Dans la cité frontalière de Kasindi-Lubirigha, située à environ 90 km de Beni, le prix du litre d’essence a connu une hausse vertigineuse en l’espace d’une semaine, passant de 4 000 FC (1,4 USD) à 9 000 FC (3,2 USD). Une situation qui paralyse la mobilité locale et accentue la précarité des habitants de cette zone stratégique du Nord-Kivu.
Cette envolée des prix a provoqué un triplement des tarifs des moto-taxis, principal moyen de transport dans la région. Là où une course coûtait 1 000 FC, il faut désormais débourser plus de 3 000 FC. Pour de nombreuses familles, les déplacements quotidiens deviennent inaccessibles, alors que les activités économiques sont déjà fragilisées.
Face à cette crise, la société civile locale monte au créneau. Par la voix de son rapporteur, Paul Zaidi, elle interpelle les autorités sur la nécessité de réguler les prix conformément à la mercuriale officielle du carburant. Elle appelle le service provincial de l’Économie nationale à intensifier les contrôles auprès des distributeurs, accusés de profiter de la situation pour imposer des prix arbitraires.
« Certains opérateurs économiques invoquent une hausse des taxes douanières pour justifier l’augmentation, ce qui complique l’approvisionnement à la frontière. Nous appelons à une clarification urgente de cette situation », alerte Paul Zaidi.
Du côté des autorités locales et de l’association des commissionnaires agréés en douane, des concertations sont en cours pour tenter d’endiguer la crise. Mais pour la société civile, les réponses doivent être rapides et concrètes afin d’alléger la pression qui pèse sur les populations.
Dans cette zone frontalière à forte activité commerciale, l’impact de cette flambée des prix du carburant dépasse le seul cadre du transport : il menace aussi l’approvisionnement des biens, les échanges transfrontaliers et la stabilité sociale.
La rédaction