La chanteuse star francophone Aya Nakamura semble avoir immortalisé l’actuel président congolais, Félix Tshisekedi, dans une chanson de deux minutes trente. Chantée en français et en lingala, une des langues nationales de la République Démocratique du Congo (RDC), cette œuvre mettrait en avant le bilan du président. Cependant, cette chanson n’est pas ce qu’elle prétend être.
Une chanson attribuée à Aya Nakamura… mais créée par l’intelligence artificielle
L’œuvre, largement partagée sur les réseaux sociaux, n’est pas réellement interprétée par Aya Nakamura, mais résulte d’une synthèse vocale générée par une intelligence artificielle (IA). L’organisation « Congo Check« , spécialisée dans la vérification des faits, a confirmé cela. À l’aide de l’outil Hive Modération, elle a analysé l’audio et conclu, avec une certitude de 90 %, que le son était une production de synthèse vocale.
En outre, le clip vidéo qui accompagne cette chanson a été fabriqué à l’aide d’applications telles que Videoleap, qui permettent d’éditer et de fusionner des séquences vidéo. Des extraits de clips originaux d’Aya Nakamura ont été intégrés pour donner l’illusion qu’elle interprétait ce morceau. Toutefois, une analyse plus attentive montre que les mouvements de lèvres de l’artiste ne correspondent pas aux paroles de la chanson.
Le silence persiste, même du côté du clan Tshisekedi
Depuis sa diffusion en décembre 2024, cette chanson, dépourvue de titre officiel, a été vue par des centaines d’internautes. Pourtant, ni Aya Nakamura ni le camp de Félix Tshisekedi, surnommé « Béton » par ses partisans, n’ont réagi publiquement.
Un bilan présidentiel contrasté glorifié par l’IA
Les paroles de cette chanson louent Félix Tshisekedi, qualifié de « lumière dans nos chemins » et de « héros de la nation qui prend soin des siens ». Pourtant, son bilan demeure largement critiqué.
Depuis son arrivée au pouvoir en janvier 2019, le président congolais, actuellement dans son second mandat, fait face à des crises multiples : politique, économique, sociale, diplomatique et sécuritaire. La RDC est confrontée à des problèmes d’infrastructures, de détournement de fonds publics, et de déficits dans les secteurs de l’éducation et de la santé.
Cette chanson, qui attribue un hommage illusoire à Aya Nakamura, montre à quel point l’intelligence artificielle peut être utilisée pour manipuler l’opinion publique et propager des informations fallacieuses. Malgré tout, le tube « Djadja », véritable succès planétaire d’Aya Nakamura, continue de briller avec ses plus de 900 millions de vues sur YouTube, bien loin de ces créations artificielles.
