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Les Massacres à l’Est de la RDC : Une Lecture Juridique et Historique d’un Génocide Oublié [Tribune du Professeur Michel Kitoko]

Depuis plus de 40 ans, l’Est de la RDC est marqué par des violences systématiques. Meurtres de masse, viols, déplacements forcés, destructions communautaires… Ces actes peuvent relever de la définition juridique du génocide, selon la Convention des Nations Unies de 1948. La Convention de 1948 définit le génocide comme des actes visant à détruire, en tout ou en partie, un groupe ethnique, national, racial ou religieux. Faits observés en RDC – Massacres répétés sur base ethnique (Banyamulenge, Hema, Lendu, Nande…) – Violences sexuelles massives comme arme de guerre – Déplacement de millions de civils – Destruction systématique de villages et structures sociales Les faits indiquent une volonté d’éliminer des groupes ciblés. Des discours haineux, des stratégies planifiées et des massacres récurrents renforcent cette hypothèse. Silences et complicités – Inaction de la communauté internationale – Complicité passive de certains États voisins – ⁠Exploitation économique du chaos par des multinationales Reconnaissance nécessaire Le manque de reconnaissance du génocide empêche justice et réparation. Or, nommer ces crimes est une étape vers la paix durable. Il est temps d’ouvrir un débat international sur la reconnaissance de ce génocide, en soutenant les voix congolaises qui luttent pour la vérité, la justice et la mémoire.

RDC – Sécurité : le gouvernement équipe les forces de l’ordre avec 95 jeeps neuves

Dans le cadre du programme présidentiel de renforcement des capacités logistiques, le vice-Premier ministre chargé de l’Intérieur, Jacquemain Shabani Lukoo, a procédé, jeudi 2 octobre à Kinshasa, à la remise de 95 jeeps Toyota Land Cruiser 4×4 à la Police nationale congolaise et à plusieurs services de sécurité (ANR, DGM, CNC…). Fournis par l’entreprise congolaise Maximum B, ces véhicules sont assortis d’une garantie de trois ans ou 100 000 km, incluant deux entretiens gratuits. Les autorités du Sankuru et de la Lomami ont également réceptionné des clés symboliques pour renforcer les commissariats et administrations locales. Outre les véhicules, des équipements d’armes non létales ont été distribués, avec un rappel à l’usage strictement professionnel. Un troisième lot de 300 jeeps est attendu dans les prochains mois pour renforcer la couverture sécuritaire sur l’ensemble du territoire.   Nathan Kumba

À New York, Félix Tshisekedi mobilise les médias internationaux autour de la cause congolaise

Le président de la République démocratique du Congo, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a profité de sa participation à la 80e session de l’Assemblée générale des Nations-Unies pour mobiliser l’attention internationale sur les défis majeurs auxquels fait face son pays. Dans une stratégie de diplomatie médiatique, le chef de l’État a pris part à deux déjeuners de travail distincts, dont un événement parallèle d’envergure avec les plus grandes rédactions américaines et internationales. Lors de ce side event très attendu, des journalistes de Fox News, CNN, et du New York Times ont pu s’entretenir librement avec le président congolais. Dans un échange sans langue de bois, Félix Tshisekedi a répondu à une série de questions sur la politique intérieure congolaise, les tensions régionales et le processus de paix en cours dans la région des Grands Lacs. Le chef de l’État a notamment abordé la situation sécuritaire volatile dans l’Est de la RDC, évoquant les difficultés du processus de paix de Doha et l’accord signé avec le Rwanda le 27 juin dernier. Selon lui, la dégradation sur le terrain est directement imputable au Rwanda et aux éléments de l’AFC/M23. « Ils torpillent le processus avec des massacres en série », a-t-il accusé, tout en réaffirmant sa confiance dans la médiation conduite par l’administration américaine. Félix Tshisekedi a également profité de cette tribune pour réitérer son plaidoyer en faveur de la reconnaissance du génocide congolais. « Il est temps que la communauté internationale reconnaisse ce génocide planifié, corroboré par plusieurs rapports d’experts, y compris ceux des Nations-Unies », a-t-il déclaré fermement, dans un appel clair à la responsabilité collective de la communauté internationale. Interrogé sur la situation politique nationale, et plus particulièrement sur les derniers développements à la chambre basse du parlement, le président a temporisé. « Il s’agit d’une cuisine interne à la chambre basse », a-t-il répondu, sans s’y attarder. Néanmoins, il a tenu à clarifier sa position à l’égard de Vital Kamerhe : « Je continue à le considérer comme un partenaire politique, sauf si l’intéressé en décide autrement ». En multipliant les contacts avec les médias influents, Félix Tshisekedi entend placer la RDC au centre des préoccupations internationales, à un moment crucial pour la stabilité régionale et pour l’image du pays sur la scène mondiale. S. Tenplar Ngwadi

Lubumbashi : le retour de l’opération Kanyama Kasese inquiète la population

Relancée récemment à Lubumbashi, l’opération Kanyama Kasese, initialement conçue pour lutter contre la délinquance urbaine en interpellant des suspects afin de les réinsérer via le Service national, suscite aujourd’hui une vive inquiétude.  Plutôt que d’apporter un sentiment de sécurité, cette initiative provoque la peur parmi les habitants. Arrestations massives, parfois arbitraires, touchent étudiants, travailleurs et familles, souvent ciblés sur des critères superficiels comme leur apparence — porter de longs cheveux devenant par exemple un motif suffisant pour être interpellé. Ce climat de tension fait de la circulation dans les rues de la capitale cuprifère une source d’angoisse pour de nombreux jeunes. Face à ces excès, la population demande un encadrement strict de l’opération, afin de garantir le respect des droits citoyens tout en poursuivant l’objectif de restauration de la sécurité dans les quartiers.   La rédaction

RDC : l’armée alerte sur 78 conflits coutumiers et fonciers dans le Kwilu et le Kwango

La situation sécuritaire dans l’ouest de la République Démocratique du Congo inquiète de plus en plus les autorités militaires. À l’issue d’une mission d’inspection dans les provinces du Kwilu et du Kwango, le commandant de la première zone de défense, le général-major Shiko Tshintambwe, a révélé l’existence d’au moins 78 conflits coutumiers et fonciers actifs dans ces deux provinces. Ces tensions, bien que circonscrites à certaines localités, comportent un risque élevé de débordement intercommunautaire, pouvant atteindre les groupements situés à proximité de la capitale, Kinshasa. Selon le porte-parole de la 11e région militaire, certains conflits pourraient dégénérer et compromettre la stabilité dans des zones sensibles, en particulier sur les axes stratégiques desservis par les routes nationales n°1 et n°17. La mission militaire a également évalué le mécanisme d’évacuation des ex-combattants Mobondo. Malgré les efforts entrepris, ces éléments armés continuent de représenter une menace pour la sécurité dans la région. L’armée annonce qu’un rapport complet sera prochainement transmis à la haute hiérarchie militaire. Ce document proposera des pistes de solutions urgentes et durables pour apaiser les tensions et prévenir de nouvelles flambées de violence. Après cette étape dans le Kwilu et le Kwango, la mission devrait se poursuivre dans la province voisine du Maï-Ndombe.   La rédaction

RDC – Journée internationale de la paix : la MONUSCO met à l’honneur les femmes bâtisseuses de paix à travers une exposition photographique à Kinshasa

À l’occasion de la Journée internationale de la paix célébrée chaque 21 septembre, la MONUSCO, en partenariat avec le Département des opérations de paix de l’ONU, ONU Femmes, le Département des affaires politiques et de la consolidation de la paix, ainsi que le festival new-yorkais Photoville, a lancé une exposition photographique de 11 jours sur le site d’UTEX 2, à Kinshasa. Placée sous le thème « Regards croisés : les femmes en marche pour la paix », cette exposition met en lumière l’engagement de femmes issues de divers pays dans la construction de la paix, à travers les objectifs de femmes photographes. Parmi elles, la Congolaise Do Nsoseme, dont les clichés captent à la fois l’intensité des visages et les réalités du terrain. « Mon engagement dépasse la photographie. À travers l’art et la poésie, je milite pour que les voix des femmes soient entendues et que leurs contributions à la paix soient reconnues et valorisées », a déclaré Do Nsoseme. Elle a rappelé que la paix ne se résume pas à l’absence de conflit, mais se manifeste aussi par l’action constante de celles et ceux qui la bâtissent. Madame Bintou Keita, Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU, a salué l’initiative en soulignant que « cette exposition trouve tout son sens dans la mise en avant des femmes comme actrices du changement ». Une manière de rappeler que sans les femmes, toute paix reste incomplète. Pour Bintou Keita, la paix ne peut être une affaire exclusive des gouvernements ou des Nations unies : elle doit aussi être portée par les peuples. Elle a plaidé pour une participation accrue des femmes congolaises aux processus de paix, estimant que « la réconciliation ne sera durable que si elle reflète la diversité des voix congolaises ». Dans le même esprit, elle a appelé l’ensemble du peuple congolais à renouveler son engagement en faveur de la paix, de la cohésion nationale et de la réconciliation. La ministre du Genre, Famille et Enfant, Micheline Ombaye Kalama, représentant le gouvernement, a salué cette initiative. Dans son intervention, elle a souligné que « ces images racontent des histoires de courage, de douleur, mais aussi d’espoir ». Elle a remercié les organisateurs, les photographes et les partenaires de ce projet, souhaitant que ces visuels nourrissent les consciences et orientent les actions en faveur d’un avenir apaisé.   Freddy Lupata

Nord-Kivu : les rebelles M23 s’emparent de Ndurumo et Kinyaongo, les civils en fuite

Les rebelles de l’AFC/M23 ont pris le contrôle ce lundi 15 septembre des villages Ndurumo et Kinyaongo, situés dans le territoire de Masisi, au Nord-Kivu, à l’issue de violents affrontements avec les combattants Wazalendo. Les combats ont éclaté dimanche à Ndurumo, localité proche de Lukweti, dans le groupement Bashali Mokoto, avant de se propager jusqu’à lundi matin. Une situation similaire a été signalée à Kinyaongo, dans le groupement Bapfuna, secteur d’Osso Banyungu, non loin de Kishee. Selon des sources locales citées par nos confrères d’ACTUALITE CD, ces deux villages sont tombés après le retrait des Wazalendo, permettant ainsi aux rebelles de l’AFC/M23 de renforcer leur présence dans la région. Un calme précaire règne désormais sur les zones concernées, mais la peur persiste. Face à l’intensité des combats et à l’arrivée des rebelles, de nombreux habitants ont fui, cherchant refuge dans des zones plus sécurisées. Ce nouveau déplacement s’ajoute à une crise humanitaire déjà alarmante dans l’est de la RDC, où les violences armées ont poussé des millions de personnes à fuir leurs foyers. La rédaction

RDC : une rentrée parlementaire sous haute tension politique et sécuritaire

Ce lundi 15 septembre, après trois mois de vacances, les députés nationaux et sénateurs font leur retour dans les hémicycles pour une session ordinaire cruciale, principalement axée sur les questions budgétaires. Mais cette rentrée parlementaire se déroule dans un climat tendu, sur fond de fronde politique, d’instabilité sécuritaire persistante et de crise sociale aggravée. À la veille de cette reprise, les bureaux des deux chambres du Parlement sont directement visés par des pétitions internes. À l’Assemblée nationale, plus de 200 signatures ont été recueillies contre plusieurs membres du bureau, dont le président Vital Kamerhe et la questeur Chimène Polipoli. Les griefs formulés par les pétitionnaires, parmi lesquels figure le député Crispin Mbindule (UDPS-Tshisekedi, ex-UNC), portent sur une « gestion opaque » des finances, l’inaction face à la détérioration des conditions sociales des élus, et la paralysie des mécanismes de contrôle parlementaire. Le Sénat n’échappe pas à la fronde. Une pétition similaire, portée par le sénateur Afani Idrissa Mangala, également membre de l’UDPS-Tshisekedi, a déjà franchi le seuil de recevabilité avec plus de 70 signatures. Sur le plan sécuritaire, la situation demeure préoccupante dans l’Est du pays, toujours en proie aux violences des rebelles du M23/AFC, soutenus par l’armée rwandaise. La crise humanitaire s’aggrave, avec plus de 7 millions de déplacés internes recensés. À cela s’ajoute une nouvelle alerte sanitaire : la résurgence de la maladie à virus Ebola dans la province du Kasaï. Au centre des travaux parlementaires figure l’examen de deux textes majeurs : la reddition des comptes 2024 et le projet de loi de Finances 2026, récemment adopté en Conseil des ministres. Chiffré à 20,3 milliards de dollars, ce budget marque une hausse de 16,4 % par rapport à celui de 2025. Le texte sera déposé dès ce lundi au Parlement. Cette session devra également renforcer le contrôle parlementaire pour une meilleure rationalisation de l’appareil étatique. Elle s’achèvera le 15 décembre, dans un contexte où les attentes citoyennes sont aussi fortes que les tensions politiques. La rédaction

Sud-Ubangi : Gemena sous tension, l’insécurité nocturne s’installe dans la ville

À Gemena, chef-lieu du Sud-Ubangi, l’insécurité prend des proportions inquiétantes. Chaque nuit, la ville est le théâtre d’attaques perpétrées par des hommes armés non identifiés, semant la terreur au sein de la population. Le quartier Ferme, près de l’ancien cimetière ISAPE, est devenu l’un des épicentres de cette violence urbaine. Dans la nuit du 10 septembre 2025, des assaillants ont fait irruption dans une parcelle, blessant grièvement un voisin intervenu pour porter secours. Ce dernier a été admis à l’hôpital général de référence de Gemena, victime de coups de machette. Commerçants et habitants témoignent d’un climat de peur permanent. Braquages ciblés, suspicion de complicités internes, désertification des rues après la tombée de la nuit : la ville vit au rythme des alertes et des rumeurs. Certains redoutent même que les malfaiteurs aient accès à des informations sensibles liées aux mouvements financiers. Alors que l’économie locale ralentit, la population s’interroge sur l’efficacité des forces de sécurité et l’absence de réponse forte des autorités. Les appels à un renforcement urgent de la sécurité se multiplient, dans l’espoir d’éviter que la situation ne dégénère davantage. Alors que l’économie locale ralentit, la population s’interroge sur l’efficacité des forces de sécurité et l’absence de réponse forte des autorités. Les appels à un renforcement urgent de la sécurité se multiplient, dans l’espoir d’éviter que la situation ne dégénère davantage. Folguy Isanga

RDC : Tensions à Uvira, une délégation gouvernementale de haut niveau dépêchée pour désamorcer la crise

Face à la montée des tensions à Uvira, dans le Sud-Kivu, une importante délégation gouvernementale, conduite par le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, Jacquemin Shabani, est arrivée ce jeudi 11 septembre dans la ville, siège des institutions provinciales. Cette visite intervient dans un climat délétère, alimenté par des manifestations populaires et des journées ville morte, organisées par la société civile en collaboration avec les forces locales dites Wazalendo, en réaction à la nomination contestée d’un général par le chef de l’État, chargé de piloter les opérations militaires dans la région. Agissant en médiateur, Jacquemin Shabani prévoit de présider une réunion du comité provincial de sécurité afin de cerner les enjeux sécuritaires et amorcer un dialogue avec toutes les parties prenantes locales. L’objectif affiché : restaurer la confiance et apaiser les tensions grandissantes. Le vice-Premier ministre est accompagné de plusieurs figures clés du gouvernement et des forces de sécurité, dont le ministre d’État à l’Industrie Aimé Boji, celui de la Coopération régionale Floribet Anzuluni, le ministre délégué à la Défense Éliezer Ntambwe, le chef d’état-major des FARDC Jules Banza, et le commissaire général de la PNC, Alongoboni. Ali Biayi