L’Est de la République démocratique du Congo est confronté à des affrontements entre l’armée congolaise, appuyée par le mouvement Wazalembo, et les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda. Une guerre qui s’est intensifiée depuis près de trois ans dans la province du Nord-Kivu, causant de nombreuses pertes humaines, un nombre croissant de blessés de guerre et de déplacés, selon les organisations humanitaires. Une guerre très engagée sur le terrain Le groupe politico-militaire M23, en alliance avec l’Alliance Fleuve Congo (AFC), dirigée par Corneille Nangaa, ancien président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), et Bertrand Bisimwa, mène des opérations militaires intensives. Ces rebelles ont progressivement gagné des positions stratégiques, riches en ressources naturelles, avec l’objectif apparent d’atteindre Goma. Face à cette menace, la présidence congolaise a réagi en renforçant son commandement militaire. Au cours des trois dernières années, le président Félix Tshisekedi a confié le commandement des Forces Armées de la RDC (FARDC) successivement au lieutenant-général Christian Tshiwewe et au lieutenant-général Jules Banza Mwilambwe, dans le but de reprendre les zones occupées par les rebelles. Ces derniers, selon un rapport des Nations Unies, bénéficieraient du soutien logistique et en hommes armés du Rwanda voisin. Une voie diplomatique compromise Le conflit armé dans l’Est de la RDC est marqué par des tensions croissantes entre Kinshasa et Kigali. Les discussions régionales, initiées depuis 2022, n’ont pas abouti. Le sommet de Nairobi et le processus de Luanda, destinés à apaiser la situation, ont échoué. La dernière tentative de médiation, en décembre 2024, sous l’égide de l’Union africaine, s’est soldée par un échec, les deux pays n’ayant pas trouvé de compromis. Le Rwanda exige de la RDC la neutralisation du mouvement armé FDLR et un dialogue direct avec le M23. Cependant, Kinshasa reste ferme, condamnant lourdement les membres du M23 pour trahison et crimes de guerre. En juillet 2024, la justice militaire congolaise a infligé des peines capitales à 26 membres du mouvement, dont cinq étaient présents au procès. *Une tension diplomatique aggravée* Début 2025, les relations entre Kigali et Kinshasa se détériorent davantage. Lors d’un déjeuner diplomatique à Kigali, le président rwandais Paul Kagame a publiquement critiqué son homologue congolais Félix Tshisekedi : « La personne qui pose problème dans la situation entre le Rwanda et la RDC n’a jamais été élue. Cet homme, Tshisekedi, n’a pas été élu. » Depuis l’échec des pourparlers de décembre, la tension s’est amplifiée. Sur le terrain, les combats ont gagné en intensité. En janvier 2025, des affrontements majeurs ont éclaté dans plusieurs localités du territoire de Masisi, à environ 80 kilomètres à l’ouest de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. *Une situation humanitaire alarmante* Les conséquences de ce conflit vont bien au-delà des pertes militaires. Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), plus de deux millions de personnes ont été déplacées depuis le début des hostilités. Ces populations vivent dans des conditions précaires, privées d’accès aux soins de santé, à l’éducation et à des moyens de subsistance. Les femmes et les enfants figurent parmi les principales victimes, exposés à des violences sexuelles et à des abus dans les camps de réfugiés. Les ONG sur le terrain appellent à une action rapide pour fournir une aide humanitaire d’urgence et éviter une catastrophe humanitaire de plus grande ampleur. *Une paix encore lointaine* Alors que les initiatives diplomatiques semblent dans l’impasse, la situation dans l’Est de la RDC reste critique. La communauté internationale, malgré ses nombreuses déclarations, peine à proposer des solutions concrètes. Les espoirs de paix reposent sur une pression accrue sur les parties prenantes au conflit et sur la mobilisation pour une réponse humanitaire coordonnée. L’Est de la RDC demeure un théâtre de guerre où les solutions militaires et diplomatiques semblent insuffisantes. Ce conflit complexe, aux enjeux économiques et politiques multiples, nécessitera une volonté internationale forte pour briser le cercle vicieux de la violence et restaurer durablement la stabilité.
Day: January 20, 2025
Société : La prise de conscience des jeunes, un sujet tabou en République Démocratique du Congo ?
En République Démocratique du Congo, et plus particulièrement à Kinshasa, une grande partie de la jeunesse semble s’abandonner à la futilité, souvent ignorant les raisons profondes de leur existence. Ce phénomène, qui préoccupe de nombreux Congolais, est au cœur d’une enquête menée par Congopresse.net. L’objectif est de comprendre les origines d’un problème qui alimente les débats dans la société, notamment dans la ville-province de Kinshasa. *Une génération perdue, selon M. Jean Dimbu* M. Jean Dimbu, sexagénaire, décrit la profonde dégradation des comportements des jeunes avec un ton empreint de nostalgie : « Lorsqu’on grandissait, il était impensable de voir ce genre de comportements chez les jeunes. Nos parents prenaient le temps de nous orienter sur le bon chemin. Ils nous inculquaient le respect d’autrui et l’importance de la foi en Dieu pour réussir nos vies. Malheureusement, à partir de la fin du XXe siècle et au début du XXIe, les jeunes d’aujourd’hui semblent vivre dans une inconscience totale. » *Une problématique spirituelle et sociale : le point de vue de M. Jerry Kabeya* Pour M. Jerry Kabeya, ce phénomène trouve ses racines aussi bien dans la sphère spirituelle que sociale : « Les réponses à ce mal se trouvent en partie dans la spiritualité. La Bible nous enseigne d’honorer nos pères et nos mères pour vivre longtemps. Or, aujourd’hui, beaucoup de jeunes, bien qu’éduqués par leurs parents, manquent de respect envers leurs aînés et adoptent des comportements nuisibles tels que l’ivrognerie et les relations sexuelles précoces. » Il souligne également l’impact de l’instabilité sociale : « La précarité et le chômage des parents poussent beaucoup de jeunes dans la mendicité ou, pire encore, le vol. Certains deviennent des kulunas (bandits), ce qui compromet gravement l’avenir de la jeunesse congolaise. » Pour lui, une action gouvernementale s’impose : « Le gouvernement doit impérativement garantir le paiement régulier des salaires des fonctionnaires et mener des enquêtes approfondies pour identifier les causes et solutions à ce problème. » *Ce qui est attendu des acteurs sociaux et institutionnels* Les inquiétudes exprimées par les citoyens congolais mettent en lumière la nécessité d’une mobilisation collective pour le bien-être des jeunes. Parents, enseignants, prêtres, pasteurs et autorités publiques doivent unir leurs efforts pour contrer cette inconscience grandissante qui menace l’épanouissement des jeunes et, par conséquent, l’avenir de tout le pays. Comme le rappelle l’adage : « La jeunesse est l’avenir de demain. » Il est impératif que tous les acteurs sociaux et politiques s’engagent à promouvoir des valeurs positives et à accompagner les jeunes dans un développement harmonieux, afin de garantir un avenir radieux à la République Démocratique du Congo.
Société : Les abus policiers persistent malgré les mesures lancées par les autorités (Constat)
Le ministère de la justice congolais a récemment lancé une opération intitulée « Ndobo », visant à lutter contre le banditisme urbain, communément appelé « Kuluna », qui sème la terreur et empêche les citoyens de mener leurs activités quotidiennes en toute liberté. Si cette initiative est saluée par certains, elle suscite également des critiques, notamment en raison des comportements inappropriés de certains agents de l’ordre. « En tant que citoyen et victime de ces abus, je ne peux que saluer l’initiative prise par les autorités, en particulier par le ministre de la Justice, M. Constant Mutamba. Grâce à lui, la question de la peine de mort, longtemps perçue comme utopique, est aujourd’hui de nouveau sur la table. J’appuie cette initiative, bien que je ne me réjouisse pas de la souffrance des autres, comme tout chrétien. Mais celui qui tue par l’épée mérite également le même sort », a déclaré M. Percy Mbenza, résident de la commune de Kalamu. Cependant, M. Chancel Silu exprime son mécontentement face aux arrestations arbitraires menées par les policiers congolais. « La mesure prise par le ministère de la Justice est bénéfique, mais je déplore la manière dont elle est appliquée. Les policiers congolais organisent des arrestations arbitraires ciblant des innocents. Ce comportement doit cesser, car notre pays ne pourra se développer tant que de telles pratiques persisteront », a-t-il souligné. Pour corroborer ces témoignages, un habitant a confirmé à Congopresse.net que les policiers du commissariat de Luanza, situé dans la commune de Makala, se livrent effectivement à des arrestations abusives de citoyens. « Je vis à Kimbangu 3, sur l’avenue Zongo, et ce que je vous rapporte est vérifiable. Les agents de l’ordre du CIAT de Luanza, entre Bordeaux et Elengesa, abusent de leur position pour intimider et arrêter les habitants de Makala, de jour comme de nuit, alors que la majorité de ces personnes ne sont ni accusées ni coupables d’un quelconque délit. Si nécessaire, je demande aux autorités de mener leur propre enquête sur ces pratiques », a déclaré ce jeune homme, qui a souhaité garder l’anonymat. Restaurer la confiance dans les forces de l’ordre Face à ces préoccupations, il est impératif que les autorités congolaises prennent des mesures correctives à l’encontre des agents de l’ordre. Ces actions doivent garantir la protection des citoyens contre les arrestations arbitraires et contribuer à restaurer la confiance dans les forces de sécurité.
Grève des chauffeurs à Kinshasa : « Je ne comprends pas comment l’État peut imposer des décisions en ignorant totalement les réalités de la ville », déclare un conducteur
Un matin sans bus plonge la capitale congolaise dans le chaos, alors que les chauffeurs de bus ont décidé, ce lundi 20 janvier 2025, de faire grève pour exprimer leur mécontentement face à la nouvelle tarification des transports imposée par le gouvernement provincial. Lors d’une visite de la rédaction du média Congopresse.net pour s’enquérir de la situation, le tableau apparaît désastreux : des arrêts de bus bondés, où des centaines de Kinois attendent désespérément un moyen de transport. Les chauffeurs, maillons essentiels du système de transport public à Kinshasa, dénoncent des tarifs qu’ils jugent trop bas et déconnectés des réalités locales. Parmi leurs griefs figurent les embouteillages récurrents, l’état désastreux des routes, la hausse du prix du carburant et les tracasseries policières. En réaction à cette décision, les bus ont déserté les rues, laissant des milliers de passagers désemparés. « Je ne comprends pas comment l’État peut imposer des décisions en ignorant totalement les réalités de la ville. Tout a changé ici : les routes sont en mauvais état, les embouteillages sont devenus inévitables et, surtout, les tracasseries policières sont le véritable quotidien des chauffeurs », a déclaré un conducteur venu observer le déroulement de la grève. Un impact direct sur la population Les conséquences de cette grève sont immédiates. Les routes, d’ordinaire saturées de véhicules, sont ce matin inhabituellement calmes. Pendant ce temps, des usagers des transports publics, désorientés, cherchent en vain des alternatives pour se rendre à leur travail ou à leurs activités quotidiennes. Face à cette situation, les syndicats de chauffeurs appellent le gouvernement à reconsidérer la nouvelle tarification et à ouvrir un dialogue constructif. Ils soulignent que ces décisions unilatérales ne font qu’aggraver les conditions de vie des Congolais, déjà fragilisées par des difficultés économiques persistantes. Un bras de fer à suivre La grève des chauffeurs met en lumière les tensions croissantes entre les autorités provinciales et les travailleurs du secteur des transports. Les prochaines heures s’annoncent décisives pour déterminer si un compromis peut être trouvé afin de rétablir la normalité dans les rues de Kinshasa.
RDC : “La suspension de TikTok aux États-Unis doit servir d’avertissement. La RDC agira avec fermeté pour protéger son peuple”, alerte Christian Bosembe
Le président du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC), Christian Bosembe, a émis une mise en garde sur une éventuelle suspension du réseau social TikTok en République Démocratique du Congo. Dans une publication sur Facebook, Christian Bosembe a déclaré : « Les États-Unis viennent de suspendre TikTok, privant ainsi plus de 170 millions d’utilisateurs de cette plateforme. La République Démocratique du Congo suit avec attention cette décision, qui illustre les graves menaces que représente ce réseau social ». Il a poursuivi en réaffirmant l’engagement de la RDC à protéger ses citoyens contre les dangers que représente TikTok : « La RDC est déterminée à défendre ses valeurs fondamentales : la protection de la vie privée, la sécurité nationale et l’avenir de nos enfants. Nous ne pouvons accepter que les outils numériques, conçus pour être des espaces de partage et de progrès, deviennent des armes de destruction sociale et de division. La suspension de TikTok aux États-Unis doit servir d’avertissement. La RDC agira avec fermeté et détermination pour protéger son peuple, ses valeurs et sa souveraineté numérique ». Christian Bosembe a souligné les préoccupations légitimes soulevées par TikTok : « Cette mesure [aux États-Unis] met en évidence des préoccupations légitimes liées à la sécurité nationale, à la protection des données personnelles et à la sacralité de la vie privée. Ces valeurs sont aujourd’hui bafouées par l’absence de transparence et de contrôle rigoureux de TikTok ». Le président du CSAC a également dénoncé le rôle néfaste de cette plateforme en RDC : « TikTok devient un vecteur de propagande nuisible dans notre pays. Non seulement cette plateforme encourage la délinquance, mais elle facilite également l’enrôlement de jeunes dans des groupes terroristes, offrant ainsi aux extrémistes un espace pour recruter des enfants et promouvoir leur idéologie de destruction. Ce que nous constatons, et condamnons fermement, s’apparente à une apologie du terrorisme ». Christian Bosembe a déploré l’inaction de TikTok malgré les avertissements répétés des autorités congolaises : « Malgré les multiples plaintes et avertissements émis par les autorités congolaises, TikTok persiste dans son inaction. Cette négligence met en péril notre jeunesse, compromet la sécurité intérieure et fragilise la souveraineté numérique de notre pays ». Il a averti que, si cette situation perdure, la RDC pourrait envisager des mesures drastiques : « Si cette situation perdure, la RDC se verra contrainte d’envisager des mesures similaires à celles prises par les États-Unis, pouvant aller jusqu’à la suspension de cette application sur l’ensemble de son territoire ». Cependant, le président du CSAC a lancé un appel aux plateformes numériques afin d’engager un dialogue sincère avec les institutions congolaises : « Il est impératif de mettre en place des mécanismes efficaces pour contrôler les contenus diffusés, protéger les données personnelles des Congolais et garantir un usage éthique des réseaux sociaux ». Ce message du président du CSAC témoigne d’une volonté ferme des autorités congolaises de protéger leurs citoyens face aux risques que représente l’utilisation non régulée des réseaux sociaux comme TikTok.
Bunia : L’As Star crée la surprise et renverse Gambela pour s’offrir le tournoi « Ituri Amani »
Le stade moderne de Kindia, en effervescence cet après-midi, a été témoin d’un exploit mémorable. L’Association Sportive Star (AS STAR) de Bunia a triomphé en finale du tournoi « Ituri AMANI » face à la Jeunesse Sportive GAMBELA (J.E GAMBELA). Une victoire arrachée aux tirs au but (3-0), après un match âprement disputé et conclu sur un score de 1-1 dans le temps réglementaire. Les fans de football ont eu droit à un spectacle palpitant. La J.E GAMBELA, grande favorite du tournoi, semblait avoir une longueur d’avance sur ses adversaires. Mais c’était sans compter sur la détermination et l’envie des hommes du coach Casino, qui ont refusé de se laisser intimider par le statut de leur adversaire. Un match haletant La première mi-temps a été un véritable duel d’égal à égal. Les deux équipes, bien en place, ont rivalisé d’engagement sans toutefois réussir à trouver la faille (0-0). Mais c’est en deuxième période que la rencontre a basculé. L’AS STAR a ouvert le score à la 78ᵉ minute, plongeant les supporters de Bunia dans une euphorie totale. Cependant, la réaction de GAMBELA a été immédiate : leur attaquant vedette, Upara, a sorti un véritable bijou pour ramener son équipe à égalité. Ce but, digne des plus grands matchs, a relancé les débats. Le couperet des tirs au but malgré les tentatives des deux équipes pour faire la différence dans les dernières minutes, le score est resté inchangé jusqu’au coup de sifflet final de l’arbitre, Denis Ukumu. Les prolongations ayant été écartées, c’est à la séance des tirs au but que tout s’est joué. Et là, le rêve de GAMBELA s’est effondré. Incapables de convertir leurs trois premiers tirs, les joueurs de GAMBELA ont vu leurs espoirs s’évaporer. De leur côté, les tireurs de l’AS STAR ont fait preuve d’un sang-froid exemplaire, transformant tous leurs tirs pour s’imposer avec brio. Une belle organisation et des récompenses motivantes En guise de récompense, l’AS STAR repart avec 4 motos de marque Boxer, symbole de leur triomphe. La J.E GAMBELA, vice-championne, se console avec 3 motos, tandis que le FC SALONGO, vainqueur de la petite finale face à la JS KOMANDA (3-2), remporte 2 motos. Enfin, la JS KOMANDA ferme le tableau avec 1 moto. Il faut saluer l’organisation impeccable de ce tournoi par le Cercle de football d’Irumu, soutenu par l’entreprise MIA (Maison Inter Abon), sous l’impulsion de l’entrepreneur Kisembo Ndrodja Déogratias. Ce tournoi, commencé en novembre dernier, s’est achevé en beauté. Et aujourd’hui, l’AS STAR peut fièrement savourer un triomphe qui restera gravé dans l’histoire du football à Bunia. Bravo aux champions !