Un vent de renouveau souffle sur les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). Le centre d’instruction de Mura, basé à Likasi, a célébré la fin de la formation de 7 000 recrues destinées à intégrer l’unité spéciale “Tigre”, reconnue pour son engagement sur les fronts les plus chauds du pays. La cérémonie, présidée par le Colonel diplômé d’État-major Nzanza Médard, commandant du centre d’instruction Mura, a souligné l’importance de cette nouvelle promotion pour le renforcement des capacités opérationnelles de l’armée congolaise. Le Colonel Médard a salué la bravoure, l’endurance et la discipline dont ont fait preuve les recrues tout au long de leur formation intensive. Après avoir reçu de nouvelles tenues militaires, les soldats ont été officiellement confirmés au grade de soldats de deuxième classe, marquant ainsi leur intégration prochaine dans la hiérarchie militaire. L’unité “Tigre”, réputée pour ses interventions dans les zones de conflits les plus instables, notamment dans l’Est de la RDC, constitue un pilier essentiel de la stratégie militaire du pays. Cette formation intensive vise à doter les troupes des compétences tactiques nécessaires pour lutter contre les groupes armés et sécuriser le territoire. L’initiative souligne le rôle stratégique du Haut-Katanga comme pôle de préparation et de professionnalisation des forces armées. Face aux défis sécuritaires majeurs auxquels la RDC est confrontée, cette formation s’inscrit dans une volonté de consolider un outil de défense robuste, moderne et efficace.
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RDC : Les Wazalendo reprennent un centre commercial clé à Katana face au M23-AFC
Ce mercredi 18 juin, la cité de Katana, dans le Sud-Kivu, a été le théâtre d’intenses affrontements entre les milices Wazalendo et les rebelles du M23-AFC. Selon des sources locales, les Wazalendo ont mené une offensive surprise qui leur a permis de reprendre le contrôle du centre commercial de la ville, un lieu d’échanges économiques essentiel. Face à cette avancée, les éléments du M23-AFC ont battu en retraite, laissant planer la menace d’une contre-attaque. “C’est toujours la même chose, ils partent puis reviennent avec des renforts”, témoigne un habitant, illustrant l’instabilité chronique de la région. Des tirs sporadiques ont continué à retentir dans l’après-midi, accentuant la panique et incitant de nombreux habitants à fuir vers Bukavu ou les zones rurales environnantes. L’absence de communication officielle des autorités provinciales contraste avec les appels pressants de la population à une protection renforcée et à une solution politique pérenne pour mettre fin à ce cycle de violence.
RDC : HRW accuse le Rwanda et le M23 de “crimes de guerre” pour des transferts forcés de populations
Human Rights Watch (HRW) a lancé un appel pressant ce mercredi 18 juin, exhortant le gouvernement rwandais et le groupe armé AFC/M23 à cesser immédiatement les transferts forcés de civils congolais et de réfugiés rwandais. L’ONG internationale qualifie ces actions de “crimes de guerre”, s’appuyant sur les Conventions de Genève de 1949. Selon HRW, plus de 1 500 personnes ont été déportées par le M23 depuis les zones qu’il occupe dans l’est de la RDC vers le Rwanda. “Le transfert forcé de civils vers le Rwanda, qu’il s’agisse de citoyens congolais ou de réfugiés rwandais, est un crime de guerre en vertu des Conventions de Genève”, a déclaré Clémentine de Montjoye, chercheuse senior à la division Afrique de Human Rights Watch. L’ONG souligne la responsabilité du Rwanda, compte tenu de son influence sur le M23. HRW met en avant le contrôle effectif exercé par le Rwanda dans certaines régions de l’est congolais, via ses propres forces armées et le M23, assimilable à une occupation belligérante au regard du droit international humanitaire. L’article 49 de la Quatrième Convention de Genève interdit formellement, en tant que crime de guerre, les transferts forcés de population à l’intérieur du pays ainsi que les déportations hors du territoire occupé, quel qu’en soit le motif. L’ONG révèle avoir adressé une lettre aux autorités rwandaises le 9 juin pour exposer ses conclusions, mais n’a reçu aucune réponse. Parmi les exemples concrets, HRW évoque le rapatriement, le 19 mai, de 786 réfugiés rwandais depuis Goma vers le Rwanda, organisé par le Haut Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR) en collaboration avec le M23. Ces réfugiés, originaires de Karhenga dans le territoire de Masisi, avaient fui le Rwanda en 1994 pendant le génocide. Des sources humanitaires et sécuritaires affirment que ces familles ont été contraintes par le M23 de retourner au Rwanda. HRW rappelle également qu’en mars, le M23 avait livré au Rwanda une vingtaine de présumés combattants des FDLR, accusés d’opérer sous les uniformes de l’armée congolaise. L’opération de rapatriement volontaire menée par le HCR s’est poursuivie le 22 mai, portant le total à 1 710 personnes rapatriées. L’ONG s’inquiète du caractère forcé de ces retours, malgré l’implication du HCR.
RDC : Plus de 700 000 enfants en détresse en Ituri, victimes des conflits armés
La situation des enfants en Ituri, province de la République Démocratique du Congo (RDC), est alarmante. Depuis 2017, plus de 700 000 d’entre eux sont directement affectés par les conflits armés, principalement dans les territoires de Djugu et d’Irumu. À l’occasion de la Journée internationale de l’Enfant africain, la coordination provinciale de la société civile a lancé un cri d’alarme sur la précarité dans laquelle vivent ces jeunes, souvent privés d’accès à l’éducation et aux soins essentiels. Dispersés à travers plus de 60 sites de déplacés, ces enfants vivent dans des conditions déplorables. Nombre d’entre eux sont hébergés par des familles d’accueil, tandis que d’autres errent dans les rues de Bunia, chef-lieu de la province, et à Komanda. En plus de faire face à un manque cruel de vivres, de soins médicaux et de vêtements, la majorité de ces enfants n’a pas mis les pieds à l’école depuis sept ans, compromettant ainsi leur avenir. La coordination provinciale appelle les autorités congolaises et leurs partenaires internationaux à prendre des mesures urgentes pour garantir les droits fondamentaux de ces enfants. “Cette journée dédiée à l’enfance africaine doit être un appel pressant aux institutions nationales et internationales pour qu’elles prennent à bras-le-corps la situation de détresse des enfants dans l’Est de la RDC”, a déclaré Dieudonné Lossa, président de la coordination provinciale. Les violences armées continuent de sévir dans la région, et les conséquences sur les enfants sont dévastatrices. Beaucoup d’entre eux sont enrôlés de force dans des groupes armés ou contraints de travailler dans des carrières minières, ce qui constitue une grave violation de leurs droits. “Il est impératif que nous mettions fin à ces pratiques inacceptables et que nous proposions des solutions durables pour offrir à ces enfants un environnement propice à leur épanouissement”, a-t-il ajouté.
RDC : l’armée dément le massacre de 318 civils à Moba et évoque l’activisme des groupes armés
Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont fermement démenti les allégations selon lesquelles un massacre de 318 civils aurait eu lieu dans la nuit du 14 au 15 juin 2025 dans le territoire de Moba, situé dans la province du Tanganyika, au sud-est du pays. Cette annonce fait suite à des déclarations du président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, qui avait évoqué ce drame lors d’une séance plénière à Kinshasa. Dans un communiqué publié lundi, l’armée congolaise a qualifié ces informations de « fausses », précisant qu’« aucun massacre d’une telle ampleur n’a eu lieu dans la nuit en question ». Les FARDC ont plutôt souligné que la société civile locale avait rapporté des incidents liés à l’activisme du groupe armé Mutono, accusé d’être responsable d’« une dizaine de morts » depuis 2024 dans le groupement Maseba, relevant de la chefferie de Kansabala. Lors de sa déclaration dimanche, Vital Kamerhe avait relayé un bilan alarmant basé sur un rapport transmis par le caucus des députés de la province. Cependant, ce chiffre a rapidement été rectifié. Dans un communiqué officiel signé par le chef de cabinet du rapporteur de l’Assemblée nationale, le Parlement a reconnu une erreur dans l’évaluation du nombre de victimes. « Après vérification, ce nombre de victimes communiqué au président de l’Assemblée nationale […] est erroné », a-t-il précisé.
Goma : Un opérateur mobile money abattu en pleine ville, la sécurité se dégrade
Un opérateur de transfert d’argent a été assassiné par balles ce lundi près de la mosquée Katindo, en plein cœur de Goma, ravivant les craintes sécuritaires dans une ville déjà fragilisée par la présence du M23-AFC. La victime, également revendeur d’unités téléphoniques, a été prise pour cible alors qu’elle rentrait chez elle en fin de journée. Des tirs nourris ont soudainement éclaté, semant la panique dans le quartier et coûtant la vie à l’opérateur. « Tout s’est passé très vite. On a entendu des tirs, puis on a vu son corps étendu. Personne n’a osé intervenir », témoigne un riverain, encore sous le choc. Ce meurtre brutal brise le fragile sentiment de normalité qui s’était installé ces dernières semaines. « On avait commencé à reprendre confiance, à sortir sans peur… Cet assassinat nous ramène en arrière », déplore Saidi Bali, un commerçant local. Les opérateurs de mobile money et les petits commerçants sont régulièrement victimes de violence à Goma, en raison de l’absence de mesures de sécurité adéquates et de la circulation d’importantes sommes d’argent liquide. Ces facteurs en font des cibles privilégiées pour les criminels et les groupes armés. « Quand même ceux qui rentrent paisiblement du travail peuvent se faire abattre, cela veut dire que la société est malade », s’indigne un responsable associatif de Katindo. Cet incident tragique souligne la persistance de l’insécurité à Goma et les défis considérables qui restent à relever pour assurer une paix durable à ses habitants.
RDC : Violents affrontements entre le M23 et le CMC, des milliers de déplacés à Mwesso
Le lundi 16 juin est marqué par des violences intenses dans la région de Rutshuru, au Nord-Kivu, où des affrontements ont éclaté entre les rebelles du M23 et les combattants du Collectif des mouvements pour le changement (CMC). Les combats se sont concentrés sur les collines de Bumbasha et Bunkuba, situées à environ 10 kilomètres de Mwesso, dans le groupement Bukombo, chefferie de Bwito. Selon des sources locales, les premières détonations d’armes lourdes et légères ont retenti aux alentours de 6 heures du matin, se poursuivant jusqu’à 9 heures. Les bruits de la guerre ont rapidement semé la panique parmi les habitants des villages environnants, qui ont été contraints de fuir pour échapper à la violence. De nombreux habitants se sont dirigés vers Buhambira et Mwesso, dans le territoire voisin de Masisi, créant ainsi un déplacement massif de populations. Ces affrontements ne sont pas un incident isolé. Depuis plusieurs jours, la région est le théâtre de combats entre le M23 et divers groupes armés locaux, notamment les combattants Wazalendo. La semaine précédente, des violences avaient déjà éclaté à Katsiru, où un centre de santé a été touché par un engin explosif. Cet incident a blessé plusieurs personnes et causé d’importants dégâts matériels, notamment sur le réservoir d’eau qui alimente l’hôpital local. La situation humanitaire dans la région est devenue de plus en plus critique. Les déplacements massifs de populations exacerbent les besoins en aide humanitaire, déjà importants dans cette partie du pays. Les organisations humanitaires craignent que la poursuite des violences n’aggrave encore davantage la situation des civils, qui se retrouvent souvent pris au piège dans des zones de conflit.
RDC : Plus de 1 050 morts en un an dans le secteur de Bapere, victimes des attaques des ADF
Un an après le début des massacres dans le secteur de Bapere, territoire de Lubero, la République Démocratique du Congo (RDC) pleure plus de 1 050 victimes, selon des sources de la société civile et des autorités locales. Cette tragédie a été mise en lumière lors d’une commémoration marquant le premier anniversaire des atrocités perpétrées par les combattants islamistes des Forces démocratiques alliées (ADF). Les premières attaques ont eu lieu le 12 juin 2024 dans le village de Maykengu, où 43 personnes ont été tuées lors d’une incursion sanglante. Depuis cette date fatidique, l’insécurité s’est étendue à plus de vingt villages, entraînant une spirale de morts, de disparitions et de destructions. Macaire Sivikunulwa, chef de secteur des Bapere à Lubero, a déclaré : « Nous avons déjà enregistré plus de 1 050 âmes perdues depuis le début des massacres. Six groupements des Bapere sont actuellement touchés par ces atrocités, avec entre 36 000 et 52 000 déplacés de guerre vivant sans assistance ». Les conséquences de cette violence sont dévastatrices. De nombreux établissements scolaires et structures sanitaires ont dû fermer leurs portes, aggravant encore la situation humanitaire. « Les centres de santé et les écoles dans des zones comme Katanga, Mayeba, Masayi et Someya sont fermés. La rumeur d’une présence ADF a conduit à la fermeture de Manderya, exposant ainsi la population à des risques accrus de décès communautaires et d’autres complications sanitaires », a ajouté Sivikunulwa. Face à cette crise, la société civile appelle les autorités congolaises à agir rapidement pour restaurer la sécurité. Fiston Kabunga, président de la société civile de Njiapanda-Mangurejipa, a exhorté le gouvernement à tenir un Conseil des ministres pour discuter des massacres à Beni et à envisager des solutions d’urgence. « La population attend une implication réelle des autorités pour ramener la paix dans cette région meurtrie », a-t-il insisté. Malgré ce climat d’insécurité, Kabunga a salué les efforts des forces conjointes FARDC-UPDF qui ont lancé des opérations pour rétablir l’autorité de l’État. Des bastions des ADF situés à Ekenye, Maye et Matuna ont été détruits depuis le début du mois de juin, offrant un espoir fragile aux habitants. Les ADF, qui avaient trouvé refuge dans le territoire de Lubero après avoir été repoussés par les opérations militaires dans les territoires voisins de Beni, Irumu et Mambasa, continuent d’être une menace persistante pour la sécurité des civils. En mai 2025, une nouvelle vague de violence a été signalée avec au moins 60 victimes dans une série d’attaques menées par les ADF, incluant pillages et incendies. Alors que la RDC commémore cette année tragique, l’appel à la paix et à la sécurité devient plus urgent que jamais. Les habitants du secteur de Bapere espèrent que les autorités répondront à leurs attentes et mettront fin à ce cycle de violence insupportable.
RDC-Rwanda-Washington : Les négociations de paix reprennent dans un contexte diplomatique américain renforcé
Les négociations entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda ont franchi une nouvelle étape avec le lancement à Washington de discussions physiques entre experts, après plusieurs semaines d’échanges virtuels. Ce dialogue intensif, confirmé par des responsables impliqués dans le processus, vise à aboutir à un accord de paix global, réaliste et mutuellement bénéfique, selon le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe. Une fois finalisé, cet accord sera soumis à l’approbation des ministres des Affaires étrangères des deux pays, avant une présentation aux chefs d’État pour signature, soulignant l’importance capitale de ce processus pour la stabilité régionale. Ces discussions s’inscrivent dans un contexte où les États-Unis renforcent significativement leur engagement diplomatique et économique envers l’Afrique, et plus spécifiquement la RDC, pays stratégique confronté à des tensions persistantes dans sa région Est. Lors d’un événement organisé par l’Africa Center, Troy Fitrell, haut fonctionnaire du Département d’État américain chargé des affaires africaines, a souligné l’importance géostratégique de la RDC, tant sur le plan sécuritaire qu’économique. Fitrell a présenté une stratégie américaine en six points visant à intensifier la présence des États-Unis sur le continent, en mettant notamment l’accent sur la diplomatie commerciale, les investissements dans les infrastructures et la mobilisation des entreprises américaines. Depuis janvier, 71 nouveaux accords ont été conclus, représentant un investissement total supérieur à 7 milliards de dollars, témoignant d’une volonté d’investissement « de qualité », respectueux des normes environnementales et sociales. Sur le plan sécuritaire, les États-Unis jouent un rôle actif dans la facilitation du dialogue entre Kinshasa et Kigali, en coordination avec les initiatives régionales et internationales. Fitrell a ainsi affirmé un objectif ambitieux : la signature d’un accord de paix d’ici juin ou juillet, conformément à un calendrier jugé « extrêmement agressif » par Washington. Au-delà de la résolution de la crise, cette approche américaine vise à s’affirmer comme un acteur central du continent, apportant une réponse intégrée mêlant diplomatie, investissements et développement durable pour contribuer durablement à la stabilité et à la prospérité en Afrique centrale.
RDC : Bintou Keita (MONUSCO) plaide pour le dialogue et la désescalade à Goma
Dans un contexte sécuritaire tendu dans l’est de la RDC, la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies, Bintou Keita, s’est rendue à Goma le 13 juin pour réaffirmer l’engagement de la MONUSCO en faveur du dialogue et de la paix. “Je suis venue à Goma dans un esprit d’écoute et d’échange”, a-t-elle déclaré à la presse, soulignant l’importance de sa visite, à quelques jours de son prochain briefing devant le Conseil de sécurité. Mme Keita a notamment rencontré des responsables de l’Alliance Force Congo (AFC/M23), un acteur clé dans la crise. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts conjoints visant à apaiser les tensions et à renforcer la protection des civils. Elle a salué le transfert récent de 1 359 éléments des FARDC et de la police nationale de Goma vers Kinshasa, facilité par la coopération entre le CICR, le gouvernement congolais, l’AFC/M23 et la MONUSCO, comme une mesure positive pour réduire la pression militaire. “La MONUSCO reste engagée à appuyer toutes les initiatives susceptibles de favoriser une désescalade des tensions”, a affirmé Mme Keita, soulignant la disposition de la Mission à soutenir les efforts de paix en cours et saluant la volonté exprimée par les responsables de l’AFC/M23 de trouver une solution pacifique à la crise. Son message intervient alors que la situation humanitaire et sécuritaire demeure préoccupante dans le Nord-Kivu, avec des appels croissants à un cessez-le-feu durable et à un processus politique inclusif.