C’est depuis le 5 septembre que le Président de la République a lancé la gratuité de la maternité et des soins des nouveaux nés dans la ville de Kinshasa.
Une mesure salvatrice pour certains qui pensent que cela permettra d’offrir des soins et des services de santé de qualité et gratuits à toutes les femmes enceintes, à celles qui ont accouché et aux nouveau-nés. Pour les sceptiques, ce projet pourrait être à la base de plus de négligence dans les hôpitaux de Kinshasa par le fait que certains médecins risqueraient de ne pas être payés et cela aurait donc une incidence sur la qualité des soins.
Au regard de ces deux points de vue contradictoires, David Alexandre Nshue, acteur politique et expert en économie, estime que l’État Congolais doit investir « beaucoup et efficacement dans l’éducation et la santé » pour assurer d’autres aspects qui concourent à la santé entre autres la vaccination.
« La gratuité de la maternité peut accélérer la croissance démographique, mais a-t-on pensé à la vaccination, la nutrition et la scolarité ? », s’interroge-t-il.
« Quelle est la part de l’État dans le budget de la vaccination des enfants ? Que dépense-t-il dans la santé à la reproduction ? Quelles sont les capacités d’accueil et de prise en charge du système de santé à la reproduction et de santé infantile ? des questions à se poser », dit-il.
Pour lui, une analyse sérieuse de ces questions permettra de réfléchir sur le coût de cette gratuité, le budget de ce programme, et son impact sur l’indice de fécondité qui est de 6,7 enfants/ femme.
David Alexandre Nshue considère que la prise en compte de ces questionnements peut s’avérer une alternative pour appuyer ce projet.
À noter que la gratuité de la maternité à Kinshasa est déjà appliquée dans certains centres de santé alors que d’autres sont engagés à finaliser les derniers réglages, d’après le constat de nos confrères de la Radio Okapi qui ont effectué un tour dans certaines structures de santé de la capitale.
Au moins 320 centres de santé et 50 hôpitaux généraux de référence sont concernés dans ce programme, renseigne le ministère de la Santé publique.
Le ministère recommande à la population de taper sur leurs téléphones portables *151# pour reconnaître les hôpitaux retenus dans le cadre de ce programme à Kinshasa.