Si la parité progresse dans certains secteurs, elle reste un défi dans les métiers techniques. L’industrie automobile, en particulier, demeure un domaine fortement genré où les femmes sont largement sous-représentées, surtout en mécanique. Pourtant, certaines réussissent à briser ces barrières, à l’image de Diamante Mujinga, une jeune mécanicienne congolaise.
Née à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, en 1997, Diamante Mujinga exerce ce métier depuis 2019. Une passion qu’elle a transformée en profession grâce à une formation de neuf mois à l’Institut National de Préparation Professionnelle (INPP).
Dans une ville où le quotidien des jeunes filles est souvent cantonné à trois axes: les cours, les sorties et le mariage, Diamante s’est démarquée en choisissant un tout autre chemin. Attirée par les moteurs, les vilebrequins, les calandres et autres pièces mécaniques, elle préfère se salir les mains avec de l’huile moteur plutôt que de passer des heures sur les réseaux sociaux.
Dans le domaine de l’automobile, les femmes doivent souvent prouver leur légitimité. Selon une enquête menée par l’Observatoire des métiers des services de l’auto, beaucoup de femmes formées techniquement témoignent de difficultés à trouver des opportunités, à être prises au sérieux ou à obtenir la confiance des clients.
Pourtant, Diamante Mujinga a su s’imposer dans ce milieu. Travaillant en plein centre-ville de Kinshasa, elle est fière de son métier et des opportunités qu’il lui offre. « C’est mon rêve. Je suis fière de ce travail. J’ai toujours voulu l’exercer et je n’en ressens aucune gêne », confie-t-elle.
Malgré les stéréotypes, elle estime que son travail est respecté. « Les hommes pour qui je travaille me respectent et prennent au sérieux ce que je fais. Ils me paient toujours en fonction de la qualité de mon travail », ajoute-t-elle.
Orpheline de père et de mère, Diamante Mujinga a fait de sa passion un véritable gagne-pain. Avec un revenu de 250 dollars par jour lorsqu’elle répare trois voitures, elle démontre que l’autonomie financière est possible grâce à la mécanique.
Son message aux femmes est clair : « Beaucoup de femmes hésitent à entrer dans ce domaine car elles pensent qu’elles ne seront pas prises au sérieux. Mais si tu veux, tu peux. Je les encourage à poursuivre le métier de leurs rêves ».
Diamante prouve qu’il est possible pour les femmes d’exceller dans des domaines traditionnellement réservés aux hommes. Bien qu’il reste du chemin à parcourir pour une véritable égalité, elle est la preuve vivante que les barrières peuvent être brisées.
Aujourd’hui, les femmes s’imposent dans tous les secteurs de l’industrie automobile, qu’il s’agisse du design, de l’ingénierie, du marketing ou encore de la mécanique. À travers son parcours, Diamante Mujinga incarne cette évolution et inspire toute une génération.