Clôture de la DRC Mining Week : Judith Suminwa réaffirme la souveraineté nationale

La 20e édition de la DRC Mining Week s’est achevée le 14 juin 2025 à Lubumbashi, avec un discours marquant de la Première ministre Judith Suminwa Tuluka. Son intervention, qui s’est tenue après sa participation à la 12e conférence des gouverneurs à Kolwezi, a été empreinte de fermeté et de détermination. Abordant la situation sécuritaire délicate dans l’est de la RDC, Suminwa a déclaré : « Cette guerre d’agression est une honteuse tentative d’accaparer nos terres et d’exploiter nos ressources. Je suis persuadée que le peuple congolais, uni, saura faire face à ce défi majeur. » Elle a fait référence aux récentes agressions, notamment rwandaises. La Première ministre a également souligné l’engagement indéfectible du gouvernement à préserver les intérêts nationaux : « Nous ne participerons jamais à un accord légitimant l’agression d’un pays contre le nôtre. Notre mission est de défendre les droits du peuple congolais, aujourd’hui et pour les générations futures. » Ce discours, prononcé lors de cet événement minier majeur, souligne l’importance de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la République Démocratique du Congo.

RDC-Rwanda-Washington : Les négociations de paix reprennent dans un contexte diplomatique américain renforcé

Les négociations entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda ont franchi une nouvelle étape avec le lancement à Washington de discussions physiques entre experts, après plusieurs semaines d’échanges virtuels. Ce dialogue intensif, confirmé par des responsables impliqués dans le processus, vise à aboutir à un accord de paix global, réaliste et mutuellement bénéfique, selon le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe. Une fois finalisé, cet accord sera soumis à l’approbation des ministres des Affaires étrangères des deux pays, avant une présentation aux chefs d’État pour signature, soulignant l’importance capitale de ce processus pour la stabilité régionale. Ces discussions s’inscrivent dans un contexte où les États-Unis renforcent significativement leur engagement diplomatique et économique envers l’Afrique, et plus spécifiquement la RDC, pays stratégique confronté à des tensions persistantes dans sa région Est. Lors d’un événement organisé par l’Africa Center, Troy Fitrell, haut fonctionnaire du Département d’État américain chargé des affaires africaines, a souligné l’importance géostratégique de la RDC, tant sur le plan sécuritaire qu’économique. Fitrell a présenté une stratégie américaine en six points visant à intensifier la présence des États-Unis sur le continent, en mettant notamment l’accent sur la diplomatie commerciale, les investissements dans les infrastructures et la mobilisation des entreprises américaines. Depuis janvier, 71 nouveaux accords ont été conclus, représentant un investissement total supérieur à 7 milliards de dollars, témoignant d’une volonté d’investissement « de qualité », respectueux des normes environnementales et sociales. Sur le plan sécuritaire, les États-Unis jouent un rôle actif dans la facilitation du dialogue entre Kinshasa et Kigali, en coordination avec les initiatives régionales et internationales. Fitrell a ainsi affirmé un objectif ambitieux : la signature d’un accord de paix d’ici juin ou juillet, conformément à un calendrier jugé « extrêmement agressif » par Washington. Au-delà de la résolution de la crise, cette approche américaine vise à s’affirmer comme un acteur central du continent, apportant une réponse intégrée mêlant diplomatie, investissements et développement durable pour contribuer durablement à la stabilité et à la prospérité en Afrique centrale.

RDC : Félix Tshisekedi dénonce les difficultés des exploitants miniers artisanaux et appelle à des mesures correctives

Le président Félix Tshisekedi a fait part de sa vive préoccupation concernant la situation des mineurs artisanaux en RDC, en marge d’une réunion du Conseil des ministres tenue vendredi à Kolwezi, au cœur de la province du Lualaba, riche en ressources minières. Constatant que de nombreux “concitoayens” impliqués dans l’exploitation artisanale rencontrent de “sérieuses difficultés”, le chef de l’État a appelé le gouvernement à adopter des mesures correctives pour promouvoir une exploitation “responsable” et atténuer les conflits d’intérêts avec les entreprises minières industrielles. “Le Président de la République a fait le constat, au cours de son séjour dans la province du Lualaba, que de nombreux concitoyens impliqués dans l’exploitation minière artisanale dans différentes zones minières du pays, particulièrement dans cette province, rencontrent de sérieuses difficultés dans l’exercice de leurs activités”, a déclaré Patrick Muyaya, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement. Selon le porte-parole, ces exploitants artisanaux se retrouvent souvent “privés de zones d’exploitation artisanale viables”, les contraignant à opérer dans des périmètres légalement dévolus aux entreprises minières industrielles, ce qui génère des “tensions de cohabitation, des conflits d’intérêts et des abus”. Face à cette situation, Félix Tshisekedi a “exhorté le Gouvernement d’adopter des mesures correctives adaptées, en vue de promouvoir une exploitation artisanale responsable, structurée, respectueuse des lois, des normes sociales et environnementales, et contribuant réellement au développement économique”. Cette annonce intervient dans un contexte où les relations entre les exploitants artisanaux et les entreprises minières industrielles sont souvent tendues en RDC, en raison de la concurrence pour l’accès aux ressources et des pratiques d’exploitation parfois illégales. L’annonce du président Tshisekedi laisse entrevoir une volonté du gouvernement de mieux encadrer le secteur et d’améliorer les conditions de vie des mineurs artisanaux, tout en assurant un climat d’investissement stable pour les entreprises minières.

Kinshasa : Élie Kambale Musavuli, champion d’un “hackathon législatif” pour impliquer les citoyens

Dans une initiative visant à renforcer l’implication citoyenne dans le processus législatif congolais, l’organisation Ebuteli, en collaboration avec le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) et Talatala, a officiellement présenté le député Élie Kambale Musavuli comme “champion parlementaire” du deuxième hackathon législatif de son histoire. L’objectif de cette démarche est de créer un espace où les citoyens peuvent identifier les défis de leur quotidien et proposer des solutions aux parlementaires et aux membres de l’exécutif. À travers des forums interactifs et des hackathons législatifs, Ebuteli ambitionne de transformer ces préoccupations en propositions de lois, moyens de contrôle ou demandes d’informations portées par des “champions” choisis parmi les jeunes députés de moins de 40 ans et les nouveaux élus. “Il était important d’associer les parlementaires et la population dans la mise en œuvre de ce que vit la population au quotidien, et aussi dans la rencontre des législatives et des membres exécutifs afin de discuter des défis en transformant cela en initiatives parlementaires”, a expliqué Damien Kapay, assistant de recherche chez Ebuteli. Élie Kambale Musavuli, député de Beni (Nord-Kivu) et membre du groupe parlementaire “Le peuple d’abord” (UDPS), a été désigné pour porter les fruits de ce deuxième hackathon.

RDC : Le Fonds Forestier National se mobilise au Kongo-Central pour dynamiser sa présence

Le Directeur Général du Fonds Forestier National (FFN), Assani Ongala Hassan, s’est rendu au Kongo-Central pour une mission de travail axée sur la sensibilisation et la redynamisation de la présence du FFN dans cette province stratégique. Dès son arrivée, il a rencontré les autorités locales, notamment le Ministre Provincial intérimaire de l’Environnement et le Vice-Gouverneur, afin de les informer sur les missions du FFN et solliciter leur soutien. L’objectif principal de cette mission est de scruter les réalités de l’antenne provinciale, de collecter des données financières et d’évaluer la situation de la caisse et de la banque. Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’une redynamisation globale du FFN, un établissement public à caractère technique et financier doté d’une autonomie de gestion. Présent dans 16 provinces, le FFN joue un rôle crucial dans la mise en œuvre des politiques de protection et de développement forestier en RDC. Cette mission au Kongo-Central est la première mission officielle réalisée par un Directeur Général du FFN, soulignant l’importance accordée à la décentralisation et à la collaboration avec les provinces.

RDC : « Jean-Pierre appelé au respect des voies constructives dans ses sorties médiatiques » (Lettre ouverte de Dieudonné Shimi NGALASO)

Citoyen engagé dans la reconstruction de la République démocratique du Congo, Dieudonné Shimi Ngalaso a dans une lettre ouverte au ministre du transport Jean-Pierre, rappelé dans le respect des voies constructives dans ses propos diffusés sur les médias. Excellence C’est avec un profond respect que je m’adresse à vous, en ma qualité de jeune citoyen congolais, chrétien catholique, soucieux de l’unité nationale, de la paix et du vivre-ensemble que nous appelons tous de nos vœux. Suite à votre récente sortie médiatique en date du 9 juin 2025, dans laquelle vous avez émis de graves accusations à l’endroit de certains pasteurs de l’Église catholique, notamment à l’encontre de quelques membres de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO), je me permets, humblement mais fermement, d’exprimer ma profonde inquiétude. Excellence, en cette période critique où notre pays fait face à des menaces extérieures et où l’unité nationale est plus que jamais une nécessité, il nous semble regrettable que des propos de nature à diviser soient tenus, surtout de la part de ceux qui, comme vous, portent de lourdes responsabilités au sommet de l’État. À l’heure où le Chef de l’État appelle au dialogue national et à la cohésion, il est difficilement compréhensible que de telles accusations viennent du même camp qui se veut promoteur de l’unité. L’Église catholique, à travers la CENCO et ses différentes structures, a toujours été un pilier moral dans notre société, prônant la paix, le pardon, la justice et le vivre-ensemble. Ses leaders ne sont pas infaillibles, mais les accuser publiquement sans preuves tangibles risque de jeter le discrédit sur une institution qui joue un rôle stabilisateur dans la conscience nationale. Nous, chrétiens catholiques et citoyens engagés pour la paix, rappelons que les divergences doivent être exprimées dans le respect, par des voies constructives et non par des accusations qui attisent la méfiance, la haine ou la division. Ce n’est que par la sagesse, le dialogue sincère et la volonté de construire ensemble que nous pourrons bâtir un Congo fort, uni et résilient. Nous prions pour que le Seigneur éclaire nos dirigeants, vous y compris, qu’il vous accorde la sagesse nécessaire pour poser des paroles qui rassemblent, pour prendre des décisions qui construisent, et pour faire preuve de retenue dans ces moments où chaque mot peut soit apaiser, soit envenimer. Dans le respect de vos fonctions et de votre engagement pour la nation, je vous invite, Excellence, à réexaminer vos propos et à privilégier le chemin du dialogue et de la réconciliation. Que Dieu bénisse la République Démocratique du Congo. Respectueusement, Dieudonné Shimi NGALASO Jeune Intellectuel Catholique Archidiocèse de Kinshasa.

RDC : Judith Suminwa souffle sa première bougie à la Primature, entre défis sécuritaires et stabilisation économique

Douze mois se sont écoulés depuis l’investiture de Judith Suminwa Tuluka, première femme à occuper le poste de Première ministre en République Démocratique du Congo. Un anniversaire célébré le 12 juin 2025 avec un message empreint de réalisme et d’espoir, diffusé sur son compte X. “Une année marquée malheureusement par la guerre et les urgences humanitaires diverses”, a-t-elle concédé, dressant un tableau sombre des défis sécuritaires et sociaux auxquels le pays est confronté. Les combats persistants dans l’est du pays et les crises humanitaires récurrentes ont mis à rude épreuve le leadership de la cheffe du gouvernement. Pour autant, Judith Suminwa a tenu à mettre en avant les avancées notables réalisées au cours de cette première année. Elle a notamment souligné la stabilité du franc congolais, la revalorisation des salaires des militaires et des policiers, ainsi que les mesures prises pour protéger le pouvoir d’achat des Congolais. Sur le plan diplomatique, elle a évoqué le regain d’influence de la RDC sur la scène internationale, un atout essentiel pour défendre les intérêts du pays. “Les Congolais tiennent debout, unis”, a-t-elle affirmé, rendant hommage à la résilience de la population face à l’adversité. Judith Suminwa a réaffirmé son engagement à “reconstruire, protéger, servir et fédérer”, des valeurs qui guident son action à la tête du gouvernement. Elle a rappelé que sa feuille de route s’inscrit dans le cadre du Programme d’Actions du Gouvernement (PAG), en cohérence avec la vision du Président Félix Tshisekedi pour une RDC “plus forte, plus juste et tournée vers l’avenir”. Ce premier anniversaire à la Primature est l’occasion pour Judith Suminwa de réaffirmer sa détermination à poursuivre une gouvernance au service du peuple congolais, malgré les obstacles. Un leadership résilient et inclusif, qui se veut à la hauteur des défis colossaux auxquels le pays est confronté.

RDC : Le Sénat valide le principe d’un Ordre des Techniciens en Développement Rural, Ivan Kazadi clarifie les enjeux

Le Sénat congolais a franchi une étape décisive dans la structuration du secteur du développement rural en adoptant à l’unanimité le rapport de la commission mixte PAJ-DH (Politique, Administrative et Judiciaire – Droits de l’Homme) et Environnement concernant la proposition de loi portant création, organisation et fonctionnement de l’Ordre des Techniciens en Développement Rural (OTDR). L’adoption, qui a eu lieu ce mercredi 11 juin dernier, ouvre la voie à un examen plus approfondi par la Commission Développement durable et la Commission PAJ. L’enjeu de ce texte, largement salué, est de professionnaliser et d’encadrer les acteurs du développement rural, souvent confrontés à un manque de reconnaissance et à des compétences disparates. L’un des points clés de cette proposition de loi réside dans la définition précise du technicien en développement rural et de sa profession. Le Sénateur Ivan Kazadi, membre de la commission mixte et co-rapporteur du texte, a pris la parole lors de la séance plénière pour apporter des éclaircissements cruciaux, notamment en réaction aux interventions de ses collègues Boketshu et Bulakali.   Au cœur du débat : la question de savoir si le simple fait de posséder un titre académique suffit à qualifier une personne de technicien en développement rural. Pour le sénateur Bulakali, la loi ne devrait pas préciser qu’un technicien doit posséder un numéro d’identification délivré par l’OTDR, arguant que le titre académique lui-même confère cette qualité. Le Sénateur Ivan Kazadi a répliqué en indiquant que la loi a précisément pour objectif de définir et d’organiser la profession. “Il faut l’entendre aux termes de la présente loi donc chaque fois que vous lirez technicien en développement rural, ayez à l’esprit cette définition”, a-t-il insisté. Il sous-entend ainsi que l’inscription à l’Ordre et l’obtention d’un numéro d’identification seraient des éléments constitutifs de la définition, allant au-delà du simple diplôme. Un autre point de friction est apparu concernant les tâches d’animation et de mobilisation en matière de développement rural. Le sénateur Boketshu estimait que ces tâches ne devraient pas être limitées aux seuls techniciens en développement rural, car, selon lui, tout le monde, y compris les politiciens, peut s’en charger. Là encore, le Sénateur Ivan Kazadi a apporté une clarification essentielle. “Le collègue n’a pas lu la disposition de la proposition de la loi dans son entièreté”, a-t-il expliqué. “Après lecture, vous avez remarqué que cette mobilisation et animation sont faites afin de réaliser un ouvrage fiable, ça les politiciens ne peuvent pas faire. Donc seuls les techniciens en développement rural peuvent le faire. Donc je pense que ce point tel que proposé est correcte”. Il souligne ainsi que la mobilisation et l’animation, dans le cadre de cette loi, visent à garantir la qualité technique et la durabilité des projets de développement rural, une mission qui dépasse les compétences des acteurs politiques.

RDC : La CENCO dénonce les “inepties” de Bemba et s’inquiète de son “rôle dangereux” dans un contexte de crise

La Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) a exprimé sa “consternation” face aux récentes déclarations de Jean-Pierre Bemba, Vice-Premier Ministre et Ministre des Transports et Voies de communication, qualifiées d’”inepties” et de “dangereuses” dans un communiqué rendu public ce mardi 11 juin 2025. L’instance religieuse accuse Bemba de proférer des allégations “récurrentes, gratuites et infondées” à son encontre, menaçant ainsi la cohésion nationale et le “bien-vivre ensemble” dans un contexte sociopolitique déjà tendu. Les propos incriminés ont été tenus par Jean-Pierre Bemba lors d’une interview sur Top Congo FM le 9 juin dernier. Si la CENCO ne précise pas le contenu exact de ces déclarations, elle souligne que Bemba s’est “attribué un rôle extrêmement dangereux” depuis les élections de 2023, en multipliant les attaques contre l’institution. La CENCO s’inquiète particulièrement de l’impact de ces déclarations sur le climat de confiance nécessaire à la résolution de la crise actuelle que traverse le pays. “Cette belliqueuse sortie médiatique donne à croire que Monsieur Jean-Pierre Bemba peine à accepter l’option courageuse et salutaire prise par les Institutions de la République et l’ensemble de la nation : celle de résoudre par des voies pacifiques la crise actuelle qui menace l’unité nationale et l’intégrité territoriale,” peut-on lire dans le communiqué. La CENCO va jusqu’à se demander si Bemba ne cherche pas à “ramener le pays à l’époque où il avait fait tuer des innocents à Kisangani et à Kinshasa”, une référence directe aux accusations de crimes contre l’humanité portées contre l’homme politique dans le passé. L’Eglise catholique réaffirme son engagement à promouvoir la paix et dénonce avec force l’attitude de Jean-Pierre Bemba, qu’elle qualifie d’ “homme public, mû par des considérations personnelles et une animosité manifeste envers ses concitoyens, [qui] s’autorise à défier la raison, le bon sens et le respect dû aux Institutions.” La CENCO se dit également “étonnée” de l’absence de réaction des Institutions de la République et de la hiérarchie de Bemba face à la gravité des propos tenus. Elle estime que le Procureur Général près la Cour de Cassation et l’Assemblée Nationale devraient “se saisir d’office de ce dossier pour faire toute la lumière sur les différentes allégations et en tirer les conséquences de droit.” Tout en exhortant les fidèles catholiques à prier pour Jean-Pierre Bemba “afin que l’Esprit de la paix descende sur lui et le détourne de la violence dont il fait la promotion,” la CENCO se réserve le droit de saisir la justice pour “protéger l’opinion Nationale et Internationale contre les manipulations grossières, et de préserver les acquis des efforts communs de paix.” La CENCO réaffirme sa détermination à défendre les valeurs de “vérité, de justice, de dialogue et de réconciliation.” Elle lance un appel au peuple congolais pour qu’il “ne cède pas à la manipulation, aux discours de division ou de haine, et [qu’il] demeure vigilant, uni et mobilisé pour la préservation de notre Bien-Vivre Ensemble, socle de l’unité nationale.”

RDC : Trois ans après la prise de Bunagana, Dénis Mukwege dénonce l’« inaction » de Kinshasa et l’« impunité » du Rwanda

La voix de Denis Mukwege résonne avec force et désespoir, trois ans après la chute de Bunagana, cité stratégique du Nord-Kivu, aux mains des rebelles du M23 soutenus par Kigali. Dans une déclaration cinglante, le Prix Nobel de la paix fustige l’« inaction » des autorités congolaises et l’« indifférence » de la communauté internationale face à une occupation qui s’éternise et aggrave les souffrances des populations. « Cela fait trois ans jour pour jour que la cité commerciale de Bunagana (…) est occupée », rappelle le Dr Mukwege, avant de pointer du doigt l’implication directe du Rwanda dans ce conflit. Selon lui, Kigali « méprise avec arrogance les principes de base de la Charte des Nations Unies pour imposer ses ambitions expansionnistes et piller à grande échelle les minerais stratégiques congolais ». Sous la coupe des forces rebelles, la population civile de Bunagana et des territoires environnants vit un véritable cauchemar. Déplacements massifs, violences, humiliations : Mukwege décrit un « régime d’exploitation et de prédation » qui engendre des « graves violations des droits humains et du droit international humanitaire », le tout dans une « totale impunité ». Les rebelles ont étendu leur emprise sur de vastes portions de territoire, y installant des « administrations illégales parallèles » et menaçant l’intégrité territoriale de la RDC. Mais le réquisitoire du Dr Mukwege ne se limite pas à la dénonciation de l’agression rwandaise. Il s’attaque également aux autorités congolaises, qu’il juge responsables, en partie, de la dégradation de la situation. « Les autorités (…) n’ont jamais déployé la volonté politique nécessaire pour réformer le secteur de la sécurité, assainir la fonction publique et adopter une stratégie holistique de justice transitionnelle », déplore-t-il, estimant que leur « inaction » a contribué à l’enlisement du conflit et à la détérioration de la situation humanitaire et des droits humains. Face à ce constat alarmant, Mukwege lance un appel pressant à la mobilisation internationale. Il exhorte les décideurs nationaux, les partenaires internationaux et les institutions multilatérales à agir enfin pour mettre fin à l’impunité, réformer les institutions congolaises et restaurer la paix et la sécurité dans l’est de la RDC. Car, comme le souligne le Prix Nobel de la paix, « cela fait trois ans » que la situation perdure, et les populations meurtries n’attendent plus que des actes.