RDC : Après trois ans de détention, l’opposant Jean-Marc Kabund libéré de la prison de Makala

L’opposant congolais Jean-Marc Kabund a retrouvé la liberté ce vendredi 21 février 2025, après avoir bénéficié d’une grâce présidentielle. Arrêté le 9 août 2022 et détenu depuis à la prison centrale de Makala à Kinshasa, l’ancien président intérimaire de l’UDPS faisait face à plusieurs chefs d’accusation, notamment outrage au chef de l’État, diffamation et injures publiques. Malgré ses démêlés judiciaires, il s’était affiché comme candidat à l’élection présidentielle de décembre 2023. En janvier 2022, Jean-Marc Kabund annonce sa démission du poste de premier vice-président de l’Assemblée nationale. Quelques mois plus tard, il est destitué de la présidence intérimaire de l’UDPS et exclu du parti au pouvoir. On lui reproche alors des actes de corruption, d’escroquerie, ainsi que des violences physiques et verbales envers certains membres du parti. Passé dans l’opposition, il radicalise progressivement son discours contre le régime du président Félix Tshisekedi. En juillet 2022, il annonce la création d’un nouveau parti politique, l’Alliance pour le Changement, dont l’idéologie sociale-démocrate rappelle celle de l’UDPS. Dans ses prises de position, Jean-Marc Kabund qualifie Félix Tshisekedi de « danger au sommet de l’État », dénonçant une gouvernance qui, selon lui, se fait au détriment du peuple congolais. Ses déclarations lui valent des poursuites judiciaires, et le bureau de l’Assemblée nationale autorise la justice à l’entendre. Désormais libre, l’ancien opposant entend-il reprendre sa lutte politique ? Reste à voir quelle sera sa prochaine stratégie sur l’échiquier politique congolais.

Guerre entre la FARDC et le M23/RDF : Les États-Unis sanctionnent le Général rwandais James Kabarebe et le porte-parole de l’AFC, Lawrence Kanyuka

Le Trésor américain a imposé des sanctions au Général rwandais à la retraite James Kabarebe et au porte-parole de l’Alliance Fleuve Congo (AFC), Lawrence Kanyuka, chargé de communication de cette plateforme politico-militaire, dont fait partie le M23, soutenu par le Rwanda, en guerre contre l’armée congolaise dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Dans un communiqué rendu public le 20 février 2025, l’administration américaine accuse James Kabarebe de jouer un rôle clé dans le soutien apporté par Kigali aux rebelles du M23 dans l’est de la RDC. Les sanctions soulignent également son implication dans des actes de terrorisme et des massacres en République Démocratique du Congo. Les sanctions imposées à James Kabarebe, ancien ministre rwandais de la Défense et actuellement en charge du ministère de la coopération régionale, ainsi qu’à Lawrence Kanyuka, incluent le gel de leurs avoirs aux États-Unis, ainsi que l’interdiction pour les citoyens et entreprises américaines de traiter avec eux. Ces sanctions interviennent après des déclarations de la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba, qui a mis en cause, mercredi dernier, l’inefficacité du Conseil de sécurité des Nations Unies face à cette crise sécuritaire. Les sanctions surviennent également après les nombreuses accusations de Kinshasa devant la communauté internationale, pointant du doigt Kigali pour son soutien aux rebelles du M23 dans leur guerre contre l’armée congolaise et ses alliés. Ce conflit a provoqué un déplacement massif de populations dans la région et permis l’exploitation illégale des ressources naturelles de la RDC en direction du Rwanda, selon l’ONU.

Guerre en RDC : Félix Tshisekedi face à une épreuve délicate

La détérioration de la situation sécuritaire à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) a engendré une crise humanitaire sans précédent. L’escalade de la violence entre l’armée congolaise et ses alliés d’une part, et les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda d’autre part, ne semble pas près de s’arrêter. Le 29 janvier 2025, le président congolais Félix Tshisekedi avait promis une “riposte vigoureuse”, quelques jours après la prise de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, par les rebelles du M23 et l’armée rwandaise. Cependant, Kinshasa s’évertue à rechercher une solution diplomatique, tout en excluant strictement l’Alliance Fleuve Congo (AFC), plateforme dont fait partie le M23, alors même que ce dernier poursuit son offensive dans le Sud-Kivu voisin. *Félix Tshisekedi dans l’embarras* Ce conflit, qui dure depuis des décennies et qui a repris sous le premier mandat de Félix Tshisekedi avant de s’intensifier en 2024, a provoqué un nombre record de déplacés de guerre, selon l’ONU. Le gouvernement congolais a misé sur des accords diplomatiques visant une “cessation des hostilités”, sans réel succès, tout en maintenant l’option militaire. Dans cette optique, Kinshasa a fait appel aux forces armées de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) en novembre 2022 et à celles de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) fin 2023. Ces renforts militaires et démarches diplomatiques se sont toutefois révélés inefficaces face à l’AFC, une coalition politico-militaire dirigée par l’ex-président de la Commission électorale Corneille Nangaa et soutenue par Kigali. L’AFC cherche soit à renverser le régime de Tshisekedi par la force, soit à imposer un dialogue direct avec le gouvernement congolais pour mettre un terme à la crise sécuritaire. Mais Kinshasa, qui qualifie le M23 de “groupe terroriste”, a exclu en janvier dernier toute discussion avec lui. *Le M23 force Tshisekedi à dialoguer* Début février, alors que les blocs régionaux africains (SADC et EAC) devaient se réunir en Tanzanie pour discuter de la situation sécuritaire en RDC, les rebelles du M23 et leurs alliés rwandais ont décrété un cessez-le-feu… avant de le violer 48 heures plus tard. Pendant ce temps, Bukavu, capitale provinciale du Sud-Kivu, est tombée aux mains du M23 et de l’armée rwandaise le 16 février. Le groupe armé a également avancé dans le territoire d’Uvira, affrontant l’armée congolaise et les combattants locaux Wazalembo, qui souffrent d’un manque d’équipement, de renseignements et même de ravitaillement. *Une épreuve difficile pour Kinshasa* Félix Tshisekedi continue de privilégier la diplomatie, mais les réponses qu’il obtient sont mitigées. Le Président kényan William Ruto, actuel président de l’EAC, considère que “la guerre à l’Est de la RDC est une affaire entre Congolais”, tandis que Paul Kagame rejette toute responsabilité, malgré les accusations récurrentes de l’ONU sur l’implication du Rwanda. L’Union africaine reste passive face à une crise qui aurait causé entre 3 et 10 millions de morts, selon des estimations du Parti Communiste Français (PCF). De son côté, la communauté internationale semble de plus en plus absente. Kinshasa pourrait espérer un soutien de l’Ouganda, avec qui elle entretient une coopération militaire. Des soldats ougandais sont d’ailleurs déployés à Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri, sous état de siège. Cependant, l’implication de l’Ouganda inquiète, notamment après des déclarations du commandant de l’armée ougandaise, Muhoozi Kainerugaba, fils du président Yoweri Museveni, qui a exprimé son intention d’attaquer Bunia. Par ailleurs, le gouvernement congolais semble peu intéressé par le “Pacte social pour la paix”, une initiative de consultations menée par les Églises catholique et protestante en RDC (CENCO-ECC). Cette structure religieuse a déjà rencontré les dirigeants de l’AFC, ainsi que les présidents rwandais et kényan, pour tenter de négocier une issue pacifique. Dans un dernier effort, un émissaire de Félix Tshisekedi s’est rendu le 18 février à N’Djamena pour solliciter une aide militaire auprès du président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno. Reste à savoir si cette initiative changera le cours du conflit.

Guerre à l’Est de la RDC : Kinshasa accuse Kigali de vouloir renverser son régime par la force

La République démocratique du Congo, qui accuse le Rwanda de soutenir militairement les rebelles du M23 dans la guerre à l’Est du pays, a cette fois-ci affirmé, ce mercredi 19 février devant le Conseil de sécurité de l’ONU, que le régime de Paul Kagame porte un projet politique visant à renverser le pouvoir de Kinshasa par la force, à travers l’Alliance Fleuve Congo (AFC), une plateforme à laquelle appartient le M23. “Ce conflit ne se limite pas aux violences militaires, aux pillages de nos ressources ou au déplacement forcé de nos populations. Il s’agit d’un projet politique porté par le Rwanda à travers le M23 et l’AFC, visant à renverser notre régime par la force”, a déclaré Thérèse Kayikwamba Wagner, cheffe de la diplomatie congolaise. La ministre congolaise des Affaires étrangères a dénoncé “l’inaction du Conseil de sécurité” face à la crise sécuritaire dans l’Est du pays, où les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, poursuivent leur offensive. Au Nord-Kivu, la ligne de front s’étend désormais jusqu’à Lubero, tandis qu’au Sud-Kivu, après la prise de Bukavu, la capitale provinciale, dimanche dernier, les combattants du M23 et leurs alliés rwandais ont progressé jusqu’au territoire d’Uvira. Thérèse Kayikwamba a réitéré l’appel de Kinshasa à l’ONU pour “adopter des mesures robustes qui non seulement stoppent les violences perpétrées par les troupes rwandaises et leurs supplétifs du M23, mais mettent également un terme au soutien apporté à cette rébellion”, laquelle chercherait à “renverser un gouvernement légitime et démocratiquement élu”. Toutefois, elle a souligné que le M23 exprime son souhait d’un dialogue direct avec le gouvernement congolais. Ces accusations, qualifiées de “répugnantes” par Kigali, s’ajoutent aux tensions croissantes entre les deux pays. Début février, Kinshasa avait également appelé plusieurs clubs européens, notamment le PSG, Arsenal et le Bayern Munich, à mettre fin à leurs contrats de sponsoring avec le Rwanda, dénonçant une campagne publicitaire “entachée de sang” sous le label “Visit Rwanda”.

RDC : Matata Ponyo s’abstient de commenter les accusations de Tshisekedi contre Joseph Kabila

Lors d’une intervention sur un média international, l’ancien Premier ministre congolais, Augustin Matata Ponyo, a refusé d’aborder la question des accusations portées par le Président Félix Tshisekedi contre son prédécesseur Joseph Kabila, qui serait impliqué dans la rébellion en cours dans l’Est du pays. « Je serais mal placé pour commenter cette question, d’autant plus que je n’ai pas accès aux informations y relatives. Je ne fais pas partie du gouvernement ni de l’administration publique pour disposer d’éléments permettant de savoir si c’est vrai ou faux », a réagi Augustin Matata Ponyo, président du parti politique Leadership et Gouvernance pour le Développement (LGD). Par ailleurs, l’homme à la cravate rouge a fermement condamné le soutien du Rwanda aux éléments du M23/AFC. Il a également exprimé sa compassion envers les familles endeuillées et les personnes déplacées.

RDC : Interdiction aux gouverneurs de provinces de quitter leur entité administrative jusqu’à nouvel ordre

Par un communiqué officiel, le Vice-Premier Ministre en charge de l’Intérieur, de la Sécurité et des Affaires coutumières, Jacquemin Shabani, a formellement interdit à tous les gouverneurs de provinces de quitter leur entité administrative jusqu’à nouvel ordre. Le ministre exhorte les gouverneurs à assurer l’encadrement de la population durant cette période cruciale où le pays fait face à une agression étrangère. « À cet effet, vous devez prendre toutes les dispositions nécessaires pour garantir un encadrement optimal de vos administrés », peut-on lire dans le communiqué. Cette interdiction vise à maintenir la confiance et la sérénité de la population dans leurs provinces respectives et à éviter toute forme de panique.

Tension RDC – Rwanda : Patrick Muyaya recadre Denis Sassou Nguesso

Le ministre de la Communication de la RDC, Patrick Muyaya, n’a pas tardé à répondre aux récentes déclarations du Président congolais Denis Sassou Nguesso, qui a exprimé des réserves sur la demande de sanctions formulée par Kinshasa contre le Rwanda. Estimant que les sanctions n’ont jamais résolu un conflit et que l’Afrique doit trouver ses propres solutions, Denis Sassou Nguesso a vu sa position contestée par le porte-parole du gouvernement congolais. « Ce n’est pas l’opinion des uns et des autres qui va changer ce qui relève de la logique internationale », a réagi Patrick Muyaya. Il a ajouté : « Le président Sassou Nguesso s’est exprimé. Il ne m’appartient pas de commenter la position d’un chef d’État sur la résolution de cette crise, mais nous voulons que la guerre s’arrête chez nous à tout prix. Si les sanctions font partie des leviers susceptibles d’y contribuer, alors nous les défendrons. » Pour le gouvernement de Kinshasa, des sanctions contre Kigali, accusé de soutenir le M23/AFC, pourraient changer la donne sur le terrain et contribuer à ramener la paix dans l’Est de la RDC.

RDC : Dans un ton ferme, Augustin Kabuya affirme être prêt à mourir pour la patrie

Lors d’une matinée politique organisée le mardi 18 février 2025 au siège du parti politique Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), Augustin Kabuya, secrétaire général et président intérimaire du parti au pouvoir, a adopté un ton ferme sur les questions sécuritaires du pays. Face à une foule immense, Augustin Kabuya a juré de ne pas quitter Kinshasa, même en cas d’avancée des rebelles, affirmant qu’il préférait mourir dans la capitale pour la patrie. Il répondait ainsi aux accusations de ses détracteurs qui l’accusaient de vouloir fuir face à la montée en puissance des rebelles du M23 à l’Est du pays. Alors que l’opposant Franck Diongo appelle à la démission de Félix Tshisekedi pour permettre le retour de la paix, Augustin Kabuya l’a vivement critiqué, le qualifiant de « garçon de courses » de Moïse Katumbi. « Félix Tshisekedi ne démissionnera jamais. Il n’a pas improvisé son ascension à la tête du pays, il a été élu par le peuple », a-t-il rétorqué. Pour le secrétaire général de l’UDPS, les véritables alliés de Tshisekedi doivent se manifester en cette période critique où la RDC fait face à une agression étrangère ayant déjà causé des milliers de morts et de déplacés.

RDC : Judith Suminwa veut intégrer l’histoire de la guerre aux programmes éducatifs et culturels

La Première ministre congolaise, Judith Suminwa, a échangé ce mardi 18 février 2025 avec plusieurs membres de son gouvernement sur l’appropriation de l’histoire des conflits par la jeunesse. L’objectif est de contrer la désinformation, renforcer l’unité nationale et défendre l’intégrité territoriale. Lors de cette rencontre, la cheffe du gouvernement a donné des instructions précises à la ministre de l’Éducation nationale, au ministre de la Communication, ainsi qu’à leurs collègues en charge des Sports, du Tourisme et de la Jeunesse. Elle leur a demandé de vulgariser l’histoire du conflit dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, notamment à travers l’éducation, la culture et les médias. Une mobilisation nationale impliquant les étudiants, sportifs, artistes et influenceurs est en préparation. Cette initiative vise à lutter contre la désinformation et la manipulation, tout en sensibilisant sur la guerre économique imposée par le Rwanda. D’après la cellule de communication de la Primature, un plan d’actions intersectoriel sera présenté sous peu afin d’intégrer cette sensibilisation dans les programmes éducatifs et culturels. L’histoire comme outil de défense nationale, voilà la vision portée par Judith Suminwa à travers cette réforme.

19e anniversaire de la Constitution de la RDC : Christian Bosembe adresse des mots forts

Du 18 février 2006 au 18 février 2025, cela fait 19 ans jour pour jour que l’actuelle constitution de la République Démocratique du Congo a été promulguée par l’ancien Président Joseph Kabila. Pour le président du CSAC, Christian Bosembe, cette Constitution de 2006 constitue un cadre idéal, un pacte commun, et demeure le ciment de l’unité entre les Congolais. Récemment, l’administration actuelle de Kinshasa a exprimé la volonté de modifier la Constitution. Toutefois, Christian Bosembe, juriste de formation, remet les choses en perspective : « Les nations les plus solides ne sont pas celles qui changent la Constitution au gré des vents, mais celles qui, en pleine conscience de leur histoire et de leur destin, concluent un pacte fondateur en tenant compte de leurs mythes, de leurs impératifs présents et futurs, et surtout qui respectent ce contrat. », a-t-il déclaré sur son compte X. Pour ce régulateur des médias congolais, toute Constitution suscite, avec le temps, des interrogations sur sa nature, son efficacité, sa pertinence et sa valeur. Cependant, ces questionnements ne doivent jamais être un prétexte à la division, au chaos ou à la rupture. « Au contraire, la Constitution doit être un appel à l’unité, à la réflexion et à la détermination. », a-t-il conclu. La Constitution du 18 février 2006 est la troisième dans l’histoire politique de la RDC à être imprégnée de valeurs démocratiques, après celles de 1964 et 1967.