L’Est de la RDC continue d’être ravagé par les violences. Le mercredi 13 août, de violents affrontements ont opposé les Forces armées de la RDC (FARDC) aux miliciens de la Coopérative pour le développement du Congo (CODECO) et de la CRP dans plusieurs localités proches d’Iga-Barrière, dans le territoire de Djugu, province de l’Ituri. Le bilan est lourd : au moins sept morts et plus de vingt blessés, selon des sources locales. Les combats se sont concentrés dans les zones de Kombu, Lopa, Lindji et Ikpa, situées à une vingtaine de kilomètres de Bunia. D’importants dégâts matériels sont également à déplorer, notamment l’incendie d’au moins 28 maisons et le pillage de commerces. Plusieurs sites de déplacés autour de Lopa ont été envahis par des miliciens armés, provoquant une panique généralisée. Les témoins rapportent que les miliciens ont abattu des civils, pillé les biens de fortune des déplacés et semé la terreur, forçant une nouvelle fois la population à fuir. Près de 60 % des habitants de Lopa, qui venaient à peine de regagner leurs foyers après de précédents conflits, sont de nouveau en fuite, en direction de Bunia ou des localités avoisinantes. Depuis deux jours, les FARDC mènent une vaste opération de traque contre les miliciens de la CODECO et ceux alliés à Thomas Lubanga, accusés d’attiser l’instabilité dans la région. Mais sur le terrain, la population exprime son désarroi face à ce qu’elle perçoit comme une impuissance ou une complaisance des forces loyalistes. Des accusations que l’armée a rapidement balayées, assurant poursuivre sans relâche les auteurs de ces violences. La rédaction
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Nord-Kivu : Deux morts du choléra parmi les déplacés de Mweso, les autorités appellent à une aide d’urgence
Deux personnes déplacées ont succombé au choléra à l’hôpital général de référence de Mweso, dans la province du Nord-Kivu, selon une alerte lancée jeudi 14 août par la division provinciale de la santé. Les victimes, originaires des campements du Jardin Théicole de Ngeri, dans le groupement de Kihondo (territoire de Rutshuru), avaient été transférées à l’hôpital après avoir fui les combats récents. La localité de Mweso fait face à une pression humanitaire grandissante depuis l’arrivée de milliers de déplacés, venus notamment de la chefferie de Bwito (Rutshuru) et du nord-est de Walikale, en raison des affrontements entre les forces armées congolaises (FARDC) et la coalition rebelle M23/AFC, appuyée par le Rwanda. Ces populations en détresse s’entassent aujourd’hui dans des écoles, des églises et des familles d’accueil, dans des conditions précaires. Le manque d’accès à l’eau potable, à des installations sanitaires adéquates et à une assistance médicale suffisante dans ces sites de fortune fait craindre une propagation rapide de l’épidémie. Le choléra, déjà présent dans plusieurs zones du Nord-Kivu, trouve dans ces conditions un terreau favorable. Les autorités locales et les acteurs humanitaires tirent la sonnette d’alarme et appellent à une mobilisation urgente pour fournir une réponse sanitaire, en eau, hygiène et assainissement. La République démocratique du Congo fait actuellement face à l’une des pires résurgences du choléra de ces dernières années. Selon le ministre de la Santé publique, Roger Kamba, plusieurs milliers de cas et des centaines de décès ont déjà été recensés depuis le début de 2025. La rédaction
Ituri : plus de 200 véhicules bloqués à Mahagi, la crise sécuritaire paralyse l’approvisionnement de Bunia
Plus de 200 véhicules transportant carburant et marchandises sont actuellement immobilisés à Mahagi-centre, à environ 185 kilomètres au nord de Bunia, en Ituri, en raison de la forte insécurité sur la route nationale n°27. Les transporteurs refusent désormais d’emprunter cet axe devenu trop dangereux à cause des attaques répétées perpétrées par des groupes armés qui tendent des embuscades, dépouillent les passagers et procèdent parfois à des enlèvements. Cette paralysie a un impact direct et grave sur l’approvisionnement de Bunia, capitale provinciale de l’Ituri. Le prix du litre d’essence a flambé, passant de 3 300 à 4 000 francs congolais, contre 2 500 francs il y a quelques jours. Les prix d’autres produits de première nécessité ont également connu une forte hausse, selon des sources locales. Le tronçon Bunia–Mahagi, artère principale de la province, est devenu un parcours périlleux, notamment dans le territoire de Djugu, où embuscades et rackets sont monnaie courante. Le 12 août dernier, une attaque près du village de Matete a fait un mort parmi les chauffeurs, tandis que plusieurs voyageurs ont été dépouillés. Par ailleurs, des passagers partis de Butembo vers Bunia sont toujours portés disparus après une embuscade imputée aux rebelles ADF sur l’axe Eringeti–Kainama, dans le territoire de Beni. Outre les attaques, les transporteurs doivent souvent verser d’importantes sommes sous la menace à des miliciens qui ont installé des barrières illégales le long de la route, alourdissant le coût et les risques du transport. Face à cette situation, de nombreux commerçants ont choisi d’immobiliser leurs camions à Mahagi-centre, dans l’attente d’une intervention des autorités pour restaurer la sécurité sur cet axe vital. Jusqu’à présent, toutes les tentatives d’obtenir une réaction des autorités militaires sont restées sans réponse, accentuant l’inquiétude des populations locales et des acteurs économiques. La rédaction
Diplomatie régionale : Félix Tshisekedi prend part au sommet virtuel conjoint EAC–SADC sur la paix et la stabilité dans l’Est de la RDC
Ce mercredi 13 août 2025, depuis ses bureaux de la Cité de l’Union africaine à Kinshasa, le Président congolais Félix Tshisekedi a participé à un sommet virtuel conjoint entre la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), consacré au processus de facilitation de la paix dans l’Est de la République démocratique du Congo. Aux côtés de Tshisekedi, plusieurs chefs d’État ont pris part à cette session virtuelle, dont les présidents du Kenya, du Rwanda, de la Zambie et du Zimbabwe. L’Ouganda et le Burundi étaient représentés par leurs vice-présidents respectifs, tandis que l’Angola, Madagascar et la Somalie ont délégué leurs ministres des Affaires étrangères. Cette rencontre s’inscrivait dans la continuité du sommet du 1er août, qui avait acté la création d’un groupe de cinq facilitateurs chargés d’accompagner le processus politique dans l’Est congolais, en proie à une crise sécuritaire complexe. Le sommet de ce jour a notamment entériné les termes de référence de ce groupe, avec la cooptation de l’ancien président botswanais Mokgweetsi Éric Masisi, venu compléter la liste des quatre autres co-facilitateurs déjà désignés. Ce groupe aura pour mission de soutenir les efforts diplomatiques régionaux en vue de favoriser un dialogue politique inclusif et un retour durable à la paix dans les provinces orientales de la RDC. S. Tenplar Ngwadi
RDC – Haut-Katanga : L’armée décrète l’alerte maximale face à une menace imminente
Climat de tension extrême dans le Haut-Katanga. La 22e région militaire des FARDC a placé toutes ses unités en alerte maximale, selon un télégramme daté du 12 août 2025 et signé par le général de brigade Kapend Yrung Eddy, son commandant. L’ordre est clair : vigilance absolue et mobilisation immédiate des troupes face à une menace non précisée mais jugée sérieuse. Dans ce message classé « extrêmement urgent », les forces armées ordonnent la sécurisation renforcée de tous les sites sensibles de la province, dont les prisons, banques, postes de commandement, institutions publiques, l’aéroport international de Luano, ainsi que la RTNC. Les axes frontaliers stratégiques Kasumbalesa, Kipushi et Likasi sont également sous étroite surveillance. Les déplacements militaires sont désormais strictement encadrés. Si la nature exacte de la menace reste confidentielle, l’intensité de la mobilisation suggère une crainte d’attaque organisée ou de déstabilisation d’envergure. Dans un contexte marqué par des tensions politiques et des menaces sécuritaires récurrentes dans le Grand Katanga, cette mesure exceptionnelle ravive les inquiétudes. L’armée appelle la population à la prudence et assure que des dispositifs de sécurité renforcés sont en place pour faire face à toute tentative de perturbation de l’ordre public. Emmanuel Kalasa
Ituri – insécurité à Mambasa : Un acheteur de cacao dépouillé par des hommes armés, la société civile sonne l’alarme
Le territoire de Mambasa, dans la province de l’Ituri, continue d’être le théâtre d’une inquiétante recrudescence de l’insécurité. Dans la nuit du 12 au 13 août, à Babungwe, dans la chefferie des Babila-Teturi, trois hommes armés, vêtus en tenue militaire, ont fait irruption au domicile d’un acheteur local de cacao, emportant 45 kg de fèves et une somme de 1 000 dollars. C’est la Coordination territoriale de la CRDH (Convention pour le Respect des Droits Humains) qui a révélé l’information ce mercredi matin. Son chef d’antenne à Mambasa, Ram’s Malikidogo, alerte sur une insécurité chronique : depuis juin, 66 cas de vol à main armée et de cambriolages nocturnes ont été documentés dans cette zone. Face à l’inaction des autorités, les structures de la société civile ont décrété trois jours de “ville morte”, du 13 au 15 août, pour dénoncer cette insécurité persistante qui paralyse l’activité économique locale et expose les citoyens à la terreur. La CRDH appelle les services de sécurité à renforcer urgemment la protection des personnes et de leurs biens, dans un contexte où la peur gagne les villages et freine les efforts de relance dans cette région déjà marquée par les conflits. Makati Élie, correspondant à Bunia
Cyclisme – De Goma à Cape Town : Miguel Masaisai, 6 000 km à vélo pour porter le flambeau de la paix
Parti de Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo, Miguel Masaisai a bouclé un périple de plus de 6 000 kilomètres à vélo jusqu’à Cape Town, en Afrique du Sud. Un exploit à la fois sportif, symbolique et engagé, accompli en 46 jours de pédalage répartis sur près de trois mois. Avec pour seul slogan « Pedals for Peace », le jeune cycliste congolais a traversé quatre pays africains pour porter un message d’unité, de paix et d’espoir. Un défi hors normes, tant sur le plan physique que moral, mené avec une détermination impressionnante. À chaque étape, Miguel s’arrêtait pour dialoguer avec les populations locales, partageant sa vision d’une Afrique apaisée et résolument tournée vers l’avenir. Une démarche saluée par les communautés et les organisations engagées pour la paix, qui ont vu en lui un véritable ambassadeur populaire de la non-violence. Endurant face aux intempéries, aux montées épuisantes et aux longues solitudes de la route, Miguel a prouvé qu’un simple vélo pouvait devenir un puissant vecteur de changement. À l’arrivée, le 10 août à Cape Town, il ne portait pas seulement la fatigue : il portait aussi l’inspiration de tout un continent. Emmanuel Kalasa
RDC — CAM Ressources : Christian Bahati dénonce une tentative d’accaparement et des menaces de mort
L’affaire CAM Ressources, usine de transformation basée à Likasi (Haut-Katanga), prend une tournure explosive. Dans une lettre ouverte au président Félix Tshisekedi dont copies ont été envoyées à plusieurs autorités nationales et internationales, Bahati Christian affirme avoir dénoncé une « tentative d’accaparement illégal » menée par des investisseurs étrangers et des complices locaux, puis fait l’objet de pressions, de diffamation et d’une tentative d’assassinat. Christian Bahati accuse des investisseurs « présumés américains » d’avoir usé de fraudes documentaires et de pressions institutionnelles pour s’approprier CAM Ressources, que l’homme d’affaires Jonathan Mukendi détient selon lui légitimement. Il met en cause des acteurs congolais, y compris « des hautes sphères » de l’armée, et cite nommément Nadine Kabi, qu’il accuse d’avoir été rémunérée pour participer à l’opération. Quatre jours après ses révélations, Christian Bahati dit avoir été publiquement accusé d’usurpation d’identité par le président du Sénat, Modeste Bahati Lukwebo. Il dénonce une confusion volontaire exploitant la similarité des patronymes et une campagne de dénigrement sur les réseaux sociaux. Il affirme avoir échappé à une tentative d’assassinat à son domicile, qu’il impute à des commanditaires étrangers avec des complices congolais. Suite judiciaire et demandes au chef de l’État – Le 4 août, son collectif d’avocats a saisi le Procureur général près la Cour de cassation pour faire reconnaître l’atteinte à son honneur, dénoncer les menaces et les tentatives d’assassinat. – Il réclame au président Tshisekedi : protection physique pour lui et sa famille, enquête indépendante et transparente, protection juridique et matérielle de CAM Ressources, garantie de l’indépendance de la justice et mesures contre les investisseurs utilisant des documents falsifiés. L’affaire mêle allégations de corruption, ingérence étrangère et menaces physiques ; si les éléments avancés sont confirmés, elle pourrait provoquer des répercussions politiques et institutionnelles importantes, notamment sur la souveraineté économique et le climat d’investissement. La rédaction
Bunia : Aucune mort de motard signalée à Kindia, démenti officiel des autorités locales
Contrairement à une rumeur virale largement relayée sur les réseaux sociaux depuis la soirée du 11 août, aucun motard n’a été tué au quartier Kindia, à proximité du centre de santé mentale Lobiko (SAMELO), dans la ville de Bunia. Après vérification auprès des autorités locales, notamment Christian Selyabo, chef adjoint du quartier Kindia, l’information est catégoriquement démentie. « C’est faux, c’est une fausse information », at-il déclaré, appelant à la vigilance face à la désinformation sur les plateformes numériques. Cependant, plusieurs coups de feu ont bel et bien été entendus dans la ville durant la soirée, selon des témoignages concordants. Leur origine et les circonstances exactes restent encore à déterminer. Une enquête ou une communication officielle pourrait clarifier la situation dans les prochaines heures. Makati Élie, correspondant à Bunia
RDC : Massacre de Rutshuru, Kinshasa dénonce un “crime contre l’humanité” et accuse le M23 de violer l’accord de Washington
Le gouvernement congolais a exprimé sa vive indignation et sa plus ferme condamnation face au massacre de plus de 300 civils congolais perpétré par le M23/AFC dans le territoire de Rutshuru, province du Nord-Kivu. Cette prise de parole officielle, relayée par le ministère de la Communication et Médias ce jeudi 7 août, fait suite aux déclarations du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, qui a confirmé l’ampleur du massacre et pointé du doigt la responsabilité des rebelles du M23, soutenus par l’armée rwandaise. Selon Kinshasa, du 2 juillet au 2 août, les rebelles du M23 se sont livrés à une série d’atrocités : 125 cas de viol, des exécutions sommaires, des pillages systématiques, l’incendie de maisons et des arrestations arbitraires dans des conditions inhumaines. Le gouvernement dénonce également le déplacement forcé de populations non identifiées dans les territoires sous contrôle des forces négatives. Le gouvernement congolais dénonce le caractère “foncièrement contradictoire” entre le discours et les agissements sur le terrain du M23/AFC, qui se présente comme un mouvement soucieux de la paix, mais se livre à des actes de barbarie à l’encontre des populations civiles. Kinshasa alerte ainsi la communauté internationale, plus particulièrement les médiateurs et facilitateurs du processus de paix, sur la gravité de la situation et la nécessité de prendre des mesures urgentes pour protéger les populations civiles. Quant à une éventuelle reprise des négociations à Doha, Kinshasa insiste sur le respect absolu de la protection des vies humaines, qui constitue le “cheval de bataille” des actions du gouvernement. Le gouvernement exige des garanties concrètes avant de s’engager dans de nouvelles discussions avec un mouvement accusé de “crimes contre l’humanité”. Ali Biayi