C’est dans une ambiance sereine que Kinshasa a célébré, ce vendredi 24 janvier 2025, la journée internationale de l’éducation.
Si la question de l’éducation des enfants dits « normaux » reste problématique en République Démocratique du Congo, elle l’est davantage pour les enfants autistes. Ces derniers, souvent stigmatisés et qualifiés à tort d’“enfants sorciers” ou “envoûtés”, sont rarement bénéficiaires d’une éducation spécialisée, malgré le besoin criant de leur offrir un encadrement adapté.
Nadine Nzambo Wauters, promotrice de l’école spécialisée Les amis de Daniel, s’insurge contre cette marginalisation. “Jusqu’à présent, beaucoup pensent qu’encadrer les enfants autistes est inutile, sous prétexte qu’ils ne serviront à rien. Peu importe leur état intellectuel, ils ont besoin d’éducation. C’est crucial, quel que soit leur cas”, a-t-elle déclaré lors d’un entretien avec la rédaction de Congo Presse.net.
Fondée en 2013, l’école Les amis de Daniel se bat pour éradiquer la discrimination à l’encontre des enfants autistes. Mme Nzambo appelle les parents d’enfants autistes à être les porte-voix de ces “sans voix” : “Nous devons plaider pour eux. Ce sont des êtres humains, des citoyens congolais, avec des droits, y compris celui d’aller à l’école. Je demande aux parents de ne pas les cacher à la maison. Même si ce n’est pas dans notre école, trouvez des centres adaptés à proximité. Si vous ne les prenez pas en charge maintenant, qui le fera après nous ?”
En RDC, la prise en charge des enfants autistes reste insuffisante, en l’absence d’un plan stratégique national et de structures adaptées. Ces enfants, présentant des troubles mentaux caractérisés notamment par des difficultés dans les interactions sociales et la communication, continuent de souffrir d’un encadrement inadéquat dans le pays.