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RDC : Condamnation de Chinois pour blanchiment et exploitation minière, mais 400 000 $ restent introuvables

Par S. Tenplar Ngwadi

Le tribunal de grande instance de Bukavu a rendu un verdict marquant dans une affaire emblématique des défis liés à la gouvernance minière en République Démocratique du Congo (RDC). Trois ressortissants chinois, accusés d’exploitation illégale de minerais et de blanchiment d’argent, ont été condamnés à de lourdes peines de prison et à des amendes conséquentes. Cependant, une zone d’ombre persiste : 400 000 dollars restent introuvables, alimentant les soupçons de détournement.

L’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ), sous la direction de Me Georges Kapiamba, a publié un communiqué détaillant les conclusions du procès. Bien que le tribunal ait acquitté les accusés des charges de fraude, de pillage et d’exploitation illégale des ressources naturelles, il les a reconnus coupables de plusieurs infractions graves : séjour irrégulier, achat illicite et détention de substances minérales, ainsi que blanchiment d’argent.

En conséquence, chacun des accusés a été condamné à sept ans de prison ferme et à une amende de 600 000 dollars américains. Leur arrestation immédiate a été ordonnée, accompagnée d’une interdiction définitive de séjour sur le territoire congolais après l’exécution de leurs peines. De plus, la justice a confisqué au profit de l’État congolais dix lingots d’or, représentant un total de 15,712 kilos, ainsi que l’argent saisi lors de leur arrestation.

Toutefois, un aspect troublant du jugement concerne la destination d’une partie des fonds saisis. Sur les 800 000 dollars confisqués au moment de l’arrestation des accusés, 400 000 dollars restent inexplicablement absents des conclusions du tribunal. Cette absence de transparence soulève des inquiétudes, l’ACAJ redoutant que ces fonds aient été détournés.

« Ce flou autour des 400 000 dollars est inacceptable et risque de ternir la crédibilité du système judiciaire », a déclaré Me Georges Kapiamba dans le communiqué. Selon lui, l’absence de clarification de la justice pourrait renforcer les soupçons de corruption, déjà fréquents dans le secteur minier.

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