RDC – M23 : Patrick Muyaya dément les rumeurs autour des négociations de Doha et réaffirme les « lignes rouges » de Kinshasa

Alors que les spéculations se multiplient autour des négociations en cours entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23/AFC à Doha, le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, est monté au créneau pour clarifier la position officielle de Kinshasa.   Dans une sortie médiatique récente, le porte-parole du gouvernement a tenu à balayer les rumeurs selon lesquelles un accord prévoyant une cogestion des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu jusqu’en 2027, ainsi qu’un partage de contrôle sécuritaire entre les FARDC et les rebelles, aurait été conclu.   « Cette manière régulière de passer par les médias pour manipuler l’opinion par des déclarations intempestives n’a aucun sens », a fustigé Patrick Muyaya, dénonçant une stratégie de désinformation orchestrée via les réseaux sociaux et certaines sources proches des rebelles.   Le ministre a réaffirmé les principes non négociables du gouvernement dans ce processus de paix : le respect strict de la souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale de la RDC. « Il y a des lignes rouges qui ne seront jamais franchies », a-t-il insisté.   Alors que la communauté internationale reste attentive à l’évolution des pourparlers de Doha, la pression monte sur Kinshasa, engagé dans une course contre la montre pour restaurer la paix dans l’Est, où l’insécurité persistante continue de coûter des vies et de provoquer des déplacements massifs.   L’accord final avec le M23/AFC – soutenu par Kigali selon plusieurs sources onusiennes est toujours en discussion, mais le gouvernement congolais martèle qu’aucune solution ne se fera au prix de la souveraineté nationale.   Ali Biayi

Crise sécuritaire à l’Est : la RDC appelle la SADC à une solidarité active face au M23

Du 15 au 17 août, Antananarivo a accueilli le 45ᵉ Sommet des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), dans un contexte de tensions sécuritaires croissantes dans l’Est de la République démocratique du Congo. Représentant le président Félix Tshisekedi, le vice-Premier ministre en charge de la Défense nationale, Guy Kabombo Muadiavita, a recentré les débats sur la situation dramatique dans le Nord-Kivu, dénonçant sans détour les exactions du groupe rebelle M23/AFC soutenu, selon Kinshasa, par le Rwanda.   Dans une intervention marquée par la gravité du ton, le ministre congolais a lancé un appel pressant à la solidarité régionale pour restaurer la paix dans cette région déstabilisée. « La situation sécuritaire dans l’Est de la RDC reste une menace pour la stabilité régionale. Nous appelons la SADC à passer des déclarations à l’action », a-t-il déclaré. Il a également réaffirmé la détermination des Forces armées congolaises (FARDC) à défendre l’intégrité du territoire national, tout en saluant les initiatives de médiation portées par Luanda et Nairobi.   Kinshasa a réitéré son attachement aux processus diplomatiques en cours, tout en soulignant que le peuple congolais attend des résultats tangibles. Dans cette optique, le sommet a validé une fusion stratégique des mécanismes de médiation entre la SADC, la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et l’Union africaine, en vue d’une meilleure coordination des efforts pour la paix sur le continent.   Placée sous le thème « Promouvoir l’industrialisation, la transformation du système agricole et la transition énergétique pour une SADC résiliente », cette 45e édition a aussi marqué un tournant diplomatique pour Madagascar, qui prend officiellement la présidence tournante de l’organisation.   S. Tenplar Ngwadi

RDC – Processus de Doha : Kinshasa réaffirme son engagement pour la paix sous la facilitation du Qatar

Alors que les discussions entre les représentants du Gouvernement de la République Démocratique du Congo et ceux du mouvement armé M23/AFC s’apprêtent à reprendre à Doha, sous l’égide du Qatar, Kinshasa a réaffirmé son engagement total envers le processus de paix en cours.   Dans un communiqué officiel du ministère de la Communication et Médias, le Gouvernement congolais rappelle son attachement à la déclaration de principes signée le 19 juillet 2025 dans la capitale qatarie. Cet accord cadre marque une étape majeure dans la relance du dialogue, avec pour objectif ultime la cessation définitive des hostilités dans la région du Kivu, meurtrie depuis plus d’une décennie.   Le Gouvernement insiste sur sa volonté inébranlable de garantir la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale, tout en soulageant les souffrances des populations affectées par les violences récurrentes dans l’Est. Kinshasa aborde ces pourparlers avec la ferme intention de trouver une solution politique globale, durable et conforme aux exigences de paix, de justice et de sécurité.   L’exécutif congolais a tenu à exprimer sa profonde reconnaissance à l’État du Qatar, saluant une médiation qualifiée de « discrète mais efficace », devenue un pilier essentiel dans la poursuite des efforts diplomatiques.   S. Tenplar Ngwadi

RDC – M23 : Washington condamne la reprise des combats et appelle au respect du cessez-le-feu

Alors que la situation sécuritaire se dégrade à nouveau dans l’Est de la République démocratique du Congo, les États-Unis montent au créneau. Dans un message publié ce vendredi 15 août sur X (ex-Twitter), Massad Boulos, conseiller principal américain pour l’Afrique, a été fermement condamné à la reprise des hostilités entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les rebelles de l’AFC/M23, appuyés par les miliciens Wazalendo, dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu .   « Nous avons besoin de coopération et d’un leadership fort pour assurer une mise en œuvre robuste et réussie de l’accord de paix », at-il déclaré, distinctif que « la violence compromet les progrès vers la paix et la prospérité ».   Retour des affrontements malgré la déclaration de Doha   Ces nouvelles tensions se produisent quelques semaines seulement après la signature d’une déclaration de principe à Doha, au Qatar, censée instaurer un cessez-le-feu entre le gouvernement congolais et les rebelles de l’AFC/M23. Cependant, des combats sont signalés dans plusieurs localités du territoire de Rutshuru, notamment dans la chefferie de Bwito, où un vague massif de déplacements est enregistré.   Selon des sources locales, les affrontements impliquent non seulement le M23, mais également des combattants Wazalendo et des éléments présumés des FDLR, aggravant une situation humanitaire déjà critique.   Face à cette résurgence de la violence, les notables du Nord-Kivu appellent les belligérants à la retenue et au strict respect du droit international humanitaire. Ils exhortent également la communauté internationale en particulier les États-Unis, l’Union européenne, l’Union africaine, la CIRGL et les autorités congolaises à intervenir de toute urgence pour protéger les civils.   S. Tenplar Ngwadi

RDC – Ituri : Plus de 80 000 déplacés en un mois, l’aide humanitaire paralysée par les violences à Djugu

La province de l’Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo, est de nouveau en proie à une crise humanitaire majeure. Entre mi-juillet et mi-août 2025, environ 82 800 personnes ont été contraintes de fuir leurs foyers dans le territoire de Djugu, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA). Cette nouvelle vague de déplacements s’ajoute aux millions de Congolais déjà affectés par les conflits armés dans l’est du pays.   Les zones de santé de Nizi, Lita, Bambu et Mangala accueillent désormais ces déplacés, souvent entassés dans des écoles, des églises ou d’autres bâtiments publics, perturbant les services essentiels. L’accès aux soins est gravement compromis : dans la seule zone de Nizi, neuf des douze structures de santé sont hors service, victimes de pillages, d’incendies ou de la fuite du personnel médical.   La détérioration sécuritaire s’est accélérée ces dernières semaines. Entre le 11 et le 13 août, des attaques menées par des groupes armés, notamment la Coopérative pour le développement du Congo (CODECO), ont frappé plusieurs villages, dont Iga Barrière, faisant sept morts et treize blessés parmi les civils. Des sites de déplacés, tels que Lindji, Iga 1 et Mudhu, ont été ciblés, avec des centaines de maisons pillées ou incendiées.   Depuis la mi-juillet, les affrontements entre groupes armés et forces gouvernementales dans les zones de santé de Nizi, Linga, Fataki et Lita ont causé la mort de 47 personnes et blessé 33 autres, selon l’OCHA. Plus d’une dizaine de civils ont également été enlevés.   L’acheminement de l’aide humanitaire est gravement entravé. La Route Nationale 27 (RN27), axe logistique principal pour les zones de Nizi, Fataki, Bambu, Mangala et Rethy, reste paralysée par les combats. En conséquence, plus de 256 000 personnes se retrouvent isolées et privées d’accès à l’assistance humanitaire.   Par ailleurs, la situation sécuritaire s’est également dégradée dans le sud de la province de l’Ituri, suite à des incursions et attaques attribuées aux rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF) dans le territoire d’Irumu.   « Ces incidents sont perçus comme des représailles suite au lancement, le 6 juillet, d’opérations militaires contre ce groupe dans le territoire voisin de Mambasa. L’axe Komanda–Luna est particulièrement touché ».   Entre le 26 et le 28 juillet, au moins 52 civils ont été tués dans la zone de santé de Komanda, dont 43 dans la seule localité de Komanda-Centre. Selon l’OCHA, la société civile de l’Ituri rapporte qu’au moins 127 civils ont été tués dans des violences armées dans la province entre le 27 juin et le 12 août.   Face à la détérioration rapide de la situation, l’OCHA appelle toutes les parties à prendre des mesures urgentes pour protéger les civils et faciliter l’accès humanitaire.   La rédaction

RDC – Bukavu : une femme tuée et l’hôpital de Panzi endommagé après des tirs nocturnes à répétition

À Bukavu, la panique s’est emparée du quartier Panzi, dans la commune d’Ibanda, où des tirs nourris ont été entendus dans la nuit de jeudi 14 à vendredi 15 août, semant l’inquiétude parmi les habitants. Depuis 48 heures, des hommes armés non identifiés surgissent à la tombée de la nuit, tirant en l’air et causant des dégâts matériels.   Le drame a viré au tragique jeudi vers 19 heures : une vendeuse de fruits, qui rentrait chez elle, a été atteinte mortellement par une balle perdue. Transportée en urgence, elle a succombé peu après à ses blessures.   Dans le même laps de temps, une balle a perforé un réservoir de 30 000 litres d’eau desservant l’hôpital général de référence de Panzi, provoquant une inondation qui a perturbé gravement les services médicaux. Un véhicule appartenant au bureau du quartier a également été touché.   Des rumeurs persistantes font état de la présence de membres du groupe armé Wazalendo dans les environs depuis le début de la semaine. Aucune confirmation officielle n’a toutefois été fournie jusqu’ici.   La rédaction

Ituri : 7 morts et plus de 20 blessés dans de violents affrontements entre les FARDC et des miliciens près d’Iga-Barrière

L’Est de la RDC continue d’être ravagé par les violences. Le mercredi 13 août, de violents affrontements ont opposé les Forces armées de la RDC (FARDC) aux miliciens de la Coopérative pour le développement du Congo (CODECO) et de la CRP dans plusieurs localités proches d’Iga-Barrière, dans le territoire de Djugu, province de l’Ituri. Le bilan est lourd : au moins sept morts et plus de vingt blessés, selon des sources locales.   Les combats se sont concentrés dans les zones de Kombu, Lopa, Lindji et Ikpa, situées à une vingtaine de kilomètres de Bunia. D’importants dégâts matériels sont également à déplorer, notamment l’incendie d’au moins 28 maisons et le pillage de commerces. Plusieurs sites de déplacés autour de Lopa ont été envahis par des miliciens armés, provoquant une panique généralisée.   Les témoins rapportent que les miliciens ont abattu des civils, pillé les biens de fortune des déplacés et semé la terreur, forçant une nouvelle fois la population à fuir. Près de 60 % des habitants de Lopa, qui venaient à peine de regagner leurs foyers après de précédents conflits, sont de nouveau en fuite, en direction de Bunia ou des localités avoisinantes.   Depuis deux jours, les FARDC mènent une vaste opération de traque contre les miliciens de la CODECO et ceux alliés à Thomas Lubanga, accusés d’attiser l’instabilité dans la région. Mais sur le terrain, la population exprime son désarroi face à ce qu’elle perçoit comme une impuissance ou une complaisance des forces loyalistes. Des accusations que l’armée a rapidement balayées, assurant poursuivre sans relâche les auteurs de ces violences.   La rédaction

Nord-Kivu : Deux morts du choléra parmi les déplacés de Mweso, les autorités appellent à une aide d’urgence

Deux personnes déplacées ont succombé au choléra à l’hôpital général de référence de Mweso, dans la province du Nord-Kivu, selon une alerte lancée jeudi 14 août par la division provinciale de la santé. Les victimes, originaires des campements du Jardin Théicole de Ngeri, dans le groupement de Kihondo (territoire de Rutshuru), avaient été transférées à l’hôpital après avoir fui les combats récents.   La localité de Mweso fait face à une pression humanitaire grandissante depuis l’arrivée de milliers de déplacés, venus notamment de la chefferie de Bwito (Rutshuru) et du nord-est de Walikale, en raison des affrontements entre les forces armées congolaises (FARDC) et la coalition rebelle M23/AFC, appuyée par le Rwanda. Ces populations en détresse s’entassent aujourd’hui dans des écoles, des églises et des familles d’accueil, dans des conditions précaires.   Le manque d’accès à l’eau potable, à des installations sanitaires adéquates et à une assistance médicale suffisante dans ces sites de fortune fait craindre une propagation rapide de l’épidémie. Le choléra, déjà présent dans plusieurs zones du Nord-Kivu, trouve dans ces conditions un terreau favorable.   Les autorités locales et les acteurs humanitaires tirent la sonnette d’alarme et appellent à une mobilisation urgente pour fournir une réponse sanitaire, en eau, hygiène et assainissement.   La République démocratique du Congo fait actuellement face à l’une des pires résurgences du choléra de ces dernières années. Selon le ministre de la Santé publique, Roger Kamba, plusieurs milliers de cas et des centaines de décès ont déjà été recensés depuis le début de 2025.   La rédaction

Ituri : plus de 200 véhicules bloqués à Mahagi, la crise sécuritaire paralyse l’approvisionnement de Bunia

Plus de 200 véhicules transportant carburant et marchandises sont actuellement immobilisés à Mahagi-centre, à environ 185 kilomètres au nord de Bunia, en Ituri, en raison de la forte insécurité sur la route nationale n°27. Les transporteurs refusent désormais d’emprunter cet axe devenu trop dangereux à cause des attaques répétées perpétrées par des groupes armés qui tendent des embuscades, dépouillent les passagers et procèdent parfois à des enlèvements.   Cette paralysie a un impact direct et grave sur l’approvisionnement de Bunia, capitale provinciale de l’Ituri. Le prix du litre d’essence a flambé, passant de 3 300 à 4 000 francs congolais, contre 2 500 francs il y a quelques jours. Les prix d’autres produits de première nécessité ont également connu une forte hausse, selon des sources locales.   Le tronçon Bunia–Mahagi, artère principale de la province, est devenu un parcours périlleux, notamment dans le territoire de Djugu, où embuscades et rackets sont monnaie courante. Le 12 août dernier, une attaque près du village de Matete a fait un mort parmi les chauffeurs, tandis que plusieurs voyageurs ont été dépouillés. Par ailleurs, des passagers partis de Butembo vers Bunia sont toujours portés disparus après une embuscade imputée aux rebelles ADF sur l’axe Eringeti–Kainama, dans le territoire de Beni.   Outre les attaques, les transporteurs doivent souvent verser d’importantes sommes sous la menace à des miliciens qui ont installé des barrières illégales le long de la route, alourdissant le coût et les risques du transport. Face à cette situation, de nombreux commerçants ont choisi d’immobiliser leurs camions à Mahagi-centre, dans l’attente d’une intervention des autorités pour restaurer la sécurité sur cet axe vital.   Jusqu’à présent, toutes les tentatives d’obtenir une réaction des autorités militaires sont restées sans réponse, accentuant l’inquiétude des populations locales et des acteurs économiques.   La rédaction

Diplomatie régionale : Félix Tshisekedi prend part au sommet virtuel conjoint EAC–SADC sur la paix et la stabilité dans l’Est de la RDC

Ce mercredi 13 août 2025, depuis ses bureaux de la Cité de l’Union africaine à Kinshasa, le Président congolais Félix Tshisekedi a participé à un sommet virtuel conjoint entre la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), consacré au processus de facilitation de la paix dans l’Est de la République démocratique du Congo.     Aux côtés de Tshisekedi, plusieurs chefs d’État ont pris part à cette session virtuelle, dont les présidents du Kenya, du Rwanda, de la Zambie et du Zimbabwe. L’Ouganda et le Burundi étaient représentés par leurs vice-présidents respectifs, tandis que l’Angola, Madagascar et la Somalie ont délégué leurs ministres des Affaires étrangères.   Cette rencontre s’inscrivait dans la continuité du sommet du 1er août, qui avait acté la création d’un groupe de cinq facilitateurs chargés d’accompagner le processus politique dans l’Est congolais, en proie à une crise sécuritaire complexe.   Le sommet de ce jour a notamment entériné les termes de référence de ce groupe, avec la cooptation de l’ancien président botswanais Mokgweetsi Éric Masisi, venu compléter la liste des quatre autres co-facilitateurs déjà désignés. Ce groupe aura pour mission de soutenir les efforts diplomatiques régionaux en vue de favoriser un dialogue politique inclusif et un retour durable à la paix dans les provinces orientales de la RDC.   S. Tenplar Ngwadi