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Politique : Augustin Kabuya accuse la CDP de violations statutaires et menace de poursuites judiciaires après sa révocation de l’UDPS

Par Pi Tiem's

La Convention Démocratique du Parti (CDP) a décidé, dimanche 11 août 2024, de révoquer Augustin Kabuya de son poste de Secrétaire général de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS). Cette décision a immédiatement suscité des remous au sein du parti, plongeant l’UDPS dans une nouvelle crise de leadership.

Lundi 12 août, Augustin Kabuya a réagi fermement contre cette décision, qu’il juge illégale et contraire aux statuts du parti. Selon Kabuya, la session de la CDP qui a conduit à sa révocation n’a pas atteint le quorum requis, compromettant ainsi la légitimité de la décision. Il a dénoncé ce qu’il considère comme une manipulation par des membres qu’il qualifie de « mercenaires ». 

« Moi je suis l’un des rédacteurs du statut de l’UDPS. L’article 30 de notre statut désigne les composants qui constituent la Convention Démocratique. Ce n’est pas le mercenariat que vous avez vu », a déclaré Augustin Kabuya avant d’ajouter « Juste en regardant les visages que j’avais vus à la télévision, c’est le jour et la nuit. Il n’y avait rien de sérieux. Ces gens étaient allés plutôt pour faire leur théâtre. »

Kabuya, l’un des rédacteurs du statut de l’UDPS, argumente que la composition de la CDP devait inclure les députés et sénateurs élus sous la bannière du parti, ainsi que les ministres et mandataires. Selon lui, l’assemblée n’a pas respecté ces critères, ce qui entache la validité de sa décision. Il a affirmé : « Vous ne pouvez pas suivre de pareilles bêtises pour humilier le combat d’Étienne Tshisekedi. S’il faut attaquer cette décision en justice, je vais le faire. » 

De son côté, la CDP considère la révocation de Kabuya comme une réponse nécessaire à ses multiples déclarations publiques et mouvements qui auraient, selon elle, plongé le parti dans la confusion. Déogratias Bizibu a été désigné pour assurer l’intérim, tandis que la CDP tente de stabiliser la situation interne.

Le président Félix Tshisekedi a tenté de relativiser la crise en la présentant comme un choc démocratique qui, selon lui, est essentiel pour éclairer les dysfonctionnements internes et restaurer l’ordre. Pour lui, ce conflit est un indicateur de la vitalité démocratique du parti, mais il assure que des mesures seront prises pour rétablir la cohésion.

Cette crise illustre des tensions profondes au sein de l’UDPS, entre une ancienne garde fidèle à la vision d’Étienne Tshisekedi et une nouvelle génération cherchant à réaffirmer son autorité. Alors que la direction du parti se débat avec des questions de légitimité et de gouvernance, cette déchirure interne pourrait influencer non seulement l’avenir immédiat du parti mais aussi son rôle dans la politique congolaise.

Notons que la bataille autour de la direction de l’UDPS est plus qu’un simple conflit de personnes ; elle révèle des fractures dans la manière dont le parti entend se réinventer et gérer son héritage politique. La suite de cette crise pourrait redéfinir les équilibres de pouvoir à l’intérieur du parti et, potentiellement, dans la politique congolaise dans son ensemble.

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