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Quand l’entourage de Fatshi s’affronte, c’est le Président qui en pâtit(Tribune de Maître Patrick Kabeya)

Avocat à la Cour d’appel de la Gombe et observateur attentif de la vie politique en RDC, je suis sympathisant de longue date de l’UDPS. J’ai soutenu sans réserve Félix Tshisekedi lors de la dernière élection présidentielle en décembre 2018. J’ai célébré sa victoire. Et je continue à espérer en une alternance réelle et non pas feinte en RDC. Une alternance qui passe, selon moi, par une prise de distance avec Joseph Kabila notamment – mais pas uniquement – dont les presque vingt ans au pouvoir ont constitué un immense gâchis pour notre pays.

Force est de constater que si la première année de mandat de notre Président, celui pour lequel j’ai voté, Félix Antoine Tshilombo Tshisekedi, a été marquée par quelques avancées (notamment la libération de l’espace politique, le retour des exilés, l’indépendance de la justice, etc.), elle a largement été, il faut le reconnaître, en deçà de nos attentes et de nos espérances.

Pourquoi ? Est-ce à cause du Président lui-même. Je ne veux pas le croire. S’il est quelqu’un de bonne foi et volontaire, c’est bien Félix Tshisekedi. Il fait ce qu’il peut dans un cadre institutionnel plus que contraint. Avec des alliés encombrants.

Est-ce alors la faute à l’ex-chef de l’Etat Joseph Kabila ? Même si celui-ci a une influence très
négative, je pense humblement qu’il n’est responsable avec son FCC qu’en partie de cette première année de mandat en demi-teinte.

Si ça n’est ni le Président lui-même, ni son prédécesseur en partie, qui donc est à l’origine de ce que l’on peut qualifier de faux-départ ? De mon point de vue, le principal frein à l’action du Président aujourd’hui, c’est son entourage. Un entourage qui, reconnaissons-le, n’est pas toujours au niveau, que ce soit en termes d’efficacité, ou en termes de moralité – et je ne parle pas ici seulement de l’affaire des marchés dans le cadre des 100 jours ni même du seul Dircab Vital Kamerhe, que l’entourage aime pointer du doigt, parfois avec raison. Car beaucoup de ceux qui gravitent autour du Président manquent singulièrement d’une des principales qualités, indispensables quand on prétend participer à la gestion d’un pays : le sens de l’intérêt général.

Disons-le clairement : plutôt que de dépenser leur énergie pour aider le président et le pays, une bonne partie de l’entourage du chef de l’Etat Félix Tshisekedi pense à se servir. Autrement dit, à profiter de leur position pour favoriser leurs intérêts personnels. Et que font-ils pour tenter d’avoir une part toujours plus grosse du gâteau ? Eh bien, ils passent leur temps à comploter, intriguer, manigancer pour tenter d’écarter les autres conseillers qui sont dans l’entourage du chef de l’Etat. Et malheur à ceux qui sont les plus efficaces, les plus âpres à la tâche. Ils sont en général les premiers visés.
Faute de pouvoir rivaliser avec eux dans l’action, ils emploient des procédés peu recommandables pour écarter ce qu’ils perçoivent comme une « concurrence » insupportable dans l’accès à la mangeoire.

C’est ainsi que ces dernières semaines, par voie de presse ou sur les réseaux sociaux, on a assisté à des campagnes de dénigrement sur commande. Les victimes sont nombreuses. Des exemples ? François Beya, le conseiller spécial à la sécurité du président, Jean-Claude Kabongo, le conseiller spécial chargé des investissements, Fortunat Biselele, le conseiller privé du chef de l’Etat, ou encore Lydie Omanga, la directrice de la communication du Président. La liste est longue… Mais qu’on apprécie ou pas ces personnalités, force est de reconnaître qu’elles font partie des plus besogneuses dans l’entourage du président où le dilettantisme est hélas bien plus répandu que le stakhanovisme.

Au final, ces complots, ces intrigues, ces manigances ourdis par une partie de l’entourage présidentiel feront deux principales victimes. D’abord, le président Félix Tshisekedi qui vera son action affaiblie et son mandat considérablement terni. Ensuite, le peuple congolais qui espérait l’alternance, autrement dit l’avénement d’un nouveau pouvoir capable par son action de changer leur quotidien, de leur donner des perspectives d’avenir. Hélas, ils attendront toujours. Et chaque jour qui passera, on risquera de voir grossir les rangs, je le déplore, des déçus du Tshisekedisme.

Pour stopper cet engrenage et sauver ce qui peut encore l’être, j’en appelle au Président de la République. Qu’il fasse preuve de discernement et d’autorité. Qu’il fasse enfin le ménage dans ses troupes car beaucoup de ceux qui jurent la main sur le cœur le servir ne font en réalité que le desservir. Ces intriguants, qui jouent contre leur propre camp, doivent être recadrés ou pire, écartés, sans autre forme de procès.

Je garde espoir en notre Président Félix Tshisekedi…

Que vive l’UDPS, que vive la République Démocratique du Congo !

Maître Patrick Kabeya
Sympathisant de l’UDPS et fervent militant du Président Félix Tshisekedi

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