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Affaires Mwangachuchu : une mise en liberté est-elle envisageable ? (Analyse)

Par Égide Ombum

L’accusé Édouard Mwangachuchu ne s’est pas présenté, ce mardi 20 juin 2023, devant la Haute Cour militaire, à l’audience qui devait porter sur l’analyse du contenu du fichier informatique de l’accusé. À en croire des sources médicales, Édouard Mwangachuchu a connu une crise d’hypertension qui ne lui a pas permis de répondre aux questions des juges.

En effet, depuis le début de la poursuite de cette affaire en justice, les avocats d’Édouard Mwangachuchu ne cessent de solliciter une mise en liberté de leur client. En début de mois de mars, les avocats conseils d’Édouard Mwangachuchu avaient déjà introduit une demande de mise en liberté de leur client, évoquant notamment des raisons de santé. Cependant, lors de l’audience du 14 Mars, la Haute Cour militaire avait décidé de rejeter cette requête estimant qu’elle était inopportune. Quelques mois plus tard, soit le 26 mai dernier, pendant que l’affaire se poursuivait, les avocats conseils d’Édouard Mwangachuchu ont refait la même demande devant la Haute Cour militaire. Mais, cette dernière a, pour une fois encore, rejeté cette requête, le 06 juin, car, selon elle, les faits portés à charge de l’accusé sont lourds.

Aux termes des articles 122 et 123 du code de procédure pénale congolais, il est reconnu à l’accusé ou à ses avocats le droit de solliciter une mise en liberté provisoire au près du juge d’instruction. Néanmoins, cette libération provisoire est assortie de certaines conditions. Le juge d’instruction ne peut ordonner cette mise en liberté provisoire qu’après avis de l’officier du ministère public. Pour le cas de l’affaire Mwangachuchu, le ministère public se montre très peu favorable à l’idée de libérer l’accusé ne fus que pour un temps. La crainte du ministère public réside évidemment sur le fait que l’accusé Édouard Mwangachuchu, une fois en liberté provisoire, pourrait s’en fuir dans un pays étranger. Ce qui rendrait plus difficile la poursuite de l’affaire devant la justice congolaise. Cette même crainte est partagée par la population congolaise qui indique que la mise en liberté provisoire d’Édouard Mwangachuchu serait l’indice d’une « trahison » et d’une « complicité » de l’autorité de l’État dans cette affaire qui continue de faire grand bruit dans l’opinion publique.

En effet, avec toutes les révélations ainsi que de nombreuses découvertes faites au sujet de cet accusé, sa libération, quoi que provisoire, demeure impensable dans la tête du congolais. Des lourdes charges portées contre Édouard Mwangachuchu laissent entendre que ce dernier aurait des liens avec les M23, au pire même, qu’il serait le financeur de ce groupe armé. Notons que ce député national est poursuivi notamment pour détention illégale d’armes. Plusieurs munitions ont été retrouvées dans la résidence d’Édouard Mwangachuchu à Kinshasa et dans sa société minière, à Masisi.

D’après des sources de renseignement, cet arsenal d’armes est destiné aux M23. Par contre, ce député a, une fois, affirmé qu’il détiendrait une autorisation de port d’armes délivrée par l’État congolais en vue de se protéger contre le M23. Cette assertion ne passe pas au près de la Haute Cour militaire qui déclare qu’au moment de l’État de siège, « les immunités et autres privilèges dont jouissent certaines personnalités ne comptent pas, surtout en cas de flagrance ». Par ailleurs, Édouard Mwangachuchu est également poursuivi pour « participation à un mouvement insurrectionnel, association des malfaiteurs, incitation des militaires à des actes contraires à la discipline, trahison et atteinte à la sûreté de l’État ».

Il faut noter qu’Edouard Mwangachuchu est un élu du territoire de Masisi pour le compte du CNDP (Congrès National pour la Défense du Peuple). Ancienne milice, le CNDP s’est mué en parti politique dès 2009. En 2019, ce député avait déjà fait l’objet d’une accusation de fournir des appuis aux rebelles.

Soulignons que la prochaine audience aura lieu le vendredi 23 juin. Pour l’instant, l’accusé Édouard Mwangachuchu est assigné aux soins de santé au dispensaire militaire de Ndolo.

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