Au total, 600 éléments de la milice d’autodéfense Zaïre ont volontairement rendu 85 armes mercredi à Mabanga, dans le territoire de Djugu, en réponse au lancement du processus de désarmement et de démobilisation dans cette région. Selon M. Jean-Marie Ngadjole, porte-parole de la milice d’autodéfense Zaïre active dans le territoire de Djugu, cette reddition volontaire d’armes est un signal fort destiné aux autres groupes armés qui continuent de commettre des exactions dans la province de l’Ituri. « Nous sommes ici pour le désarmement. Nous, qui avions pris les armes récemment, voulons, par cette reddition volontaire, envoyer un message fort aux autres détenteurs d’armes : l’Ituri veut la paix », a déclaré le porte-parole de cette milice. La bouche autorisée de la milice Zaïre a également précisé que les 85 armes déposées ne représentent que la première vague, d’autres redditions étant prévues. « Aujourd’hui, c’est la première vague. Cela va continuer. D’autres armes se trouvent encore dans la forêt », a-t-il ajouté. Répondant à la question : pourquoi cette reddition volontaire ? Jean-Marie Ngadjole a déclaré : « Ce qui nous a motivés à remettre les armes aujourd’hui, ce sont les résolutions des pourparlers que nous avons eus avec le gouvernement provincial de l’Ituri, qui nous a garanti avoir pris ses responsabilités pour sécuriser la population et ses biens dans le territoire de Djugu ». Par ailleurs, il a fermement nié tout rapprochement ou collaboration entre la milice d’autodéfense Zaïre et les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda. « Dire que nous sommes en mèche avec les rebelles de l’AFC/M23 est une fausse allégation qui ne tient pas, car nous avons toujours été aux côtés du gouvernement. Nous n’avons jamais eu de contacts avec les agresseurs de notre pays », a-t-il éclairci.
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RDC : « Au-delà de ce que nous considérons comme travail formel, il y a beaucoup d’emplois qui se créent dans notre environnement que nous n’arrivons pas à recenser », estime Patrick Muyaya
Le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, a estimé, lors d’une interview exclusive accordée à Radio Okapi le mardi 14 janvier 2025, que la création d’emplois en République démocratique du Congo (RDC) ne peut être recensée selon des critères strictement formels. Il a évoqué l’existence de nombreuses activités professionnelles méconnues mais exercées au quotidien par des congolais. « Au-delà de ce que nous considérons comme travail formel, il y a beaucoup d’emplois qui se créent, que nous générons dans notre environnement, mais que nous n’arrivons pas à recenser », a déclaré Patrick Muyaya. Il a cité, à titre d’exemple, les métiers de cuisiniers et de lavandiers qui évoluent dans l’informel. Cette déclaration intervient alors que le président de la République, Félix Tshisekedi, avait promis, lors de son discours d’investiture pour son second mandat en janvier 2024, un programme ambitieux axé sur six secteurs prioritaires, incluant la création de 6,4 millions d’emplois pour répondre aux attentes pressantes de la population. Le ministre de la communication et des Médias a reconnu l’importance de cette priorité, dans un pays où plus de 68 % de la population est jeune, avec plus de la moitié âgée de moins de 25 ans. Selon les données de l’Organisation internationale du travail (OIT), le taux de chômage en RDC a atteint une moyenne de 20,13 % entre 1991 et 2024, avec un pic record de 22,40 % en 2020. Patrick Muyaya a également confirmé que certaines initiatives de création d’emplois, portées par le gouvernement, commencent à voir le jour en RDC. Cependant, il a souligné que le recensement exact des emplois créés est une tâche confiée à l’Office national de l’emploi (ONEM) et au ministère du Travail.
Djugu : Deux miliciens du groupe Zaïre se rendent avec 85 armes et munitions à Mabanga
À l’occasion du lancement du Programme de Désarmement, Démobilisation, Réinsertion Communautaire et Stabilisation (PDDRC-S) en territoire de Djugu, ce mercredi 15 janvier, deux miliciens du groupe d’autodéfense Zaïre se sont rendus à Mabanga avec 85 armes et munitions de guerre. Ce nouveau processus de désarmement volontaire des groupes armés à Djugu vise à dépouiller ces miliciens des armes et munitions qu’ils possèdent depuis de nombreuses années. Cette reddition volontaire a eu lieu en présence du commandant de la 32ᵉ région militaire de l’Ituri, le général Tambuka Mbame Urbain, et des casques bleus de la MONUSCO, qui facilitent ce processus. Selon nos confrères de Radio Okapi, lors du lancement de ce programme, plus de 600 autres miliciens du groupe d’autodéfense Zaïre, actif à Djugu, se sont déclarés favorables à rejoindre le processus de paix.
Kinshasa : Un Kuluna condamné à mort dans le cadre des opérations de lutte contre la criminalité urbaine
Dans le cadre des opérations « Ndobo » et « Zéro Kuluna » lancées fin 2024 par le gouvernement congolais pour éradiquer la criminalité urbaine à Kinshasa, Issa Bokalango a été jugé en flagrance pour terrorisme et condamné à mort par le tribunal militaire de garnison de Matete, lors d’un procès public tenu le 14 janvier 2025. Depuis le début de ces opérations, des dizaines de milliers de membres des « Kuluna » ont été arrêtés et traduits en justice, avec des preuves tangibles à l’appui. Issa Bokalango fait partie d’un groupe qui a brutalement amputé la main droite d’un jeune homme dans la commune de Lemba le 12 janvier. Cet acte de violence a suscité une vive indignation sur les réseaux sociaux. En plus de la peine capitale, Bokalango devra verser 100 000 dollars américains en dommages et intérêts à la victime, une décision qui souligne la détermination des autorités à lutter contre l’impunité et à protéger les citoyens. D’autres membres du gang sont actuellement recherchés.
RDC – CSAC durcit le ton face à Al Jazeera : 90 jours de suspension pour « atteinte à la sûreté nationale »
Le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) a décidé de suspendre, pour une durée de 90 jours, la diffusion de la chaîne qatarie Al Jazeera sur l’ensemble du territoire de la République démocratique du Congo. Cette sanction, effective depuis le 13 janvier, fait suite à la diffusion d’une interview du chef du M23, Bertrand Bisimwa, par la journaliste Bojana Coulibaly le 1er janvier. Le CSAC considère l’entretien comme une « atteinte à l’ordre public », à la « sûreté » et à la « sécurité nationale ». L’instance de régulation congolaise accuse Al Jazeera de relayer une “campagne subversive” visant à “désinstaller les institutions de la République“, en diffusant une interview jugée non contradictoire et réalisée par une journaliste soupçonnée de liens avec le Rwanda. Cette décision intervient dans un contexte de vives tensions entre Kinshasa et le M23, groupe rebelle actif dans l’Est du pays. Le gouvernement congolais, par la voix de son porte-parole Patrick Muyaya, avait déjà annoncé le retrait des accréditations de presse des journalistes d’Al Jazeera. Le ministre de la Justice, Constant Mutamba, est allé plus loin en menaçant de la peine capitale tout acteur politique, religieux, de la société civile ou de la presse qui relayerait les activités du M23. La suspension d’Al Jazeera illustre la fermeté du gouvernement de Félix Tshisekedi face à toute forme de soutien, direct ou indirect, à la rébellion, et souligne les préoccupations sécuritaires et politiques exacerbées par les conflits armés en RDC.
Mambasa : Reprise des activités socioéconomiques à Biakato après trois jours de ville morte
Après trois jours de paralysie, les activités socioéconomiques ont repris ce lundi 13 janvier à Biakato, dans le territoire de Mambasa. Cette interruption, décrétée par la société civile, visait à dénoncer l’escalade de l’insécurité et à exiger le remplacement immédiat des membres du conseil de sécurité jugés inefficaces. Mandela Mussa, président de la synergie de la société civile de Biakato, a exprimé sa gratitude envers la population pour son adhésion au mot d’ordre, tout en regrettant le manque de réponse des autorités à leurs revendications. Il a annoncé que des actions supplémentaires seront envisagées pour maintenir la pression en faveur d’une amélioration de la sécurité. Dès le matin, les commerces, marchés et autres établissements ont rouvert leurs portes, marquant ainsi un retour à la normale pour les habitants de Biakato.
Conflit à l’Est de la RDC : Paul Kagame dédouane Kigali et pointe l’Ouganda comme foyer du M23
Accusé de soutenir la rébellion du M23 en RDC, le président rwandais Paul Kagame a fermement rejeté ces allégations lors d’une conférence de presse à Kigali. Il a renvoyé la responsabilité de la crise sécuritaire aux autorités congolaises et a affirmé que le mouvement rebelle avait pris naissance en Ouganda. Face aux accusations persistantes d’implication rwandaise dans les combats qui ravagent l’Est de la RDC, Paul Kagame a haussé le ton. Il a insisté sur le fait que le conflit était une affaire interne congolaise, exhortant Kinshasa à assumer ses responsabilités au lieu de chercher des boucs émissaires. Il a notamment déclaré : « Si le gouvernement de la RDC n’est pas encouragé à prendre ses responsabilités à l’égard de son peuple et de son pays, et que tout le monde se joint à lui pour jeter la responsabilité de ses problèmes sur les autres, comment voulez-vous que le Congo s’attaque à ses problèmes qui nous affectent tous ? ». Ces propos contredisent un rapport d’experts de l’ONU qui affirme la présence de milliers de soldats rwandais en RDC en soutien au M23. Kagame a balayé ces accusations d’un revers de main, en attribuant l’origine de la rébellion à l’Ouganda, pays voisin de la RDC. Il a souligné que les leaders et une majorité des combattants du M23 avaient trouvé refuge en Ouganda en 2012, ajoutant : « Les combats ont été lancés par le principal groupe qui se trouvait en Ouganda, alors comment cela est-il devenu un problème rwandais ? ». Alors que les combats se poursuivent dans la région de Masisi, à l’ouest de Goma, l’armée congolaise, appuyée par des milices locales, tente de reprendre les territoires occupés par le M23. La position de Kagame, qui cherche à dédouaner son pays, promet de nouvelles tensions dans une région déjà instable.
RDC : Arrestation de trafiquants d’or chinois au Sud-Kivu, une enquête parlementaire sur fond de soupçons de corruption
L’arrestation de trois ressortissants chinois en possession d’une importante quantité d’or et de devises à Bukavu, au Sud-Kivu, a mis en lumière la persistance des réseaux d’exploitation illégale des ressources minières en République Démocratique du Congo. L’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ) et la Dynamique Communautaire pour la Cohésion sociale et le Développement (DYCOD-RDC) ont publié une déclaration conjointe qui montre les avancées notables dans la lutte contre ce fléau, tout en exprimant de vives inquiétudes quant à des zones d’ombre persistantes. Les deux organisations saluent la réaction rapide des autorités congolaises. Suite à l’arrestation des trois individus en possession de 10 lingots d’or et 800 000 dollars américains, le Vice-Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur a ordonné la saisie des biens et leur mise à disposition de la justice. Le gouverneur du Sud-Kivu, Jean-Jacques Purusi Sadiki, a rapidement mis en œuvre ces instructions, en ordonnant la consignation des 10 lingots d’or auprès du Centre d’Expertise, d’Évaluation et de Certification (CEEC) et de 400 000 dollars auprès de la Banque Centrale du Congo (BCC). Les trois Chinois ont également été remis au Parquet Général de Bukavu pour des poursuites judiciaires. Toutefois, ACAJ et DYCOD-RDC expriment leur préoccupation face à une discordance notable : seuls 400 000 dollars ont été consignés sur les 800 000 initialement saisis. Cette disparition de fonds soulève des questions quant à l’intégrité de la procédure et laisse planer le doute sur une possible complicité interne. Par ailleurs, le nombre exact de lingots d’or reste à clarifier. Au-delà de cette affaire spécifique, les organisations mettent en avant une enquête parlementaire diligentée depuis fin décembre par l’Assemblée Nationale sur l’exploitation minière illégale au Sud-Kivu. Cette mission est d’autant plus importante que la déclaration conjointe révèle des informations troublantes sur une autre affaire similaire : une dizaine d’autres ressortissants chinois, arrêtés pour les mêmes motifs, auraient réussi à fuir le pays avec une somme importante en devises américaines et des lingots d’or, grâce à la complicité d’agents de la Direction Générale des Migrations (DGM). Cette fuite orchestrée a non seulement privé l’État de revenus fiscaux et douaniers substantiels, mais elle a surtout alimenté l’impunité des réseaux criminels. Fortes de leur engagement pour la protection des ressources naturelles et la justice environnementale, ACAJ et DYCOD-RDC adressent une série de recommandations à l’exécutif et aux autorités provinciales : • À la Première Ministre : • Poursuivre sans relâche la lutte contre l’exploitation illégale des ressources naturelles. • Interdire toute interférence politique dans les initiatives locales et provinciales visant à lutter contre ce phénomène. • Au Gouvernement provincial du Sud-Kivu : • Continuer la lutte contre l’exploitation illégale des ressources minières. • Fournir des éclaircissements sur la disparition de 400 000 dollars sur les 800 000 dollars initialement saisis et clarifier le nombre exact de lingots d’or confisqués. • À la Commission d’enquête parlementaire envoyée dans la province du Sud-Kivu de : – Mener sa mission avec indépendance et fermeté. – Consulter la société civile et les communautés locales pour obtenir des informations complémentaires. – Au Bureau de l’Assemblée nationale, de publier dans le meilleur délai les conclusions de la commission d’enquête envoyée à Bukavu. – Au Parquet Général de Bukavu d’Instruire les faits lui réfèrent avec indépendance et professionnalisme. – À la DGM de mettre fin à toute complicité permettant à des étrangers soupçonnés d’infractions liées à l’exploitation illégale des ressources naturelles de fuir le territoire de la RDC, y compris dans le dossier des dix Chinois en fuite. – À la population de Continuer à dénoncer l’exploitation illégale des ressources naturelles et rester prête à participer aux actions que la société civile pourrait lancer si la situation ne s’améliore pas ou si les autorités restent silencieuses. – Aux ONG de la société civile, de documenter des cas d’entreprises étrangères exploitant illégalement les ressources naturelles de la RDC et violant les cahiers des charges signés avec les communautés locales, d’organiser les victimes et saisir les instances compétentes, tant au niveau national qu’international.
RDC – Guerre à l’Est : Prudent, Koffi Olomide évite de parler de la question, c’“est un secret défense”
Le musicien congolais Koffi Olomide, souvent prompt à commenter l’actualité, a cette fois-ci esquivé les questions relatives au conflit armé dans l’Est du pays. Interrogé vendredi 10 janvier 2025 sur une émission télévisée, l’artiste a affirmé que la situation était trop complexe pour qu’il puisse s’exprimer, évoquant un “secret défense”. Cette déclaration intervient alors que le gouvernement congolais a brandi la menace de la peine de mort contre quiconque relayerait des informations relatives à l’armée rwandaise et au M23. Koffi Olomide, ambassadeur de la musique congolaise sous le régime de Félix Tshisekedi, avait pourtant par le passé critiqué la gestion du conflit, ce qui lui avait valu des sanctions. Sa prudence actuelle contraste avec son franc-parler habituel et laisse entrevoir une certaine appréhension face à la position ferme adoptée par les autorités congolaises sur la question. L’artiste semble avoir pris conscience de la sensibilité du sujet, préférant désormais rester en retrait face à ce conflit complexe.
RDC : L’Armée congolaise déterminée à mettre fin à l’agression rwandaise
Le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, a co-animé jeudi 9 janvier un briefing presse avec la ministre d’État en charge des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, et le Porte-parole des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), le Général-Major Sylvain Ekenge Bomusa Efomi, visant à faire le point sur la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC. Cette réunion a été l’occasion de discuter des évolutions des opérations de défense tant sur le plan militaire que diplomatique. D’emblée, le Général-Major Sylvain Ekenge a affirmé que le combat se poursuivait et que les forces loyalistes sont résolues à reprendre le contrôle de l’Est du pays malgré les renforts apportés par l’armée rwandaise aux terroristes du M23. Sur l’axe Sake, les FARDC ont réussi à déloger les terroristes du M23 de leurs positions. Bien que des tentatives de l’ennemi aient eu lieu, les forces congolaises ont su infliger de lourdes pertes aux assaillants. « Partout, l’ennemi a connu d’énormes pertes en hommes et en matériels », a-t-ilancé le porte-parole de l’armée congolaise. Le Général a révélé que les FARDC occupent désormais l’ensemble de la cité de Ngungu ainsi que les positions environnantes. Les combats se poursuivent également du côté de Masisi. « Nous vous rassurons de la détermination sans faille des FARDC à mettre un terme à cette agression qui a trop duré : 30 ans c’est beaucoup et ça suffit », a-t-il déclaré. D’après le Général Ekenge, les pertes humaines parmi les militaires rwandais sont plus élevées que celles des militaires congolais. Il a également sous-entendu qu’au Rwanda, les autorités ne semblent pas appliquer le deuil pour leurs pertes. Le ministre Patrick Muyaya a relevé lors du briefing que la sécurité a également été au centre des discussions lors d’une réunion tenue le 8 janvier par le Président de la République, ainsi que des rapports d’experts de l’ONU qui pointent l’implication directe du Rwanda dans le conflit. De son côté, la ministre d’État en charge des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a mis en lumière les efforts diplomatiques en cours. Elle a noté la dégradation de l’image du Rwanda depuis décembre 2024, suite aux critiques expressées par les États-Unis et la Grande-Bretagne concernant son intervention en RDC. Kayikwamba a également évoqué la présence de près de 4.000 soldats rwandais sur le sol congolais, selon un rapport alarmant des experts de l’ONU. Ce document a révélé que près de 150 tonnes de coltan sont exportées illégalement vers le Rwanda, générant des profits conséquents pour les groupes armés. La ministre a déploré que « cette campagne n’a rien de noble mais c’est plutôt le pillage de nos ressources minières », ajoutant que plusieurs pays, dont le facilitateur angolais, ont commencé à dénoncer publiquement les agissements du Rwanda. La situation demeure donc très tendue en RDC, alors que les FARDC s’emploient à restaurer l’intégrité territoriale du pays face à une menace persistante.