et d’ajouter : « La paix n’est pas une faveur, c’est un devoir sacré. Gouverner, ce n’est pas protéger un fauteuil, c’est protéger un peuple ». Plusieurs forces de l’opposition réclament, sous la médiation de la CENCO et de l’ECC, l’organisation rapide d’un dialogue national pour répondre aux multiples crises politiques, sécuritaires et sociales qui secouent le pays. Du côté du pouvoir, cette initiative semble reléguée au second plan. Les discussions entamées à Doha entre le gouvernement et les rebelles du M23 sont présentées comme priorité sécuritaire, tandis que l’inclusion récente d’un opposant et de membres de la société civile dans le gouvernement Suminwa II est mise en avant comme geste d’ouverture. Ali Biayi
Category: politique
RDC – Premier Conseil des ministres du gouvernement Suminwa II : sécurité, éducation et relance stratégique à l’ordre du jour
Sous la présidence du Chef de l’État Félix Tshisekedi, le gouvernement Suminwa II a tenu, ce vendredi 15 août, sa toute première réunion officielle à la Cité de l’Union africaine. Il s’agissait de la 54e session du Conseil des ministres, une rencontre stratégique pour un exécutif récemment constitué et déjà confronté à de nombreux défis. Pour ce baptême politique du gouvernement dit “d’ouverture”, les membres de l’équipe Judith Suminwa ont suivi, comme de tradition, la communication du Président de la République, avant de passer en revue plusieurs dossiers majeurs. Trois exposés ont rythmé la séance : – Un état des lieux de l’administration du territoire, – Une évaluation de la situation sécuritaire nationale, dans un contexte marqué par les tensions persistantes à l’Est, – Et une note d’information sur la publication progressive des résultats de l’examen d’État 2025, sujet brûlant dans le secteur éducatif. Le Conseil a également entamé l’examen de plusieurs projets de textes législatifs et réglementaires, dont celui portant création du Fonds d’investissement stratégique de la RDC. Ce nouvel établissement public devrait incarner la volonté du gouvernement de structurer ses ambitions de développement à long terme, à travers des investissements ciblés et mieux coordonnés. Le gouvernement Suminwa II, publié officiellement dans la nuit du 7 au 8 août, compte 53 membres : – 6 vice-Premiers ministres – 12 ministres d’État – 24 ministres – 5 ministres délégués – 6 vice-ministres S. Tenplar Ngwadi
RDC : LAMUKA se démarque d’une réunion controversée d’opposants à Bruxelles
La coalition d’opposition LAMUKA a officiellement pris ses distances vis-à-vis de la réunion tenue cette semaine à Bruxelles par un groupe d’opposants congolais soupçonnés de vouloir recourir à des actions insurrectionnelles contre le régime en place. Dans une déclaration relayée par un média local, Prince Epenge, porte-parole de LAMUKA et président de l’ADD Congo, a précisé : « Cette rencontre ne concerne ni LAMUKA ni ADD Congo. » Il a réaffirmé l’engagement de la plateforme dans une lutte strictement pacifique et démocratique pour le changement en RDC. Cette prise de position vise à marquer clairement une ligne de démarcation entre LAMUKA et certaines franges de l’opposition en exil qui semblent pencher vers des stratégies plus radicales. Elle traduit aussi une volonté de présenter LAMUKA comme une force d’opposition responsable et institutionnelle, à l’heure où les tensions sociales et politiques s’intensifient dans le pays. Reste à savoir si cette position modérée permettra de préserver l’unité au sein de LAMUKA, souvent fragilisée par des divergences internes face aux multiples dynamiques de l’opposition congolaise. Nathan Kumba
Diplomatie régionale : Félix Tshisekedi prend part au sommet virtuel conjoint EAC–SADC sur la paix et la stabilité dans l’Est de la RDC
Ce mercredi 13 août 2025, depuis ses bureaux de la Cité de l’Union africaine à Kinshasa, le Président congolais Félix Tshisekedi a participé à un sommet virtuel conjoint entre la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), consacré au processus de facilitation de la paix dans l’Est de la République démocratique du Congo. Aux côtés de Tshisekedi, plusieurs chefs d’État ont pris part à cette session virtuelle, dont les présidents du Kenya, du Rwanda, de la Zambie et du Zimbabwe. L’Ouganda et le Burundi étaient représentés par leurs vice-présidents respectifs, tandis que l’Angola, Madagascar et la Somalie ont délégué leurs ministres des Affaires étrangères. Cette rencontre s’inscrivait dans la continuité du sommet du 1er août, qui avait acté la création d’un groupe de cinq facilitateurs chargés d’accompagner le processus politique dans l’Est congolais, en proie à une crise sécuritaire complexe. Le sommet de ce jour a notamment entériné les termes de référence de ce groupe, avec la cooptation de l’ancien président botswanais Mokgweetsi Éric Masisi, venu compléter la liste des quatre autres co-facilitateurs déjà désignés. Ce groupe aura pour mission de soutenir les efforts diplomatiques régionaux en vue de favoriser un dialogue politique inclusif et un retour durable à la paix dans les provinces orientales de la RDC. S. Tenplar Ngwadi
RDC – Aménagement du territoire : Jean-Lucien Bussa prend ses fonctions avec un cap clair et des ambitions renouvelées
C’est un nouveau chapitre qui s’ouvre pour Jean-Lucien Bussa Tongba. Ancien ministre au parcours salué, il a officiellement pris ses fonctions ce mercredi 13 août 2025 à la tête du ministère de l’Aménagement du Territoire, lors d’une cérémonie marquée par un discours résolument tourné vers les résultats et l’efficacité. « Je m’inscris dans une dynamique de continuité de gestion axée sur les résultats », a affirmé le nouveau ministre, promettant loyauté, rigueur et coopération active avec les principales structures du secteur – l’ONAT, l’ANAT et le FONAT. Objectif : traduire les politiques publiques en actions concrètes pour structurer durablement le territoire congolais. Réputé pour sa rigueur et son sens du travail, Bussa entend faire de l’Aménagement du Territoire un levier central du développement national. En prônant une approche alliant continuité, innovation et collaboration interinstitutionnelle, il ambitionne de rendre visible l’action publique dans la vie des citoyens. Folguy ISANGA
RDC – Kinshasa : Après des affrontements entre kulunas en pleine Gombe, Jacquemin Shabani exige des comptes
La violence urbaine gagne du terrain à Kinshasa. Des affrontements entre bandes de kulunas ont éclaté en début de semaine en plein cœur de la commune huppée de la Gombe, à proximité de la Galerie de la Fontaine, semant la panique dans ce quartier qui abrite plusieurs institutions de l’État. Face à ce dérapage sécuritaire, le Vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et de la Sécurité, Jacquemin Shabani, a réagi fermement. Dans une correspondance adressée au gouverneur de la capitale, Daniel Bumba, il exige l’ouverture immédiate d’une enquête et réclame un rapport circonstancié dans un délai de 24 heures. Cette sortie musclée témoigne de l’inquiétude grandissante au sein de la population face à la recrudescence du banditisme urbain à Kinshasa, y compris dans les zones autrefois considérées comme sécurisées. Pour les autorités, l’incident de la Gombe marque un seuil critique qu’il devient urgent de contenir. Ali Biayi
RDC : Après l’assassinat d’un pasteur à Bukavu, Martin Fayulu dénonce l’indifférence face aux crimes du M23
Martin Fayulu, leader de l’opposition et président du parti ECiDé, a vivement réagi à l’assassinat du pasteur Kelly Bahati Kazibaziba à Bukavu, attribué aux rebelles du M23/AFC soutenus par l’armée rwandaise. Profondément consterné, il dénonce un nouvel acte de barbarie dans l’est de la RDC. « Jusqu’à quand la communauté internationale va-t-elle rester silencieuse face aux crimes contre l’humanité commis dans notre pays ? », s’est interrogé Fayulu, appelant les Congolais à l’unité face à l’agression : « Unissons-nous, Congo ekolo moko ». Selon un rapport récent du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, plus de 300 civils ont été massacrés en l’espace de deux mois dans des zones sous contrôle du M23 et de ses alliés, aggravant une crise sécuritaire déjà dramatique. Ali Biayi
RDC : À Bruxelles, Moïse Katumbi relance Ensemble pour la République face aux défis politiques du moment
Installé dans un relatif silence depuis la présidentielle de 2023, Moïse Katumbi revient sur la scène politique avec une initiative forte. L’opposant congolais a ouvert mardi à Bruxelles un conclave stratégique avec les hauts cadres de son parti, Ensemble pour la République. Objectif : faire le point, se réorganiser et tracer de nouvelles perspectives face aux enjeux actuels en RDC. Selon Olivier Kamitatu, directeur de cabinet de Katumbi, cette rencontre s’inscrit dans une logique « d’auto-évaluation courageuse » mais aussi de « restructuration en profondeur » pour affronter les défis politiques et sociaux du moment. Au cœur des discussions : le bilan de la gouvernance de Félix Tshisekedi, les dynamiques de l’opposition congolaise et les stratégies à adopter pour contrer ce que Katumbi qualifie de « dérive autoritaire du pouvoir en place, pillage des ressources, corruption généralisée et injustice sociale ». « L’heure du sursaut national a sonné », a martelé Moïse Katumbi, dans un ton résolument combatif. Ali Biayi
RDC: Élections locales : la CENI ouvre les dépôts de candidatures dès le 15 août 2025
La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a annoncé, dans un communiqué parvenu à la rédaction de Congo presse, l’ouverture officielle de l’opération de dépôt des candidatures pour les élections locales. Cette étape cruciale du processus électoral débutera le vendredi 15 août 2025 et concernera l’ensemble du territoire national. Selon la CENI, cette opération vise à recevoir les dossiers des aspirants aux postes de conseillers urbains, maires et adjoints, ainsi que bourgmestres et adjoints. Les dépôts se feront auprès des Bureaux de réception et de traitement des candidatures (BRTC) installés dans les différentes juridictions concernées. Cette annonce marque le démarrage effectif du processus électoral local, attendu depuis plusieurs années, et qui constitue une étape importante vers la mise en place des autorités locales élues. La CENI invite les partis politiques, regroupements et candidats indépendants à se conformer aux exigences légales et aux délais fixés. Les élections locales, souvent présentées comme un pilier de la gouvernance de proximité, devraient permettre un meilleur ancrage de la démocratie à la base et rapprocher l’administration des citoyens. Folguy ISANGA
RDC — CAM Ressources : Christian Bahati dénonce une tentative d’accaparement et des menaces de mort
L’affaire CAM Ressources, usine de transformation basée à Likasi (Haut-Katanga), prend une tournure explosive. Dans une lettre ouverte au président Félix Tshisekedi dont copies ont été envoyées à plusieurs autorités nationales et internationales, Bahati Christian affirme avoir dénoncé une « tentative d’accaparement illégal » menée par des investisseurs étrangers et des complices locaux, puis fait l’objet de pressions, de diffamation et d’une tentative d’assassinat. Christian Bahati accuse des investisseurs « présumés américains » d’avoir usé de fraudes documentaires et de pressions institutionnelles pour s’approprier CAM Ressources, que l’homme d’affaires Jonathan Mukendi détient selon lui légitimement. Il met en cause des acteurs congolais, y compris « des hautes sphères » de l’armée, et cite nommément Nadine Kabi, qu’il accuse d’avoir été rémunérée pour participer à l’opération. Quatre jours après ses révélations, Christian Bahati dit avoir été publiquement accusé d’usurpation d’identité par le président du Sénat, Modeste Bahati Lukwebo. Il dénonce une confusion volontaire exploitant la similarité des patronymes et une campagne de dénigrement sur les réseaux sociaux. Il affirme avoir échappé à une tentative d’assassinat à son domicile, qu’il impute à des commanditaires étrangers avec des complices congolais. Suite judiciaire et demandes au chef de l’État – Le 4 août, son collectif d’avocats a saisi le Procureur général près la Cour de cassation pour faire reconnaître l’atteinte à son honneur, dénoncer les menaces et les tentatives d’assassinat. – Il réclame au président Tshisekedi : protection physique pour lui et sa famille, enquête indépendante et transparente, protection juridique et matérielle de CAM Ressources, garantie de l’indépendance de la justice et mesures contre les investisseurs utilisant des documents falsifiés. L’affaire mêle allégations de corruption, ingérence étrangère et menaces physiques ; si les éléments avancés sont confirmés, elle pourrait provoquer des répercussions politiques et institutionnelles importantes, notamment sur la souveraineté économique et le climat d’investissement. La rédaction