La diplomatie américaine s’active pour dénouer l’écheveau complexe du conflit dans l’est de la République démocratique du Congo. Des négociations cruciales se tiennent cette semaine à Washington entre des représentants de Kinshasa et de Kigali, dans l’espoir de parvenir à un accord de paix durable. Selon des sources médiatiques, notamment RFI, la RDC place le retrait “inconditionnel” des troupes rwandaises de son territoire comme condition sine qua non à la signature de tout accord. Kinshasa réfute avec véhémence la version de Kigali, qui nie toute présence militaire et évoque de simples “mesures défensives”. Le document servant de base de travail pour les négociateurs américains va bien au-delà de la simple déclaration de principes signée en avril dernier, selon RFI. Il aborde des questions fondamentales, telles que la levée de l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, en vigueur depuis mai 2021, afin de rétablir une administration civile. Le texte proposé prévoit également un accord de cessez-le-feu entre Kinshasa et le M23, un groupe armé dont le soutien par le Rwanda est régulièrement dénoncé. La suspension des hostilités est une étape indispensable avant toute perspective d’accord de paix. Par ailleurs, le projet d’accord aborde la délicate question des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé opposé au pouvoir de Kigali. Les deux pays devront “se coordonner de bonne foi pour identifier, évaluer, localiser et mettre fin à l’existence des éléments armés des FDLR”, selon RFI, conformément au Concept d’opérations convenu à Luanda en octobre 2024. La RDC s’engage, de son côté, à interdire et à intercepter tout soutien matériel ou financier, national ou étranger, destiné aux FDLR. Une exigence visant à couper les vivres à ce groupe armé et à neutraliser sa menace. Selon RFI, la diplomatie américaine espère parvenir à un accord de paix prévoyant le retrait des troupes, des armes et du matériel rwandais du Congo. Un tel accord pourrait ouvrir la voie à une rencontre ministérielle, voire à une signature par les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame.
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RDC-Chine : Thérèse Kayikwamba Wagner à Changsha pour renforcer la coopération post-FCSA
La ministre d’État congolaise, ministre des Affaires étrangères Thérèse Kayikwamba Wagner, a foulé le sol chinois à Changsha, capitale de la province du Hunan, pour participer à la réunion ministérielle des coordinateurs de la mise en œuvre des actions de suivi du Forum sur la Coopération Sino-Africaine (FCSA). Cet événement, qui a débuté ce mercredi 11 juin 2025, marque une étape importante dans le renforcement des relations économiques et diplomatiques entre la République Démocratique du Congo (RDC) et la Chine. Accompagnée du ministre du Commerce Extérieur, Julien Paluku, Mme Wagner a pris part aux travaux des plénières, axés sur l’évaluation et l’amélioration des mécanismes de coopération sino-africaine. En marge de la réunion ministérielle, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a multiplié les rencontres avec ses homologues africains, dont Mme Wagner. Lors de cet entretien bilatéral, M. Wang a insisté sur la nécessité pour les deux pays de mettre en œuvre le consensus atteint par les chefs d’État, notamment en approfondissant la coopération mutuellement bénéfique. Il a souligné la volonté de la Chine d’aider la RDC à transformer ses abondantes ressources naturelles en véritables leviers de développement. “Le vaste marché chinois restera toujours ouvert à ce pays africain”, a-t-il assuré. Mme Wagner a, quant à elle, réaffirmé l’attachement de la RDC au principe d’une seule Chine. Elle a également exprimé le souhait de son pays d’approfondir la coopération avec la Chine, sur une base mutuellement bénéfique et gagnant-gagnant. La ministre d’État a par ailleurs assuré que la RDC soutenait activement l’Initiative Ceinture et Route (ICR) et les autres initiatives mondiales proposées par la Chine.
RDC : Le Rwanda se retire de la CÉÉAC, dénonçant une « dérive » pro-Congo en pleine crise dans l’Est
Le 7 juin 2024, le Rwanda a officiellement quitté la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CÉÉAC), exprimant son désaccord face à ce qu’il considère comme une « dérive » de l’organisation en faveur de la République démocratique du Congo (RDC). Cette décision intervient dans un contexte de fortes tensions entre Kinshasa et Kigali, liées au conflit armé dans l’est de la RDC. Lors de la dernière Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CÉÉAC, la présidence tournante censée revenir à Kigali a été prolongée d’un an au profit du président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo. Ce choix a provoqué le départ de Kigali, qui dénonce une partialité de la communauté à l’égard de la RDC. Cette rupture intervient alors que des pourparlers de paix se tiennent sous la médiation américaine, visant à désamorcer le conflit qui agite notamment la région de Goma, où le groupe armé M23 maintient une présence illégale. Le Conseil de sécurité de l’ONU, par la résolution 2773 adoptée le 21 février 2025, a exigé le retrait complet de ce groupe et le soutien rwandais à sa menace sur la stabilité régionale. Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement congolais, rejette l’idée d’un impact négatif de ce retrait sur les négociations en cours : « La RDC est encore agressée par le Rwanda, mais la décision de la CÉÉAC reflète cette réalité sans compromettre les discussions menées sous médiation américaine et de l’Union africaine. » De son côté, le chef de la diplomatie rwandaise reproche à Kinshasa de rester « obsédé par une solution militaire », soulignant ainsi l’impasse persistante malgré les efforts diplomatiques. Le départ de Kigali fragilise la cohésion de la CÉÉAC au moment où la stabilité de la région dépend d’une résolution politique et sécuritaire urgente. Le dialogue reste toutefois maintenu, mais la méfiance croissante entre les deux pays illustre les défis majeurs à surmonter pour une paix durable.
La CEEAC exige le retrait immédiat des troupes rwandaises de la RDC
Réunis ce samedi 7 juin à Malabo, en Guinée équatoriale, les chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) ont abordé la crise sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Ce sommet, sous le thème « Consolider les acquis de la réforme de la CEEAC pour accélérer l’intégration régionale et la construction d’une communauté de destin en Afrique centrale », a fermement condamné ce qu’il qualifie d’”agression” par le Rwanda. Le communiqué final, publié à l’issue des travaux, appelle au retrait immédiat des troupes rwandaises présentes sur le sol congolais. Cette décision marque un soutien diplomatique fort à la RDC, qui accuse Kigali d’appuyer les rebelles du M23, une allégation toujours rejetée par le Rwanda, qui la qualifie de conflit interne congolais. Dans ce contexte, la présidence tournante de la CEEAC, traditionnellement assurée par le Rwanda, a été provisoirement confiée à la Guinée équatoriale, jusqu’à ce que le différend soit résolu. Par ailleurs, le renouvellement du mandat de la Commission de la CEEAC est prévu dans les trois prochains mois. Cette position collective traduit une victoire diplomatique majeure pour la RDC, renforçant sa position sur la scène régionale face aux tensions persistantes avec Kigali. Plusieurs rapports indépendants confirment la présence des groupes rwandais en appui aux rebelles, ce qui accentue la pression sur le Rwanda au sein de cette instance régionale.
RDC retrouve sa voix au Conseil de sécurité de l’ONU : une ambition africaine affirmée
Le 3 juin 2025, la République démocratique du Congo a été élue membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU pour la période 2026-2027, avec un score écrasant de 183 voix sur 193. Après plus de trente ans d’absence, ce retour symbolique témoigne d’un regain de reconnaissance internationale pour Kinshasa. Portée par les efforts diplomatiques intenses du président Félix Tshisekedi, cette élection s’inscrit dans une volonté claire de renforcer la voix de l’Afrique dans les grands dossiers mondiaux de paix, sécurité et gouvernance. La RDC entend profiter de ce poste stratégique pour mettre en lumière les crises oubliées, notamment dans la région des Grands Lacs, et promouvoir des solutions africaines face aux défis sécuritaires contemporains. Cette accession intervient à un moment où le multilatéralisme est en pleine mutation, et où la réforme du Conseil de sécurité est au cœur des débats internationaux. Kinshasa défend une révision plus équitable qui tienne compte des aspirations africaines, jusque-là sous-représentées. Au-delà d’une simple présence, ce mandat représente pour la RDC une opportunité majeure de redorer son image sur la scène mondiale et d’influer concrètement sur les décisions qui détermineront l’avenir de l’ordre international.
RDC-Burundi : Félix Tshisekedi et Évariste Ndayishimiye en réunion stratégique sur le Mécanisme régional de suivi (MSR)
Le dimanche 25 mai 2025, le Président congolais Félix Tshisekedi a reçu à Kinshasa son homologue burundais Évariste Ndayishimiye, également Président en exercice du Mécanisme régional de suivi (MSR) de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération en RDC et dans la région des Grands Lacs. Cette séance de travail s’est concentrée principalement sur la situation sécuritaire volatile dans l’Est de la RDC, un enjeu majeur pour la stabilité régionale. Créé lors d’un sommet extraordinaire à Addis-Abeba en 2013, le MSR regroupe les chefs d’État des pays membres de la CIRGL ainsi que des partenaires internationaux tels que l’ONU, l’Union africaine et la SADC. L’Accord-cadre vise à promouvoir le respect de la souveraineté, la non-ingérence, la lutte contre les groupes armés et la coopération judiciaire dans la région, tout en encourageant une intégration économique renforcée. Malgré ces engagements, des violations persistantes, notamment par le Rwanda de Paul Kagame, continuent de fragiliser la paix régionale, selon plusieurs observateurs. La rencontre entre Tshisekedi et Ndayishimiye apparaît ainsi comme une étape cruciale pour relancer le dialogue et renforcer la collaboration face aux défis sécuritaires et politiques qui minent la région des Grands Lacs.
Exploitation minière : Kinshasa et Washington s’apprêtent à conclure un accord stratégique pour garantir un accès privilégié aux minerais
La République Démocratique du Congo et les États-Unis continuent de renforcer leurs coopérations bilatérales considérées depuis toujours en bon terme. Kinshasa et Washington s’apprêtent à franchir une nouvelle étape. Contre toute attente, le président de la République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi est attendu ce jeudi à Washington pour conclure un accord stratégique avec les États-Unis. Il s’agit d’un partenariat qui vise à garantir un accès privilégié aux minerais critiques de la RDC —cobalt, lithium, cuivre — en échange d’un appui sécuritaire accru pour stabiliser l’est du pays, en proie aux violences du M23. La finalisation de cet accord s’inscrit dans la dynamique lancée par la signature d’une déclaration de principes entre la RDC et le Rwanda le 25 avril dernier, sous médiation américaine. L’accord ouvre aussi la voie à des investissements majeurs d’entreprises comme KoBold Metals, soutenues par Bill Gates et Jeff Bezos.
RDC : Washington durcit le ton envers Kigali et avance sur un accord minier stratégique avec Kinshasa
La tournée africaine du conseiller principal pour l’Afrique du département d’État, Massad Boulos, a été l’occasion pour Washington de clarifier sa politique régionale. Lors d’un briefing à la presse, M. Boulos a adressé un message sans équivoque au Rwanda : “Nous réitérons notre position : le Rwanda doit cesser tout soutien militaire au M23 et retirer toutes les troupes rwandaises du territoire de la RDC.” Une déclaration qui témoigne de la frustration croissante de l’administration américaine face à l’instabilité persistante dans l’est de la RDC. Malgré cette fermeté, M. Boulos s’est dit “confiant” quant à la possibilité de voir les parties prenantes “trouver un moyen d’agir rapidement” pour désamorcer la crise. Il a salué le retrait du M23 de Walikale, y voyant un signe encourageant résultant des efforts diplomatiques américains. Partenariat minier stratégique avec la RDC : un accord “gagnant-gagnant” ? Au-delà des enjeux sécuritaires, la tournée de Massad Boulos a été marquée par une avancée significative dans la coopération économique entre les États-Unis et la RDC. Le responsable américain a confirmé des discussions directes avec le président Félix Tshisekedi concernant un partenariat minier. “À Kinshasa, le président Tshisekedi et moi avons discuté d’un accord sur les minerais et tracé une voie à suivre”, a-t-il déclaré, soulignant que “le renforcement des investissements du secteur privé américain en RDC, particulièrement dans le secteur minier, est un objectif partagé.” Un engagement qualifié de “gagnant-gagnant” pour les deux pays. Cet accord minier potentiel s’inscrit dans un contexte de forte demande mondiale pour les minerais critiques, indispensables à la fabrication de batteries pour véhicules électriques et autres technologies vertes. La RDC, riche en cobalt, lithium et autres ressources stratégiques, est un acteur clé de cette transition énergétique. Soutien aux infrastructures et souveraineté régionale Les États-Unis ont également réaffirmé leur soutien à des projets d’infrastructure majeurs, comme le corridor de Lobito, qui vise à faciliter le transport de ressources naturelles vers l’Atlantique à travers l’Angola et la Zambie. Une initiative qui s’inscrit dans la volonté américaine de “garantir la souveraineté et l’intégrité territoriale de tous les pays, pas seulement d’un seul”, en référence implicite à l’influence croissante de certains acteurs régionaux. La sous-secrétaire d’État adjointe chargée des Affaires africaines, Corina Sanders, a quant à elle souligné l’objectif principal de la mission : faire avancer les discussions de paix à l’Est de la RDC et promouvoir les investissements américains. Elle a qualifié la mission de “très productive”, affirmant que les États-Unis mettaient en place leur propre stratégie pour “voir ce qui est acceptable pour toutes les parties dans la région.” Enfin, la délégation américaine a finalisé le transfert en garde américaine de citoyens américains détenus en RDC, dans le cadre des événements survenus le 19 mai 2024.
Afrique : Washington dépêche Massad Boulos pour relancer la paix dans l’Est de la RDC et dynamiser les investissements
Le Département d’État américain a annoncé la nomination de Massad Boulos au poste de conseiller principal pour l’Afrique. Cumulant cette fonction avec son rôle de conseiller principal du président pour les affaires arabes et moyen-orientales, M. Boulos se voit confier un mandat clé pour renforcer l’engagement des États-Unis sur le continent. Dans la foulée de cette nomination, M. Boulos et la sous-secrétaire d’État adjointe aux affaires africaines, Corina Sanders, entameront une tournée diplomatique de plusieurs jours, à partir du 3 avril, qui les mènera en République Démocratique du Congo (RDC), au Rwanda, au Kenya et en Ouganda. L’objectif principal de cette mission est double : d’une part, relancer les efforts en faveur d’une paix durable dans l’est de la RDC, région en proie à des conflits armés persistants ; d’autre part, promouvoir les investissements du secteur privé américain dans la région, considérés comme un levier essentiel pour le développement économique et la stabilité. Selon le Département d’État, M. Boulos et son équipe rencontreront des chefs d’État et des chefs d’entreprise lors de ce déplacement. Ces rencontres seront l’occasion de discuter des défis sécuritaires, des opportunités économiques et des pistes de coopération renforcée entre les États-Unis et les pays visités.
Journée mondiale de la francophonie : Les ambassadeurs plaident pour un cessez-le-feu face à l’instabilité à l’Est de la RDC
À l’occasion de la Journée internationale de la Francophonie, les ambassadeurs des pays francophones en République Démocratique du Congo (RDC) ont exprimé leur vive préoccupation concernant les récentes offensives du M-23, soutenues par le Rwanda. Ils ont dénoncé la violation de la souveraineté congolaise et appelé à une désescalade immédiate des violences. Les diplomates ont mis l’accent sur l’aggravation rapide de la situation sécuritaire depuis le début de l’année, mettant en avant les conséquences humanitaires dramatiques des actions du M-23, telles que les violations des droits humains, les violences sexuelles à l’égard des femmes et le recrutement forcé d’enfants soldats. Les ambassadeurs ont formulé plusieurs appels : 1. Cessation immédiate des hostilités 2. Retrait du M-23 des zones occupées 3. Démantèlement des administrations parallèles illégitimes Ils ont également exprimé leur soutien aux initiatives diplomatiques régionales, notamment les processus de Luanda et de Nairobi, visant à établir une paix durable dans la région. En outre, ils ont encouragé des discussions sincères entre la RDC et le Rwanda pour résoudre les tensions liées au soutien présumé du Rwanda au M-23.