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Épidémie de Monkeypox en RDC : Enjeux et Perspectives

Par Pi Tiem’s

L’épidémie de Monkeypox en République Démocratique du Congo (RDC) représente un défi majeur pour le système de santé, tant sur le plan sanitaire qu’économique. Avec près de 31 000 cas et 988 décès, dont une majorité d’enfants, cette crise soulève de nombreuses questions sur la gestion des épidémies et la protection des populations vulnérables.

La circulation du virus, identifié sous deux clades distincts, le Clade 1A et le Clade 1B, illustre la complexité de cette situation. Le Clade 1B, reconnu pour sa transmissibilité accrue, pose un risque particulier, surtout dans l’Est du pays, où les conditions socio-économiques et sanitaires demeurent précaires. Cette réalité nécessite une approche ciblée, prenant en compte les spécificités locales. De plus, la transmission par voie sexuelle souligne l’importance de campagnes de sensibilisation adaptées pour informer les populations sur les modes de transmission et les gestes préventifs.

Le fait que 70 % des décès concernent des enfants est alarmant et met en lumière les lacunes dans la protection des groupes les plus vulnérables. Cela soulève des interrogations sur l’accès aux soins pour les enfants et souligne la nécessité d’une stratégie de vaccination spécifiquement conçue pour cette tranche d’âge. La contamination des enfants par des adultes renforce l’idée d’une responsabilité collective dans la lutte contre cette épidémie.

Le lancement d’une campagne de vaccination prévu pour le 5 octobre constitue une étape cruciale. Toutefois, il est impératif que les ressources mobilisées, estimées entre 6 et 10 millions de dollars, soient utilisées de manière efficace et transparente. Une gestion rigoureuse de ces fonds, ainsi qu’une coordination optimale entre les différentes parties prenantes, y compris les ONG et les agences internationales, sont indispensables pour maximiser l’impact de cette campagne.

Le ministre Kamba a rappelé la nécessité de respecter les gestes barrières, mais cela requiert une sensibilisation continue de la population. Les comportements culturels et les croyances locales peuvent influencer l’adhésion aux mesures sanitaires. Par conséquent, une approche communautaire, impliquant les leaders locaux et les organisations de base, est essentielle pour renforcer la confiance et l’adhésion aux recommandations sanitaires.

L’épidémie de Monkeypox en RDC met en évidence la fragilité des systèmes de santé face aux crises sanitaires. Pour dépasser la réponse immédiate, il est crucial de développer une stratégie à long terme intégrant prévention, éducation et renforcement des capacités locales. La lutte contre cette épidémie ne peut être efficace sans mobilisation collective et sensibilisation accrue aux enjeux sanitaires, sociaux et économiques. La RDC doit adopter une démarche proactive pour protéger sa population, notamment les plus vulnérables, et se préparer à faire preuve de résilience face aux futures crises sanitaires.

Notons qu’en date du 4 octobre, l’École Franco-Congolaise des Hautes Études en Santé Publique (EFCHESP) a tenu une rencontre de réflexion à la Maison de France, réunissant plus de 60 chercheurs nationaux et internationaux. Ce colloque est particulièrement opportun, car il se déroule à un moment où la République Démocratique du Congo, ayant enregistré plus de 15 000 cas et plus de 600 décès depuis le début de l’année, est devenue le foyer principal de cette épidémie. Le thème de cette rencontre était : « Mieux connaître pour mieux agir face au Mpox : les scientifiques de la RDC et du monde se mobilisent ».

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