En pleine crise sécuritaire dans l’Est de la RDC, la diplomatie française s’active. Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, est arrivé ce jeudi à Kinshasa pour une mission de médiation, dans un contexte de vives tensions entre la RDC et le Rwanda. Cette initiative fait suite au discours musclé du président Félix Tshisekedi, qui a dénoncé le silence de la communauté internationale face à l’offensive du M23, un groupe armé soutenu par Kigali selon Kinshasa et plusieurs observateurs. Le chef de la diplomatie française doit rencontrer ce vendredi son homologue congolaise, Thérèse Kayikwamba, ainsi que le chef de l’État congolais. Son agenda prévoit ensuite une étape à Kigali, afin de s’entretenir avec les autorités rwandaises. Paris, qui a déjà condamné les actions du M23 et les a qualifiées d’atteinte à la souveraineté de la RDC, cherche à désamorcer la crise par la voie diplomatique. Jean-Noël Barrot avait réaffirmé la position de la France devant le Sénat la semaine dernière. Pour Kinshasa, le dialogue reste la priorité pour pacifier l’Est du pays.
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Guerre de l’Est: Marine Le Pen dénonce la complicité de l’Union européenne dans le pillage des minerais en RDC
Marine Le Pen, députée du groupe Rassemblement National en France, a été récemment l’invitée de la chaîne LCI, où elle a abordé plusieurs questions, tant africaines qu’européennes. Elle a notamment réagi aux préoccupations concernant l’éthique de l’Union européenne vis-à-vis de certains partenaires africains, soulignant un écart entre les discours officiels et la réalité sur le terrain. Lors de cet entretien, Marine Le Pen a déclaré : « Si l’Union européenne était attachée à l’éthique, elle arrêterait d’être le complice du pillage perpétré par le Rwanda en République Démocratique du Congo. Depuis février 2024, le Rwanda exploite illégalement les ressources minières congolaises pour les revendre à l’Union européenne. Et l’Union européenne ferme les yeux. Vous croyez que c’est moral ? La morale telle qu’elle est exprimée par l’Union européenne est contestable ». Cette déclaration de la députée française fait écho aux récentes déclarations de plusieurs parlementaires européens, qui ont exprimé leurs inquiétudes face à l’accord signé entre le Rwanda et l’Union européenne en 2024. Cet accord concerne la vente de minerais en provenance de la République Démocratique du Congo, qui soulève des questions sur l’origine et la légalité de ces exportations. Les accusations portées par Marine Le Pen s’inscrivent dans un débat plus large sur les pratiques commerciales de l’Union européenne et ses relations avec certains pays africains, et mettent en lumière les préoccupations croissantes concernant la gestion des ressources naturelles et le respect des droits humains dans la région.
Insécurité dans l’Est de la RDC – Félix Tshisekedi : « Nous privilégions la voie du dialogue »
Dans un discours solennel prononcé le 29 janvier 2025, le Président de la République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a réaffirmé son engagement en faveur du dialogue comme unique solution pour résoudre les tensions régionales. Cette position marque un refus clair d’opter pour une déclaration de guerre contre le Rwanda, malgré les pressions populaires en ce sens. Le Chef de l’État a insisté sur la nécessité de préserver la dignité nationale, appelant les jeunes Congolais à s’enrôler massivement dans les forces armées. « Ensemble, nous ferons face et surmonterons cette épreuve », a-t-il déclaré, saluant par ailleurs le courage et la détermination des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) qui continuent de lutter sur le terrain. « La RDC ne pliera pas, la RDC ne reculera pas. Je ne vous abandonnerai jamais. J’en fais ici le serment », a-t-il affirmé avec ferveur. Cette déclaration survient dans un contexte de tensions accrues, alors que les combats entre les FARDC, leurs alliés et les rebelles du M23, soutenus par l’armée rwandaise, se intensifient autour de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
RDC : L’ambassade de Belgique à Kinshasa ferme temporairement ses portes après des manifestations
L’ambassade de Belgique en République Démocratique du Congo a annoncé la fermeture temporaire de ses locaux administratifs à Kinshasa ce mercredi 29 janvier, en raison des récentes manifestations dans la capitale congolaise. Dans une note officielle, l’ambassade a précisé que cette décision, prise en “coopération diplomatique avec la RDC“, était motivée par les “événements” survenus dans la ville. Bien que la date de réouverture n’ait pas été communiquée, l’ambassade a indiqué que “tous les services ne seront pas accessibles” durant cette période de fermeture. Cette annonce intervient au lendemain de vastes manifestations qui ont rassemblé des centaines de milliers de jeunes à travers plusieurs quartiers de Kinshasa. Les manifestants exprimaient leur colère face à ce qu’ils considèrent comme l’inaction de la communauté internationale face à la détérioration de la situation sécuritaire dans l’est du pays, en proie aux exactions du M23. Les marches de protestation ont ciblé plusieurs ambassades, notamment celles du Rwanda, de la Belgique, de l’Ouganda et de la France. Les débordements ont été marqués par des pillages et des actes de sabotage. La Première ministre congolaise, Judith Suminwa, a qualifié ces actes d’”intolérables” après avoir visité les lieux endommagés.
RDC : La Lucha monte au créneau et exige des sanctions contre le Rwanda
Face à l’escalade des violences dans le Nord-Kivu, le mouvement citoyen La Lucha a publiquement exprimé son soutien aux Forces armées de la RDC (FARDC) tout en dénonçant avec virulence l’agression rwandaise. Dans un communiqué publié le 28 janvier, le collectif accuse le régime de Kigali d’une «agression barbare» et critique l’inaction du gouvernement congolais et de la communauté internationale. La Lucha dénonce fermement les bombardements sur les camps de déplacés, imputés au M23 avec le soutien du Rwanda, et fustige le “mépris total pour les vies humaines” dont ferait preuve ce dernier. Le mouvement appelle à des “mobilisations nationales et internationales” pour exiger : • Le retrait immédiat des troupes rwandaises du territoire congolais. • L’instauration de sanctions “contraignantes” contre le Rwanda et le M23. • Une action plus décisive du gouvernement de Félix Tshisekedi pour restaurer la paix. • La fin du “silence coupable” de la communauté internationale face à la crise. Ce communiqué de la Lucha s’inscrit dans un contexte de montée du patriotisme en RDC, où la population se mobilise de plus en plus pour soutenir son armée face à la rébellion du M23.
RDC : L’UE débloque 60 millions d’euros d’aide humanitaire face à la crise dans l’Est
L’Union Européenne a annoncé ce mercredi 29 janvier un nouveau soutien humanitaire de 60 millions d’euros pour la République Démocratique du Congo, en réponse à la crise persistante dans l’Est du pays. Cette aide d’urgence, destinée aux populations déplacées par les conflits, intervient dans un contexte d’aggravation de la situation humanitaire, notamment due aux tensions avec le Rwanda. Le financement de l’UE couvrira divers besoins essentiels, tels que la gestion des abris et des camps, l’accès à l’eau potable et à l’assainissement, la distribution de rations alimentaires ou d’aides en espèces, ainsi que l’éducation d’urgence pour les enfants les plus vulnérables. « La protection des civils reste une priorité absolue », a évoqué la commission européenne, précisant qu’une attention particulière sera accordée à la lutte contre les violences basées sur le genre, incluant la prévention, la santé mentale et le soutien psychosocial. Engagée depuis le début de la crise, l’Union Européenne réaffirme son soutien aux populations touchées par l’afflux massif de nouveaux déplacés à Goma, conséquence directe de l’agression rwandaise. Les partenaires humanitaires estiment à plus de 480 000 le nombre de personnes ayant fui leurs foyers dans la province du Nord-Kivu depuis octobre 2024, portant le nombre total de déplacés à plus de 6 millions.
RDC – Sud-Kivu : Le territoire de Kalehe visé par des bombardements attribués au M23/RDF
Les hostilités s’intensifient dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Ce mercredi 29 janvier 2025, une source sécuritaire a confirmé que le territoire de Kalehe, dans la province du Sud-Kivu, a été la cible de bombardements matinaux. Ces frappes sont imputées aux rebelles du M23, soutenus par les forces rwandaises (RDF). Situé à 66 kilomètres au nord de Bukavu, la capitale provinciale, le territoire de Kalehe est stratégiquement positionné le long du lac Kivu. Cette attaque suggère une nouvelle escalade de la part du M23/RDF, dont le contrôle s’étend déjà sur la quasi-totalité du Nord-Kivu, après des semaines d’affrontements avec l’armée congolaise et ses alliés. La situation sécuritaire dans la région demeure extrêmement préoccupante, malgré les appels répétés de la communauté internationale à un cessez-le-feu. Face à cette détérioration, le président Félix Tshisekedi multiplie les consultations, notamment avec les dirigeants de Johannesburg et Bujumbura, pour tenter de trouver une issue à la crise. La situation met en lumière les limites des initiatives régionales, notamment celles de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) qui inclut pourtant Kigali et Kampala.
RDC : En Ituri, la société civile appelle à la solidarité avec Goma, et condamne les actes de vandalisme
Face à la crise qui secoue l’est de la République démocratique du Congo (RDC), la société civile de l’Ituri a lancé, ce mercredi 29 janvier, un appel à la responsabilité et à la solidarité. Elle a exhorté la population à témoigner son soutien aux habitants de Goma, tout en condamnant fermement les actes de vandalisme et de pillage observés dans d’autres régions du pays. « Bien que nous comprenions la frustration liée à la situation au Nord-Kivu, les actes de vandalisme et de pillage, tels qu’on les a vus à Kinshasa, sont inacceptables », a déclaré Me Jean-Marie Ezadri, coordonnateur-adjoint de la société civile de l’Ituri. « Si nous voulons soutenir nos frères de Goma, nous devons mener des actions responsables ». Me Ezadri a soulevé la nécessité de privilégier des moyens d’expression pacifiques et structurés, tels que la rédaction de mémos ou de lettres ouvertes à destination des instances internationales, afin de demander que la situation sécuritaire dans l’est de la RDC soit débattue au Conseil de sécurité de l’ONU. La société civile de l’Ituri appelle la population locale au calme et à la vigilance. Elle invite également les Ituriens à se montrer solidaires des habitants de Goma, victimes des affrontements entre les FARDC et le M23. « Nous devons accompagner nos frères de Goma autrement qu’en nous livrant à des actes inciviques. En agissant de manière responsable, nous nous protégeons nous-mêmes et soutenons nos patriotes en détresse », a insisté Me Ezadri. Enfin, la société civile met en garde contre la désinformation et les messages relayés sur les réseaux sociaux, souvent faux et susceptibles d’intoxiquer la population.
RDC : Le Lualaba instaure un couvre-feu face à la flambée de la criminalité, Kolwezi en première ligne
Confrontée à une recrudescence alarmante d’actes criminels, la province du Lualaba, en République démocratique du Congo (RDC), a instauré un couvre-feu sur l’ensemble de son territoire. La mesure, officialisée par un arrêté de la gouverneure Marie Thérèse Fifi Masuka, est entrée en vigueur le lundi 27 janvier et cible particulièrement la ville de Kolwezi, où l’insécurité a atteint des niveaux critiques. Le couvre-feu, d’une durée de soixante jours, interdit tout déplacement nocturne entre 23 heures et 5 heures du matin. Seules les personnes dûment autorisées pourront se déplacer pendant cet intervalle. Cette décision radicale intervient après une montée spectaculaire de l’insécurité, marquée par des incursions répétées de bandes armées dans les domiciles de Kolwezi, semant la peur et la terreur parmi les habitants. « Cette mesure vise à répondre de manière immédiate et énergique à cette situation préoccupante », a déclaré le ministre provincial de l’Intérieur, Kaumba Mayonde Philippe. Il a ajouté que des efforts importants sont déployés pour traquer les malfaiteurs, soulignant que les récentes arrestations en témoignent. « Nous ne relâcherons pas la pression jusqu’à ce que Kolwezi retrouve la sérénité. Ceux qui refusent de respecter les règles s’exposent à des sanctions sévères », a averti le ministre. Les forces de l’ordre, appuyées par des unités de sécurité spéciales, ont intensifié les patrouilles nocturnes pour faire respecter le couvre-feu. Les autorités ont également présenté plusieurs présumés bandits arrêtés ces dernières semaines. La population de Kolwezi, malgré la contrainte que représente le couvre-feu, exprime un espoir de voir la situation s’améliorer. “Ramenez la paix, nous soutenons cette décision“, a confié un habitant de la commune de Manika, reflétant le sentiment partagé par de nombreux résidents. Le ministre de l’Intérieur a rappelé que le succès de cette initiative repose sur l’engagement de la population à respecter les consignes, soulignant que la sécurité de Kolwezi est une responsabilité collective. Le couvre-feu est présenté comme une mesure temporaire et essentielle dans la lutte contre l’insécurité, en attendant que des solutions à long terme soient mises en place pour assurer la protection durable des habitants du Lualaba.
Attaque de l’Ambassade française à Kinshasa : Lambert Mende défie Paris et rejette toute « explication »
La tension monte d’un cran entre la République démocratique du Congo (RDC) et la France. Suite à l’attaque de son ambassade à Kinshasa, Paris a exigé des explications du gouvernement congolais, une requête à laquelle le député national Lambert Mende a répondu avec une fermeté sans équivoque. Lambert Mende a rejeté catégoriquement l’idée de devoir des comptes au ministre des Affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot. « Si la France souhaite des éclaircissements, son ministre doit se rendre à Kinshasa et s’adresser directement au peuple congolais », a déclaré Mende, signifiant ainsi qu’il ne considérait pas Paris comme un interlocuteur légitime dans cette affaire. Il a par ailleurs indiqué l’absence de réciprocité de la part de la France, en rappelant que la RDC n’avait jamais exigé d’explications après l’attaque de son ambassade à Paris. Le député congolais a pointé du doigt un “deux poids deux mesures” dans les réactions internationales. Il a suggéré à la France de “se tourner vers le Rwanda”, accusé de soutenir le M23, pour mieux appréhender la situation géopolitique de la région. Une manière de renvoyer Paris à son propre rôle et à sa compréhension des enjeux de la crise actuelle. Dans un contexte de conflit armé et de tensions internes, Lambert Mende a réaffirmé que la priorité du gouvernement congolais demeure la gestion des affaires nationales. Il a insisté sur le fait que la RDC n’était pas disposée à s’engager dans des débats extérieurs tant que ses préoccupations internes, notamment la sécurité, ne seraient pas résolues.