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Annulation du processus de Luanda : L’UE déçue, mais reste une “église au milieu du village” entre Kinshasa et Kigali

Par David Ekutshu

La rencontre tripartite prévue à Luanda le dimanche 15 décembre dernier, entre les présidents congolais Félix Tshisekedi et Paul Kagame du Rwanda, sous la médiation de João Lourenço d’Angola, au sujet de la guerre dans l’Est de la République démocratique du Congo, continue de susciter des réactions dans les sphères diplomatiques mondiales.

Deux jours après l’absence de la délégation rwandaise à ce rendez-vous décisif, l’ambassadeur de l’Union européenne en RDC, Johan Borgstam, s’est rendu au Cabinet du président de l’Assemblée nationale congolaise, Vital Kamerhe, pour exprimer sa déception et rappeler la position de l’UE dans le conflit opposant l’armée congolaise au M23, soutenu par le Rwanda.

« L’Union européenne a fortement soutenu le processus de Luanda. Donc, pour nous, en tant qu’Union européenne, il était extrêmement important que tous les leaders et gouvernements de la région restent engagés dans ce processus. Les populations, surtout dans l’Est de la RDC, ont tant souffert. Elles méritent un engagement sincère de tous les chefs d’État », a déclaré Johan Borgstam.

Les discussions précédentes entre la RDC et le Rwanda n’ont pas réussi à obtenir une cessation des hostilités dans l’Est du Congo. Selon des rapports des Nations Unies, le régime de Paul Kagame apporterait un soutien en hommes et en matériel au groupe rebelle M23. Toutefois, l’Union européenne adopte une position neutre, en appelant les deux camps à prendre leurs responsabilités dans ce conflit armé.

« L’Union européenne a été très claire : le Rwanda doit retirer ses troupes de l’Est de la République démocratique du Congo et cesser tout soutien au M23. Par ailleurs, le gouvernement congolais doit également mettre fin à sa coopération avec les FDLR », a martelé l’ambassadeur.

Pendant ce temps, les affrontements entre le M23 et l’armée congolaise s’intensifient. Soutenus par Kigali, les rebelles continuent de gagner du terrain, avançant du territoire de Lubero à 43 km de Butembo, une ville du Nord-Kivu actuellement en état d’alerte.

Dans divers communiqués, Kinshasa et Kigali ont exprimé leur volonté de résoudre le conflit dans l’Est par la voie diplomatique. Toutefois, les enjeux évoqués par chaque partie restent flous, laissant planer de grandes incertitudes sur l’avenir de ce conflit, qui a déjà entraîné le déplacement de 7 millions de personnes, selon les Nations Unies.

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