actualitépolitique

Tension RDC – Rwanda : Paul Kagame plus puissant que la communauté internationale ? (Éditorial)

Par Ali Biayi

Malgré les nombreuses condamnations des États membres des Nations unies sur les crimes contre l’humanité perpétrés par l’armée rwandaise en RDC, Paul Kagame continue d’ignorer les appels à la retenue et les menaces de sanctions contre son pays. Son attitude défie ouvertement la communauté internationale, mettant en lumière son influence et son mépris apparent des résolutions diplomatiques.

Pas plus tard que mercredi dernier, le président rwandais a tenu des propos virulents, remettant en cause la légitimité des autorités congolaises. Des déclarations qui ont choqué la population congolaise, alors qu’une grande partie de l’Est du pays demeure sous l’occupation de groupes armés soutenus par l’armée rwandaise.

En affichant publiquement son soutien aux rebelles du M23, Paul Kagame a clairement opté pour la poursuite de son offensive militaire en RDC. Et ce, malgré les injonctions des organisations régionales et internationales exigeant un cessez-le-feu immédiat et le retrait des troupes rwandaises du territoire congolais.

Se présentant comme un démocrate, Kagame, qui est arrivé au pouvoir par une rébellion et a ensuite instauré un régime autoritaire, organise des élections sans véritables opposants, remportées avec des scores écrasants. Paradoxalement, il se permet aujourd’hui de donner des leçons de démocratie à un pays qui a déjà posé les fondements d’un État démocratique en assurant une transition pacifique du pouvoir entre un président sortant et un président entrant.

Les propos de celui que Félix Tshisekedi a comparé à « Adolf Hitler » traduisent non seulement ses ambitions sur les ressources naturelles de la RDC, mais aussi une influence qui semble défier la communauté internationale, au point de minimiser les efforts de paix prônés par l’ONU.

À la lumière de ses récentes déclarations dans Jeune Afrique, il apparaît de plus en plus évident que la voie diplomatique ne suffira pas à résoudre cette crise sécuritaire, qui, en moins de trois jours, a déjà causé plus de 3 000 morts.

Face à cette situation, les autorités congolaises doivent en priorité renforcer et réorganiser l’armée nationale. Seule une armée mieux structurée et équipée permettra de mettre un terme définitif à une crise qui dure depuis plus de trois décennies.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page