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La classe politique congolaise est depuis quelque temps secouée par la question de la tenue d’un probable dialogue avec les rebelles du M23/AFC en vue d’une sortie de la crise sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo.
La société civile congolaise soutient cette idée de dialogue, mais propose des préalables indispensables pour garantir un retour durable à la paix dans le Nord-Kivu, en particulier à Goma, sous occupation rebelle depuis une semaine.
« Nous pensons que le dialogue direct avec ces gens doit être accompagné de préalables. Pour nous, ces préalables impliquent qu’ils doivent quitter le pays, dans le cas de M. Nangaa, et que les autres retournent à leurs lieux de départ, soit en Ouganda, soit au Rwanda », a déclaré Jonas Tshiombela, coordonnateur de la Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC), à la rédaction de Congopresse.net.
À l’en croire, « s’ils ont des revendications, qu’ils commencent par les poser à partir de là-bas, tout en libérant le territoire national. Mais ils ne doivent pas oublier qu’ils devront répondre de toutes les atrocités qu’ils ont fait subir à la population, notamment les violations des droits humains, les viols, et la privation d’éducation pour de nombreux enfants. Ce qui se passe sur notre sol est un crime contre l’humanité, avec certaines complicités de nos compatriotes. Pour nous, la démarche de recherche de la paix est acceptable, mais pas à n’importe quel prix. Avec le M23 et Nangaa, au vu de tout ce qu’ils ont commis contre la population, il est impensable qu’ils échappent à la justice. Qui répondra finalement de leurs actes ? ».
Face à l’occupation de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, par les rebelles du M23/AFC, le gouvernement congolais a annoncé, lundi dernier, avoir obtenu un vote unanime du Conseil des Droits de l’Homme sur une résolution condamnant le Rwanda et exigeant le retrait de ses troupes de la RDC. Cette annonce a été faite par le ministre de la Communication et des Médias, porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya.