Accusé de soutenir la rébellion du M23 en RDC, le président rwandais Paul Kagame a fermement rejeté ces allégations lors d’une conférence de presse à Kigali. Il a renvoyé la responsabilité de la crise sécuritaire aux autorités congolaises et a affirmé que le mouvement rebelle avait pris naissance en Ouganda.
Face aux accusations persistantes d’implication rwandaise dans les combats qui ravagent l’Est de la RDC, Paul Kagame a haussé le ton. Il a insisté sur le fait que le conflit était une affaire interne congolaise, exhortant Kinshasa à assumer ses responsabilités au lieu de chercher des boucs émissaires. Il a notamment déclaré : « Si le gouvernement de la RDC n’est pas encouragé à prendre ses responsabilités à l’égard de son peuple et de son pays, et que tout le monde se joint à lui pour jeter la responsabilité de ses problèmes sur les autres, comment voulez-vous que le Congo s’attaque à ses problèmes qui nous affectent tous ? ».
Ces propos contredisent un rapport d’experts de l’ONU qui affirme la présence de milliers de soldats rwandais en RDC en soutien au M23. Kagame a balayé ces accusations d’un revers de main, en attribuant l’origine de la rébellion à l’Ouganda, pays voisin de la RDC. Il a souligné que les leaders et une majorité des combattants du M23 avaient trouvé refuge en Ouganda en 2012, ajoutant : « Les combats ont été lancés par le principal groupe qui se trouvait en Ouganda, alors comment cela est-il devenu un problème rwandais ? ».
Alors que les combats se poursuivent dans la région de Masisi, à l’ouest de Goma, l’armée congolaise, appuyée par des milices locales, tente de reprendre les territoires occupés par le M23. La position de Kagame, qui cherche à dédouaner son pays, promet de nouvelles tensions dans une région déjà instable.