Dans le cadre du suivi budgétaire et de l’engagement citoyen, le Centre de Recherche en Finances Publiques et Développement Local (CREFDL) poursuit son monitoring de l’exécution de la loi de finances, exercice 2024.
Cette structure de la société civile constate qu’au terme de l’exercice budgétaire 2024, le ministre des Finances a indiqué, dans un communiqué, que la situation provisoire des recettes intérieures réalisées de janvier au 31 décembre 2024 se situe à 25 188,6 milliards FC, contre des prévisions annuelles de 24 407 milliards FC, soit un taux de réalisation de 103,2 %. Toutefois, le volume des recettes exceptionnelles réalisées n’a pas été précisé dans ledit communiqué. Il s’agit notamment de la quotité versée au Trésor public dans le cadre de la convention sino-congolaise.
Peu avant cette annonce, la Banque centrale du Congo, dans sa note de conjoncture économique du 27 décembre 2024, avait publié les résultats des opérations financières de l’État. Elle signalait que le niveau de réalisation des recettes était établi à 25 826,9 milliards FC, tandis que l’exécution des dépenses s’élevait à 28 036,0 milliards FC, dégageant ainsi un déficit de 2 209,1 milliards FC.
Il convient de rappeler que le budget initial référencé dans le communiqué du ministère des Finances a été modifié lors de la session budgétaire du Parlement. La loi de finances rectificative pour l’exercice 2024, votée par les deux chambres, établit les recettes internes à hauteur de 27 195,5 milliards FC. En tenant compte de ces modifications, le taux de réalisation au 31 décembre s’élève à 92,6 %. Par conséquent, les performances évoquées par le ministre des Finances ne reflètent pas la réalité.
Par ailleurs, le CREFDL note une discordance importante entre les chiffres avancés par le ministre des Finances et ceux de la Banque centrale du Congo, avec un écart de 638,3 milliards FC.
Le CREFDL estime qu’avec l’utilisation des systèmes LOGIRAD et Isys-Régie, le ministère des Finances devrait disposer des données complètes sur les recettes publiques dans un délai de 48 heures après leur encaissement. L’absence de conciliation des statistiques avant la publication des données officielles révèle des failles dans le circuit des recettes publiques. Ce problème de discordance, observé depuis 2014, soulève des questions sur la crédibilité et la sincérité du processus budgétaire.