La mégalopole congolaise, forte de plus de 17 millions d’habitants, est plongée dans un imbroglio de transports où les tarifs flambent, les bouchons paralysent la ville et les initiatives publiques peinent à se concrétiser. Un tableau sombre où l’indécision semble régner, résumant la vie des Kinois à une forme de fatalisme.
Les difficultés de déplacement à Kinshasa ne sont pas nouvelles, mais elles semblent s’aggraver. Le prix des transports en commun s’envole, poussé par la hausse des coûts du carburant, tandis que les embouteillages chroniques transforment les trajets en véritable parcours du combattant. Les autorités provinciales, conscientes du problème, ont pourtant tenté de réguler les tarifs, notamment par des arrêtés en 2023 et 2025. Mais ces tentatives se sont soldées par des contestations des transporteurs, des grèves et un chaos qui plonge la capitale dans l’indécision.
Des initiatives publiques à la peine
Les embouteillages ne sont pas une fatalité, et les autorités congolaises semblent les considérer comme un problème universel, à l’instar d’autres grandes villes du monde. En octobre 2024, un programme avait même été lancé pour tenter de fluidifier la circulation. Malheureusement, la situation semble empirer. L’impuissance des pouvoirs publics face à cette crise est flagrante. La mise en circulation de 330 bus de la société étatique Transco, en 2021, avait suscité l’espoir d’une amélioration, mais ces bus restent largement invisibles dans la circulation.
Projets ambitieux et réalités du terrain
Face à l’urgence, l’hôtel de ville a signé fin 2024 un protocole d’accord avec la société turque Albayrak pour la construction d’un métrobus. Ce projet, prometteur sur le papier avec une capacité de plus de 24 000 passagers par heure, prévoit deux axes prioritaires : Kintambo-Matete-Aéroport international de Ndjili et Gare centrale-Matete-Ndjili. Cependant, les boulevards de la capitale restent muets (sans signalisation).
Les Kinois, entre fatalisme et résignation
Les habitants de Kinshasa, soumis à des grèves incessantes des transporteurs, à des décisions et contre-décisions sur les tarifs, sont lassés. Ils semblent avoir adopté une forme de résignation face à cette situation, vivant “la vie comme elle va”, comme l’écrit l’auteure Elisabeth Mweya. La série de “décisions fortes” des autorités, sans véritable application, s’apparente à un feuilleton sans fin.