Alors que l’instabilité persiste dans l’Est de la République démocratique du Congo, la capitale Kinshasa s’apprête à accueillir, ce lundi 1er septembre, les inhumations du général Peter Cirimwami et du colonel Alexis Rugabisha — deux figures militaires tombées dans la lutte contre les groupes armés. Le général Cirimwami, ancien gouverneur militaire du Nord-Kivu, est décédé il y a sept mois, tandis que le colonel Rugabisha a perdu la vie en février 2025 lors de l’offensive sanglante de Kalehe, menée par le M23 et ses alliés. Ces funérailles solennelles interviennent dans un contexte de recrudescence des violences dans l’Est du pays. Les initiatives diplomatiques en faveur d’un cessez-le-feu, tant au niveau régional qu’international, peinent à produire des résultats concrets. Les lignes de front continuent de bouger, au détriment des populations civiles prises en étau entre les forces loyalistes et les groupes rebelles. La cérémonie d’adieu à ces deux hauts gradés, tombés pour défendre l’intégrité territoriale de la RDC, vient rappeler le lourd tribut humain de ce conflit sans fin. À travers eux, c’est toute l’armée congolaise qui reçoit un hommage, alors qu’elle reste en première ligne face aux ambitions déstabilisatrices qui minent l’Est du pays. Nathan Kumba
Author: admin
RDC : “Visit Luilu”, un challenge viral qui dénonce la poussière étouffante du Lualaba
Ce qui a débuté comme une simple tendance sur les réseaux sociaux est en train de devenir un cri d’alarme citoyen. Le challenge *”Visit Luilu”*, lancé par des internautes congolais, secoue la toile depuis plusieurs jours, mettant en lumière les conditions de vie déplorables dans la cité de Luilu, dans la province minière du Lualaba. Dans des vidéos et photos devenues virales, les participants apparaissent couverts de poussière rougeâtre, mimant avec humour les scènes du quotidien à Luilu. Une poussière omniprésente, conséquence directe du trafic intense sur des routes non asphaltées, notamment sur l’axe reliant Luilu à Kolwezi — au cœur de l’exploitation minière congolaise. *Un buzz qui interpelle* Porté par des humoristes locaux et des jeunes influenceurs, le challenge va bien au-delà de la dérision. Il met en lumière l’impact environnemental des activités minières mal encadrées : air irrespirable, maladies respiratoires, terres agricoles recouvertes, et des communautés riveraines abandonnées. « La poussière entre dans les maisons, les enfants toussent, les champs s’envasent… et les hôpitaux se remplissent », alerte un habitant dans une vidéo largement partagée. *Un appel aux autorités et aux miniers* Derrière le buzz, une revendication sérieuse : les internautes appellent le gouvernement provincial et les entreprises minières opérant dans la zone à prendre leurs responsabilités. Ils demandent notamment l’arrosage régulier des routes, la limitation des émissions de poussière, et une meilleure gestion des impacts environnementaux. “Visit Luilu” est ainsi devenu le symbole d’une jeunesse créative mais lucide, transformant l’humour en outil de plaidoyer pour des conditions de vie plus dignes dans une région pourtant riche en ressources. Elohim Mfinda
RDC : Kinshasa ordonne la fermeture des kermesses à l’approche de la rentrée scolaire
À quelques jours de la rentrée scolaire prévue le 1er septembre, le gouvernement provincial de Kinshasa a ordonné la fermeture immédiate de toutes les manifestations foraines, communément appelées « kermesses », sur l’ensemble de la ville. Dans un communiqué officiel daté du 27 août, le ministre provincial du Plan, Budget, Emploi et Tourisme, Jésus-Noël Sheke, a donné un ultimatum aux organisateurs afin de libérer les espaces publics et scolaires occupés durant les vacances. Cette décision vise à « garantir un environnement sain et propice à la reprise des activités scolaires, au bénéfice des élèves et de leurs familles », a-t-il précisé. Le gouvernement provincial enjoint ainsi les bourgmestres et autorités locales à veiller à l’application stricte de cette mesure. Kinshasa veut marquer une rentrée ordonnée, loin des distractions prolongées de la période estivale. Ali Biayi
Dialogue congolais : Lamuka ouvre la porte à Thabo Mbeki, mais pose ses conditions
Alors que l’initiative portée par la Fondation Thabo Mbeki suscite scepticisme et rejet du côté du gouvernement congolais, la coalition d’opposition Lamuka adopte une position plus nuancée : ouverture diplomatique, mais avec des garde-fous clairs. Dans une déclaration officielle, Prince Epenge, porte-parole de Lamuka, a salué l’intention de l’ancien président sud-africain tout en insistant sur l’importance d’un dialogue « réellement inclusif, enraciné dans la souveraineté nationale ». Pour la coalition, toute médiation ne peut se substituer à un débat franc et transparent entre Congolais, encadré par des structures locales de confiance comme la CENCO et l’ECC. La référence explicite à Patrice Lumumba traduit la volonté de Lamuka de replacer la solution à la crise congolaise entre les mains des fils et filles du pays. En clair : pas de dialogue de façade, mais une démarche authentique et ancrée dans la réalité nationale. Face aux tensions politiques persistantes et à l’enlisement diplomatique, Lamuka trace ainsi sa ligne : favorable à un échange, à condition qu’il soit conduit « par les Congolais, pour les Congolais ». Nathan Kumba
Est de la RDC : Kinshasa récuse l’initiative de Thabo Mbeki, jugeant son dialogue « inopportun »
Alors que l’Est de la République démocratique du Congo demeure en proie à une instabilité chronique, l’initiative de l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki en faveur d’un dialogue inclusif a été sèchement rejetée par le gouvernement congolais. Kinshasa estime que cette proposition, bien que portée par une figure historique de la médiation africaine, est « informelle et inopportune ». Dans une interview relayée par le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, les autorités congolaises rappellent que seuls les processus de paix actuellement en cours — notamment ceux de Washington et de Doha — sont reconnus comme cadres légitimes de règlement du conflit. À ce titre, le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, et le conseiller spécial du chef de l’État en matière de sécurité, François Beya, ne donneront pas suite à l’invitation de Mbeki. Pour mémoire, Thabo Mbeki avait joué un rôle majeur dans la conclusion de l’accord global et inclusif issu du dialogue de Sun City (2002-2003), qui mit fin à la deuxième guerre du Congo. Ali Biayi
Est de la RDC : les États-Unis sous pression pour clarifier leur rôle dans la mise en œuvre de l’accord de Washington
Alors que la crise sécuritaire perdure dans l’Est de la République démocratique du Congo, plusieurs recommandations ont été formulées afin d’harmoniser les différentes initiatives diplomatiques en cours, notamment les processus de Doha et de Washington, et d’éviter leur fragmentation. Ces recommandations visent à renforcer la protection des populations, accélérer les négociations politiques et assurer une paix durable dans la région. Appels aux Nations Unies et à la MONUSCO Il est recommandé aux partenaires internationaux, en particulier au Conseil de sécurité de l’ONU, de : – Soutenir la MONUSCO dans sa mission prioritaire de protection des civils en renforçant temporairement ses capacités opérationnelles ; – Encourager une médiation active entre le gouvernement congolais et l’AFC-M23 afin de faire progresser le processus de Doha, tout en veillant à sa compatibilité avec l’accord de Washington. Rôle attendu du Qatar État hôte du processus de Doha, le Qatar est invité à : – Favoriser la convergence stratégique entre les discussions AFC-M23/RDC à Doha et les engagements bilatéraux RDC-Rwanda dans le cadre de l’accord de Washington ; – Publier officiellement le contenu du projet d’accord soumis le 18 août 2025, dans un souci de transparence et pour prévenir toute manipulation politique ou diplomatique. Mandat des Médiateurs de l’Union africaine L’Union africaine est appelée à jouer un rôle structurant dans cette dynamique régionale en : – Mettant en place un mécanisme continental de coordination et de suivi des processus de paix pour garantir leur cohérence stratégique et opérationnelle ; – Dotant ce mécanisme d’un budget propre, autonome, afin d’assurer son fonctionnement, indépendamment des financements extérieurs ; – Renforçant l’implication des sociétés civiles régionales pour ancrer les initiatives de paix dans la légitimité populaire et assurer leur durabilité. Les deux piliers de l’Accord de Washington L’accord de Washington, signé entre la RDC et le Rwanda, repose sur deux piliers majeurs : sécuritaire et économique. Sur le plan sécuritaire, il engage les deux États à : – Respecter mutuellement leur intégrité territoriale ; – Cesser toute hostilité directe ou indirecte entre leurs forces armées ; – Ne plus soutenir de groupes armés tels que les FDLR ou le M23/AFC ; – Mettre en place un mécanisme conjoint de coordination sécuritaire, fondé sur le concept d’opérations adopté à Luanda en octobre 2024. Sur le plan économique, l’accord prévoit : – Le développement de projets bilatéraux dans des secteurs stratégiques tels que l’hydroélectricité, la conservation environnementale et la traçabilité des minerais ; – Une meilleure intégration sous-régionale via les mécanismes existants (CIRGL, COMESA, EAC) ; – L’encouragement des investissements américains dans des chaînes de valeur critiques pour l’économie régionale. Cette architecture de paix, si elle est correctement alignée et mise en œuvre, pourrait marquer un tournant décisif dans la résolution du conflit à l’Est de la RDC. S. Tenplar Ngwadi
RDC – Droits de l’enfant : l’UNICEF réaffirme son engagement aux côtés du ministère du Genre
La ministre du Genre, Famille et Enfant, Micheline Ombae Kalama, a reçu en audience lundi 25 août dernier, à Kinshasa le représentant de l’UNICEF en RDC, John Agbor. Une rencontre qualifiée de « fructueuse » par les deux parties, consacrée à la redéfinition des axes prioritaires de collaboration pour renforcer la protection des droits de l’enfant en République Démocratique du Congo. « Nous avons passé en revue les domaines d’intervention de l’UNICEF et identifié des priorités pour appuyer efficacement le ministère », a déclaré John Agbor à l’issue de la réunion. Le diplomate onusien a réitéré l’engagement de son institution à offrir un appui technique constant, aligné sur les objectifs nationaux en matière de protection de l’enfance. Cette rencontre a aussi été l’occasion pour le représentant de l’UNICEF de présenter ses civilités à la ministre Micheline Ombae, récemment nommée à la tête du ministère. S. Tenplar Ngwadi
RDC – 12 millions USD pour réparer les blessures du passé : Le gouvernement adopte un plan ambitieux d’assistance aux victimes dans l’Est
Le gouvernement congolais a franchi un pas important dans la lutte contre l’impunité et la promotion de la justice réparatrice. Ce jeudi 28 août 2025, le plan trimestriel du Programme conjoint d’assistance aux victimes de violences sexuelles et de crimes graves a été officiellement adopté pour les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, deux régions durement éprouvées par les conflits. Doté d’un financement de 12 millions de dollars américains, ce programme est coordonné par le Fonds national de réparation des victimes (FONAREV), une structure mise en place pour apporter une réponse concrète aux souffrances des survivants. Il prévoit notamment une prise en charge médicale, psychologique, juridique et socio-économique des victimes. Sur son compte X (anciennement Twitter), Maître Samuel Mbemba, ministre des Droits humains, a salué cette avancée majeure, rendant hommage au Président Félix Antoine Tshisekedi pour son « engagement constant en faveur des droits humains et de la justice réparatrice ». Il a souligné que la création du FONAREV, fruit de cette volonté politique, représente un tournant dans la reconnaissance et l’accompagnement des victimes. Le ministre a également donné des orientations claires aux acteurs chargés de mettre en œuvre ce programme, insistant sur la rigueur, la transparence et l’écoute des bénéficiaires. S. Tenplar Ngwadi
Kinshasa face à la course contre la pluie : chantiers précipités, circulation perturbée et espoirs suspendus
À l’approche de la saison des pluies, Kinshasa se transforme en vaste chantier. Des travaux de réhabilitation routière ont été lancés dans plusieurs artères stratégiques de la capitale congolaise, de l’avenue Kasa-Vubu à Huilleries, en passant par Pont-Gabi, Gambela, l’Enseignement ou encore Bumbu. Objectif du gouvernement central : fluidifier la circulation et désengorger les grands axes, régulièrement paralysés dès les premières précipitations. Mais sur le terrain, la réalité est contrastée. Si les efforts sont salués, leur exécution soulève de nombreuses interrogations. Chauffeurs, riverains et observateurs pointent une gestion précipitée, peu adaptée à l’urgence climatique. « Si les ingénieurs ne sont pas mieux soutenus, la pluie va tout balayer », prévient Luzeka, chauffeur de taxi. Même son de cloche du côté de Yvette Nduenga, résidente de Kasa-Vubu : « Ces chantiers simultanés ralentissent le transport, font flamber les prix. On aurait pu planifier autrement ». Autre dérive : au rond-point Victoire, des vendeurs ont investi une partie du chantier, improvisant un marché en plein cœur des travaux. Une occupation informelle qui entrave le passage et retarde les engins. En somme, Kinshasa semble engagée dans une course contre la montre. Si l’initiative est salutaire, elle exige désormais rigueur, coordination et efficacité pour éviter que les premières pluies ne réduisent ces efforts à néant. Nathan Kumba
RDC – Genre : Micheline Ombae lance les préparatifs du 8ᵉ Forum national autour du thème « Femme, paix et sécurité »
C’est dans une ambiance studieuse que la ministre du Genre, Famille et Enfant, Micheline Ombae Kalama, a réuni ce mercredi à Kinshasa la Taskforce dédiée à l’organisation de la 8ᵉ édition du Forum national du Genre. Ce grand rendez-vous annuel se tiendra du 10 au 13 septembre 2025 à Mbuji-Mayi, dans la province du Kasaï. Autour de la ministre, les cadres administratifs du ministère ont validé la date, le lieu ainsi que les contours logistiques de l’événement. L’identification des partenaires et l’implication active des ministres provinciaux du Genre et chefs de divisions ont été au centre des échanges. Le choix de Mbuji-Mayi n’est pas anodin. « Cette région porte encore les stigmates de nombreuses pratiques discriminatoires : mariages précoces, violences basées sur le genre, et coutumes restrictives. Ce forum est l’occasion d’y porter un regard lucide et de proposer des solutions durables », a déclaré Esther Kamuanya Biayi, Secrétaire générale au Genre. Placée sous le thème « Femme, paix et sécurité », cette édition s’annonce stratégique dans un contexte national marqué par des crises sécuritaires, notamment à l’Est du pays. Elle vise à renforcer le rôle des femmes dans la prévention des conflits, la consolidation de la paix et la protection des droits fondamentaux. Succédant à l’édition de Matadi (Kongo-Central), ce forum s’inscrit dans une volonté de décentraliser les réflexions sur le genre et de les ancrer dans les réalités locales. S. Tenplar Ngwadi