
La capitale provinciale du Nord-Kivu, Goma, connaît un nouveau rythme avec l’administration instaurée par la plateforme Alliance Fleuve Congo (AFC), dont fait partie le M23, qui annonce son intention de se mettre au travail. Dans un communiqué publié le samedi 8 février, le Maire de la ville de Goma, nommé par cette structure politico-militaire, Katembo Ndalieni Julien, invite les agents privés et fonctionnaires de l’État à reprendre leurs différents services le lundi 10 février. Il souligne que « quiconque ne sera pas trouvé à son service habituel sera considéré comme démissionnaire et traité comme tel. »
Le groupe armé AFC/M23 a instauré une administration parallèle dans la ville de Goma le jeudi 6 février, lors du premier meeting de l’équipe de Corneille Nangaa, le coordonnateur de cette plateforme antigouvernementale qui contrôle désormais cette ville stratégique de plus de deux millions d’habitants. Goma est également un refuge pour de nombreux déplacés de guerre depuis l’intensification du conflit en décembre 2024.
La note du nouveau Maire de Goma intervient après des semaines d’angoisse pour la population locale, qui a subi fin janvier des coupures d’électricité et d’eau potable, des pillages, et des échanges de tirs en pleine ville. Une bataille féroce de cinq jours a opposé l’armée congolaise et ses alliés aux rebelles du M23 soutenus par le Rwanda, causant la mort de plus de 3 000 personnes selon l’ONU, et plongeant la région dans une catastrophe humanitaire. Le M23, appuyé par Kigali, est également présent au Sud-Kivu, ciblant notamment Bukavu, le chef-lieu de la province.
La présence des rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, dans la quasi-totalité du Nord-Kivu, s’installe alors que les communautés d’Afrique de l’Est et d’Afrique australe se sont réunies les 7 et 8 février en Tanzanie pour discuter de la situation sécuritaire en RDC.
Les chefs militaires ont été appelés à un « cessez-le-feu immédiat et inconditionnel » dans un délai de cinq jours, ainsi qu’au « retrait des troupes rwandaises » du sol congolais.