RDC : Kilambo sous le feu croisé du M23 et des Wazalendo, une nouvelle vague de déplacés à Masisi

Une tension palpable règne ce mercredi 16 avril dans la localité de Kilambo, située au cœur du groupement Buabo, au sud du territoire de Masisi (Nord-Kivu). Depuis deux jours, des affrontements d’une rare intensité opposent les rebelles du M23/AFC aux combattants Wazalendo, plongeant la zone dans une spirale de violence et forçant des centaines d’habitants à fuir. Selon des informations recueillies auprès de sources locales, le M23 avait pris le contrôle de Kilambo à la fin de la semaine dernière. Mardi 15 avril, les combattants Wazalendo, groupes d’autodéfense locaux, ont lancé une offensive pour reprendre la localité, déclenchant une riposte violente de la part des rebelles. La situation a dégénéré ce mercredi matin avec une contre-offensive du M23 visant à sécuriser pleinement leur emprise sur Kilambo. “La situation est désastreuse. On entend des tirs d’armes lourdes depuis hier. Beaucoup de personnes ont tout abandonné pour se mettre à l’abri,” témoigne un habitant de Buabo, joint par téléphone et souhaitant rester anonyme. L’escalade de la violence a provoqué une dégradation rapide de la sécurité dans la zone. Pris de panique, des centaines d’habitants de Kilambo et des villages environnants ont fui leurs foyers, cherchant refuge dans le groupement voisin de Nyamaboko, déjà fragilisé par des vagues successives de déplacements internes. Les besoins humanitaires sont immenses, avec un manque crucial d’abris, de nourriture et d’eau potable. Si la situation reste explosive à Kilambo, des lueurs d’espoir se dessinent sur l’axe Nyabiondo-Kashebere, une zone charnière entre les territoires de Masisi et Walikale. Plusieurs sources rapportent une relative accalmie, bien que la tension demeure vive.

Conflit à l’Est : Les FARDC reprennent du terrain, mais pour combien de temps ?

La situation sécuritaire à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) connaît un tournant décisif. Les Forces armées congolaises (FARDC) affichent des succès notables dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, ayant repris plusieurs localités stratégiques au M23. Ces avancées, bien que significatives, demontrent un regain d’efficacité opérationnelle, soutenu par l’engagement des forces locales, telles que les Wazalendo, qui ont facilité l’adhésion des populations aux opérations militaires. Les récents incitatifs économiques, incluant l’augmentation des soldes et des primes, ont également renforcé le moral des troupes, souvent affecté par des conditions logistiques difficiles. Toutefois, ces gains doivent être mis en perspective : l’environnement opérationnel demeure instable. Les groupes rebelles, bénéficiant d’un soutien transfrontalier, continuent de représenter une menace, et la géographie complexe de la région limite la portée des victoires militaires. La collaboration entre les FARDC et les groupes armés locaux, bien qu’efficace à court terme, soulève des interrogations sur l’intégration de ces forces dans une architecture de sécurité durable. La question de la démobilisation et de la résurgence possible de nouvelles milices reste préoccupante. Par ailleurs, l’inaction relative de la communauté internationale met en lumière une fracture entre les enjeux géopolitiques régionaux et les réponses diplomatiques. Cette absence de coordination laisse la RDC gérer seule un conflit dont les implications dépassent ses frontières. En somme, si les FARDC montrent une résilience accrue, la stabilisation durable de l’Est nécessite une approche globale : intégration des forces locales, renforcement institutionnel, diplomatie régionale active et engagement concret des acteurs internationaux.

RDC – ESU: Marie-Thérèse Sombo mobilise l’université congolaise pour la défense de l’intégrité territoriale

Face à la persistance des tensions et à la menace qui pèse sur l’intégrité territoriale de la République Démocratique du Congo, le ministère de l’Enseignement Supérieur et Universitaire (ESU) intensifie sa riposte. La Ministre Marie-Thérèse Sombo a lancé un vaste plan de mobilisation patriotique au sein de la communauté universitaire, considérant celle-ci comme un front scientifique essentiel dans la lutte contre l’agression dont le pays est victime. L’initiative vise à faire de l’université un véritable rempart contre les forces centrifuges qui menacent la stabilité du pays. “La sauvegarde de l’intégrité territoriale est un impératif pour tout Congolais,” a martelé la Ministre Sombo, relayant ainsi un sentiment largement partagé au sein de la population. “L’université, par sa position stratégique au cœur de la nation, doit se mobiliser pour défendre nos frontières et notre souveraineté.” Dans cette optique, la Ministre Sombo entamera un séjour dans l’espace Grand Katanga, région stratégique et économiquement vitale pour le pays. Sa tournée sera axée sur la sensibilisation des professeurs, des scientifiques, des administratifs et, surtout, des étudiants des établissements d’ESU, tant publics que privés. L’objectif est clair : renforcer l’éveil patriotique et l’unité nationale au sein de cette population estudiantine. Au-delà du discours patriotique, l’initiative prend une tournure plus concrète. Un accent particulier sera mis sur la formation paramilitaire des étudiants. Cette formation, envisagée comme un complément à leur cursus académique, a pour but de doter les jeunes Congolais de compétences essentielles en cas de nécessité.

Vers un espoir de paix : Kinshasa et le M23 réunis à Doha

Depuis le 9 avril 2025, la capitale qatarie accueille une rencontre de haute importance entre les représentants du gouvernement congolais et ceux du mouvement rebelle M23. Cette initiative, portée par la diplomatie qatarie, intervient dans un contexte régional particulièrement tendu, où les espoirs de paix peinent à se concrétiser malgré des mois de négociations avortées. À la suite de violents affrontements dans l’est de la République Démocratique du Congo, ayant entraîné d’importants déplacements de population, la tenue de ces pourparlers marque une avancée significative. La présence effective des deux parties à la même table témoigne d’une volonté commune d’engager un dialogue, même si les modalités d’un éventuel accord demeurent, pour l’instant, confidentielles. Ces discussions s’inscrivent dans la continuité d’un précédent sommet organisé à Doha le 18 mars, lors duquel les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame s’étaient engagés en faveur d’un cessez-le-feu immédiat. La rencontre actuelle pourrait jeter les bases d’un accord plus pérenne, intégrant des mécanismes de désarmement, de réintégration des ex-combattants, et de justice en faveur des victimes du conflit. La communauté internationale suit ces négociations avec une attention soutenue, tandis que le peuple congolais espère, une fois de plus, que les promesses de paix puissent enfin se traduire en actes concrets.

RDC : Le général Luboya à Kinshasa pour un point d’étape sur la sécurité en Ituri

Le général Johnny Luboya, gouverneur militaire de l’Ituri, a effectué une visite à Kinshasa ce vendredi 4 avril 2025. L’objectif principal de ce déplacement est de faire le point avec les autorités nationales sur l’évolution de la situation sécuritaire dans la province, en proie à des conflits armés depuis de nombreuses années. Accompagné de son porte-parole, le lieutenant Jules Ngongo, le gouverneur Luboya doit exposer les progrès réalisés grâce aux opérations militaires menées contre les groupes armés locaux et étrangers, notamment les ADF, qui sévissent en Ituri. Il abordera également les défis persistants et la nécessité de renforcer la coopération entre les Forces armées congolaises (FARDC) et la MONUSCO. Dans le cadre de l’état de siège en vigueur, le général Luboya s’est concentré sur la neutralisation des groupes armés et le renforcement des capacités des forces de sécurité. Son déplacement à Kinshasa intervient alors que des discussions sont en cours sur une éventuelle levée de l’état de siège, ce qui rend son évaluation de la situation sécuritaire particulièrement cruciale. Cette rencontre dans la capitale congolaise vise à affiner les stratégies de sécurité et de développement pour l’Ituri, et à ouvrir la voie à des initiatives visant à instaurer une paix durable dans cette province stratégique de la RDC.

RDC : Mort du policier Kabeya, l’analyste Ben Bryant exige “justice et réparation”, pointant la responsabilité des agents de sécurité

La mort du Brigadier de Première classe Kabeya Senda Fiston, policier de la circulation décédé dans des circonstances troubles à Kinshasa, continue de susciter l’indignation et la colère. L’analyste politique congolais Ben Bryant Mbuyi a pris position avec force sur son compte X, exigeant que justice soit rendue à ce “compatriote qui a dédié sa vie à travailler sous le drapeau” et que sa famille reçoive réparation. « Soit on considère que les voyous qui l’ont battu n’étaient plus dans l’exercice de leur fonction (sécuriser leur VIP), et là le principe de Faute détachable prime. Les agents commis à la sécurité de la Première Ministre doivent répondre individuellement de leurs actes ; être arrêtés et jugés publiquement au plus vite », a-t-il écrit. « Soit on considère qu’ils ont obéi à l’autorité et qu’ils ont exécuté un ordre mal donné, ayant conduit à un meurtre, comme pour Dolly Makambo, à l’époque, le principe de Faute Non-detchable prime et l’autorité paye les actes de ses subalternes ». M. Mbuyi penche toutefois pour la première hypothèse, mettant en évidence que « l’escorte du VIP n’était plus sur le lieu » au moment des faits. Il appelle donc à une action rapide de la justice pour identifier et punir les responsables. « On ne peut pas vouloir le beurre et l’argent du beurre ; il faut bien qu’il y ait un responsable dans cette affaire. Justice pour Kabeya ! », a-t-il conclu. Pour rappel, le cabinet de la Première ministre Judith Suminwa Tuluka a exprimé sa “profonde tristesse” suite à ce décès et a assuré qu’une enquête était en cours. La Première ministre a salué la mémoire d’un homme “dévoué à servir notre pays”. L’affaire Kabeya est emblématique des tensions qui traversent la société congolaise, entre la population et les forces de l’ordre. Les appels à la justice et à la transparence se multiplient sur les réseaux sociaux, où les citoyens exigent que les responsables de ce décès répondent de leurs actes et que de telles tragédies ne se reproduisent plus.

RDC : Le retrait de la Monusco menacé par la flambée de violence dans l’Est, les experts appellent à reconsidérer le calendrier

La détérioration alarmante de la situation sécuritaire et humanitaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) remet en question le plan de désengagement progressif et ordonné de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation au Congo (Monusco). Alors que le retrait de la mission onusienne avait déjà débuté au Sud-Kivu, des voix s’élèvent pour alerter sur les risques d’un vide sécuritaire aux conséquences potentiellement désastreuses. Mardi 1er avril, devant le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies à Genève, Bessole René Bagoro, membre de l’équipe internationale d’experts sur la RDC, a plaidé pour une “réflexion urgente” sur la présence de la Monusco. “La situation à l’Est aujourd’hui nous amène à dire qu’il faut même reconsidérer cette vision“, a-t-il déclaré, appelant à “la nécessité du non désengagement de la Monusco là où elle ne l’a pas encore fait et la possibilité de réoccuper le terrain là où elle s’est déjà désengagée“. L’expert a cité l’exemple du Sud-Kivu, où la Monusco a déjà amorcé son retrait, comme un cas préoccupant. Cet appel fait écho aux inquiétudes exprimées par Bintou Keita, cheffe de la Monusco, devant le Conseil de sécurité de l’ONU à New York. Elle avait évoqué que la dégradation de la situation sécuritaire avait “un impact majeur sur les discussions entre la MONUSCO et les autorités congolaises concernant le désengagement progressif et responsable de la Mission et la transition au Sud-Kivu”. Les efforts pour planifier le retrait de la Monusco des provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri sont également “compromis“, selon Mme Keita, car “plusieurs hypothèses de planification sont désormais caduques“. Pour Bessole René Bagoro, le départ de la Monusco doit impérativement s’accompagner d’un renforcement des capacités de l’État congolais à assurer la protection des populations civiles et à restaurer son autorité. Il insiste également sur la nécessité de soutenir le Bureau conjoint de l’ONU aux droits de l’homme, dont le travail sur le terrain est jugé “énorme“. En novembre 2023, un plan de retrait accéléré, progressif, ordonné et responsable de la Monusco avait été signé à Kinshasa entre le gouvernement congolais et la cheffe de la Monusco. En décembre, le Conseil de sécurité de l’ONU avait prorogé le mandat de la mission jusqu’au 20 décembre 2024, tout en décidant d’initier son “retrait progressif, responsable et durable” du pays. Le Conseil avait notamment prévu le retrait de la Monusco du Sud-Kivu d’ici fin avril 2024 et la limitation de son mandat au Nord-Kivu et à l’Ituri à partir de mai 2024.

RDC : Dialogue direct entre Kinshasa et le M23 au Qatar, l’espoir d’une sortie de crise à l’Est renaît ?

Un nouvel espoir de résolution du conflit dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) se dessine. Selon des informations rapportées par la chaîne de télévision française France 24, les délégations du gouvernement congolais et des rebelles du M23/AFC, soutenus par le Rwanda, devraient se rencontrer le 9 avril prochain au Qatar pour entamer des négociations directes. L’objectif de cette rencontre, facilitée par le Qatar, est de permettre à Kinshasa et à la rébellion de dialoguer directement afin de trouver une issue à la guerre qui ravage la région et a contraint des millions de personnes à fuir leurs foyers. L’initiative qatarie s’inscrit dans la continuité des efforts de médiation déployés par d’autres acteurs régionaux. Le 18 mars dernier, le chef de l’État congolais, Félix Tshisekedi, et son homologue rwandais, Paul Kagame, s’étaient déjà rencontrés à Doha, à l’invitation de l’émir du Qatar, alors que des négociations directes entre le gouvernement congolais et le M23 étaient initialement prévues à Luanda, sous la médiation du président angolais. Malgré le désistement du M23 de se rendre à Luanda, la rencontre de Doha avait permis aux deux chefs d’État de réaffirmer leur engagement en faveur d’un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel et de convenir de poursuivre les discussions entamées à Doha afin de “poser les bases d’une paix durable dans le cadre du processus désormais fusionné Luanda/Nairobi”, selon une déclaration du ministère des Affaires étrangères du Qatar.

Ituri : Le gouverneur militaire inspecte la réfection des routes de Bunia, apaisant les tensions à Kindia

Le lieutenant général Johnny Luboya N’Kashama, gouverneur militaire de l’Ituri, a effectué une visite d’inspection sur le chantier de rénovation de la voirie du quartier Kindia, à Bunia. L’entreprise MONT GABAON SARLU est en charge de moderniser les infrastructures routières. Accompagné de son cabinet et de figures locales, le gouverneur a pu constater l’avancement des travaux, répondant ainsi aux préoccupations de la population. “Les habitants de Kindia pensaient que nous les avions oubliés, mais ce n’était pas le cas”, a-t-il déclaré, soulignant l’importance de ces projets pour l’amélioration des conditions de vie. Selon l’Office des Voiries et de Drainage (OVD), Kindia bénéficiera à terme de 4 kilomètres de routes asphaltées, reliant ce quartier à ses voisins. Cette initiative fait suite à des protestations de jeunes locaux, qui dénonçaient l’exclusion de leur quartier des précédents projets de développement. Le gouverneur a également salué “l’engagement de la population de Kindia dans le processus de paix”, soulignant la nécessité de répondre à leurs besoins pour consolider la stabilité dans la région. Avec ces travaux, Kindia s’apprête à connaître une transformation urbaine significative, signe d’une volonté de redynamiser l’ensemble de la province de l’Ituri.

RDC : Le poisson d’avril, amer rappel des réalités du conflit dans l’Est

Traditionnellement jour de farces et de légèreté, le 1er avril sonne différemment en République Démocratique du Congo, notamment dans les provinces orientales déchirées par des conflits armés. Loin des plaisanteries et des canulars, cette date se mue en un poignant rappel de la précarité et de la violence qui frappent les populations. Si le reste du monde s’amuse à piéger son prochain, en RDC, le contexte sécuritaire délétère impose une tout autre perspective. Au Nord et Sud-Kivu, où les groupes armés sévissent et où l’aide humanitaire peine à répondre aux besoins, les préoccupations sont ailleurs. Le rire cède la place à la solidarité. Dans un pays où la résilience est une nécessité quotidienne, le 1er avril ne saurait être une simple parenthèse festive. Cette journée devient plutôt une occasion de renforcer les appels à la paix, à l’unité nationale et à une assistance accrue aux victimes des violences. Le contraste est saisissant : alors que certains préparent leurs meilleurs canulars, d’autres luttent pour leur survie, rappelant avec force que le chemin vers la stabilité et la sécurité en RDC reste long et semé d’embûches.