Depuis six jours, la Police Nationale Congolaise (PNC) a mis en place des restrictions de circulation des véhicules et motos dès 23 heures dans la cité frontalière de Kasindi-Lubiriha, située à 90 km au nord-est de Beni, dans la province du Nord-Kivu. Cette mesure, initiée par le commissaire principal Claude Kasereka Kambere, vise à contrer les agissements nocturnes des bandits armés qui alimentent l’insécurité croissante dans la région. Les quartiers Mwangaza, Congo ya Sika et leurs environs sont particulièrement touchés par les incursions répétées de malfaiteurs qui profitent de l’obscurité pour commettre leurs méfaits à bord de motos et de véhicules. La PNC espère que ce couvre-feu permettra de freiner cette spirale de violence et d’exercer un contrôle plus strict sur la circulation nocturne. Dans une déclaration publique, le commissaire Claude Kasereka a appelé les habitants à coopérer pleinement avec les forces de l’ordre, à signaler tout comportement suspect et à respecter scrupuleusement le couvre-feu, fixé de 23h00 à 05h30 : « On interdit toute circulation de moto, voiture à partir de 23 heures… Qu’on nous laisse encore le temps de travailler, de pénétrer même partout dans les recoins… Je demande à la population de nous écouter et de respecter cette mesure… ». Afin de ne pas pénaliser les urgences médicales, un numéro d’urgence sera mis à la disposition de la population pour faciliter les déplacements nocturnes des malades. Toute personne appréhendée durant les heures de restriction sera systématiquement identifiée et interrogée afin de déterminer sa situation, a précisé l’officier de police. Avant l’instauration de ce couvre-feu, la police avait déjà mené des opérations de bouclage ciblées dans plusieurs secteurs de la cité, dans le but d’identifier et de neutraliser les foyers de délinquance. Ces efforts combinés visent à rétablir un climat de sécurité et de confiance dans la population de Kasindi-Lubiriha. S. Tenplar Ngwadi
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Ituri : La Lucha dénonce un “crime de guerre” après l’attaque d’une paroisse catholique
La Lucha (Lutte pour le Changement) a élevé la voix ce samedi 26 juillet pour dénoncer avec virulence l’attaque de la paroisse catholique de Lopa, survenue le lundi 21 juillet dans le territoire de Djugu, en Ituri. Dans une déclaration publique, le mouvement citoyen qualifie cette attaque, attribuée à la milice CODECO, de « crime de guerre ». “La Lucha condamne avec la plus grande fermeté l’attaque de la paroisse catholique de Lopa, ainsi que la profanation des objets liturgiques. Ce type d’attaque constitue un crime de guerre”, affirme le communiqué. Face à la recrudescence de la violence, la Lucha lance un appel pressant à l’unité et à la mobilisation de toutes les communautés de l’Ituri pour mettre fin aux cycles de violence qui ravagent la région. “Nous appelons à une mobilisation citoyenne de toutes les filles et fils de l’Ituri pour dire Non à la guerre et rejeter toute forme de violence”, a martelé le mouvement. La Lucha met également en garde contre toute tentative de communautariser les actes criminels commis par les groupes armés, soulignant la nécessité de ne pas attiser les tensions intercommunautaires déjà vives dans la région. Makati Élie
RDC : Lomami en proie à un conflit foncier meurtrier, un militaire et un policier décapités
Le secteur de Nvunayi, dans le territoire de Kabinda (province de Lomami), est plongé dans une spirale de violence à la suite d’un conflit foncier entre deux communautés locales. La situation a atteint un point critique ce mercredi 16 juillet, avec la décapitation d’un militaire et d’un policier, exacerbant les tensions et poussant des dizaines de familles à fuir leurs villages. Comme le rapporte ACTUALITE. CD, le conflit oppose les communautés Belande Ngoya et Bakoji Mualaba au sujet des limites de leurs terres. Des témoins décrivent une bagarre d’une “extrême violence” entre les habitants des villages de Kapamba et Nkuanga, marquant une escalade dramatique. L’administrateur du territoire de Kabinda, Gédéon Ngoyi, explique cette escalade par une série d’enlèvements entre les deux villages. “Une mère et ses deux enfants, originaires de Kapamba, ont été interceptés par des habitants de Nkuanga. La mère a été libérée vers midi. Mais quelques heures plus tard, c’est une femme de Nkuanga qui a été enlevée à son tour par des villageois de Kapamba. Elle est toujours portée disparue,” précise-t-il. Les violences qui ont suivi ont conduit à la mort brutale des deux membres des forces de l’ordre, dans des circonstances encore floues. “Nous ignorons encore comment et pourquoi ces agents étaient sur les lieux. Leur présence n’a pas été signalée officiellement, et leur mort reste entourée d’interrogations,” ajoute Gédéon Ngoyi, qualifiant les assaillants de “délinquants”. Le climat d’insécurité a également provoqué l’incendie de plusieurs habitations, poussant des dizaines de familles à fuir vers la forêt pour se mettre à l’abri. Face à cette situation d’urgence, l’administrateur du territoire de Kabinda en appelle à une intervention rapide du gouvernement central et de l’exécutif provincial pour rétablir l’ordre et déployer des renforts militaires dans la zone. Par la rédaction
Voici le contenu de la déclaration de principe signée à Doha par la RDC et l’AFC/M23
Le document, paraphé ce samedi 19 juillet en présence du ministre d’État qatarien aux Affaires étrangères, affirme l’engagement des deux parties à rechercher une solution pacifique au conflit à travers la diplomatie et la négociation, conformément aux principes de la Constitution de la RDC, à la Charte de l’Union africaine, à celle des Nations unies et au droit international. Les parties s’engagent à coopérer pleinement avec les organisations internationales et régionales, dans le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RDC, afin de protéger les populations civiles et de mettre en œuvre les principes énoncés. La déclaration prévoit un engagement à un cessez-le-feu permanent, interdisant les attaques aériennes, terrestres, maritimes ou lacustres, ainsi que tous les actes de sabotage, la propagande haineuse et toute tentative de prise de nouvelles positions par la force. Un mécanisme de supervision et de vérification sera mis en place pour définir les modalités du cessez-le-feu et en garantir la mise en œuvre. Les parties conviennent également de s’abstenir de tout acte susceptible de compromettre le bon déroulement de ce processus. Retour des réfugiés et des personnes déplacées Les signataires s’engagent à adopter des mesures de confiance visant à rassurer la population congolaise et à créer un climat favorable au dialogue. Ils soulignent l’importance de la mise en œuvre rapide de ces mesures dont la création, avec l’appui du Comité international de la Croix-Rouge, d’un mécanisme permettant, dans le respect du droit congolais, la libération de prisonniers ou détenus identifiés par les deux parties. Sur la question de la restauration de l’autorité de l’État, la déclaration souligne que celle-ci constitue une conséquence logique du règlement des causes profondes du conflit. L’accord de paix à venir devra préciser les modalités et le calendrier de cette restauration sur l’ensemble du territoire national. Le texte prévoit également que le retour des réfugiés et des personnes déplacées se fera dans des conditions sûres, volontaires et dignes, en conformité avec le droit humanitaire international et dans le cadre des mécanismes tripartites associant la RDC, les pays d’accueil et le HCR. Les parties expriment leur engagement à coopérer avec la Monusco et les mécanismes régionaux pour assurer la protection des civils et la mise en œuvre du cessez-le-feu, dans le cadre d’un mécanisme de vérification conjointement défini. Négociations pour un accord de paix global La déclaration de principes entrera en vigueur immédiatement après sa signature et devra être appliquée au plus tard le 29 juillet 2025. Elle prévoit l’ouverture de négociations directes pour un accord de paix global, au plus tard le 8 août 2025. Ces discussions devront s’aligner sur l’accord signé le 27 juin 2025 à Washington entre la RDC et le Rwanda. L’objectif est de conclure et signer cet accord de paix global, d’ici le 18 août 2025. Les deux parties saluent le rôle déterminant joué par le Qatar dans la facilitation de ces négociations, ainsi que le soutien constructif des États-Unis et les efforts constants de l’Union africaine depuis le lancement du processus de paix. Le document a été signé par Sumbu Sita Mambu, représentant du président congolais en charge des processus de Luanda et de Nairobi, et Benjamin Mbonimpa, secrétaire permanent de l’AFC/M23. La RFI
Guerre dans l’Est: Le gouvernement congolais s’engage à suspendre des poursuites judiciaires contre certains membres du M23
À l’issue des négociations tenues à Doha, au Qatar, le gouvernement de la République Démocratique du Congo et le mouvement AFC/M23 ont signé le vendredi 18 juillet 2025, une déclaration de principes en vue de mettre fin à la crise sécuritaire dans la région de l’Est de la RDC. Les deux parties ont conviennu à la suspension temporairement, des mandats d’arrêt en cours contre certains membres du M23 afin de favoriser un climat de confiance et de faciliter les négociations en cours. Cette déclaration des principes vise également l’engagement ferme de cesser toutes les hostilités dans l’ensemble des zones de conflit, avec effet immédiat. Par ailleurs, le M23 s’engage à un retrait graduel de ses troupes des zones actuellement occupées, sous la supervision d’observateurs internationaux.
Doha : 2 500 ONG congolaises rejettent en bloc les “velléités de balkanisation” du M23
Plus de 2 500 organisations de la société civile congolaise ont exprimé leur ferme opposition aux revendications du M23/AFC dans le cadre du dialogue de Doha, dénonçant des “velléités de balkanisation” du pays. Dans une déclaration publiée le 12 juillet, ces ONG saluent l’implication de l’émir du Qatar dans le processus de paix à l’Est de la RDC, tout en prenant position sur les différentes revendications des parties prenantes. En réponse à la revendication du M23 sur la gestion des provinces du Nord et Sud-Kivu pendant huit ans, l’Association pour l’Accès à la Justice (ACAJ) et ses pairs de la société civile s’insurgent “catégoriquement contre cette éventualité que nous considérons comme une menace directe à la souveraineté nationale”. “Nous rappelons avec insistance que la paix véritable ne peut être construite sans une inclusivité réelle, précisément la participation de la société civile, ni sans une prise en compte des attentes légitimes des victimes des conflits”, soulignent les organisations signataires. Enfin, ces différentes plateformes de l’organisation de la société civile appellent à la vigilance de tous les acteurs nationaux et internationaux engagés dans le processus de paix en RDC, afin d’éviter toute orientation pouvant engendrer la balkanisation du pays. Ce message fort de la société civile congolaise intervient dans un contexte de tensions persistantes et de craintes quant à l’avenir de la région.
RDC : Accord avec le Rwanda, Emmanuel Shadary (PPRD) mobilise ses troupes pour le processus de paix
Dans le sillage de l’accord de paix signé récemment entre la RDC et le Rwanda à Washington, Emmanuel Ramazani Shadary, secrétaire permanent du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), a réuni ce lundi 07 juillet 2025 à Kinshasa l’ensemble des responsables des caucus de son parti, y compris ceux des provinces politiques de Kinshasa. Cette réunion stratégique avait pour objectif d’examiner en profondeur les implications politiques et sécuritaires de l’accord, ainsi que de définir les moyens d’accompagner sa mise en œuvre à travers les structures du parti. Ramazani Shadary a particulièrement insisté sur la nécessité de sensibiliser la base militante. Chaque responsable de caucus a désormais la mission de relayer les informations relatives à l’accord auprès des membres, afin de garantir une compréhension commune et une implication effective dans sa concrétisation. Le PPRD, parti d’opposition issu de l’ancien pouvoir, entend ainsi jouer un rôle actif dans la reconstruction nationale et la stabilisation de l’est du pays, tout en consolidant sa position sur l’échiquier politique congolais. En mobilisant ses troupes autour du processus de paix, le parti cherche à se positionner comme un acteur incontournable dans la recherche d’une solution durable aux conflits dans la région.
RDC : L’Ouganda renforce sa présence militaire au Nord-Kivu, un “tampon” stratégique qui interroge sur son impartialité
L’offensive conjointe de l’AFC/M23 et de l’armée rwandaise (RDF) sur Goma et leurs avancées vers Lubero, au Nord-Kivu, ont conduit les Forces de défense du peuple ougandais (UPDF) à renforcer leur dispositif militaire dans la région. C’est ce que révèle un nouveau rapport du groupe d’experts des Nations Unies, couvrant la période de janvier à avril 2025. Selon le document, l’Ouganda justifie publiquement cette “position défensive avancée” par la nécessité de protéger sa sécurité et ses intérêts économiques. Le président Museveni a affirmé que la présence de l’UPDF n’était pas liée à la “lutte contre les rebelles du M23”, mais visait plutôt à contrer les ADF et à sécuriser la construction de la route Kasindi-Beni-Butembo. Cependant, le rapport de l’ONU révèle que l’UPDF a déployé plus de 3 000 soldats supplémentaires depuis le début de l’année 2025, doublant ainsi sa présence totale en RDC, qui dépasse désormais les 6 000 hommes. Ces renforts ont été stationnés au sud de Lubero, le long de l’axe Lubero-Butembo, ainsi qu’à Bunia, dans les territoires de Mahagi et Djugu en Ituri. Si le gouvernement congolais a été informé du déploiement de 2 000 soldats de l’UPDF dans le cadre de l’opération “Shujaa” contre les ADF, les nouveaux déploiements n’ont pas été validés par Kinshasa. Selon le rapport de l’ONU, l’UPDF mène désormais des “initiatives unilatérales” en dehors du cadre des opérations conjointes avec les FARDC. Cette intervention ougandaise a fait de l’Ouganda un acteur majeur du conflit en cours, selon les experts des Nations Unies. La proximité immédiate des forces de l’UPDF avec les positions de l’AFC/M23 et des RDF dans le sud du territoire de Lubero suscite des inquiétudes quant à l’impartialité de la présence de l’UPDF, en raison du soutien déjà documenté de certains éléments de l’UPDF aux opérations de l’AFC/M23. Le rapport note que l’UPDF a empêché les forces de l’AFC/M23 d’avancer vers Kisangani par la négociation plutôt que par une confrontation directe. Parallèlement, la présence de l’UPDF a servi de “tampon” sur le front nord, où l’AFC/M23 et les RDF étaient les plus vulnérables militairement, permettant ainsi à ces derniers de concentrer leurs forces vers l’ouest et de faciliter leurs offensives vers Walikale. Les déclarations publiques du général Muhoozi Kainerugaba, commandant des forces de défense de l’UPDF, exprimant son admiration pour le président Kagame et soulignant l’étroite coopération entre l’UPDF et les RDF, ont également soulevé des questions quant aux objectifs sous-jacents de l’implication de l’Ouganda dans la région.
RDC : Le gouvernement prolonge l’état de siège en Ituri et Nord-Kivu pour 15 jours
Lors de sa 50e réunion, tenue vendredi dernier, le Conseil des ministres de la RDC a adopté un projet d’ordonnance-loi portant autorisation de la prorogation de 15 jours de l’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu. Le texte a été présenté par le ministre intérimaire de la justice, Samuel Mbemba. La réunion, présidée par le chef de l’État et animée par la Première Ministre, a donc validé cette nouvelle prolongation de l’état de siège, décrété en 2021 après la prise de Bunagana par l’armée rwandaise, selon certaines sources. Depuis lors, l’Assemblée nationale et le Sénat ont voté à plusieurs reprises la prorogation de ce régime d’exception, qui confère des pouvoirs accrus aux autorités militaires dans ces provinces en proie à des affrontements armés récurrents.
RDC : Félix Tshisekedi échange avec Pramlia Patten sur des violences sexuelles perpétrées dans l’Est du pays
Ce jeudi 03 Juillet à Kinshasa, le président de la République, Félix Tshisekedi a reçu dans le palais présidentiel, Pramlia Patten, représentante spéciale du Secrétaire Général de l’Organisation des Nations-Unies ( ONU ) sur les questions des violences sexuelles en période de conflit. D’après la cellule présidentielle, l’échange a tourné essentiellement autour de cas des violences sexuelles perpétrées à l’Est du pays dans l’agression Rwandaise. Pour Chantal Yelu, coordonnatrice du service spécialisé du chef de l’État chargé de la jeunesse, lutte contre les violences sexuelles faite à la femme, le taux des violences faites à la femme dans les zones de conflit s’est extrêmement grimpées en moins d’une année. Répondant sur la question de réparation des victimes, elle fait savoir que le gouvernement devra s’appuyer sur le service du FONAREV qui est spécialisé dans la réparation des victimes des violences sexuelles liées au conflit et des crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité. Félix Tshisekedi se montre de plus en plus attaché aux victimes de conflit sécuritaire de la partie Est du pays. Il a récemment déclaré qu’il reste très engagé pour une réparation dignes de toutes les victimes.