Un séisme politique secoue la mairie de Lubumbashi. Le Conseil d'État a annulé la nomination de Patrick Kafwimbi en tant que maire intérimaire, réhabilitant ainsi Joyce Tunda Kazadi dans ses fonctions. Cette décision, fondée sur des violations des procédures administratives, relance la polémique sur les nominations locales et les luttes de pouvoir au sein du parti présidentiel, l'UDPS.
Selon Emmanuel Kalasa, cette affaire, tranchée par une ordonnance du 10 juillet 2025 authentifiée le 17 juillet, est un véritable "rebondissement politique". Le juge des référés, Kibwe Muter Eugène, a estimé que la nomination de Patrick Kafwimbi, entérinée par un arrêté ministériel du 27 février 2025, avait été faite en violation des textes encadrant les entités territoriales décentralisées, notamment l'article 126 de la loi de 2008 et le décret-loi de 1998.
Joyce Tunda Kazadi, ancienne maire adjointe et intérimaire de droit après l'élection de l'ex-maire au poste de vice-gouverneur du Haut-Katanga, avait contesté cette nomination devant la justice. Le Conseil d'État a donné raison à ses avocats, rappelant que seul le Président de la République, sur proposition du ministre de l'Intérieur, peut désigner les autorités locales.
Cette décision pose de nombreuses questions. Qui a induit en erreur le cabinet du Vice-premier ministre en charge de l'Intérieur ? Comment une telle nomination a-t-elle pu être validée sans respecter la chaîne légale ? La polémique est d'autant plus vive que Patrick Kafwimbi et Joyce Tunda sont tous deux membres de l'UDPS.
La présente ordonnance prend effet dès sa publication au Journal Officiel de la RDC. Joyce Tunda devrait ainsi reprendre ses fonctions dans les prochaines heures, sauf nouveau rebondissement politique ou judiciaire.
Par Emmanuel Kalasa, correspondant à Lubumbashi