Lubumbashi : “Pastis Kabisa”, l’alcool frelaté qui menace la jeunesse congolaise

Une boisson alcoolisée bon marché, le "Pastis Kabisa", produite par Premidis SARL, inquiète à Lubumbashi en raison de sa popularité croissante auprès des jeunes et de sa composition dangereuse. Vendue pour quelques francs congolais, cette boisson se révèle être un véritable poison, menaçant la santé publique.

 

Des analyses de laboratoire ont révélé la présence de méthanol, une substance hautement toxique « qui peut provoquer la cécité et des lésions neurologiques irréversibles », ainsi qu'un taux d'alcoolémie de 40%, largement supérieur aux normes autorisées. Des colorants et des substances potentiellement illicites ont également été détectés « la nature exacte de ces substances reste à déterminer et suscite l'inquiétude quant à leurs effets sur la santé ».

 

Consommé principalement dans les zones d'embarquement et vendu sur les marchés urbains, le "Pastis Kabisa" est devenu un échappatoire pour une jeunesse précaire, confrontée au stress et au manque d'opportunités « ces facteurs socio-économiques expliquent en partie l'attrait de cette boisson malgré les risques connus ». Des témoignages de consommateurs révèlent une normalisation inquiétante de la consommation de ce produit.

 

Face à l'augmentation des cas d'intoxications et de décès liés à cette boisson, un médecin local alerte sur la nécessité de retirer le "Pastis Kabisa" de la circulation. Le Mouvement National des Consommateurs Lésés (MNCL) appelle à une interdiction immédiate et à la mise en place d'une task force pour lutter contre ce marché noir « soulignant l'urgence d'une intervention gouvernementale pour protéger la population ».

 

Alors que l'État tarde à réagir, une génération entière est menacée. La situation exige une réponse urgente et coordonnée, comprenant le contrôle de la production, l'interdiction de vente, des campagnes de sensibilisation « afin d'informer les jeunes des dangers de la boisson » et des alternatives économiques pour les jeunes vendeurs « afin de les détourner de ce commerce illégal ».

 

Par Emmanuel Kalasa, correspondant à Lubumbashi

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *