RDC – Haut-Katanga : L’armée décrète l’alerte maximale face à une menace imminente

Climat de tension extrême dans le Haut-Katanga. La 22e région militaire des FARDC a placé toutes ses unités en alerte maximale, selon un télégramme daté du 12 août 2025 et signé par le général de brigade Kapend Yrung Eddy, son commandant. L’ordre est clair : vigilance absolue et mobilisation immédiate des troupes face à une menace non précisée mais jugée sérieuse.   Dans ce message classé « extrêmement urgent », les forces armées ordonnent la sécurisation renforcée de tous les sites sensibles de la province, dont les prisons, banques, postes de commandement, institutions publiques, l’aéroport international de Luano, ainsi que la RTNC. Les axes frontaliers stratégiques Kasumbalesa, Kipushi et Likasi sont également sous étroite surveillance. Les déplacements militaires sont désormais strictement encadrés.   Si la nature exacte de la menace reste confidentielle, l’intensité de la mobilisation suggère une crainte d’attaque organisée ou de déstabilisation d’envergure. Dans un contexte marqué par des tensions politiques et des menaces sécuritaires récurrentes dans le Grand Katanga, cette mesure exceptionnelle ravive les inquiétudes.   L’armée appelle la population à la prudence et assure que des dispositifs de sécurité renforcés sont en place pour faire face à toute tentative de perturbation de l’ordre public.   Emmanuel Kalasa

Ituri – insécurité à Mambasa : Un acheteur de cacao dépouillé par des hommes armés, la société civile sonne l’alarme

Le territoire de Mambasa, dans la province de l’Ituri, continue d’être le théâtre d’une inquiétante recrudescence de l’insécurité. Dans la nuit du 12 au 13 août, à Babungwe, dans la chefferie des Babila-Teturi, trois hommes armés, vêtus en tenue militaire, ont fait irruption au domicile d’un acheteur local de cacao, emportant 45 kg de fèves et une somme de 1 000 dollars.   C’est la Coordination territoriale de la CRDH (Convention pour le Respect des Droits Humains) qui a révélé l’information ce mercredi matin. Son chef d’antenne à Mambasa, Ram’s Malikidogo, alerte sur une insécurité chronique : depuis juin, 66 cas de vol à main armée et de cambriolages nocturnes ont été documentés dans cette zone.   Face à l’inaction des autorités, les structures de la société civile ont décrété trois jours de “ville morte”, du 13 au 15 août, pour dénoncer cette insécurité persistante qui paralyse l’activité économique locale et expose les citoyens à la terreur.   La CRDH appelle les services de sécurité à renforcer urgemment la protection des personnes et de leurs biens, dans un contexte où la peur gagne les villages et freine les efforts de relance dans cette région déjà marquée par les conflits.   Makati Élie, correspondant à Bunia

Cyclisme – De Goma à Cape Town : Miguel Masaisai, 6 000 km à vélo pour porter le flambeau de la paix

Parti de Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo, Miguel Masaisai a bouclé un périple de plus de 6 000 kilomètres à vélo jusqu’à Cape Town, en Afrique du Sud. Un exploit à la fois sportif, symbolique et engagé, accompli en 46 jours de pédalage répartis sur près de trois mois.   Avec pour seul slogan « Pedals for Peace », le jeune cycliste congolais a traversé quatre pays africains pour porter un message d’unité, de paix et d’espoir. Un défi hors normes, tant sur le plan physique que moral, mené avec une détermination impressionnante.   À chaque étape, Miguel s’arrêtait pour dialoguer avec les populations locales, partageant sa vision d’une Afrique apaisée et résolument tournée vers l’avenir. Une démarche saluée par les communautés et les organisations engagées pour la paix, qui ont vu en lui un véritable ambassadeur populaire de la non-violence.   Endurant face aux intempéries, aux montées épuisantes et aux longues solitudes de la route, Miguel a prouvé qu’un simple vélo pouvait devenir un puissant vecteur de changement. À l’arrivée, le 10 août à Cape Town, il ne portait pas seulement la fatigue : il portait aussi l’inspiration de tout un continent.   Emmanuel Kalasa

RDC — CAM Ressources : Christian Bahati dénonce une tentative d’accaparement et des menaces de mort

L’affaire CAM Ressources, usine de transformation basée à Likasi (Haut-Katanga), prend une tournure explosive. Dans une lettre ouverte au président Félix Tshisekedi dont copies ont été envoyées à plusieurs autorités nationales et internationales, Bahati Christian affirme avoir dénoncé une « tentative d’accaparement illégal » menée par des investisseurs étrangers et des complices locaux, puis fait l’objet de pressions, de diffamation et d’une tentative d’assassinat.   Christian Bahati accuse des investisseurs « présumés américains » d’avoir usé de fraudes documentaires et de pressions institutionnelles pour s’approprier CAM Ressources, que l’homme d’affaires Jonathan Mukendi détient selon lui légitimement.   Il met en cause des acteurs congolais, y compris « des hautes sphères » de l’armée, et cite nommément Nadine Kabi, qu’il accuse d’avoir été rémunérée pour participer à l’opération.   Quatre jours après ses révélations, Christian Bahati dit avoir été publiquement accusé d’usurpation d’identité par le président du Sénat, Modeste Bahati Lukwebo. Il dénonce une confusion volontaire exploitant la similarité des patronymes et une campagne de dénigrement sur les réseaux sociaux.   Il affirme avoir échappé à une tentative d’assassinat à son domicile, qu’il impute à des commanditaires étrangers avec des complices congolais.   Suite judiciaire et demandes au chef de l’État   – Le 4 août, son collectif d’avocats a saisi le Procureur général près la Cour de cassation pour faire reconnaître l’atteinte à son honneur, dénoncer les menaces et les tentatives d’assassinat. – Il réclame au président Tshisekedi : protection physique pour lui et sa famille, enquête indépendante et transparente, protection juridique et matérielle de CAM Ressources, garantie de l’indépendance de la justice et mesures contre les investisseurs utilisant des documents falsifiés.   L’affaire mêle allégations de corruption, ingérence étrangère et menaces physiques ; si les éléments avancés sont confirmés, elle pourrait provoquer des répercussions politiques et institutionnelles importantes, notamment sur la souveraineté économique et le climat d’investissement.   La rédaction

Bunia : Aucune mort de motard signalée à Kindia, démenti officiel des autorités locales

Contrairement à une rumeur virale largement relayée sur les réseaux sociaux depuis la soirée du 11 août, aucun motard n’a été tué au quartier Kindia, à proximité du centre de santé mentale Lobiko (SAMELO), dans la ville de Bunia.   Après vérification auprès des autorités locales, notamment Christian Selyabo, chef adjoint du quartier Kindia, l’information est catégoriquement démentie. « C’est faux, c’est une fausse information », at-il déclaré, appelant à la vigilance face à la désinformation sur les plateformes numériques.   Cependant, plusieurs coups de feu ont bel et bien été entendus dans la ville durant la soirée, selon des témoignages concordants. Leur origine et les circonstances exactes restent encore à déterminer. Une enquête ou une communication officielle pourrait clarifier la situation dans les prochaines heures.   Makati Élie, correspondant à Bunia

RDC : Massacre de Rutshuru, Kinshasa dénonce un “crime contre l’humanité” et accuse le M23 de violer l’accord de Washington

Le gouvernement congolais a exprimé sa vive indignation et sa plus ferme condamnation face au massacre de plus de 300 civils congolais perpétré par le M23/AFC dans le territoire de Rutshuru, province du Nord-Kivu. Cette prise de parole officielle, relayée par le ministère de la Communication et Médias ce jeudi 7 août, fait suite aux déclarations du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, qui a confirmé l’ampleur du massacre et pointé du doigt la responsabilité des rebelles du M23, soutenus par l’armée rwandaise.   Selon Kinshasa, du 2 juillet au 2 août, les rebelles du M23 se sont livrés à une série d’atrocités : 125 cas de viol, des exécutions sommaires, des pillages systématiques, l’incendie de maisons et des arrestations arbitraires dans des conditions inhumaines. Le gouvernement dénonce également le déplacement forcé de populations non identifiées dans les territoires sous contrôle des forces négatives.   Le gouvernement congolais dénonce le caractère “foncièrement contradictoire” entre le discours et les agissements sur le terrain du M23/AFC, qui se présente comme un mouvement soucieux de la paix, mais se livre à des actes de barbarie à l’encontre des populations civiles.   Kinshasa alerte ainsi la communauté internationale, plus particulièrement les médiateurs et facilitateurs du processus de paix, sur la gravité de la situation et la nécessité de prendre des mesures urgentes pour protéger les populations civiles.   Quant à une éventuelle reprise des négociations à Doha, Kinshasa insiste sur le respect absolu de la protection des vies humaines, qui constitue le “cheval de bataille” des actions du gouvernement. Le gouvernement exige des garanties concrètes avant de s’engager dans de nouvelles discussions avec un mouvement accusé de “crimes contre l’humanité”.   Ali Biayi

Bunia : Nouvelle fusillade près de l’EPO, la criminalité urbaine s’emballe

À peine quelques jours après la tuerie de Yambi, Bunia a été le théâtre d’une nouvelle fusillade, signalée mardi soir près de l’espace vert EPO. Cet incident tragique met en lumière la montée inquiétante de la criminalité urbaine dans la ville.   Des sources concordantes sur place font état de plusieurs victimes lors de cette fusillade survenue dans une buvette.   Bien qu’il soit prématuré d’établir un bilan définitif, cet événement souligne la dégradation de la sécurité à Bunia et la difficulté croissante à maîtriser la criminalité.   Élie Makati

Gemena : Le gouverneur dégaine face à la flambée de l’insécurité, ex-barragistes pointés du doigt

L’insécurité croissante à Gemena et dans plusieurs localités du Sud-Ubangi a conduit le gouverneur, le Révérend Pasteur Michée Mobonga Lobo, à sortir de son silence. Lors d’un point de presse le 2 août 2025, il a fait part de sa “vive préoccupation” face à la recrudescence des actes de banditisme qui gangrène la province.   Le gouverneur a pointé un facteur précis comme principal responsable de cette dégradation : la suppression de plus de 300 barrières de contrôle sur l’ensemble du territoire. Une décision qui, selon lui, a eu pour effet pervers de pousser certains anciens agents affectés à ces points de contrôle vers des activités criminelles, contribuant ainsi à l’instabilité actuelle.   Pour contrer cette menace, des mesures d’urgence ont été annoncées :   • Patrouilles nocturnes renforcées par la Police Nationale Congolaise (PNC) dans les quartiers les plus sensibles de Gemena. • Réinstallation et sécurisation des postes de contrôle aux entrées et sorties de la ville. • Déploiement de militaires des Forces armées de la RDC (FARDC) en appui à la police pour la protection des points stratégiques. • Acquisition imminente de cinq véhicules neufs pour la PNC, afin d’améliorer la mobilité des unités de patrouille.   Ces mesures, présentées comme une réponse ferme aux inquiétudes de la population, témoignent de la volonté du gouvernement provincial de reprendre le contrôle de la situation. L’autorité appelle également les habitants à une collaboration étroite avec les forces de sécurité, les incitant à signaler tout mouvement suspect.   Folguy ISANGA

Est de la RDC : l’Afrique renforce son leadership pour une paix durable, William Ruto en chef d’orchestre

Face à la persistance de la crise sécuritaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), le président kenyan William Ruto, en sa qualité de président en exercice de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC), a réaffirmé l’engagement du continent africain à trouver une solution durable. A l’issue d’un sommet conjoint co-présidé avec son homologue de la Communauté des États de l’Afrique Australe (SADC) et élargie à l’Union Africaine (UA), une série de mesures ambitieuses ont été annoncées.   William Ruto a tenu à dissiper toute ambiguïté quant à la démarche africaine : “Un processus de paix inclusif et bien coordonné, mené par l’Afrique, est la voie la plus efficace pour faire taire les armes et rétablir une stabilité durable dans l’est de la République démocratique du Congo.” Sur son compte X, le président kényan a insisté sur la complémentarité de cette initiative avec les efforts internationaux : “Ce processus n’est cependant pas incompatible avec d’autres initiatives telles que les initiatives de Doha et de Washington. En fait, les progrès réalisés grâce à cette initiative africaine offrent désormais un cadre solide pour aligner l’Accord de Washington et l’Accord du Qatar au sein d’une approche continentale unifiée.”   Le sommet a abouti à une série de décisions visant à rationaliser et à consolider les initiatives de paix existantes. Parmi les mesures clés, à noter :   • Fusion immédiate des structures de l’EAC, de la SADC et de l’UA : Un groupe unique de médiateurs et de facilitateurs, chapeauté par l’UA, devra rendre compte au Sommet conjoint et à l’Union Africaine. • Création d’un secrétariat conjoint : Les secrétariats techniques de la CUA, de l’EAC et de la SADC seront regroupés en un secrétariat unique, basé à Addis-Abeba et dirigé par la CUA, pour assurer une coordination opérationnelle optimale. • Consolidation des termes de référence : Les mandats du médiateur de l’UA et du panel de facilitateurs EAC-SADC seront harmonisés et soumis à l’approbation du Sommet conjoint EAC-SADC.   Un nouveau sommet extraordinaire virtuel se tiendra dans les sept jours pour informer les chefs d’État des résolutions adoptées.   La co-présidence SADC-EAC a également lancé un appel urgent à la mobilisation de ressources, notamment pour l’aide humanitaire, qui seront centralisées et coordonnées par la Commission de l’Union Africaine (CUA). En outre, la CUA est chargée de sensibiliser et d’aligner toutes les autres initiatives et parties impliquées dans le processus mené par l’Afrique. Le président de la Commission de l’Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, a été mandaté pour communiquer les résolutions issues de ces travaux aux autres États.   Ce sommet régional intervient dans un contexte de diplomatie intense, marqué par la signature récente de l’accord de paix entre Kinshasa et Kigali sous la médiation des États-Unis, ainsi que de la déclaration de principes entre les délégués du gouvernement congolais et ceux de la rébellion de l’AFC/M23 à Doha, sous la médiation du Qatar. Ces accords, perçus comme des premiers pas encourageants, s’inscrivent désormais dans une approche continentale plus vaste, portée par l’Union Africaine et ses organisations régionales, avec William Ruto en figure de proue. L’enjeu est de taille : faire taire les armes et rétablir durablement la stabilité dans une région en proie à des conflits récurrents.   Si l’accord de Washington prévoit une nouvelle rencontre en août aux États-Unis, les engagements initiaux, pierres angulaires d’un futur accord de paix, peinent à se matérialiser. Les mesures de confiance, essentielles à la reprise des pourparlers, restent lettre morte.   Ce blocage menace le processus de paix. Selon le calendrier établi à Doha, les discussions devaient reprendre le 8 août 2025, avec la signature d’un accord mondial en ligne de mire le 17 août. Ces négociations s’inscrivent dans le cadre de l’accord de paix RDC-Rwanda, signé à Washington le 27 juin 2025. L’espoir fragile d’une paix durable est donc mis à l’épreuve de la réalité.   S. Tenplar Ngwadi

Nord-Kivu : La société civile rejette en bloc le fédéralisme prôné par le M23, dénonçant un plan de balkanisation de la RDC

La proposition de fédéralisme lancée par les leaders du M23-RDF-AFC (Alliance des Forces du Congo) suscite une vive controverse au Nord-Kivu. Les organisations de la société civile de défense des droits de l’homme de la province ont exprimé leur “total rejet” de cette option, y voyant une manœuvre visant à déstabiliser la région et à servir les intérêts du Rwanda voisin.   Dans une déclaration commune, les acteurs de la société civile dénoncent l’”intention exprimée” par les leaders du M23 lors d’une conférence de presse du 25 juillet, où ils ont sollicité l’instauration du fédéralisme en RDC à l’issue des pourparlers de Doha au Qatar. Ils soulignent que cette annonce intervient peu après un débat sur la volonté du M23 de gouverner les zones sous son contrôle pendant au moins huit ans.   Les organisations de la société civile rappellent également les propos tenus par Erasto Bahati, alors “gouverneur de province” au compte du M23, qui affirmait que les pourparlers de Doha étaient “des aventures stériles” et qu’il était urgent de mobiliser les jeunes à s’enrôler dans l’armée pour “libérer tout le pays”.   “Nous condamnons avec fermeté ces velléités expansionnistes qui sont la manifestation de la volonté de maintenir l’Est de la RDC comme un trou noir où l’État Congolais et le monde entier n’ont pas droit de regard et de contrôle”, déclarent les organisations, dénonçant un “plan de balkanisation de la RDC et l’annexion de sa partie Est au Rwanda”.   Elles désapprouvent également “la malignité voilée du Rwanda”, qui, selon elles, “d’un côté fait paraitre l’image de se conformer à l’accord de paix de Washington du 27 Juin 2025 et de l’autre il continue la guerre à travers son armée présente sur le sol congolais et ses supplétifs du M23-AFC”.   Les organisations de la société civile illustrent leurs accusations en soulignant que l’armée rwandaise et les combattants du M23 poursuivent les combats contre les résistants Wazalendo dans le territoire de Rutshuru, où “des centaines de paisibles agriculteurs ont été sauvagement tués dans leurs champs” et “des dizaines de blessés, d’autres jetés dans la rivière Rutshuru et des disparus” ont été recensés. Elles dénoncent également l’enrôlement forcé de plus de 250 jeunes à Rutshuru par le M23 le 31 juillet.   Les organisations de la société civile constatent enfin une “véritable contradiction” dans le discours du M23, qui, tout en se faisant valoir le blocage d’une révision constitutionnelle, propose une option, le fédéralisme, qui nécessiterait précisément une telle révision.     La rédaction