RDC – Kinshasa : les axes Rwakadingi, Bokassa et Kasa-vubu libérés des marchés pirates

Le vendredi 10 janvier, la Police Nationale Congolaise (PNC) a mené une vaste opération de déguerpissement des marchés pirates, touchant plusieurs artères principales de la capitale, Kinshasa. L’opération, dirigée par le commissaire divisionnaire adjoint Blaise Kilimbalimba, a principalement ciblé les avenues Rwakadingi, Bokassa et Kasa-vubu, qui sont devenues presque impraticables en raison de l’occupation illégale par des vendeurs informels. L’avenue Bokassa, en particulier, entre les intersections Kabambare et Commerce, a été véritablement transformée en un marché informel où les vendeurs avaient installé leurs étals, tirant parti de la dégradation de la voirie urbaine. « Cette initiative s’inscrit dans le cadre des travaux de réhabilitation annoncés par le vice-gouverneur Eddy Iyeli », a expliqué le commissaire Kilimbalimba, ajoutant que des mesures seraient mises en place pour éviter le retour des vendeurs clandestins sur ces sites. L’opération a été bien accueillie par les habitants. Un passant a exprimé : « Nous avons besoin que notre ville soit revêtue de sa nouvelle robe. Il y avait trop de saleté ici ». Un autre citoyen a également parlé de l’importance de la circulation fluide : « Même si nous n’avons rien dans nos poches, nous avons besoin de circuler librement ». Les autorités visent à redonner aux Kinois des espaces de circulation sûrs et pratiques, essentiels pour le bon fonctionnement de la ville. La PNC assure qu’elle maintiendra une vigilance accrue pour prévenir toute nouvelle occupation illégale de ces espaces publics récemment libérés. Cette opération s’inscrit dans une démarche plus large de réhabilitation et d’amélioration de la qualité de vie à Kinshasa.

RDC : « Des sanctions fortes doivent être prises contre le Rwanda et le groupe armé M23/AFC », ACAJ

L’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ) a, ce vendredi 10 janvier, réagi à un rapport accablant des experts des Nations Unies sur la situation critique dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Ce rapport met en lumière la responsabilité du Rwanda et du groupe armé M23/AFC dans la déstabilisation de la région. Selon l’ACAJ, le groupe rebelle M23/AFC a été créé et soutenu par les autorités rwandaises, son objectif étant de déstabiliser la RDC et de piller ses précieuses ressources naturelles. Les violations des droits de l’homme, notamment par des responsables politiques et militaires du Rwanda, continuent d’être une grave préoccupation, alors qu’ils cherchent à contrôler des concessions minières. L’ACAJ a également souligné le fait que des pays et des sociétés multinationales profitent de ces violations, sans que leurs identités soient clairement établies, tout comme celles de leurs fournisseurs d’armes. Il a été rapporté que les ressources naturelles illégalement exploitées financent l’achat d’armes utilisées pour terroriser les populations civiles dans la région. Face à ce constat, l’ACAJ appelle à une action concertée des institutions internationales : – Conseil de Sécurité des Nations Unies : Audit du dernier rapport pour imposer des sanctions ciblées contre le Rwanda et le groupe M23/AFC afin de préserver la crédibilité de l’ONU. – Union Africaine : Invitation à son médiateur, le Président João Lourenço, pour sanctionner les dirigeants rwandais responsables de la dégradation de la situation sécuritaire. – Union Européenne : Résiliation de la convention sur la traçabilité des minerais critiques avec le Rwanda et adoption de sanctions contre les dirigeants bafouant les droits de l’homme. L’ACAJ appelle également le gouvernement de la RDC à restaurer l’ordre public et exhorte les géants de l’industrie technologique (GAFA et GAFAM) à ne plus s’approvisionner en minerais critiques en provenance du Rwanda, considérés comme des « minerais de sang ». Enfin, l’association encourage les victimes des violations des droits de l’homme à s’organiser pour réclamer justice. Georges Kapiamba, président de l’ACAJ, a affirmé que des mesures doivent être prises pour répondre à cette situation inacceptable et répondre aux attentes du peuple congolais.

Les femmes face à l’entrepreneuriat en RDC : Laurette Bira, CEO de I-Kitunga, identifie deux défis majeurs et trois solutions pour les surmonter

L’entrepreneuriat féminin dans les pays en développement constitue aujourd’hui un enjeu prioritaire. Selon l’Organisation mondiale du travail, une femme sur cinq dans le monde envisage de créer une entreprise, et beaucoup d’entre elles réussissent. Cependant, ces femmes doivent faire face à des défis quotidiens qui entravent leur progression. Laurette Bira, jeune entrepreneure congolaise et CEO de I-Kitunga, identifie deux défis majeurs qui freinent l’évolution des femmes dans l’entrepreneuriat en République Démocratique du Congo. Il s’agit de l’écosystème entrepreneurial et du manque d’accompagnement pour les femmes dans la société congolaise. « L’écosystème n’est pas flexible, notamment en ce qui concerne la taxation, les opportunités et l’accès au marché. C’est un environnement encore peu mature en RDC. Cette situation ne facilite pas le développement des entrepreneurs ni l’expansion de leurs produits sur le marché international. Les femmes jouent un rôle crucial dans le secteur entrepreneurial, car elles contribuent aujourd’hui à 70 % de la chaîne de production des produits maraîchers que nous consommons tant à Kinshasa qu’en milieu rural. Cela signifie que ces femmes doivent être équipées et accompagnées pour devenir plus efficaces et produire plus rapidement. Malheureusement, de nombreuses femmes dans le secteur entrepreneurial, qu’il soit artisanal, formel ou informel, ne bénéficient d’aucun accompagnement, suivi ou accès à l’information », a-t-elle déclaré lors d’une interview accordée à la rédaction de Congo Presse.net. Pour surmonter ces défis, Laurette Bira appelle les femmes à prendre conscience de leur potentiel : « Il est essentiel d’avoir une vision claire pour son entreprise et pour le développement économique de son pays. C’est sur cette base que l’on peut se fixer des objectifs et apporter des solutions claires, nettes et efficaces. Deuxièmement, il faut dépasser les stéréotypes selon lesquels ‘tu ne mérites pas car tu es femme’. Nous sommes tous égaux. La société a besoin des hommes et des femmes pour permettre son développement ; elle a besoin de tout le monde ». Née d’une mère entrepreneure, Laurette Bira a d’abord acquis une expérience dans le secteur grâce à ses frères et sœurs avant d’approfondir ses connaissances en participant à plusieurs formations en entrepreneuriat. En 2019, elle se lance dans l’agrobusiness avec un produit dénommé “Chikwang de chez nous” à travers son entreprise “I-Kitunga”. Cette initiative lui a permis de découvrir les opportunités que recèle son pays ainsi que les défis liés à l’industrialisation. Son parcours lui a valu une rencontre avec la Première Dame de la RDC, Denise Nyakeru Tshisekedi, lors d’un entretien avec de jeunes femmes entrepreneures. Actuellement, Laurette Bira suit un parcours exceptionnel avec la création d’une usine de transformation des produits agricoles. Cette usine vise notamment à répondre aux problèmes d’insuffisance alimentaire auxquels fait face le pays.

Les femmes dans l’automobile : À 28 ans, Diamante Mujinga, la mécanicienne qui fait jeu égal avec les hommes

Si la parité progresse dans certains secteurs, elle reste un défi dans les métiers techniques. L’industrie automobile, en particulier, demeure un domaine fortement genré où les femmes sont largement sous-représentées, surtout en mécanique. Pourtant, certaines réussissent à briser ces barrières, à l’image de Diamante Mujinga, une jeune mécanicienne congolaise. Née à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, en 1997, Diamante Mujinga exerce ce métier depuis 2019. Une passion qu’elle a transformée en profession grâce à une formation de neuf mois à l’Institut National de Préparation Professionnelle (INPP). Dans une ville où le quotidien des jeunes filles est souvent cantonné à trois axes: les cours, les sorties et le mariage, Diamante s’est démarquée en choisissant un tout autre chemin. Attirée par les moteurs, les vilebrequins, les calandres et autres pièces mécaniques, elle préfère se salir les mains avec de l’huile moteur plutôt que de passer des heures sur les réseaux sociaux. Dans le domaine de l’automobile, les femmes doivent souvent prouver leur légitimité. Selon une enquête menée par l’Observatoire des métiers des services de l’auto, beaucoup de femmes formées techniquement témoignent de difficultés à trouver des opportunités, à être prises au sérieux ou à obtenir la confiance des clients. Pourtant, Diamante Mujinga a su s’imposer dans ce milieu. Travaillant en plein centre-ville de Kinshasa, elle est fière de son métier et des opportunités qu’il lui offre. « C’est mon rêve. Je suis fière de ce travail. J’ai toujours voulu l’exercer et je n’en ressens aucune gêne », confie-t-elle. Malgré les stéréotypes, elle estime que son travail est respecté. « Les hommes pour qui je travaille me respectent et prennent au sérieux ce que je fais. Ils me paient toujours en fonction de la qualité de mon travail », ajoute-t-elle. Orpheline de père et de mère, Diamante Mujinga a fait de sa passion un véritable gagne-pain. Avec un revenu de 250 dollars par jour lorsqu’elle répare trois voitures, elle démontre que l’autonomie financière est possible grâce à la mécanique. Son message aux femmes est clair : « Beaucoup de femmes hésitent à entrer dans ce domaine car elles pensent qu’elles ne seront pas prises au sérieux. Mais si tu veux, tu peux. Je les encourage à poursuivre le métier de leurs rêves ». Diamante prouve qu’il est possible pour les femmes d’exceller dans des domaines traditionnellement réservés aux hommes. Bien qu’il reste du chemin à parcourir pour une véritable égalité, elle est la preuve vivante que les barrières peuvent être brisées. Aujourd’hui, les femmes s’imposent dans tous les secteurs de l’industrie automobile, qu’il s’agisse du design, de l’ingénierie, du marketing ou encore de la mécanique. À travers son parcours, Diamante Mujinga incarne cette évolution et inspire toute une génération.

RDC : Exécution du budget 2024, entre performance artificielle et discordance des chiffres

Dans le cadre du suivi budgétaire et de l’engagement citoyen, le Centre de Recherche en Finances Publiques et Développement Local (CREFDL) poursuit son monitoring de l’exécution de la loi de finances, exercice 2024. Cette structure de la société civile constate qu’au terme de l’exercice budgétaire 2024, le ministre des Finances a indiqué, dans un communiqué, que la situation provisoire des recettes intérieures réalisées de janvier au 31 décembre 2024 se situe à 25 188,6 milliards FC, contre des prévisions annuelles de 24 407 milliards FC, soit un taux de réalisation de 103,2 %. Toutefois, le volume des recettes exceptionnelles réalisées n’a pas été précisé dans ledit communiqué. Il s’agit notamment de la quotité versée au Trésor public dans le cadre de la convention sino-congolaise. Peu avant cette annonce, la Banque centrale du Congo, dans sa note de conjoncture économique du 27 décembre 2024, avait publié les résultats des opérations financières de l’État. Elle signalait que le niveau de réalisation des recettes était établi à 25 826,9 milliards FC, tandis que l’exécution des dépenses s’élevait à 28 036,0 milliards FC, dégageant ainsi un déficit de 2 209,1 milliards FC. Il convient de rappeler que le budget initial référencé dans le communiqué du ministère des Finances a été modifié lors de la session budgétaire du Parlement. La loi de finances rectificative pour l’exercice 2024, votée par les deux chambres, établit les recettes internes à hauteur de 27 195,5 milliards FC. En tenant compte de ces modifications, le taux de réalisation au 31 décembre s’élève à 92,6 %. Par conséquent, les performances évoquées par le ministre des Finances ne reflètent pas la réalité. Par ailleurs, le CREFDL note une discordance importante entre les chiffres avancés par le ministre des Finances et ceux de la Banque centrale du Congo, avec un écart de 638,3 milliards FC. Le CREFDL estime qu’avec l’utilisation des systèmes LOGIRAD et Isys-Régie, le ministère des Finances devrait disposer des données complètes sur les recettes publiques dans un délai de 48 heures après leur encaissement. L’absence de conciliation des statistiques avant la publication des données officielles révèle des failles dans le circuit des recettes publiques. Ce problème de discordance, observé depuis 2014, soulève des questions sur la crédibilité et la sincérité du processus budgétaire.

Bunia : Une nouvelle morgue en construction à la paroisse Notre-Dame de l’Annonciation de Nyakasanza

Dieudonné Uringi Uci, évêque du diocèse catholique de Bunia, a lancé ce mercredi 8 janvier les travaux de construction d’une nouvelle morgue à la paroisse Notre-Dame de l’Annonciation de Nyakasanza, située dans la commune du même nom, en ville de Bunia. Selon l’abbé Florentin Djombu, curé de la paroisse de Nyakasanza, la durée maximale pour la construction de cette morgue moderne est estimée à 12 mois. Ce projet est financé par les fonds propres de la paroisse afin de répondre aux besoins de la population, et en particulier des fidèles catholiques. « Plusieurs éléments nous ont motivés, car l’Église se charge de l’homme vivant et de l’homme mort », a expliqué le curé à nos confrères de Bunia-info24.net. Il a également ajouté : « En plus de cela, il y a trois dimensions de l’Église : nous avons l’Église en pèlerinage, qui représente ceux d’entre nous encore vivants ; l’Église victorieuse, composée des saints au ciel ; et enfin, l’Église purificatrice, qui regroupe nos frères défunts encore en purgatoire. Cela signifie que l’Église a le devoir d’accompagner l’homme tout au long de sa vie et dans ces différentes dimensions ». La pose de la première pierre, marquant le début des travaux, a eu lieu après une célébration eucharistique organisée pour l’occasion. L’événement a rassemblé de nombreux fidèles catholiques venus de différents quartiers de la ville. Cette nouvelle morgue viendra s’ajouter aux deux déjà existantes en ville de Bunia : celle de l’hôpital général, la plus ancienne, et celle de Balidja Décor, récemment mise en service.

Décès du journaliste Patrick Adonis à Lubumbashi : Les professionnels des médias se mobilisent contre l’insécurité urbaine

Les chevaliers de la plume œuvrant dans la ville de Lubumbashi se sont mobilisés cet après-midi devant les installations de l’Assemblée provinciale pour dire non à l’insécurité urbaine, après le décès tragique du journaliste Patrick Adonis Numbi, victime de la barbarie des bandits communément appelés “Kulunas”. La question de l’insécurité urbaine en République Démocratique du Congo prend une ampleur inquiétante, mettant en péril la quiétude de la population. Après le décès de Jemimah Diane de la RTNC, un autre journaliste, Patrick Adonis Numbi, a perdu la vie dans la nuit du mardi 7 janvier 2024 à Lubumbashi. Alors qu’il regagnait son domicile, il a été violemment agressé par des Kulunas, qui l’ont frappé à mort. Malgré les initiatives gouvernementales telles que l’opération Ndobo et le programme Zéro Kulunas, censées éradiquer le banditisme urbain, ce phénomène persiste, montrant que la situation est loin d’être sous contrôle. L’Union Nationale de la Presse Congolaise (UNPC) a fermement condamné cet acte barbare et appelle à une enquête approfondie pour établir les responsabilités et traduire les coupables en justice. « Au nom de l’UNPC et de toute la corporation, nous élevons une vive protestation et condamnons fermement ce meurtre ignoble, tout en invitant les autorités et les services compétents à faire toute la lumière sur cette affaire afin de retrouver et sanctionner les auteurs conformément à la loi », a déclaré le président de l’UNPC, Kamanda wa Kamanda. Il a également adressé ses condoléances à la famille du défunt, à ses confrères de Lubumbashi, ainsi qu’à l’ensemble de la province du Haut-Katanga. L’UNPC appelle au calme, dans l’attente des conclusions des enquêtes, et invite chacun à honorer la mémoire de l’illustre disparu avec discipline et dignité.

Société : La problématique du port des “chênes” aux pieds des filles dans le monde

Les symboles culturels jouent un rôle essentiel dans la manière dont les sociétés perçoivent et transmettent leur identité à travers les générations. Parmi ces symboles, l’image des “chênes aux pieds des filles” évoque une métaphore puissante qui allie tradition, nature et le rôle des femmes dans la société, tant au Congo qu’à l’échelle internationale. Dans le contexte congolais, le chêne est souvent associé à la solidité, la résilience et la longévité. Ces arbres majestueux, qui s’enracinent profondément dans le sol, symbolisent la stabilité et la force de caractère. Lorsqu’ils sont associés aux “pieds des filles”, cette image renvoie à la femme en tant que pilier fondamental de la famille et de la communauté, enracinée dans des valeurs ancestrales tout en étant ouverte à l’évolution sociale et culturelle. À l’échelle mondiale, cette métaphore prend une dimension universelle, représentant les femmes comme des figures de résilience et de croissance. Dans de nombreuses cultures, l’arbre est un symbole de protection, de générosité et de renouvellement. Les femmes, tout comme ces arbres, sont perçues comme des agents de changement et de préservation des traditions, tout en s’adaptant aux exigences du monde moderne. Cependant, malgré ces connotations positives, le port des “chênes aux pieds” suscite des opinions partagées dans la société. Certains estiment que les filles portent ces accessoires principalement pour séduire, tandis que d’autres estiment qu’il est important de ne pas juger les choix individuels des autres. Une dame d’une soixantaine d’années a exprimé : « Ces chênes sont souvent associés aux prostituées. Il n’est pas normal qu’une fille porte ces accessoires. Mais aujourd’hui, même les femmes mariées les portent. » À l’opposé, un jeune homme a déclaré : « Selon ma perception, celle qui porte ces accessoires en forme de chênes aux pieds est une personne libre, sans engagement avec un homme. Plutôt que d’exposer son corps pour séduire, elle choisit de porter ces éléments pour signaler qu’elle est ouverte aux approches. D’autres les portent simplement par goût ou fantaisie. Il est important de ne pas juger hâtivement les choix des autres. » Il est essentiel de comprendre les motivations sous-jacentes des choix individuels, plutôt que de porter des jugements hâtifs qui ne reflètent pas la véritable signification ou l’intention de ceux qui font ces choix. En fin de compte, seul Dieu est le juge suprême et rendra justice selon les actes de chacun, comme il est écrit.

Société : Les réseaux sociaux, un outil de communication efficace mais destructeur des liens sociaux ? (Analyse)

Depuis leur avènement en 2004, les réseaux sociaux ont radicalement transformé la manière dont les individus communiquent, permettant une connectivité instantanée à l’échelle mondiale tout en offrant de nombreuses possibilités, tant sur le plan personnel que professionnel. Cependant, si ces outils facilitent la communion entre individus et permettent de s’informer, ils soulèvent également des interrogations quant à leurs impacts sur les relations humaines et la cohésion sociale. La question qui se pose est la suivante : pourquoi les réseaux sociaux semblent-ils souvent générer davantage de conflits que de relations saines entre les individus ? Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette tendance, notamment l’évolution des technologies numériques et leurs répercussions sur les interactions humaines. 1. Les transformations sociétales Le monde contemporain, marqué par une évolution technologique rapide, a bouleversé les cadres traditionnels de l’interaction humaine. La recherche incessante de productivité et les attentes sociales, souvent irréalistes, ont créé un environnement propice à l’anxiété et au stress. Ces tensions se répercutent dans les échanges entre individus, où les désaccords sont amplifiés par la vitesse et la viralité des interactions en ligne. 2. L’impact des plateformes numériques sur les relations humaines Les technologies numériques, en particulier les réseaux sociaux, ont profondément modifié la manière dont les individus interagissent. Ces outils, censés favoriser la communication et la création de liens, ont également engendré des effets négatifs. L’anonymat et la distance qu’ils offrent permettent parfois aux utilisateurs de s’exprimer de manière agressive ou de déformer la réalité. Ce phénomène a entraîné une polarisation accrue des opinions et la propagation de contenus sensationnalistes. De plus, la dépendance à ces plateformes peut engendrer un sentiment d’isolement, malgré une connectivité constante. Les interactions virtuelles manquent souvent de profondeur et d’authenticité, ce qui peut aboutir à un vide émotionnel, des malentendus, voire des conflits. Les réalités virtuelles ne permettent pas toujours de saisir la complexité et

Société : La chanson de Zik Seigne interdite par le CSAC, une décision ignorée par les motocyclistes « wewa » (Constat)

Cela fait près d’une semaine que le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC) a annoncé, par voie de communiqué, l’interdiction de diffusion de la chanson et du clip intitulés « Misu likolo kaka na cadre ya sentiment », du jeune musicien congolais Zik Seigne. Motivée par des propos jugés “obscènes” et des gestes “sensuels” frisant l’atteinte à la pudeur et aux bonnes mœurs, cette décision s’applique à tous les médias et réseaux sociaux opérant en République Démocratique du Congo. Le CSAC a également demandé à l’ensemble de la société congolaise de se conformer à cette mesure. Cependant, cette interdiction semble méconnue, voire ignorée par les motocyclistes-taxis, communément appelés « wewa », à Kinshasa. Ces jeunes transporteurs, emblématiques de la vie quotidienne dans la capitale, ont adopté la chanson interdite comme leur “hit” du moment. Ils déambulent dans les rues de Kinshasa en diffusant le morceau à plein volume sur leurs motos équipées de haut-parleurs, défiant ainsi ouvertement l’interdiction officielle. Certaines paroles de la chanson, telles que « Basi nabango bozo pesés te, solo… » (traduit librement : « leurs copines ne pèsent pas, dégoûtant… »), sont perçues comme vulgaires par l’opinion publique. Pourtant, elles résonnent comme des slogans parmi les wewa, qui en font une forme d’expression populaire. Bien que la décision du CSAC, entrée en vigueur le 30 décembre 2024, demande au Procureur général près la Cour de cassation de veiller à son application stricte, la chanson de trois minutes continue de dominer l’espace public à Kinshasa, notamment grâce aux motocyclistes. Malgré les menaces de poursuites légales à l’encontre des contrevenants, ce morceau reste omniprésent, défiant les autorités et illustrant le fossé entre certaines institutions et la réalité sociale kinoise.