La République Démocratique du Congo a vécu et fonctionné politiquement, jusqu’à un passé récent, sous une conduite unique du pouvoir issu de la révolution de 1997. La tentative d’extraire du pouvoir le régime KABILAKABANGE a trois fois échoué : Lors du dialogue inter-congolais de SUN-CITY, et lors des élections de 2006 et 2011.
Cette période a marqué son époque par une seule certitude :tous les faisceaux du pouvoir avaient une seule source, Joseph KABILA KABANGE.
Cette configuration du passé politique récent de la RDC afortement été lézardée dans sa marche vers le développementpar deux facteurs que souvent on n’épingle pas assez et qui ont mitigé le bilan pourtant élogieux du plus jeune président au monde à cette époque : – L’acharnement de l’Occident àvoir le Président KABILA échouer, ainsi que – La coalition des perdants aux élections de 2006 et 2011 autour d’un thème aussi sulfureux que politiquement assassin « L’usurpation du pouvoir par un étranger ».
Deux facteurs, l’un exogène et l’autre endogène, mais qui n’avaient qu’une seule explication à leur échec : la détermination de l’élite au pouvoir et du peuple congolais. Il s’agissait d’un devoir patriotique : celui d’extraire la politique congolaise de la tutelle occidentale et d’aider le peuple congolais à se prendre en charge.
Les deux facteurs ont été définitivement vaincus par l’ensemble du peuple congolais par le biais du respect de la Constitution avec une alternance démocratique et la passation civilisée du pouvoir à l’issue des élections de 2018. Contre toute attente et pronostic, malgré une défaite électorale de son dauphin, ce fut tout de même la victoire du Président KABILA sur lui-même mais aussi celle de la république.Victoire saluée par l’Afrique et le reste du monde. Ce qui a permis au nouveau Président élu FELIX ANTOINE TSHISEKEDI d’avoir un levier lui permettant de remettre la RDC à sa place au sein du concert des Nations.
Cependant, Cette victoire à l’externe n’a pas trouvé son répondant en interne.
Certes, les deux victorieux aux élections de 2018, le CACH pour l’Institution Président de la République et le FCC pour l’Institution Parlement ont eu la sagesse politique d’exclure une cohabitation au profit d’une coalition politique. Les deux chefs de file se sont promis paix et concertation dans la marche des affaires de l’Etat mais sur le terrain, les faits ne s’accordent nullement aux déclarations d’intention.
D’où les répétitives marches de soutien des partisans de l’un et de l’autre pour conforter leur position respective auprès de l’opinion.
Est-ce une démarche responsable pour des acteurs politiques dont le pays est en proie à des difficultés tant existentielles de leur population que des menaces sur la souveraineté de son territoire ?
La classe politique congolaise devrait se ressaisir et capter l’opportunité qu’offrent les deux leaders de la coalition FCC- CACH pour mettre ensemble un système de régulation entre acteurs politiques pour que nous ayons le même vocabulaire afin de mieux se comprendre. Ensuite, à cette régulation, nous ajouterons le co-pilotage puisqu’ayant chacun la direction d’une grande institution de la République.
Ce système de régulation qui conduit à l’exercice de coresponsabilité nous permet politiquement de faire face à des situations de plus en plus complexes, de plus en plus mouvantes et qui soient toujours des situations de problèmes constants à l’image de notre grand pays. C’est cela l’interprétation véritable de la réponse de LUMUMBA àKASAVUBU quand ce dernier considérant le Congo trop grand, LUMUMBA rétorquera que « Le Congo n’est pas grand, mais le Congo exige de nous de la grandeur ».
Nous avons certes à mettre sur pied un Etat de droit mais nous avons aussi la responsabilité de respecter nos accords au sein d’un système correctement régulé. Nous vivons dans notre pays et si nous passons notre temps à cultiver nos différences (non pas s’opposer pour s’affirmer mais s’opposer pour s’opposer), tous les plans de développement, toutes les initiatives, toutes les démarches pour sortir notre peuple de son actuel état de pauvreté seront vouées à l’échec et le bouc émissaire serait toujours l’autre. Nous avons tous, Congolais,le devoir de faire notre renaissance.
Nous devons, quant à nous, classe politique congolaise, méditer dans une posture de coresponsabilité, cette réflexiondu Général Charles de Gaulle, « Rien n’est meilleur que d’alléger le fardeau des hommes et rien m’est plus grand et noble que de leur apporter l’espoir ». C’est la réponse aux attentes pressantes de notre population face à sa situation sociale préoccupante. Mettons une halte à cette pratique de la démocratie de l’embuscade pour une coalition de co-pilotage dans un système de coresponsabilité politique. La comptabilité de 2023 sera du ressort de la coalition au pouvoir.
D’où la nécessité que la coalition FCC-CACH, puisse se réguler à l’interne par un Règlement et un système de Co-pilotage afin de répondre, de manière coordonné et ordonnée à la coresponsabilité de chose publique telle que décidée par le peuple lors du scrutin du 30 décembre 2018. Ainsi nous ferons preuve de grandeur, tel que notre pays, notre cher pays, nous l’a toujours exigé.
Jean-Marie ELESSE BOKOKOMA