
Après près d’un an de coupure en raison des affrontements entre les rebelles du M23 et les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), la circulation reprend lentement sur l’axe stratégique Butembo-Goma. Ce tronçon, essentiel pour le ravitaillement de plusieurs localités du Nord-Kivu, traverse des territoires sensibles tels que Rutshuru et Lubero, où le contrôle est partagé entre forces loyalistes et rebelles.
Bien qu’aucune déclaration officielle n’ait autorisé cette reprise, quelques véhicules de transport de marchandises et de passagers osent emprunter ce corridor à haut risque. Un conducteur d’agence de voyage témoigne : « J’ai parcouru les 350 km entre Goma et Butembo sans incident », malgré la persistance des dangers.
Les conducteurs doivent cependant franchir sept barrages de contrôle, dont trois tenus par les FARDC et quatre par le M23, ce qui expose les passagers à des tracasseries, des perceptions illégales de taxes et des intimidations.
Durant la fermeture, plusieurs compagnies avaient été contraintes de détourner leur trajet par l’Ouganda ou le Rwanda, avec un coût du billet atteignant 180 USD, contre seulement 25 USD auparavant. Avec cette réouverture partielle, certaines agences ont ajusté leurs tarifs à environ 50 USD. Toutefois, les incertitudes sécuritaires continuent d’entraver une relance complète du trafic.
La société civile locale appelle à une normalisation urgente de la situation et à la levée des barrières illégales qui pénalisent les populations et freinent les activités économiques.