
La République démocratique du Congo, qui accuse le Rwanda de soutenir militairement les rebelles du M23 dans la guerre à l’Est du pays, a cette fois-ci affirmé, ce mercredi 19 février devant le Conseil de sécurité de l’ONU, que le régime de Paul Kagame porte un projet politique visant à renverser le pouvoir de Kinshasa par la force, à travers l’Alliance Fleuve Congo (AFC), une plateforme à laquelle appartient le M23.
« Ce conflit ne se limite pas aux violences militaires, aux pillages de nos ressources ou au déplacement forcé de nos populations. Il s’agit d’un projet politique porté par le Rwanda à travers le M23 et l’AFC, visant à renverser notre régime par la force », a déclaré Thérèse Kayikwamba Wagner, cheffe de la diplomatie congolaise.
La ministre congolaise des Affaires étrangères a dénoncé « l’inaction du Conseil de sécurité » face à la crise sécuritaire dans l’Est du pays, où les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, poursuivent leur offensive. Au Nord-Kivu, la ligne de front s’étend désormais jusqu’à Lubero, tandis qu’au Sud-Kivu, après la prise de Bukavu, la capitale provinciale, dimanche dernier, les combattants du M23 et leurs alliés rwandais ont progressé jusqu’au territoire d’Uvira.
Thérèse Kayikwamba a réitéré l’appel de Kinshasa à l’ONU pour « adopter des mesures robustes qui non seulement stoppent les violences perpétrées par les troupes rwandaises et leurs supplétifs du M23, mais mettent également un terme au soutien apporté à cette rébellion », laquelle chercherait à « renverser un gouvernement légitime et démocratiquement élu ». Toutefois, elle a souligné que le M23 exprime son souhait d’un dialogue direct avec le gouvernement congolais.
Ces accusations, qualifiées de « répugnantes » par Kigali, s’ajoutent aux tensions croissantes entre les deux pays. Début février, Kinshasa avait également appelé plusieurs clubs européens, notamment le PSG, Arsenal et le Bayern Munich, à mettre fin à leurs contrats de sponsoring avec le Rwanda, dénonçant une campagne publicitaire « entachée de sang » sous le label « Visit Rwanda ».