Une boisson alcoolisée bon marché, le “Pastis Kabisa”, produite par Premidis SARL, inquiète à Lubumbashi en raison de sa popularité croissante auprès des jeunes et de sa composition dangereuse. Vendue pour quelques francs congolais, cette boisson se révèle être un véritable poison, menaçant la santé publique. Des analyses de laboratoire ont révélé la présence de méthanol, une substance hautement toxique « qui peut provoquer la cécité et des lésions neurologiques irréversibles », ainsi qu’un taux d’alcoolémie de 40%, largement supérieur aux normes autorisées. Des colorants et des substances potentiellement illicites ont également été détectés « la nature exacte de ces substances reste à déterminer et suscite l’inquiétude quant à leurs effets sur la santé ». Consommé principalement dans les zones d’embarquement et vendu sur les marchés urbains, le “Pastis Kabisa” est devenu un échappatoire pour une jeunesse précaire, confrontée au stress et au manque d’opportunités « ces facteurs socio-économiques expliquent en partie l’attrait de cette boisson malgré les risques connus ». Des témoignages de consommateurs révèlent une normalisation inquiétante de la consommation de ce produit. Face à l’augmentation des cas d’intoxications et de décès liés à cette boisson, un médecin local alerte sur la nécessité de retirer le “Pastis Kabisa” de la circulation. Le Mouvement National des Consommateurs Lésés (MNCL) appelle à une interdiction immédiate et à la mise en place d’une task force pour lutter contre ce marché noir « soulignant l’urgence d’une intervention gouvernementale pour protéger la population ». Alors que l’État tarde à réagir, une génération entière est menacée. La situation exige une réponse urgente et coordonnée, comprenant le contrôle de la production, l’interdiction de vente, des campagnes de sensibilisation « afin d’informer les jeunes des dangers de la boisson » et des alternatives économiques pour les jeunes vendeurs « afin de les détourner de ce commerce illégal ». Par Emmanuel Kalasa, correspondant à Lubumbashi
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Lubumbashi : L’association SYMPIA prend position pour Patrick Kafwimbi et appelle à l’unité
En pleine crise autour de la gestion intérimaire de la mairie de Lubumbashi, l’association culturelle SYMPIA, qui rassemble des notables et leaders communautaires du Haut-Katanga, a apporté son soutien à Patrick Kafwimbi. L’association a réaffirmé, dans une déclaration publique, que Kafwimbi doit rester à la tête de la mairie, malgré la suspension de son arrêté de nomination par le Conseil d’État. SYMPIA justifie son soutien en arguant que la désignation de Kafwimbi “reflète la volonté des populations autochtones du Haut-Katanga” et contribue à la stabilité locale. L’association insiste sur la nécessité de “préserver la cohésion nationale, le vivre ensemble et l’équilibre politique régional.” Dans un appel à l’apaisement, SYMPIA exhorte la vice-maire Joyce Tunda à respecter cette “volonté populaire” et à éviter “toute confrontation institutionnelle inutile”. L’association met en garde contre toute action qui serait perçue comme une marginalisation des communautés locales. Cette prise de position intervient dans un contexte tendu et relance le débat sur la gestion des institutions locales, le respect des décisions judiciaires et la prise en compte des représentations communautaires. L’issue de cette crise reste incertaine. Par Emmanuel Kalasa, correspondant à Lubumbashi
RDC : Disparition de Jacques Mukaleng Makal, figure de la presse congolaise
Le monde des médias congolais est en deuil. Jacques Mukaleng Makal, ancien directeur de la presse présidentielle sous Joseph Kabila et pilier de la Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC), s’est éteint à Kinshasa le lundi 21 juillet 2025, des suites d’une maladie. Figure respectée pour son expérience et son professionnalisme, Jacques Mukaleng Makal a marqué plusieurs générations de journalistes congolais. Son héritage de rigueur et de calme restera, selon ses proches, une référence pour l’avenir de la profession. Par Elohim Mfinda
Ituri : Good news africa séduit les forces vives avec son projet de modernisation de la RN27
Une étape cruciale pour l’avenir des infrastructures en Ituri a été franchie ce vendredi 18 juillet 2025, alors que la société Good News Africa (GNA), en collaboration avec Congo Éveil Logistique, a présenté son ambitieux projet de modernisation de la Route Nationale 27 (RN27) aux forces vives de la province. La cérémonie, qui s’est déroulée à l’hôtel Sir Henry (Kirikou) Bunia, réuni des représentants de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) Ituri, de la société civile, des dirigeants communautaires et des opérateurs économiques, tous venus découvrir cette initiative prometteuse. Le projet, au-delà de la simple réhabilitation, prévoit une modernisation complète de la RN27, incluant l’installation d’un système de pesage et de péage automatisé qui sera installé par la société sud-africaine Tollink. Selon le Directeur Général Aurélien Basara Bahemuka, les avantages mis en avant par GNA sont clairs : <<maximisation des recettes de l’État grâce à une collecte transparente, renforcement de la sécurité routière par la lutte contre les surtaxes, et l’amélioration de la maintenance des infrastructures pour une durabilité accrue>>. L’intervention la plus attendue fut sans doute celle de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) Ituri. Son président, a chaleureusement accueilli le projet, promettant un soutien total et indéfectible à Good News Africa. “La FEC Ituri se tiendra aux côtés de Good News Africa pour la concrétisation de cette vision, car nous y voyons un levier puissant pour le développement de notre tissu économique” at-il martelé dans des propositions recueillies par congopresse.net. Cette approbation de la FEC est un signal fort, car elle représente le monde des affaires et de l’investissement privé en Ituri, reconnaissant la pertinence et le potentiel de l’initiative du GNA. La voix de la société civile iturienne, souvent garante des intérêts de la population, s’est également fait entendre avec une exigence claire et précise. Le coordonnateur provincial de la société civile, Ir Dieudonné Losa, a salué l’ambition du projet et ses promesses, mais a insisté sur la nécessité impérieuse d’un travail de qualité irréprochable. “Nous avons vu de nombreux projets démarrer avec de bonnes intentions, mais qui, faute de rigueur ou de supervision, n’ont pas tenu leurs promesses. La population de l’Ituri attend beaucoup de cette modernisation de la RN27”, a-t-il affirmé avec conviction. “Nous exigeons à Good News Africa de s’assurer que chaque kilomètre de cet itinéraire, chaque installation du système de pesage et de péage, soit réalisé avec une qualité exemplaire. Car si le travail n’est pas à la hauteur des attentes, le risque est grand d’être désavoué par la population qui, rappelons-le, est la première bénéficiaire et aussi la première juge de ces réalisations.” Cette intervention souligne l’attente forte des citoyens et la nécessité pour GNA de maintenir les plus hauts standards de qualité et de transparence tout au long de l’exécution du projet. A noter que la présentation s’est conclue sur une note positive, marquant un consensus général des forces vives de l’Ituri en faveur de cette modernisation. Good News Africa a désormais la lourde responsabilité de traduire cette confiance en actions concrètes. Le soutien de la FEC et l’exigence de la société civile seront des atouts et des garde-fous précieux pour assurer la réussite et la durabilité de ce projet capital pour la RN27 et, par extension, pour l’ensemble de la province de l’Ituri.
Kinshasa : Débonhomme, le calvaire des conducteurs de tricycles face à une chaussée en ruine
À Kinshasa, le tronçon reliant le saut-de-mouton de Debonhomme au pont Matete, dans la commune de Matete, est devenu un véritable cauchemar pour les conducteurs de tricycles. La chaussée, criblée de nids-de-poule, se détériore de jour en jour, contraignant les usagers à des manœuvres dangereuses pour éviter les embourbements. Située face à une station-service et à proximité du célèbre “Couloir Saïo Basende”, cette portion de route est désormais un point noir de la circulation. Embouteillages monstres, accidents à répétition et colère des riverains rythment le quotidien de cette zone très fréquentée. “Cela fait longtemps que nous avons alerté les autorités. Dommage qu’ils attendent que la route soit complètement impraticable pour réagir”, déplore un chauffeur, témoignant de l’exaspération des usagers. Faute d’alternative, certains conducteurs empruntent l’espace de la station-service voisine, une solution temporaire qui irrite les employés du site, lesquels ont fini par bloquer l’accès, aggravant encore les embouteillages. “Chaque jour, on nous exige d’acheter les quittances, parfois même sous menace de voir nos engins saisis. Mais à quoi sert tout cet argent si la route continue à se détériorer ?”, s’indigne un autre chauffeur, pointant du doigt le manque d’investissement dans les infrastructures. Le vice-Premier ministre en charge des Transports, Voies de communication et Désenclavement, Jean-Pierre Bemba, est interpellé à plusieurs reprises sur l’état des routes de la capitale. Pour de nombreux observateurs, la situation à Matete est le symbole d’un abandon criant des infrastructures routières dans certains quartiers de Kinshasa. Face à ces appels à l’aide, les usagers de la route espèrent une intervention urgente de l’État. La réhabilitation de cet axe vital pour le trafic local est devenue une nécessité impérieuse.
Lubumbashi : Braquage ciblé contre un cambiste, l’insécurité s’aggrave
Un cambiste a été la cible d’un braquage à main armée ce mardi matin dans le quartier Golf Lido, à Lubumbashi. L’incident, qui a impliqué des assaillants armés et déterminés, a secoué la capitale cuprifère. Selon des témoins, un coup de feu a été tiré avant que les braqueurs ne s’emparent d’une somme d’argent importante et ne prennent la fuite. Ce braquage s’inscrit dans un contexte de recrudescence des attaques visant spécifiquement les cambistes à Lubumbashi. Au cours de la semaine précédente, deux autres incidents similaires ont été signalés dans les quartiers Hewa Bora et Salama, ce dernier ayant coûté la vie à la victime. Face à cette escalade de la violence, la population locale exprime une inquiétude croissante. Cambistes, commerçants et résidents appellent les autorités à prendre des mesures urgentes pour lutter contre l’insécurité grandissante. En réponse, la mairie a annoncé l’ouverture d’une enquête et la publication d’un avis de recherche visant trois individus identifiés comme suspects. Les forces de sécurité ont été mobilisées pour intensifier les patrouilles et renforcer la collaboration avec la population, dans l’espoir d’endiguer cette vague de criminalité.
RDC : Alerte sur le choléra, surveillance accrue malgré la baisse des cas de Mpox
Le ministère de la Santé publique a tenu ce lundi une réunion stratégique pour évaluer la situation épidémiologique en République Démocratique du Congo, notamment en ce qui concerne le Mpox et le choléra. Présidée par le Dr Roger Kamba, cette réunion de suivi a permis de constater une évolution contrastée des deux maladies. Si les données relatives au Mpox indiquent une tendance générale à la baisse, avec plus de 603 000 personnes vaccinées et une diminution des cas suspects investigués chaque semaine, les autorités sanitaires restent vigilantes. Depuis le début de l’année 2024 (jusqu’en 2025), 90 994 cas suspects ont été recensés, dont 26 613 confirmés. Une attention particulière est portée à l’évolution démographique des personnes touchées, le virus affectant désormais davantage les enfants plus âgés, notamment dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Parallèlement, la situation du choléra suscite une vive inquiétude. Au cours de la semaine écoulée, 2 085 nouveaux cas ont été signalés, soit une augmentation de 19 % par rapport à la semaine précédente, avec 95 décès enregistrés. Sur 83 échantillons analysés, 42 % se sont révélés positifs. Face à cette recrudescence, le gouvernement a annoncé un renforcement des mesures de lutte contre le choléra, notamment l’ouverture de nouveaux centres de traitement, la distribution de kits d’hygiène et le lancement de campagnes de sensibilisation dans les zones les plus touchées. Les autorités sanitaires rappellent l’importance du respect des mesures d’hygiène de base, telles que le lavage des mains, la désinfection de l’eau et la gestion adéquate des déchets, pour contenir la propagation des deux maladies.
Lubumbashi : Menaces sur la famille de Christian Bahati après son intervention dans un dossier minier sensible
La famille de Christian Bahati, figure montante du paysage politique local, serait sous surveillance constante. Des véhicules suspects, appartenant à un groupe mafieux bien identifié, filent les proches de l’homme d’affaires et activiste après son implication dans la protection d’investisseurs congolais lésés dans le dossier CAM Ressources. Selon nos informations, un véhicule Toyota Harrier, immatriculé 9797 AC 22, a été observé devant le domicile de Christian Bahati pendant plusieurs heures, ce 11 juillet 2025. Des individus à bord, moteur tournant, ont suivi les mouvements du frère de Christian Bahati tout au long de la journée. Des changements de véhicules ont également été constatés, confirmant une opération de filature organisée. L’affaire a pris une tournure dramatique lorsqu’un message téléphonique, attribué à l’un des potentiels agresseurs, a révélé un plan d’assassinat orchestré par des individus liés à des intérêts miniers. Selon ce message, une certaine “Nadine”, présentée comme la fille d’un général en fonction, aurait reçu des fonds du groupe VCO, via un certain “Antonios”, pour organiser l’élimination de Christian Bahati dans les jours à venir. Le chauffeur de Nadine, identifié comme “Prince”, aurait été payé pour identifier le domicile de Christian Bahati. Il aurait ensuite transmis ces informations à “Grace”, le secrétaire de Nadine Kabi, qui aurait mobilisé les membres de la société de sécurité NKS (Nfund Kabi security) pour mener à bien l’opération. À l’origine de ces menaces, les révélations faites par Christian Bahati concernant les agissements du groupe VCO et leurs tentatives de nuire aux investisseurs congolais. Il aurait notamment dénoncé la corruption orchestrée pour déposséder Jonathan Mukendi, adjudicataire légitime de l’usine CAM Ressources, selon une décision du tribunal de grande instance de Likasi. Christian Bahati aurait accusé cette équipe d’avoir versé des sommes importantes à des juristes, dont Me Joseph Chanyema et Yves Ilunga Mwepu, avocat général du parquet général du Haut Katanga, afin d’obtenir un faux mandat d’amener contre lui. L’objectif : l’arrêter et l’assassiner en détention. Alertées de ce complot, les autorités ont réagi rapidement. L’un des individus impliqués, identifié comme le chauffeur “Prince”, a été arrêté et aurait avoué son implication. La justice est désormais saisie de l’affaire. Dans un communiqué, la famille de Christian Bahati a remercié les services spéciaux de Lubumbashi pour leur intervention. Elle a également appelé à la justice à faire son travail et à protéger les compatriotes soucieux du développement de la RDC, conformément à la vision du chef de l’État, Félix Antoine Tshisekedi, axée sur la protection des ressources naturelles et des investisseurs congolais.
Doha : 2 500 ONG congolaises rejettent en bloc les “velléités de balkanisation” du M23
Plus de 2 500 organisations de la société civile congolaise ont exprimé leur ferme opposition aux revendications du M23/AFC dans le cadre du dialogue de Doha, dénonçant des “velléités de balkanisation” du pays. Dans une déclaration publiée le 12 juillet, ces ONG saluent l’implication de l’émir du Qatar dans le processus de paix à l’Est de la RDC, tout en prenant position sur les différentes revendications des parties prenantes. En réponse à la revendication du M23 sur la gestion des provinces du Nord et Sud-Kivu pendant huit ans, l’Association pour l’Accès à la Justice (ACAJ) et ses pairs de la société civile s’insurgent “catégoriquement contre cette éventualité que nous considérons comme une menace directe à la souveraineté nationale”. “Nous rappelons avec insistance que la paix véritable ne peut être construite sans une inclusivité réelle, précisément la participation de la société civile, ni sans une prise en compte des attentes légitimes des victimes des conflits”, soulignent les organisations signataires. Enfin, ces différentes plateformes de l’organisation de la société civile appellent à la vigilance de tous les acteurs nationaux et internationaux engagés dans le processus de paix en RDC, afin d’éviter toute orientation pouvant engendrer la balkanisation du pays. Ce message fort de la société civile congolaise intervient dans un contexte de tensions persistantes et de craintes quant à l’avenir de la région.
Nord-Kivu : la baisse du prix du carburant marque un début de stabilisation à Butembo et Beni
Depuis le samedi 12 juillet 2025, une baisse progressive des prix du carburant est observée à Butembo et Beni, deux villes clés du Nord-Kivu. À Beni, le litre d’essence est passé de 7 000 à environ 3 900 Francs Congolais en station, tandis que le mazout, encore rare, se vend entre 3 600 et 3 700 Francs. À Butembo, où le litre d’essence variait entre 5 000 et 8 000 Francs la semaine précédente, les tarifs se sont alignés autour de 3 500 à 3 700 Francs. Cette tendance s’explique par la levée du blocage des camions-citernes à Kasindi, qui ont pu réapprovisionner les marchés locaux. Polycarpe Ndivito, président de la FEC Butembo/Lubero, souligne que la crise découle du non-renouvellement des exonérations douanières ; la douane a exigé le paiement du tarif réel sur les produits pétroliers, provoquant une rupture temporaire de stock et une flambée des prix. Ce mécanisme légal impose désormais un contrôle strict des importations, limitant les marges de manœuvre des opérateurs. La Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA), par l’entremise de Paul Kayembe, rappelle que la pénurie récente découle aussi de l’insolvabilité de certains commerçants et de la suspension des facilités de paiement, dont l’échéancier n’a pas été respecté. Malgré cela, la DGDA affirme que les tarifs douaniers n’ont pas augmenté et encourage les opérateurs à respecter les procédures douanières pour assurer une vraie reprise sur le marché. Ainsi, la situation montre une dynamique de résorption de la crise, avec un retour progressif à une offre régulière et des prix plus stables, même si une légère hausse pourrait persister. Les acteurs économiques et autorités tiennent désormais à restaurer la confiance et la transparence dans la chaîne d’approvisionnement pétrolière au Nord-Kivu.