L’Association pour l’Accès à la Justice (ACAJ) s’est félicitée de la décision du tribunal arbitral, rendue publique ce lundi, blanchissant l’homme d’affaires israélien Dan Gertler des accusations de corruption de fonctionnaires congolais, qui pesaient sur lui depuis quatorze ans. Pour Georges Kampiamba, coordinateur de l’ACAJ, cette décision est l’aboutissement d’une démarche visant à garantir une justice équitable en République Démocratique du Congo. L’ACAJ, reconnue pour sa lutte contre l’injustice, se dit satisfaite de ce verdict qui exonère le milliardaire israélien. Au-delà de ce verdict, l’ACAJ appelle le gouvernement congolais à s’engager pleinement dans l’application des résolutions issues de l’accord signé avec la société Ventora. Par ailleurs, l’association exhorte les États-Unis à faciliter cette application en levant les sanctions financières imposées à Dan Gertler. Le tribunal arbitral a conclu que Dan Gertler n’avait pas versé de pots-de-vin à des responsables congolais. Il a accordé aux rivaux de l’homme d’affaires 5% du montant total de leur réclamation, soit environ 85 millions de dollars américains sur les 1,6 milliard initialement réclamés. Cette décision pourrait relancer les débats sur l’exploitation des ressources minières en RDC et les relations entre le pays et les investisseurs étrangers.
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Accord de paix RDC-Rwanda : « Il y aura des conséquences si les engagements ne sont pas respectés », avertit l’ambassadrice américaine
L’accord de paix entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda franchit une étape décisive. Selon Lucy Tamlyn, ambassadrice des États-Unis en RDC, le processus de mise en œuvre est désormais bel et bien engagé. Dans une interview exclusive accordée à RFI, la diplomate a insisté sur la fermeté de Washington quant au respect des engagements pris par les deux pays. « Le processus de mise en œuvre a bel et bien commencé avec la création d’un mécanisme de sécurité conjoint entre la RDC et le Rwanda », a déclaré Lucy Tamlyn. Ce mécanisme, précise-t-elle, a pour mission de coordonner la neutralisation des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) et le retrait progressif des troupes rwandaises. Mais au-delà de ces avancées initiales, c’est la menace de sanctions en cas de non-respect des engagements qui retient l’attention. « Cet accord est différent, car nous avons clairement dit qu’il y aurait des conséquences si les engagements ne sont pas respectés », a martelé l’ambassadrice. Une déclaration forte qui souligne l’implication et la vigilance de Washington dans ce dossier sensible. Les conséquences, selon Lucy Tamlyn, pourraient prendre diverses formes : « Les conséquences peuvent être les mesures punitives, par exemple les sanctions ou les autres leviers diplomatiques. » Un avertissement clair adressé aux deux pays, les enjoignant à tenir leurs promesses sous peine de s’exposer à des mesures coercitives. Parallèlement à cette approche punitive, l’accord intègre une dimension économique, considérée comme un facteur essentiel de stabilité régionale. « En plus des engagements sécuritaires, il fournit l’incitation d’un cadre d’intégration économique régionale », explique l’ambassadrice. Symbole de cette approche, le projet hydroélectrique de 760 millions de dollars, qui vise à relier le Burundi, le Rwanda et la RDC. Un projet ambitieux, en sommeil depuis plusieurs années, et dont la réalisation est désormais conditionnée à la consolidation de la paix. « C’est un projet qui existe depuis longtemps, pas encore mis en œuvre, qui a juste besoin de la paix pour démarrer », a souligné Lucy Tamlyn.
RDC-Rwanda : Sa Majesté Joseph Mukungubila se prononce en faveur de l’accord de paix
Sa Majesté le Prophète Joseph Mukungubila rompt le silence et prend part au débat national concernant l’accord de paix signé entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda, le 27 juin dernier à Washington, sous la médiation des États-Unis. Depuis le Haut-Katanga, province où il séjourne pour renouer avec ses racines et rendre hommage à ses ancêtres devant la tombe de son père, le prophète a tenu à clarifier sa position face aux polémiques et critiques qui enflamment une partie de la classe politique et religieuse. Alors que certaines voix s’élèvent pour dénoncer ce texte, jugé insuffisant, selon elles, pour résoudre les causes profondes de l’instabilité dans l’Est du pays, Joseph Mukungubila appelle à la retenue et à une lecture apaisée de l’initiative américaine. Il relève que nombreux qui critiquent l’accord sont manipulés par les ennemis du pays. « On est en train de répandre ces informations pour intoxiquer les gens. Ce n’est pas sérieux, ça. Vous savez, ce n’est pas sérieux. C’est comme si on devenait au moins un tout petit peu sans compréhension, comme si ici on n’a pas étudié, on ne comprend pas. Je ne pense pas que ce soit ce que les autres sont en train d’avancer. Il y a des informations. On est en train d’intoxiquer les gens », a-t-il alerté « Ces accords sont mal interprétés. Certains cherchent à intoxiquer le peuple congolais avec de fausses informations. Il faut comprendre l’origine et l’esprit de cette médiation », a-t-il déclaré devant les journalistes à son atterrissage à Lubumbashi, le 05 Juillet 2025. Pour le prophète, l’implication de Donald Trump n’est pas motivée par une volonté de mainmise sur les ressources congolaises, mais par une révélation divine. « Le président Trump a agi après une révélation des jeunes israélites qui affirment que le jardin d’Eden se trouverait en RDC. Voilà ce qui a changé son agenda », a expliqué Mukungubila, balayant les soupçons de conspiration étrangère. Tout en appelant le peuple congolais à l’unité et à la vigilance face aux convoitises extérieures, Joseph Mukungubila affirme que cet accord peut marquer une étape vers une paix durable si les Congolais restent unis et conscients de leur richesse. «Les étrangers nous ont toujours pillés. Tous les étrangers. Ils ont toujours envié ce pays. Pourquoi ? A cause de toutes les richesses que notre sol, le sous-sol, cache. Ça, ce n’est même pas un secret. C’est parce que les étrangers nous envient. Et les étrangers, sans exception aucune. Les étrangers nous ont toujours enviés à cause de nos richesses. Mais ce pays doit rester debout grâce à l’éveil de son peuple », a-t-il martelé. Le prophète Mukungubila s’inscrit à contre-courant de certains leaders religieux comme le Cardinal Fridolin Ambongo ou Mgr Donatien Nshole, qui dénoncent un processus jugé éloigné des réalités locales. Pour lui, c’est au contraire l’occasion pour le Congo de démontrer sa maturité politique et spirituelle face aux enjeux géopolitiques.
RDC : Deux ans après la mort d’Okende, Katumbi dénonce un “crime d’État” et exige justice
Deux ans après l’assassinat de Chérubin Okende, ancien ministre des Transports et figure emblématique du parti Ensemble pour la République, Moïse Katumbi a rendu un hommage poignant à son ancien collaborateur, tout en réclamant justice avec force. Dans une déclaration relayée sur son compte X, Katumbi a salué la mémoire d’un « homme de conviction », engagé pour la justice et les valeurs républicaines. « Son engagement pour la justice, sa foi dans la République et son attachement aux valeurs de paix, de solidarité et de dialogue en font à tout jamais une figure de référence », a-t-il écrit. Mais l’hommage prend rapidement une tournure politique. Moïse Katumbi pointe l’absence de progrès dans l’enquête, évoquant un « crime d’État » qui, selon lui, ne doit pas tomber dans l’oubli. « Toute la lumière doit être faite sur les circonstances de sa mort. Parce que l’honneur de la République est en jeu. » L’ancien gouverneur du Katanga insiste sur l’urgence de mettre fin à l’impunité, qu’il considère comme un obstacle majeur à la réconciliation nationale : « Sans justice, aucune paix durable ne pourra s’enraciner dans le pays. » Chérubin Okende avait été retrouvé mort par balles dans sa voiture à Kinshasa, dans ce qui avait été qualifié de meurtre politique. Malgré l’émotion nationale et les promesses d’enquête, aucune conclusion officielle n’a été rendue publique à ce jour, laissant place à des suspicions de dissimulation. Pour Katumbi, cet anniversaire douloureux est un rappel de la fragilité de l’État de droit en RDC. Il appelle à une mobilisation collective pour faire éclater la vérité, par respect pour la mémoire du défunt, mais aussi pour l’avenir de la République. Ce message lourd de symboles résonne particulièrement dans un contexte où la justice et la transparence restent au cœur des revendications citoyennes.
RDC-Rwanda : Matata Ponyo claque la porte de l’opposition, dénonçant un “manque d’inclusion” sur l’accord de paix
Le regroupement politique LGD et Alliés, dirigé par l’ancien Premier ministre Matata Ponyo Mapon, a exprimé son mécontentement face à son exclusion de la déclaration commune de l’opposition et des forces sociales relative à l’accord de paix entre la RDC et le Rwanda signé à Washington, DC. Dans un communiqué, le LGD dénonce une “démarche non inclusive” menée sans son association, malgré sa participation active aux discussions préparatoires. Le regroupement critique également ce qu’il qualifie de “pratiques non professionnelles qui nuisent à l’unité de l’opposition, au profit d’une dictature déguisée”. Malgré ce désaccord, le LGD réaffirme son adhésion aux valeurs portées par ladite déclaration, qu’il juge conforme à ses idéaux de justice, de paix et de gouvernance démocratique. Le parti appelle à une organisation structurée et inclusive de l’opposition et insiste sur la nécessité d’un dialogue piloté par la CENCO et l’ECC pour aboutir à une paix durable. Enfin, le communiqué souligne l’engagement de Matata Ponyo à lutter contre toute forme de dictature et appelle à une mobilisation nationale pour préserver les droits fondamentaux et les aspirations du peuple congolais. Cet épisode met en lumière les divisions persistantes au sein de l’opposition congolaise, fragilisant ainsi son rôle face au pouvoir en place.
RDC: Jean-Marc Kabund échange avec une délégation de la CENCO/ECC autour du pacte social et du vivre-ensemble
Le président de l’Alliance pour le Changement (A.Ch) ainsi que de la Coalition de la Gauche Congolaise (CGC),Jean-Marc Kabund-a-Kabund, a reçu dans sa résidence de Kingabwa une délégation conjointe de la CENCO (Conférence épiscopale nationale du Congo) et de l’Église du Christ au Congo (ECC). La délégation, composée de Mgr Donatien Nshole, secrétaire général et porte-parole de la CENCO, et du pasteur Éric Senga, porte-parole de l’ECC, est venue partager l’initiative sur un pacte social national et le bien-vivre ensemble pour la paix. Au cœur des échanges : les enjeux sociopolitiques actuels et la nécessité d’un dialogue national inclusif. Mgr Nshole a salué la vision de Kabund, affirmant : « Je suis édifié par la vision qu’il incarne à travers la CGC. Nous partageons cette même vision : celle d’un dialogue qui permette aux Congolais de se retrouver, de repenser ensemble leur le vivre-ensemble et leur avenir. » Cette rencontre s’inscrit dans une série de consultations entamées par les leaders religieux auprès des acteurs politiques, dans l’espoir de bâtir un consensus autour d’une relance nationale fondée sur la paix et la cohésion.
RDC : Le gouvernement lève 121,4 millions USD sur le marché financier local
Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a réussi à lever un montant de 121,4 millions de dollars américains sur le marché financier local, selon la note de conjoncture économique publiée par la Banque centrale du Congo (BCC) et consultée par l’ACP. Bien que le montant visé ait été de 125 millions USD, ce résultat souligne un taux de couverture de 97,4 %, témoignant d’un intérêt soutenu des investisseurs pour les titres de la dette publique. Durant le mois de juin 2025, le gouvernement a émis des obligations de Trésor en dollars américains, offrant un rendement attractif de 9 % par an. Ces obligations, d’une durée de 1 an et 6 mois, sont perçues comme un moyen efficace de financer le budget national tout en consolidant la confiance des investisseurs dans l’économie congolaise. Ce succès sur le marché intérieur des titres de dette s’inscrit dans un contexte où les besoins financiers du gouvernement sont pressants, tant pour le développement des infrastructures que pour le soutien aux secteurs économiques essentiels. La capacité à lever des fonds à un taux d’intérêt relativement compétitif témoigne de la volonté des investisseurs de soutenir les efforts de redressement économique du pays.
RDC : L’Ouganda renforce sa présence militaire au Nord-Kivu, un “tampon” stratégique qui interroge sur son impartialité
L’offensive conjointe de l’AFC/M23 et de l’armée rwandaise (RDF) sur Goma et leurs avancées vers Lubero, au Nord-Kivu, ont conduit les Forces de défense du peuple ougandais (UPDF) à renforcer leur dispositif militaire dans la région. C’est ce que révèle un nouveau rapport du groupe d’experts des Nations Unies, couvrant la période de janvier à avril 2025. Selon le document, l’Ouganda justifie publiquement cette “position défensive avancée” par la nécessité de protéger sa sécurité et ses intérêts économiques. Le président Museveni a affirmé que la présence de l’UPDF n’était pas liée à la “lutte contre les rebelles du M23”, mais visait plutôt à contrer les ADF et à sécuriser la construction de la route Kasindi-Beni-Butembo. Cependant, le rapport de l’ONU révèle que l’UPDF a déployé plus de 3 000 soldats supplémentaires depuis le début de l’année 2025, doublant ainsi sa présence totale en RDC, qui dépasse désormais les 6 000 hommes. Ces renforts ont été stationnés au sud de Lubero, le long de l’axe Lubero-Butembo, ainsi qu’à Bunia, dans les territoires de Mahagi et Djugu en Ituri. Si le gouvernement congolais a été informé du déploiement de 2 000 soldats de l’UPDF dans le cadre de l’opération “Shujaa” contre les ADF, les nouveaux déploiements n’ont pas été validés par Kinshasa. Selon le rapport de l’ONU, l’UPDF mène désormais des “initiatives unilatérales” en dehors du cadre des opérations conjointes avec les FARDC. Cette intervention ougandaise a fait de l’Ouganda un acteur majeur du conflit en cours, selon les experts des Nations Unies. La proximité immédiate des forces de l’UPDF avec les positions de l’AFC/M23 et des RDF dans le sud du territoire de Lubero suscite des inquiétudes quant à l’impartialité de la présence de l’UPDF, en raison du soutien déjà documenté de certains éléments de l’UPDF aux opérations de l’AFC/M23. Le rapport note que l’UPDF a empêché les forces de l’AFC/M23 d’avancer vers Kisangani par la négociation plutôt que par une confrontation directe. Parallèlement, la présence de l’UPDF a servi de “tampon” sur le front nord, où l’AFC/M23 et les RDF étaient les plus vulnérables militairement, permettant ainsi à ces derniers de concentrer leurs forces vers l’ouest et de faciliter leurs offensives vers Walikale. Les déclarations publiques du général Muhoozi Kainerugaba, commandant des forces de défense de l’UPDF, exprimant son admiration pour le président Kagame et soulignant l’étroite coopération entre l’UPDF et les RDF, ont également soulevé des questions quant aux objectifs sous-jacents de l’implication de l’Ouganda dans la région.
RDC : “Félix Tshisekedi n’a exercé qu’un seul mandat effectif”, plaide un député de l’UDPS en vue du dialogue politique
Le député national Paul Tshilumbu (UDPS) a jeté un pavé dans la mare en affirmant que le président Félix-Antoine Tshisekedi n’a véritablement exercé qu’un seul mandat depuis son accession au pouvoir en janvier 2019. Invité du magazine Top 7, il a estimé que les cinq premières années de gouvernance du chef de l’État ont été marquées par des contraintes majeures qui ont limité son action. Selon ce cadre de l’UDPS, les conflits persistants à l’Est du pays et les blocages au sein de la coalition FCC-CACH ont empêché le président Tshisekedi de “déployer pleinement son action”. Il considère que ces éléments devraient être pris en compte dans le cadre du dialogue politique à venir. “En réalité, le Président Félix Tshisekedi n’a dirigé que pendant cinq ans. Pour nous, membres de l’UDPS, c’est ce que nous mettrons sur la table lors du dialogue”, a déclaré le professeur Paul Tshilumbu, soulignant l’importance d’examiner la période marquée par la coalition et les conflits armés. “Le mandat sera notre premier point de discussion.” Cette position risque de susciter des débats animés lors des échanges prévus avec la majorité présidentielle, dans un contexte où l’objectif affiché est l’apaisement du climat politique. Reste à voir comment les autres acteurs politiques réagiront à cet argumentaire de l’UDPS.
RDC : Sa majesté Joseph Mukungubila, le « Baba wa Katanga », de retour dans son fief 13 ans après
Le Katanga a vibré ce samedi 5 juillet 2025 au rythme du retour de Joseph Mukungubila Mutombo, surnommé le « Baba wa Katanga ». Après treize années d’exil, le chef spirituel et figure politique influente a foulé le sol de sa province d’origine, où il a été accueilli en grande pompe par une foule enthousiaste. Dès son arrivée à l’aéroport International de la Luano à Lubumbashi, des centaines de fidèles de son Église se sont massés pour lui réserver un accueil chaleureux. La base politique de Mukungubila était également présente en nombre, témoignant de l’importance que revêt ce retour pour le paysage politique local. Devant la presse, le « Baba wa Katanga » a délivré un message d’espoir et de réconciliation. « L’heure est venue pour l’avènement de la paix définitive et durable à l’Est de la République démocratique du Congo », a-t-il déclaré. Se présentant comme un homme de Dieu et un prophète, il a affirmé que son retour au pays était une preuve du dessein divin. Le cortège qui a accompagné Mukungubila jusqu’à sa résidence a été le théâtre de scènes de liesse, les fidèles scandant des cris de joie et de gratitude à l’Éternel. Son retour suscite de vives attentes, tant sur le plan spirituel que politique. Selon son entourage, Mukungubila entend profiter de son séjour pour échanger avec la presse et rencontrer d’autres figures de proue de la province. Son retour pourrait marquer un tournant dans la région et redéfinir les équilibres politiques locaux. Si l’impact réel de son retour reste à observer, l’accueil triomphal réservé à Joseph Mukungubila témoigne de l’influence qu’il conserve dans sa province d’origine. Son message de paix et de réconciliation, couplé à sa capacité de mobilisation, pourrait jouer un rôle crucial dans les efforts de stabilisation de l’Est de la RDC.